Valdemar RPG
Haven => Haven => Discussion démarrée par: Fitz le 12 avril 2014, 12:54:56
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[center:k2xu1ahf]Suite du retour des troupes.
Début de la 2ème décade de printemps 1481 - Le soir[/center:k2xu1ahf]
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Fitz avait libéré les hommes. Après cette période mouvementée ils avaient tous besoin de penser un peu à autre chose. Et le lieutenant aussi. Certes il semblait toujours motivé, il savait souder les troupes, il savait les fédérer, et surtout il savait prendre les coups à leur place. Mais il restait Fitz, le gamin qui s'est toujours battu pour survivre, celui qui a traversé seuls les épreuves que la vie lui imposait. Et ce soir il avait juste envie de penser à autre chose. D'avoir l'impression d'avoir une amie, une oreille à qui parler.
Quand Feuillemalice l'avait raccompagné jusqu'à la caserne, ils s'étaient séparé en se donnant rendez-vous le soir même. Le lieutenant avait donc pris le temps de congédier ses hommes, de vérifier que chaque arme est retrouvée sa place, de faire passer les ordres directs de son capitaine (qui devait sûrement, du moins il l’espérait, lui aussi profiter de sa soirée), et surtout surtout... De se laver... Non car faut dire les choses, après le trajet qu'il venait de faire, l'homme sentait moins bon que son cheval, et c'était pas peu dire !
Ils s'étaient donné rendez-vous à l'entrée du palais, afin de faire une petite sortie au soleil couchant dans les rues de Haven. Le lieutenant avait besoin de voir la ville, de voir les gens. Loin de cette agitation qui régnait au palais, loin des risques de la guerre, loi de cette maudite frontière qui était son seul horizon ces derniers temps. Et voilà donc notre fier guerrier, attendant l'arrivée de Feuillemalice, stressé comme une pucelle au soir de son mariage, non pas qu'il est des idées derrière la tête, il voulait juste se promener un peu et penser à autre chose, mais finalement à part ses compagnons soldats, il n'avait pu discuter avec personne, et surtout pas une femme comme elle, depuis pas mal de temps !
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[justify:u16uqwpy]Descendue de cheval, Feuillemalice avait laissé le Lieutenant faire son travail et avait rapidement rejoint ses appartements. Elle avait un peu de temps avant l'heure de leur rendez-vous. Du coup, elle se décida pour un bain. Une fois dans l'eau chaude, la jeune femme laissa ses pensées dériver. Elle était étonnée de son comportement. Elle qui était venue dans l'idée de trouver un amant pour ce soir, elle allait finalement à passer la soirée sagement à se comporter comme une... amie. Bon sagement et plus si affinités.
Mais il est vrai que la Guérisseuse était à Haven depuis plusieurs années maintenant et elle avait des collègues de travail, des patients auxquels elle avait pu s'attacher un peu et sympathiser éventuellement, des amants d'un soir ou deux... Mais pas de réel ami. Et ça lui faisait tout bizarre. L'amitié, comme l'amour, était un sentiment d'attachement fort à une personne, et elle n'avait pas eu l'occasion ou l'envie de partager ce sentiment jusqu'ici. Peut être que cela lui faisait peur. Encore plus avec le contexte actuel.
Enfin, pour l'heure, Feuille se préparait surtout à passer un agréable moment, en compagnie d'un homme et ailleurs que dans un lit pour une fois. L'heure du rendez-vous approchant, elle sortit du bain, se sécha et s'enduit d'une crème parfumée au jasmin. Puis elle passa une robe traditionnelle Tayledras, très colorée, attacha ses cheveux en tresse sur le côté et mit quelques bijoux. Pas qu'elle soit très coquette d'habitude, mais elle sentait que derrière l'apparente bonne humeur, il y avait un réel besoin de penser à autre chose, de s'évader du quotidien de la guerre le temps d'une soirée. Alors la jeune femme avait bien l'intention de changer les idées de son compagnon du soir. Et puis, il fallait se l'avouer, elle aimait séduire, ça faisait partie d'elle, comme un jeu. Mais étrangement ce soir, ça n'était pas la priorité.
Après s'être un peu occupée de Dryl, son oiseau-lige, elle le laissa partir pour la soirée, se dirigeant elle-même vers le lieu de rendez-vous. Ils n'avaient rien prévu de spécifique, si ce n'est se promener en ville, peut être boire un verre... Feuille réfléchissait à un éventuel pique nique au bord du lac, juste à la sortie de la ville... elle verrait selon les envies de Fitz. Le Palais était en effervescence. En effet, le retour des troupes étaient sur toutes les lèvres, et cela avait mis tout ce petit monde en ébullition. Les prochains jours n'allaient pas être de tout repos. Enfin, elle arriva aux portes du palais, repérant l'homme du regard. Lorsqu'elle fut sûre qu'il l'avait vue, elle lui sourit et lui fit un signe de la main, avant de le rejoindre :
-Bonsoir... quel monde, votre retour a mis Haven sens dessus-dessous ! Enfin, j'espère que vous avez eu le temps de vous poser un peu ?
Elle sentit le parfum propre et nota qu'il s'était lavé et changé. Le visage éclairé d'un sourire enthousiaste, la Guérisseuse tendit son bras à Fitz pour qu'il lui prenne, en montrant la rue principale de la ville qui descendait jusqu'aux portes, bien remplie elle aussi.
-Après vous mon cher. Vous devez certainement mieux connaître la ville que moi et puis ce soir, c'est moi qui suis là pour vous, alors je vous accompagne là où votre envie vous mène ![/justify:u16uqwpy]
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Fitz attendait, et l'attente c'était pas son fort. Pendant ce temps là les gardes de la porte ricanaient doucement de voir leur lieutenant aussi impatient. Fitz se mit donc en tête de les remettre à leur place, décidant d'une inspection surprise qui leur rabattrait le caquet une bonne fois pour toute.
Mais avant qu'il n'ait pu commencer son travail de sape, voilà qu'un des deux soldats lui toucha l'épaule avec un simple « c'est pas vote dame que vla lieutenant ? »
Et c'est que le bougre avait bien raison, il faut dire qu'on voyait Feuillemalice arriver de loin ! La robe, la couleur, la coiffure, et la beauté... Il est sur qu'elle ne passait pas inaperçue même au sein du palais où les tenues excentriques des nobles rivalisaient d'ingéniosité pour se démarquer. Elle n'était pas excentrique, non, juste resplendissante. « sublime » soupira Fitz, sous les sourires malicieux de ses soldats.
Le mercenaire commença à lisser sa chemise, sa simple chemise blanche, il vérifia rapidement que sa queue de cheval était bien en place, que sa boucle d'oreille était bien là, regarda aussi vite fait si son pantalon ne s'était pas fait la belle (on ne sait jamais) et leva les yeux de nouveau vers elle...
Quand elle fut quasiment à portée de voix, le lieutenant se mit à déglutir, et ses hommes à éclater de rire
« Si vous retournez pas immédiatement à votre poste, je vous promets que la corvée de latrine sera votre assignation jusqu'à ce que mort s'en suive j'ai été clair je présume ? »
Il se retourna pour faire face à son apparition
« Bonsoir ! Oui en effet visiblement nous avons mis l'intégralité du pays en ébullition. A croire que la plupart des hommes étaient attendu par quelqu'un, je suis d'autant plus ravi de vous avoir retrouvé ! Pour ce qui est de me reposer, j'ai eu le temps de me laver, et croyez-moi ce n'était pas un luxe ! Je ne sais même pas comment j'ai pu vous laisser monter avec moi à cheval vu l'odeur que je dégageais... A moins que vous n'ayez cru que c'était justement mon cheval.»
Prenant le bras qu'elle lui tendait, il se mit en quête d'un endroit où l'emmener. Il regarda une fois de plus la jeune femme, et commença à se dire que trouver un endroit à la hauteur de sa personne serait impossible (ou largement au delà de sa solde de lieutenant)
« Là où mon envie me mène ? Voilà qui va être délicat, à l'heure qu'il est ma seule envie est d'être en votre compagnie, autant dire qu'elle m'y a déjà menée »
Il avait vraiment dit ca ? A haute voix ? Bien bien bien.... Continuons
« Excusez-moi vous êtes réellement sublime, vous en arrivez à me troubler. Sinon que diriez-vous d'un bon repas ? Je connais un endroit, c'est relativement coquet, simple, mais la nourriture y est particulièrement délicieuse, nous y serons tranquilles, j'y descendais souvent quand j'étais mercenaire, ils louent des chambres et.... »
Avait-il bien parlé de louer une chambre ? Non réellement.... Mais qu'est ce qui n'allait pas dans sa tête ?
« Enfin pas que je veuille louer une chambre ! C'est surtout pour le dîner, enfin..... »
Le lieutenant baissa la tête penaud
« Vous connaissez l'impression de creuser, et de creuser de plus en plus à chaque fois qu'on tente de se sortir d'une situation dans laquelle on s'est soit même mis ? »
Et alors qu'il commençait à marcher vers la ville, un des soldats plus téméraire que les autres lui lança un « bonne soirée Lieutenant » suivi par un regard noir du lieutenant sus nommé.. C'est sûr en rentrant lui il aurait droit à sa corvée de latrine !
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[justify:3a3hdvnl]Alors qu'ils accrochaient leur regard avant de se rejoindre, Feuille avait vu la tête du lieutenant, et craignit un instant d'être aller un peu loin et de ne pas être assez discrète pour se fondre dans la foule. Elle voyait bien que des soldats la regardait, elle et lui et espéra que cela ne le gênerait pas trop. De son côté, sa tenue simple le mettait tout simplement en valeur et elle le trouvait élégant. Elle n'aimait pas tout ces nobles affriolés de manière (pire que des gonzesses comme dirait l'autre) extravagante, mode "regardez-moi je suis le plus beau, j'ai trop l'swag", genre THE personne à suivre dans la mode quoi. Oui non, c'était définitivement pas son truc !
Elle arrivait alors qu'il finissait de donner un ordre à des soldats, ordre qu'elle n'entendit pas... Mais vu leur tête, elle n'aurait pas aimé être à leur place ! Elle était très bien à la sienne en fait. L'accueil de Fitz la fit rire... décidément, cet homme la faisait beaucoup rire (femme qui rit... à moitié... HUM). Elle sourit et répondit, amusée :
-Honnêtement, je n'ai pas fait attention. Parce, c'était une marée d'hormones masculines qui rentrent d'un long périple... Et l'odeur était la même pour tout le monde je crois. Les seuls qui devaient être incommodés, c'était cette belle brochette de nobles qui se couvraient le nez de leur mouchoir... Mais c'est vrai qu'il ne doit pas y avoir beaucoup d'hommes seuls ce soir. Et en ce cas, vous me voyez également ravie d'être là, je dirai même que c'est un honneur pour moi, Lieutenant.
Alors qu'ils commençaient à marcher vers une destination encore floue, la nouvelle réponse de son compagnon la fit à nouveau sourire, plus franchement, de façon beaucoup moins moqueuse du coup. Ses joues rosirent même à cet instant. Et bien ? Qu'arrivait-il à notre libertine engagée ?
-Je... merci. C'est très flatteur et je suis très heureuse aussi d'être en votre compagnie.
Elle écouta sa proposition, et commença à hocher la tête, les joues toujours un peu rouge, avant de se mettre pouffer doucement, une main portée à sa bouche. Il était trop mignon, vraiment. Elle trouvait ça touchant en fait. Alors, elle s'arrêta, se planta face à Fitz, lui prit les mains et commença :
-D'abord, merci pour le... compliment. Je... Vous êtes... Je vous trouve beau.
Feuillemalice qui avait du mal à trouver ses mots ? On aura tout vu...
-Pour ce qui est du repas et de l'endroit que vous me proposez, cela me va, je vous fais confiance.
Ah, voilà qui était un peu mieux. Elle finit par un sourire amusé.
-Pour ce qui est d'une chambre...
La jeune femme s'avança et déposa furtivement ses lèvres sur la joue du Lieutenant.
-Ce n'est pas la priorité. Allons manger.
Ses yeux pétillaient de malice et elle reprit sa place aux côtés de l'homme, alors qu'ils recommençaient à marcher vers la ville. Elle finit de lui répondre en marchant :
-Oh si, croyez-moi cela m'arrive régulièrement. Mais n'ayez aucune crainte, vous vous en sortez très bien.
Feuille ne loupa pas l'échange de regards entre un soldat et le Lieutenant et grimaça :
-Pardon, je crois que si vous vouliez être discret pour ce soir... c'est loupé. J'espère que je ne vous mets pas dans une position trop inconfortable.
Effectivement, la discrétion, ça n'était pas son fort à notre chère Guérisseuse...[/justify:3a3hdvnl]
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Un baiser sur sa joue ? Il allait lui dire qu'elle était ravissante quand elle rougissait, mais là..... Il n'était pas mieux. Le gros avantage, c'est qu'au vu de la couleur prise par le lieutenant ils n'avaient plus besoin de lumière pour marcher dans les rues de la ville !
Alors qu'ils reprenaient la route, Fitz un peu troublé par tout cela se prit les pieds dans un caillou qui vivait sa vie de caillou, entendez par là qu'il était juste posé bêtement au milieu du chemin, et manqua de s'étaler de tout son long la belle à son bras. Tentant de se retenir, et surtout de retenir la jeune femme, dans une pirouette digne d'un grand guignol, il finit sa course dans une position fort intéressante :
sur un pied, jambe pliée, le torse à l'horizontale dos vers le sol, son autre pied en l'air, à maintenir sa compagne droite une main posée sur le ventre de la belle, étant sûr ainsi de s'étaler seul si il devait en arriver à cette extrémité.
« Vous parliez de position inconfortable ? Vous parliez de discrétion ? Encore un autre terme qui ne me convient guère et qu'il faudra m'expliquer! »
Le gros avantage à tout cela c'est qu'il en avait arrêté de rougir, et qu'il pouvait donc reprendre sa route de façon plus convenable. Dans une pirouette surjouée, le revoilà sur ses deux pieds, à reprendre le bras de sa compagne.
« Alors si cela vous convient nous y allons ! Et non croyez-moi, votre tenue... Disons que je ne m'attendais pas à tant d'attention, j'en ai presque honte de m'être présenté devant vous habillé comme ca! »
En même temps, plus il réfléchissait plus il se disait qu'il n'en avait pas beaucoup d'autres ! Les habits qu'il porte au combat, mais pour un premier rendez-vous c'est relativement moyen vous en conviendrez. Machinalement il se mit à jouer avec sa boucle d'oreille, avant de reporter son attention sur Feuillemalice.
« Mais dites-m'en plus sur vous ! Depuis cette histoire de cochon nous n'avons pas eu l'occasion de nous revoir. Votre travail au collégium vous laisse-il du temps pour mener une vie personnelle ? »
Non ce n'était pas la question qu'il voulait poser. Cela sonnait comme un « et sinon vous avez des amants ? » …. Mais c'est pas possible, voilà qu'il arrivait pas à aligner deux mots sans leur donner une connotation.....
Et il sentait bien à la chaleur qui montait dans ses joues qu'il n'était plus vraiment de sa couleur naturelle.
C'est pas tant que Fitz n'était pas au fait des choses de la vie, il y avait participé plus que de raisons même, mais il était toujours ainsi, légèrement perdu quand il s'agissait d'être seul avec une femme... Ca faisait son charme.. Ou pas.
« Excusez-moi cela ne me regarde pas ! Rhaaa... Non vraiment je ne sais pas ce qui se passe, j'ai l'impression de pas réussir à aligner deux mots avec vous sans passer pour un pervers qui n'a pas vu de femmes depuis des mois »
Il sembla réfléchir un instant
« Ce qui en soit n'est pas faux »
Non ???? NONNNN C'était sa voix qu'il venait d'entendre là ??? Il avait réellement dit ça à voix haute !!!! Vraiment !!!!!
«Cette phrase n'était pas censée sortir de ma tête....... »
Se prenant la tête dans sa main gantée (la seule et unique ce qui lui donnait ce style vraiment étrange que l'on appellerait sûrement un jour "la mode fitz" il en avait fait le pari, ou "la fitzerie", "la fitzoise". Il ne s'était pas encore décidé sur le nom) il se mit à éclater de rire.
« Ma dame ! Je ne sais pas ce que vous m'avez fait ! Mais si vous transformez tous les hommes que vous croisez en légume sans cervelle comme vous l'avez fait avec moi autant dire que vous devez avoir des conversations des plus cocasses avec mes compatriotes masculins. Vous devez avoir quelque chose de magique, au delà de votre apparence envoûtante. »
Le lieu de leur rendez-vous n'était plus très loin, et il espérait vraiment qu'une fois là bas, à l'intérieur, avec un peu de vin sur la table, il parviendrait à se reprendre. Non parce que là.... Là vraiment.... Peut être devrait-il juste prendre la décision d'arrêter de parler pour juste acquiescer? Cela semblait une bonne idée.
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[justify:2nwigxkn]Oups, le Lieutenant prenait la douce et magnifique couleur du homard après son baiser volé. Arf, quelle maligne... Mais bon, il reprit contenance assez vite finalement. Elle-même, si elle paraissait sûre d'elle, n'en menait pas si large que ça en fait. Bizarre, parce que d'habitude, ça n'était pas le genre de chose qui lui faisait défaut, la confiance en elle... Au contraire. Mais là, ben, elle avait vraiment envie de plaire, et de ne pas faire de faux-pas.
Ils marchaient tranquillement vers leur destination finale, quand Fitz trébucha, elle le sentit partir, elle avec lui et ils se retrouvèrent... on ne sait pas comment. Feuille tenait en équilibre, grâce à la main de l'homme sur son ventre. Si ils n'avaient pas été si près du sol, elle aurait sans doute éclaté de rire, mais pour l'heure, elle se contenta de sourire de toutes ses dents :
-Effectivement, je vois que je suis bien tombée aussi... Enfin, si je puis dire...
Feuillemalice réussit à se redresser pendant que son compagnon atterrissait (si si !) sur ses pieds, ils finirent par reprendre la route, leurs pas les menant tranquillement à l'auberge. Une moue amusée anima son visage et elle rosit en répondant :
-Je... je souhaitais être jolie pour vous faire plaisir. Et vous n'avez pas à avoir honte. A mon goût votre tenue est beaucoup plus classe et élégante que tous ces concours de mode qu'on peut voir à la Cour. Honnêtement. Vous êtes parfait ainsi.
Il faut dire que la jeune femme n'était pas des plus difficile en ce qui concernait les goûts vestimentaires. De temps en temps elle appréciait faire un effort de féminité, mais le "too much", c'était pas son genre. Bon ce soir, elle avait fait fort certes, mais c'était pas sa faute si son peuple aimait la couleur à un point cosmique ! Revenant sur Fitz, qui commençait à lui poser une question, elle allait lui répondre qu'il n'y avait rien de particulier à dire sur elle... Lorsqu'elle entendit la fin de sa phrase. Elle eut un sourire, qui se transforma en franc éclat de rire au fur et à mesure que le pauvre Lieutenant s'enfonçait dans ses paroles, et leurs rires finirent par se rejoindre. Elle tenta de reprendre son sérieux :
-Pardon... je me... moque... pas... Mais... Mais, vous êtes tellement drôle à vous emmêler ainsi ! N'ayez crainte, je me doute que la dernière compagnie féminine que vous avez eue remonte à un certain temps, et je ne vous en veux pas. J'apprécie ce moment en fait, il est léger et ça me plaît.
Feuille avait enfin retrouvé son souffle, sans toutefois se départir de son sourire :
-Et pour vous répondre, mon travail me prend beaucoup de temps et ma vie personnelle est assez limitée finalement. Mais ça ne me gêne pas plus que ça en fait. Je prends ma vie comme elle vient, il y a déjà assez de prises de tête ailleurs sans s'en rajouter soi-même.
Secouant la tête, elle répondit à ses dernières paroles, encore amusée :
-Je ne crois pas avoir déjà eu cet effet transformateur. Mais de ce que j'en vois, vous êtes très loin de ressembler à un légume sans cervelle... je vous rassure ! Et je vous promets qu'à part mon Don de Guérison, je n'ai rien d'autre de magique.
Décidément... le jambon, les légumes, ils allaient finir par pouvoir se faire un repas avant d'arriver à l'auberge ! Qui ne devait vraiment plus être loin maintenant. Elle interrogea son compagnon, curieuse :
-Vous avez toujours vécu à Haven ? Vous disiez que vous étiez mercenaire avant de rentrer dans l'armée, si je me souviens bien... ?
Elle avait sincèrement envie de connaître son histoire, car cette soirée s'annonçait au-delà d'une simple nuit avec un amant d'un soir. Le personnage l'intéressait, et elle n'avait que rarement eu l'occasion de partager des moments comme celui-ci depuis qu'elle était arrivée à Valdemar.[/justify:2nwigxkn]
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L'entré de l'auberge se trouvait devant eux, ouvrant la porte à la jeune femme il l'invita à entrer.
En bois sombre, le lieu cultivait la discrétion, chaque table se trouvait dans une alcôve, en leur centre, seuls lumières de l'endroit, des bougies visiblement neuves du début de soirée. Derrière le bar une vieille femme semblait avoir été sortie de l'espace et du temps, un peu comme cet endroit, le genre de femme sortie d'un compte de notre enfance, sauf qu'on pouvait pas savoir si elle serait la sorcière ou la bonne fée. Levant la tête à l'entrée de Fitz elle le gratifia d'un sourire digne d'une mère retrouvant son fils
« Mamie ! Je te prends la même table que d'habitude, celle du fond, tu nous sers le grand jeu et une bouteille de ta cave ? Je te laisse choisir je sais que tu as toujours eu bon goût, et mets tout ça sur ma note comme toujours. »
La vieille femme acquiesça de la tête, son sourire toujours fixé sur les lèvres, et sembla disparaître derrière le mur au fond du bar. Il guida alors son invitée vers une table dans une des alcôves. Les fauteuils étaient vêtus d'un rouge sombre, et les murs juste habillés de ce bois sombre éclairé par la douce lumière d'une chaleureuse et généreuse bougie. Fitz reprit alors la parole en se tournant vers son invitée.
« Non je ne suis pas de Haven, je suis de... Plus loin. »
Le regard du lieutenant se perdit un instant dans le vide. Il pensait à son coin de verdure, à Aed, à toute cette vie qu'il avait laissé derrière lui depuis longtemps.
« Je viens de l'est. Du moins un vieux fou m'a trouvé sur la route quand j'étais gamin, déjà couvert de quelques unes des cicatrices que vous avez pu observer à notre première rencontre, je m'étais enfui, il m'a sauvé. Nous avons vécu ainsi pas mal de temps, jusqu'à sa disparition. »
Il se perdit un instant dans ses pensées, Aed, l'arbre, la corde, son regard sans vie, et l'odeur du sang. Le regard sombre de Fitz revint se poser sur son interlocutrice
« Lorsque je me suis retrouvé seul, j'ai décidé de prendre la route, et de faire la seule chose que je savais faire : me battre pour survivre, et tant qu'à faire autant que ce soit pour de l'argent. Un jour en arrivant ici on m'a proposé un poste, j'ai accepté, au départ uniquement pour des considérations pécuniaires et quelques événements totalement indépendants de ma volonté ont fait que je ne suis jamais reparti. Et puis finalement des hommes comme le Capitaine, ou le Prin.... Le roi, pardon, méritent qu'on leur fasse confiance. »
Le lieutenant sembla revenir à lui un instant, il n'avait jamais parlé de son histoire à personne, il n'avait jamais mentionné Aed, et encore moins d'où il venait. C'était la première fois. Il regarda Feuillemalice dans les yeux.
« Je suis désolé, je n'avais jamais répondu à cette question avec sincérité avant»
Il éclata de rire
« Mais tout cela n'est pas grave, finalement, comme je le dis souvent, c'est notre passé qui fait ce que nous sommes aujourd'hui et ce que nous ferons demain. Et vous dites-moi, qu'est-ce-qui vous a ammené à Haven ? Pourquoi avoir quitté les Pelagirs ? »
La tenancière arriva à cet instant. Même si Fitz savait pertinemment qu'elle était sûrement là depuis un moment et qu'elle n'osait juste pas l'interrompre. Elle déposa devant eux une de ses plus belles bouteilles de vin de glace, visiblement hors de prix, et des tourtes au pigeon
« Merci Mamie, je te tiens au courant si on a besoin d'autres choses »
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[justify:3cf2fil8]Enfin, l'auberge était apparue devant eux. Feuillemalice remercia l'homme qui lui tenait galamment la porte tandis qu'elle entrait. Sur le seuil, elle s'arrêta, un "oh !" de surprise muet sur les lèvres. L'endroit était... vraiment charmant ! Fitz avait bon goût. Elle apprécia le décor simple et chaleureux de l'endroit, ils seraient tranquilles pour dîner au moins. Levant les yeux vers le comptoir, elle aperçut la tenancière et sourit en inclinant la tête, en guise de salut. Grand-mère sans âge, à la fois pétillante et sévère, le personnage plût de suite à la jeune femme. Et son compagnon du soir avait l'air de bien la connaître. Elle lui sourit, taquine :
-Le grand jeu ? Pour moi ? Oh, je vais rougir...
Ils rejoignirent leur table, dans un coin discret. La bougie diffusait une lumière orangée, tamisant l'ambiance. Oui, le moment promettait d'être agréable. Ils s'assirent à ce moment et Fitz répondit à sa question. De plus loin... voilà qui était clair et précis. Feuille ne voulait pas le forcer à parler de quoique ce soit qu'il n'ait eût envie d'aborder, aussi laissa-t-elle le silence planer, afin de voir si l'homme allait développer un peu plus. Ce qu'il fit. Il parlait sans vraiment être là, plongé, sans doutes, dans ses souvenirs, plus ou moins agréables... plutôt moins que plus, à en juger par le regard qu'il posa sur elle. Elle répondit :
-Votre vie n'a pas été un long fleuve tranquille. Mais pour un gamin perdu et seul, je trouve que vous vous en sortez plutôt bien Lieutenant...
Elle sourit. Elle n'avait pas voulu le questionner trop, elle avait peur de réveiller des douloureuses pensées et cette soirée était faite pour se détendre, non pour verser des larmes. La Guérisseuse souhaitait vraiment qu'ils passent un moment agréable et sans prise de tête. Peut-être auraient-ils l'occasion de reparler de tout cela plus tard. Enfin, s'il en avait l'envie. Et si ce plus tard était ce soir, elle l'écouterait bien entendu. Son aveu lui valut un sourire sincère et franc :
-Je suis profondément touchée d'être la première personne à connaître votre réelle provenance alors, Fitz. Merci de cette marque de... confiance ? Amitié ? Appelez cela comme il vous plaît.
Ce fut à son tour de répondre à quelques questions :
-Effectivement, ce que nous sommes aujourd'hui résulte bien de ce que nous avons fait hier. Je suis on ne peut plus d'accord avec vous. Quant à moi...
Elle haussa les épaules, dans un nouveau sourire :
-Rien de bien passionnant, je le crains. J'ai appris l'herboristerie et les soins avec le guérisseur de mon clan, qui a détecté mon Don de Guérison par l'Esprit, il m'a donc formée sur ce point. Et puis quand je suis devenue Guérisseuse à mon tour, lui avait encore de nombreuses années avant de ne plus être en état d'exercer. Alors après un peu de temps, j'ai décidé de proposer mes services à la Cour de Haven, à la fois comme Guérisseuse et comme émissaire des Tayledras. Et ça fait quatre ans que je suis au Collegium maintenant.
Elle soupira :
-Le temps passe si vite...
Mais cette pensée, Ô combien philosophie, fut interrompue par l'arrivée, Ô combien plus intéressante du vin et des tourtes. Elle remercia à son tour "Mamie". Vin Brolin... Elle vit le nom sur la bouteille et sourit. Elle connaissait et avait déjà bu. Ce vin serait, à coup sûr, un délice.
-Et bien, je pense que nous allons nous régaler. J'ai déjà goûté un vin de la famille Brolin et c'était divin. Décidément, vous me plaisez de plus en plus Fitz. Vous avec un goût sûr. Si vous voulez, je vous ferai découvrir une excellente liqueur, d'une autre production familiale, après le repas.
Elle pensa à la valeur de cette bouteille et du repas, elle espéra ne pas ruiner le pauvre homme. Presque gênée, ses joues rosirent de tant d'attention, et elle prononça un doux :
-Merci...[/justify:3cf2fil8]
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Dans la pénombre de la salle, Feuillemalice était sublime, les flammes de la bougie dessinait des ombres sur son visage qui laissaient le lieutenant légèrement rêveur.
Bien sur Mamie le lui ressortirait, mais il descendait de moins en moins dans l'auberge maintenant qu'il vivait à la caserne. Il ne faisait que lui envoyait quelques denrées d'excellentes qualités dont il pouvait discuter le prix avec les approvisionneurs du palais.
"Je suis ce soir en votre compagnie, rien que pour cela on peut dire que je m'en suis bien sorti."
Oui il était bien, mais en ce lieu il était toujours bien, il connaissait les entrées, les sorties, il savait par où il pouvait s'échapper, et d'où pouvait venir le danger, il avait une confiance complète en Mamie, au moindre problème elle saurait le prévenir, et saurait aussi faire parvenir les armes qu'elle cachait (en grand nombre) sous son comptoir. Bref il se sentait en sécurité, il pouvait se décontracter, se détendre, être lui sans rester concentré à chaque minute, à se demander d'où viendrait la prochaine galère. Il n'était plus le lieutenant, il était Fitz. Et ça ça n'a pas de prix.
Et là dans cet alcôve au calme avec elle, il se sentait on ne peut plus bien !
"Que voulez-vous, étrangement vous me procurez un sentiment de bien être comme je n'en ai pas eu depuis longtemps. Et réellement oui, je me sens en confiance. Vous savez il y a toujours des choses qu'on tait en espérant qu'elles ne se retournent pas contre nous un jour. Avec vous, je ne sais pas pourquoi, je n'ai pas cette peur."
Il écouta ensuite l'histoire de la jeune femme, comme absorbé par ses mots.
"Malheureusement j'ai l'impression que le temps passe toujours trop vite. Et j'ai bien peur qu'avec les derniers événements ce sentiment ne fasse que grandir. Emissaire des Tayledras voilà un rôle plus important que celui de simple lieutenant ! Je me sens de plus en plus chanceux de vous avoir à mes cotés ce soir."
Fitz versa un verre à Feuillemalice et se servit à son tour, il fut par contre surpris du merci chuchoté, et surtout de la couleur rose que ses joues avaient prises.
"Pourquoi me remercier ? Quand tout sera fini, et que je reverrai Mamie, elle va me traiter de pingre et m'insulter rien que pour avoir amené une dame comme vous par ici ! Et elle aura raison. Le meilleur de ce qui se fait dans Haven ne serait pas à la hauteur de votre si agréable et douce compagnie."
L'ancien mercenaire leva son verre à la santé de Feuillemalice
"D'ailleurs sachez que lorsque vous rougissez légèrement vous n'en êtes qu'encore plus envoûtante."
Oui en effet dans ce lieu il se sentait plus à son aise. Comme quoi, il s'était toujours demandé si le palais n'avait pas un effet étrange sur lui, et c'était sûrement le cas. Il était bien plus à son aise dans une taverne sombre, en tout intimité, dans un lieu ou le protocole n'existait pas, et où les hommes ne le regardaient pas comme « le lieutenant » ou pire « le glaive ».
"Et je serai ravi de goûter cette liqueur que vous me proposez. Il semblerait qu'il y ait beaucoup de nouveaux arrivages ces derniers temps, je vous avoue qu'à la frontière nous n'avons pas eu l'occasion d'en tester énormément! Enfin on nous a bien refilé à boire, mais c'était souvent bien plus efficace comme désinfectant que comme boisson."
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[justify:8tm9ezef]L'atmosphère qui les entourait à présent était feutrée... presque romantique. Oui c'était ça, romantique. Et elle n'avait jamais connu ça avant. Oh des moments sensuels, sexys, coquins, oui ça, elle en avait vécu. Mais ce soir, c'était... différent. Et troublant. Mais pas désagréable en fait. Non, étrangement, la jeune femme qui avait peur que cela l'ennuie au plus au point... et bien appréciait grandement ces instants partagés. L'homme lui fit un nouveau compliment. Nouveau sourire :
-Je suis moi-même ravie d'être là avec vous, et je n'échangerai ce soir contre aucun autre en fait.
Elle allait rajouter que tout était parfait, mais c'eût peut être été légèrement prématuré. Elle ne voulait pas effrayer qui que ce soit autour de cette table. Oui oui, elle se comptait dedans. Il était vrai qu'on ressentait en ce lieu un sentiment de sérénité, qui poussait au laisser aller et aux confidences. Elle n'aurait voulu être nulle part ailleurs. Et bien ! Le Lieutenant s'était-il donne pour mot de la faire rougir au maximum ce soir ? Parce qu'il en prenait le chemin ! Elle sourit malgré tout :
-Sachez, mon cher, que ce sentiment est partagé. A vrai dire, je crois que c'est la première fois qu'on me prête autant d'attentions... Je... Je n'ai pas l'habitude. Et je suis honorée, heureuse de pouvoir être votre confidente, je saurai être à la hauteur, vous n'avez rien à craindre de moi, je vous le confirme.
A part qu'elle le croque tout de suite maintenant peut-être ? Hop hop hop, du calme jeune fille. D'ailleurs, la suite de la conversation la fit redevenir plus sérieuse et plus concentrée sur les paroles. Elle hocha la tête :
-Oui, l'imminence de la guerre fait prendre conscience que chaque moment et précieux. Et qu'il faut en profiter à fond. Cependant, je vous corrige, émissaire des Tayledras, pour l'instant je n'ai pas eu tellement de rôle à jouer. Celui de Guérisseuse est le principal et celui dans lequel je me donne le plus. Je dirai alors que la chance est partagée.
Un clin d’œil malicieux suivit cette déclaration. Puis un rire provoqué par ce qui suivit :
-Je vous rassure, vous avez su trouver l'endroit parfait pour ce soir Fitz. Vraiment, je n'aurai pu rêver mieux. Je suis dans un endroit coquet, calme et intime, en compagnie d'un homme beau, charmant et intéressant. Vraiment, ce soir est parfait pour moi.
Ah bah si, elle l'avait dit. Et comme ses joues étaient toujours rouges, elle s'attendait à ce que celles de son interlocuteur prennent à leur tour une couleur tomate. Non pas vertes. Bref. Elle leva son verre également et le fit tinter contre celui du Lieutenant :
-Merci. Alors, trinquons à votre retour ici... Et à nos retrouvailles... inattendues.
Feuillemalice porta le verre à ses lèvres et dégusta la première gorgée en poussant un soupir de satisfaction. Effectivement, ce vin était délicieux. Aaaaah. Ici, c'était simple. Pas de chichis, de règles de bienséance, pas de prises de tête. Ils pouvaient être eux-même sans crainte de jugement. Et c'était le plus appréciable.
-Je pense que la tenancière doit en avoir, je lui demanderai tout à l'heure. Je ne suis pas une ivrogne, mais j'aime le bon vin, alors je regarde ce qui passe de temps en temps, ou je découvre de nouvelles choses quand je peux. Mais j'imagine que ça doit vous changer du front.
Elle regarda alors son assiette :
-Je crois que cette tourte ne demande qu'à être mangée, vous l'entendez ?
La Guérisseuse sourit.[/justify:8tm9ezef]
-
Beau ? Charmant ? Intéressant ? Fitz n'était plus rouge à ce niveau là, il se demandait d'ailleurs si il y avait une couleur au delà du rouge, il aurait eu un miroir en face de lui, il aurait pu avoir sa réponse.
"Jamais été la cible d'autant d'attention ? Pourtant vous devriez être la cible de toute les attentions. Du moins c'est comme ca que l'on m'a éduqué. Aed m'a toujours dit « Fitz, le jour où tu te trouves en compagnie d'une femme, qu'elle soit paysanne ou noble, traite la comme une princesse, simplement car elle est une femme ». Et il a aussi ajouté « et surtout car une femme n'oublie jamais. "
Descendre sa coupe de vin, et se resservir, voilà qui pourrait aider.
"Je crois bien l'entendre aussi, vous avez raison, et je ne résiste jamais à une tourte qui m'ordonne de la manger !"
Il entama donc son assiette . Comme toujours Mamie s'était surpassée, et le coté rustique du plat cachait une finesse qu'elle seule était capable de créer. Un délice comme toujours.
"Il faudra que je vois avec elle, mais il est vrai que pour une tenancière de petite auberge elle a parfois des denrées rares. Ca a toujours été un plaisir de m’arrêter ici quand mes trajets me menaient vers Haven. Je n'ai jamais vraiment su comment elle faisait, mais cette femme est toujours au courant de tout, et surtout dispose toujours des mets les plus fins."
Fitz savourait son plat, cette compagnie, ce bien être. Il n'avait pas ressenti cela depuis bien longtemps. Peut être aussi car il avait rarement eu l'occasion ces derniers temps d'être en compagnie d'une femme, et encore moins dans un lieu aussi calme. Il était bien juste bien.
"Vous savez que Mamie va me parler de vous pendant des mois ? Chaque fois que je vais venir je vais y avoir droit ? Il faut dire que la dernière femme que j'ai amené ici, voulait m'embaucher, et quand j'ai refusé elle a tenté d'extirper mes yeux hors de ma tête. Autant dire que vous êtes certainement le meilleur rendez-vous que j'ai pu amener depuis des années !"
Alors qu'il allait reprendre la conversation, la tenancière fit son apparition, murmura un mot à l'oreille de Fitz, qui devint encore plus cramoisi que précédemment. En faite pour être exact il était tellement rouge, qu'on aurait pu penser qu'une bouttefeu s'était planquée dans un coin pour s’entraîner sur lui.
"Mais non ! Mamie non ! Enfin ! Je t'ai jamais demandé de préparer ma chambre !"
La vieille femme s'éloigna de la table, un sourire plaqué sur son visage. Fitz lui se ratatinait à chaque seconde qui passait de plus en plus sur son siège. Quelques minutes de plus et il disparaissait sous la table, ce qui n'aurait fait qu'augmenter les croyances de la patronne.
"Désolé elle... Elle.... Comment vous dire."
Le lieutenant poussa un soupir sans fin.
"Désolé. La première fois que j'ai débarqué à Haven, je me suis lié d'amitié avec son fils. On a fait quelques contrats ensemble, jusqu'à ce que je sois dans l'obligation de ramener son corps à sa mère. Une mission en bordure de ma terre natale qui a mal tournée. Depuis je pense qu'elle a décidé qu'elle devait un peu se mêler de ma vie comme par procuration."
Combien de fois avait-il dit qu'il était désolé ? Il reprit une bouchée de sa tourte, espérant qu'elle soit assez grosse pour pouvoir se cacher derrière
"Vraiment croyez-moi je suis désolé. Je ne vous ai pas emmené ici avec une idée derrière la tête, vous... enfin.. je... Non... Jamais ! Ce n'est pas comme cela que je fonctionne, ce n'est pas dans mes habitudes. Pour tout vous dire je ne fais jamais aucun plan, le métier qui veut ca peut être., ne pas savoir où on est demain. J’espère que vous me croyez. Je ne lui ai rien demandé... Pas que vous ne soyez pas désirable ! Non. Je. Enfin... Rho Fitz franchement."
Essayant de reprendre une contenance, il reprit un verre de vin (il paraît que ca aide, du moins ca permet d'affronter la colère divine qui risquait de lui tomber sur le crâne d'ici peu), il ne s'était pas déjà enfoncé comme ca à leur premier rendez-vous ? Il lui semble bien que si.... Il fallait qu'il prenne des cours.
"Dites-moi vous ne connaissez pas un homme capable de m'apprendre à me comporter et à parler avec les femmes aussi magnifiques que vous ? Non car j'ai l'impression que plus je vous parle plus je passe pour l'idiot du village... Non vraiment faut que je prenne des cours avec quelqu'un de qualifié. Et je suis pas sur que mes camarades de l'armée soient plus doués que moi."
-
[justify:1bmeu3ll]Ils auraient pu faire un concours de rougissement en fait. Elle allait peut-être finir par demander à "Mamie" de faire l'arbitre s'ils continuaient ainsi tous les deux. Vraiment, y en avait pas un pour racheter l'autre à ce moment de la conversation. Elle pensa à certaines personnes qui ne manqueraient pas de se moquer s'ils savaient... Bref, la réponse de l'homme la fit sourire, et elle répliqua :
-Je ne veux pas dire que j'ai rencontré que des rustres auparavant. Cependant la situation était différente. C'est la première fois que... qu'il y a cette relation amicale, de confiance, de confidence. Mais ça me plaît assez en fait, j'apprécie votre compagnie, d'autant que vous me faites beaucoup rire. Et cet Aed devait être un homme bien pour avoir des conseils aussi avisés !
Elle lui tira la langue et rebut une gorgée de vin. Et attaqua sa tourte à son tour. Grands Dieux ! C'était un pur régal. Cette "Mamie", en plus d'avoir une bonne cave, était une excellente cuisinière ! Elle ne manquerait pas de lui dire d'ailleurs.
-Oui c'est ce que je vois, son plat est délicieusement bien réussi ! Et si chacun de ses repas sont aussi bons, je comprends mieux pourquoi vous veniez ici régulièrement.
Ils avaient tous deux, enfin, reprit une couleur normale et la conversation était un peu moins gênante. Feuille éclata de rire à l'anecdote de son compagnon.
-Tenter de vous énucléer ? J'aurai bien aimé voir ça !! Comment dire... ça a du être épique ! Heureusement, vous vous en êtes sortis, un Lieutenant aveugle, ça l'aurait moins fait... Bon, heureuse de marquer son esprit... et le vôtre, d'un meilleur souvenir... !
Souriant toujours, elle avalait de nouveaux morceaux de cette délicieuse tourte. La tenancière s'avançait vers eux. La jeune femme s'apprêtait à la féliciter pour son plat, mais celle-ci se pencha à l'oreille de Fitz et lui murmura quelque chose... qui lui fit instantanément reprendre sa couleur homard bien cuit. Elle allait poser la question du pourquoi du comment... Mais en fait, elle n'en eut pas besoin. La situation devenait tellement... tellement cocasse que Feuillemalice commença à rire, à rire... et à ne plus pouvoir s'arrêter. Il fallut bien quelques minutes pour qu'elle puisse reprendre son sérieux et répondre au pauvre homme qui devait commencer à se demander ce qu'il se passait...
-Les mamans... même de cœur ! Vous êtes toujours leur protégé... même une fois adulte confirmé. Je ne lui en veux aucunement, rassurez-vous et vous n'avez vraiment pas à vous excuser, Fitz. Je vous crois, ne vous inquiétez pas.
Il était trop craquant. Vraiment. Un amour ! Et pour qu'il cesse de se rabaisser ainsi, elle prit une décision. Radicale hein. Elle se leva, s'approcha de lui. Se pencha à sa hauteur, prit sa tête entre ses mains, et l'embrassa. Simplement.
...
Lorsque ses lèvres se détachèrent des siennes, elle sourit, un peu rouge quand même et se rassit à sa place, reprenant sa fourchette dans la main.
-Vous n'avez pas besoin de cours. Vous vous en sortez à merveilles je crois...
Bon. Elle espérait ne pas avoir brusqué le pauvre homme. Elle espérait surtout qu'il n'allait pas s'enfuir en courant et la planter là.[/justify:1bmeu3ll]
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Les baisers inattendus, les baisers volés, ces instants de tendresse surprises, sont toujours les meilleurs, et celui là en était le paroxysme. Le contact de la douceur de ses lèvres, la proximité de sa peau, ses mains chaudes sur ses joues, son odeur envoûtante, il avait atteint le comble du bonheur en cet infime instant qu'elle venait de lui offrir.
Il voulait lui dire tant de choses, il avait tant de mots qui se bousculaient dans son crâne, lui parlerde l'effet qu'elle provoquait chez lui, du plaisir de ce fugace contact, et du désir maintenant de le voir se reproduire, il ouvrit la bouche
"Mer.... Merci"
Merci ? Réellement ? Merci ??? Fitz c'est pas croyable, tu es.... Malheureusement, tu es Fitz. Ses joues ne perdaient plus cette couleur rouge qui maintenant leur était familière. Il prit un verre de vin de plus histoire de se donner du courage.
"Chaque minute qui passe vous avez décidé de me troubler un peu plus? Et vous savez que là, vous donnez du grain à moudre à Mamie pour les 3 prochains mois!"
Là où il avait raison c'est que la vieille femme n'avait rien perdu de la scène depuis son comptoir, et vu le sourire sur ses lèvres, Fitz avait entièrement raison, elle se délectait.
"Je ne suis pas persuadé de m'en sortir à merveille. Mais en tout cas si la façon dont je m'en sors, m’amène à ce genre d'instant, alors peut être que je vais continuer à me comporter comme cela."
Il reprit une bouché de sa tourte, il voulait tenter de reprendre ses esprits, mais impossible, le goût de ses lèvres contre les siennes persistait, un peu comme une fragrance entêtante qui refuse de quitter une pièce et votre esprit, le genre de douce sensation à laquelle vous vous raccrochez quoiqu'il arrive.
"En tout cas, sachez que si je devais repartir à la frontière d'ici peu, vous venez de m'offrir le seule souvenir que je serai ravi d'emporter avec moi"
Pense à autre chose Fitz, quelque chose, quelque chose...... Pensez au Commandant tout nu, penser au Commandant tout nu, penser au Commandant tout nu... Voilà qui allait mieux !
"Sinon il semblerait que pour le dessert Mamie nous ait préparé une de ses fameuses tartes aux fruits ! C'est un véritable délice"
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[justify:11c96re0]Feuillemalice faisait sa fière, mais elle n'en menait pas large. Elle ne se pensait pas si audacieuse. Enfin si, mais pas comme ça. Enfin, pas dans ce genre de situation. Bon c'était assez inédit pour elle. Bref, elle galérait un peu dans sa tête là tout de suite maintenant. Ce moment, si le Lieutenant ne s'y attendait sûrement pas... Bah elle non plus en fait ! Elle s'était surprise elle-même, sa crainte qu'il ne s'enfuit l'avait aussi étonnée. Mais bon, sur ce point, il la rassura inconsciemment, rapidement. Elle-même aurait voulu réitérer, encore. Mais euh... Ce n'était ni l'endroit, ni le moment en fait, là tout de suite.
-De... de rien.
Hum. Elle était très douée aussi la jeune femme, dans les réponses. A eux deux, ils pourraient bientôt cultiver un champs de tomates... Non parce que là, c'était franchement pathétique. Elle finit aussi son verre de vin d'une traite et s'en resservit, en versant en même temps dans le verre de l'homme cramoisi. Comme le vin.
-Je suis désolée.... Je... Je ne voulais pas mal faire. J'espère que vous ne m'en voudrez pas trop pour "Mamie".
Qui les regardait en souriant. Oui. Y avait de quoi. Faut dire que n'importe qui les aurait vu là, comme ça, à rougir à tour de rôle aurait trouvé ça hilarant. Feuillemalice sourit en secouant la tête :
-Je vous assure, vous êtes extraordinaire. Continuez comme ça et vous allez me faire succomber. Fondre.
Et hop. Tourte finie. La vache, c'était excellent. Tout. La cuisine, le vin, l'homme, la situation, tout. Elle ne regrettait rien de cette soirée démarrée à l'accueil de l'armée sur le retour. Mais elle regardait la bouche de son interlocuteur avec un peu trop d'insistance. Remonter vers les yeux. Maintenant. Moui, pas sûr que ça soit mieux en fait. Si. Ou pas. Les deux étaient... Intéressants. Cependant, un sourire coquin apparut sur ses lèvres :
-Vous m'en voyez enchantée, et j'espère bien vous offrir d'autres souvenirs... Et si vous devez repartir bientôt, je chérirai cette soirée, croyez-moi.
Hum, bon, là maintenant il fallait calmer les ardeurs. Heureusement, le Lieutenant changea rapidement de sujet et elle rebondit dessus :
-Oh je n'en doute pas ! Si c'est comme le reste du repas.
Elle interpella "Mamie" qui venait débarrasser leur assiettes :
-Est-ce que à tout hasard vous auriez une bouteille de liqueur Greenfield pour accompagner votre -j'en suis sûre- délicieux dessert ?
La Guérisseuse sourit.[/justify:11c96re0]
-
Cela faisait des mois, non des années, que le cerveau de Fitz n'avait pas été autant en ébullition. Et voilà que Feuillemalice s’emmêlait elle aussi avec les mots, elle qui était si à l'aise depuis le début de la soirée, c'était d'autant plus charmant, et plus c'était charmant, plus le cerveau de Fitz partait dans tous les sens. Il commença d'ailleurs à se demander, si le rouge à ses joues n'était pas en corrélation avec le nombre d'idées qui se bousculaient dans son esprit à cet instant là.
"Vous en vouloir? Certainement pas ! Vous m'avez offert le plus bel instant que j'ai eu à vivre depuis longtemps, pourquoi vous excuser ? Là tout de suite, il n'y a plus de Mamie, et Haven pourrait même être en feu, que je ne m'en soucierai guère. Je crois bien qu'il n'y a plus que vous. Et même si cela ne fut que pour un instant, et que vous ne voulez plus que cela se reproduise, ne le regrettez jamais. Moi en tout cas je ne le regretterai pas."
Le lieutenant ferma sa bouche aussi rapidement qu'il l'avait ouverte. Il avait parlé un peu rapidement, un peu trop, il n'avait pas pris le temps de réfléchir, mais voir la jeune femme s'excuser pour cet instant délicieux, c'était comme exprimer un regret, et il ne voulait surtout pas qu'elle regrette. Que cela reste un seul et unique instant dans leur vie, un simple baiser échangé, un instant partagé, et une bouteille bientôt vidée, mais certainement pas un regret.
Et alors qu'il buvait une gorgée du verre qu'elle venait de lui resservir, il s'étouffa un court instant sur les mots « succomber » et « fondre », avant de s'étouffer complètement lorsqu'elle mentionna de nouveaux souvenirs. Des souvenirs à créer avec elle ? Son esprit s'emballa plus vite qu'un cheval rentrant à l'écurie. C'était comme si la cavalerie entière de Haven passait dans sa tête à ce moment là, chacun portant une image plus osée que le cavalier précédent. Ha il était beau le lieutenant qui avait sorti le grand jeu devant les officiels, rivalisant d'esprit et de pirouettes.
Mamie quand à elle acquiesça à la jeune femme, tapotant un coup sec dans le dos du lieutenant pour qu'il se remette de ses émotions, et quand la vieille dame disparut de nouveau derrière son mur, le lieutenant reprit un semblant de contenance (aidé par le fond de son verre).
"Vous faire succomber ? J'avoue que je n'aurai même pas osé en rêver, et que je n'ai rien fait pour essayer, quand à moi, je crois que cela fait longtemps que vous m'avez à votre merci ma dame."
Il mentait légèrement, depuis qu'elle était apparue il avait rêvé de nombreuses choses dont il valait mieux qu'il taise les détails, notamment certaine dont il avait rêvé juste quelques secondes auparavant. Son regard se perdit légèrement dans le cou de Feuillemalice, remontant petit à petit sur l'angle de son visage, au coin de ses lèvres...
La tenancière réapparut à cet instant avec la bouteille demandée, et deux magnifiques (et énormes) parts d'une tarte aux pommes, sortant Fitz de sa rêverie, et le ramenant dans la vie réelle. Toujours là au bon moment la vieille dame.
"Liqueur Greenfield ? Je ne crois pas avoir déjà eu l'occasion de goûter à cet alcool par le passé."
Il remercia Mamie qui cette fois disparut pour de bon, non sans avoir lancé un dernier clin d’œil à ses clients d'un soir. Elle n'en ratait pas une, surtout que maintenant Fitz se retrouvait seule avec la jeune femme. Jetant un regard dans la pièce autour de lui, il tira légèrement sur le col de sa chemise, avant d'ouvrir un bouton comme à la recherche d'un peu d'air, avant de tendre la liqueur à la jeune femme.
"J'ai légèrement chaud, cela faisait longtemps que je n'avais pas bu d'alcool, ça doit venir de ça. Vous permettez que je vous serve ?"
Bien sur que cela ne venait pas de l'alcool. Il résistait à une lance plantée dans son dos, ce n'est pas quelques verres de vin qui lui ferait perdre la tête. Par contre une femme aussi attirante, et qui en plus le complimentait... Là oui il y avait de quoi lui faire perdre la tête.
-
[justify:3o4ov01j]Feuillemalice ne contrôlait plus grand chose à ce moment précis. Et lui non plus apparemment. Elle ne comprenait pas ce qui lui arrivait, mais à vrai dire, là, elle s'en fichait éperdument. Ils avaient créé une bulle, et seul le fait qu'ils ne soient pas isolés lui permettait de rester sagement assise à table en fait. Elle non plus n'avait rien prémédité. Et rien vu venir. Et c'était plutôt violent, sans être désagréable cependant.
-Non, je ne regretterai pas. J'avais peur que vous regrettiez. Mais je... je suis heureuse d'être là, avec vous, de vivre cet instant... magique.
La jeune femme était catégorique. Au grand jamais elle ne regretterait cette soirée, quant à l'avenir, à demain... pour l'instant, elle ne voulait pas y penser. Elle ne voulait pas que ça s'arrête. Elle ne voulait pas que leur bulle éclate, ça viendrait bien assez tôt. Ce soir était pour lui, pour elle, pour eux. Elle n'avait plus peur, d'ailleurs elle n'avait pas eu peur. Elle avait été déstabilisée, troublée. Et ça, par contre, c'était encore le cas. Pourquoi perdait-elle ainsi son assurance habituelle ? Pourquoi avait-elle peur de mal faire ? Peur qu'il parte ?
La Guérisseuse secoua la tête, histoire de se raisonner. Allons, il n'avait pas l'air de vouloir partir là tout de suite maintenant. Non effet. Bah alors ? Feuille revint donc à l'instant présent, laissant son flot de questions sans réponses derrière elle, et sourire à Mamie qui hochait la tête en aidant Fitz à se remettre également de ses émotions.
-Merci Mamie.
Tournant la tête vers le Lieutenant, elle lui sourit, les joues encore un peu roses :
-Vous me flattez... Et croyez-moi, en vous interpellant tout à l'heure, j'étais loin d'imaginer la tournure de cette soirée, tout arrive... naturellement je crois. Et j'aime ce que je vis maintenant.
Et ce qu'elle allait vivre ensuite. Tout du moins elle l'espérait. Mais quelque chose lui disait qu'effectivement Mamie avait bien fait de préparer la chambre de l'homme, ils en auraient sans doute besoin d'ici peu... Elle surprit son regard et rougit comme une pucelle... Décidément, il ne faudrait pas que cela devienne une habitude !! Heureusement, la tenancière apparut, avec elle de superbe desserts et sa bouteilles. Feuille la remercia à nouveau, avant de répondre à Fitz :
-C'est un de mes patients, Héraut, dont le frère, la sœur et la mère ont une production familiale. Un vrai nectar, vous me direz ce que vous en pensez.
Ils n'étaient plus que tout les deux. Mamie avait disparu, comme par enchantement. La jeune femme prit la bouteille. Ses doigts effleurèrent ceux de Ftiz, qui envoyèrent une décharge électrique. Elle servit de la liqueur dans leur deux verres, la main légèrement tremblante.
-Oui je trouve aussi qu'il fait un peu chaud. Le vin sûrement, vous avez raison.
Elle leva son verre, dans un nouveau sourire :
-A cette soirée inoubliable ?
Trinqua et avala une gorgée. Dieux que c'était bon, elle en ferma les yeux une seconde. En les rouvrant, son regard tomba sur Fitz, dont la lumière orangée accentuait la couleur un peu bronzée de sa peau, dessinant mieux certains traits, en cachant d'autres... Il était beau. Et à ce moment, même si la tarte aux pommes avait l'air délicieuse, elle n'avait plus très faim...
Mais bon. Elle en goûta tout de même une cuillère, pour faire honneur au plat et à Mamie.[/justify:3o4ov01j]
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Il remarquait bien le trouble de la jeune femme, et plus ce trouble se manifestait, plus Fitz voulait envoyer au diable la tarte de Mamie, attraper Feuillemalice par les hanches, et l'embrasser de nouveau.
"Inoubliable oui, je l'éspère."
Et tandis que la jeune femme vidait son verre, Fitz laissa son regard vagabonder sur sa peau, quand elle levait légèrement le visage pour boire, il pouvait apercevoir chaque courbes de son cou, et il rêvait juste d'y plonger ses lèvres pour assouvir une soif que toute la meilleur liqueur du monde ne pouvait étancher.
Il but à son tour une gorgée de son verre, délicieux au demeurant, mais Fitz s'en moquait, à cet instant précis plus rien ne comptait, il devait répondre à cet appel.
Posant son verre sur la table, Fitz se leva pour s'approcher de la jeune femme. Puis avec tendresse, il posa sa main sur la nuque de Feuillemalice, effleurant sa peau, son autre main, vint se poser sur le visage de la guérisseuse, et tendrement le lieutenant déposa sur ses lèvres un nouveau baiser. Sa bouche avait encore le goût de la liqueur, et Fitz aurait pu rester à l'embrasser, jusqu'à la réouverture de la taverne. Mais visiblement ses sens ne voulaient pas le laisser tranquille. Sa main descendit jusqu'au bas de son dos, la pressant légèrement contre lui, et il se laissa aller à un baiser plus passionné, avant de libérer Feuillemalice de son étreinte.
Se redressant légèrement, il chuchota.
"Je suis navré, depuis votre baiser de tout à l'heure je devais assouvir cette faim qui me tourmentait. Vos lèvres m’appelaient comme la tourte, je ne pouvais résister"
Comme la tourte ? Non réellement ? Après cet instant imprégné de romantisme, tout dans la classe et la tendresse, où il avait fait style d'être un gentilhomme au fait des choses de l'amour, Fitz venait de comparer ses lèvres à une tourte. Il se serait volontiers tapé la tête contre les murs, si il était certain que les murs résisteraient à son crâne de piaf! Le lieutenant baissa les yeux presque honteux avant même que la jeune femme ne puisse répondre:
"Une tourte... Je vous embrasse, avec tendresse, je vous presse contre moi, et je vous compare à une tourte ????? Ma dame si je le pouvais je me giflerai moi même"
Il avait l'intime conviction qu'après ca elle allait le laisser planté là, tout seul et qu'il ne la reverrait plus. Et cette idée lui était, en tout cas à l'heure actuelle, insoutenable. Plus il était proche de son parfum, plus il sentait la chaleur qui émanait de son corps juste à coté du sien, plus il ressentait la peur qu'il avait de la voir partir. Tout ce qu'il voulait là maintenant tout de suite, c'était elle, et rien qu'elle. Sa peau, ses gestes, son odeur, sa présence. Il aurait pu lui proposer d'emmener la bouteille de liqueur dans un endroit plus calme et l'emmener ensuite dans la chambre préparée à leur intention où il aurait pu l'embrasser avec la passion qui le dévorait, ou comme tout gentilhomme qui se respecte lui proposer de la ramener chez elle, et disserter sur la beauté de la lune alors qu'ils marcheraient main dans la main. Mais la comparer à une tourte... Bravo pour le romantisme, la passion et la fougue Fitz. Réellement.
-
[justify:3cfia9s1]Feuillemalice regarda son assiette. La tarte était divine... Elle espérait que Mamie ne leur en voudrait pas trop d'avoir ainsi délaissé son dessert tendrement préparé... Mais la jeune femme eut comme l'intuition... et bien qu'elle comprendrait. Bizarrement, un truc dans son comportement... Elle sourit, taquine :
-Vous l'espérez seulement ? Moi j'en suis sûre.
Et puis, à nouveau, elle tomba sur le regard de l'homme sur son cou. Mais, lui aussi se mit à goûter le breuvage. Elle allait lui demander son avis sur la qualité de la boisson... et n'en eut pas le temps. En effet, Fitz s'était levé. AH NON ! Il partait ! Elle en était sûre, elle avait fait quelque chose de travers ! Quelle tête de pioche...
Finalement, la main sur sa nuque lui fit lever le visage et elle vit Fitz, penché sur elle. Dites donc, ça me dit quelque chose ça... L'autre main sur son visage. Ses lèvres contre le siennes. Tous les sens de la Guérisseuse étaient en alerte et elle ne demandait qu'à s'abandonner, qu'à se laisser aller à son étreinte. Elle se mit à répondre avec autant de passion que lui à son nouveau baiser, se pressant un peu plus contre son corps en sentant sa main au creux de ses reins. Oh Dieux, elle allait fondre. Elle ne voulait pas que ça s'arrête. Elle était trop bien.
A regrets, elle sentit le Lieutenant se détacher d'elle. Elle allait lui dire qu'il n'avait pas à s'excuser, qu'il l'avait faite chavirer, qu'elle aurait aimé que ça continue encore, qu'elle était dans le même état que lui... Et elle entendit la fin de sa phrase. Et ses excuses. Et évidemment... elle ne put faire autrement qu'éclater de rire... Encore une fois. C'était tellement... tellement cocasse et Fitz était... Fitz quoi. D'ailleurs, c'était ce qui lui plaisait. Ce naturel, cette simplicité. Il parla de se gifler. Cette fois, elle se leva, d'une main, lui redressa le menton pour que ses yeux rencontrent les siens, puis lui prit les mains pour l'empêcher de mettre sa menace à exécution.
-Je vous interdis de vous gifler. Je ne demande pas du grand romantisme vous savez... Cette soirée est parfaite pour moi jusqu'à présent.
Et pour lui prouver, elle l'embrassa de nouveau. Avec un peu plus d'ardeur cette fois, une main sur son torse, l'autre dans ses cheveux, répondant à un besoin vital d'être avec lui, contre lui. Non elle ne voulait pas que cette soirée s'arrête. Elle voulait que le temps se fige et que la guerre ne soit pas là, qu'ils profitent l'un de l'autre autant qu'ils voulaient, pouvaient. Elle avait peur qu'il s'en aille, qu'il lui propose de mettre fin à cet instant magique. Elle leva les yeux vers lui, en se détachant à nouveau de ses lèvres, le regard suppliant, presque douloureux, et chuchota :
-S'il vous plaît, ne me laissez pas. Ne partez pas. Restez. S'il vous plaît...
Elle s'accrochait à lui, comme s'il pouvait disparaître en un claquement de doigt. Et si elle se réveillait pour se rendre compte que tout cela n'était qu'un rêve ? Non, non. C'était bel et bien réel. Et Feuillemalice ne voulait pas que le charme se rompe. Pas maintenant. Jamais en fait. Elle demanda d'une petite voix, en priant de toute ses forces pour qu'il accepte :
-Peut-être pourrions nous emporter ces desserts et cette bouteille dans la chambre que Mamie vous a préparée... ?
Pourvu qu'il dise oui, pourvu qu'il dise oui... Elle d'habitude si forte et si sûre d'elle... Apparaissait comme frêle, fragile même. Que lui arrivait-il donc ? Elle découvrait là un pan de sa personnalité qu'elle ne connaissait absolument pas. Mais elle n'avait pas peur, parce qu'elle était avec Fitz. Et qu'elle avait confiance en lui.[/justify:3cfia9s1]
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Il perdait définitivement la tête. Lorsqu'il sentit la main de Feuillemalice dans ses cheveux, l'autre posé contre son torse, le Lieutenant eu l'impression de brûler de l'intérieur. Il était incapable de penser à autre chose qu'à elle. Son contact l'enivrait, et le rendait complètement dingue. Et tandis qu'il gravait cet instant dans sa mémoire, elle se détacha, et il sentit comme un vide comme si il perdait quelque chose. Lorsqu'il regarda dans ses yeux, et qu'il y lut cette étrange sensation de tristesse, Fitz eut l'impression d'un déchirement à l'intérieur, il ne voulait surtout pas qu'elle souffre.
"Partir ? Sans vous ? Je ne le supporterai pas, et je ne l'ai jamais envisagé."
Et alors qu'elle lui proposait, ce dont il rêvait depuis déjà quelques temps, Fitz entoura les hanches de la jeune femme avec son bras la serrant contre lui. Cette fois ils étaient en contact, réellement en contact. Il sentait son corps contre le sien, il savait que son cœur s'emballait, et qu'elle pourrait le sentir, mais il s'en moquait. Il était avec elle, non il était à elle.
"Je n'osai pas te le demander, et pourtant c'est actuellement la seule chose que je désire."
Il l'avait tutoyé, mais là tout de suite il ne se posait plus aucune question d'étiquette, de protocole, ou de règles de langage. Il voulait juste l'emmener avec lui, laisser derrière lui la guerre, la haine, la violence, la douleur, les responsabilités.
Embrassant une fois de plus Feuillemalice, il prit sa main, et de celle restait libre il récupéra la bouteille de liqueur et les verres. L'emmener avant qu'elle ne change d'avis, ne pas la laisser partir, la laisser se retourner, et se dire que tout ça n'était qu'une mauvaise idée. Le cœur du lieutenant battait la chamade, lorsqu'il l’entraîna à sa suite dans l'escalier. Au fond d'une couloir se trouvait la chambre que Mamie lui réservait toujours. Il se demandait même si elle faisait dormir d'autres personnes dans cet endroit, tant rien ne changeait jamais. Une fois la porte ouverte, il pénétra dans la pièce, Feuillemalice à sa suite. Une bougie se déversait lentement sur une petite table. La pièce était simple, dans le même goût que la salle principale de l'auberge. Une chaise près de la fenêtre qui donnait sur les toits avoisinants, un grand lit de bois simple, une commode en bois massif dans un coin de la pièce, et toujours cette ambiance feutrée que Fitz appréciait temps. L'homme lâcha enfin, et a regret, la main de Feuillemalice pour aller déposer sur la table la liqueur et les verres, qu'il remplit aussitôt.
Revenant vers sa compagne il lui tendit son verre, proposant un toast
"A nous ? A cette soirée, à cet instant. Et surtout à toi, si envoûtante et désirable.A la chance infinie que j'ai de t'avoir ici avec moi."
A cet instant précis elle devenait son oxygène, il n'imaginait pas passer la nuit sans elle, il n'imaginait pas la laisser et partir, il ne voulait qu'elle. Il déposa son verre sur la table, retourna auprès de sa compagne, il laissa ses doigts glisser le long de son visage jusque dans son cou, avant d'y déposer un baiser.
"Cette soirée est tienne, tout comme moi."
Il savait déjà que le reste n'appartiendrait qu'à eux, et que personne ne pourrait le leur enlever. Que cela resterait leur instant. Un souvenir partagé hors du temps.
-
[justify:20z1gu5x]La Guérisseuse était à sa merci. Complètement, totalement, consciemment. Et ça lui faisait un peu peur d'ailleurs. Il aurait pu, à cet instant, la briser, la détruire, s'il avait voulu. Mais d'une part elle sentait bien que c'était loin d'être son souhait, d'autre part, elle n'était même pas sûre que lui ait conscience de l'emprise et du pouvoir qu'il avait sur son cœur à ce moment. S'il était parti... Elle frissonna à ce moment, ne savant pas du tout ce qu'il aurait pu se passer à l'intérieur d'elle-même. Heureusement, l'homme la rassura très vite. Une onde d'intense soulagement, mêlée de joie et de bonheur parcourut la jeune femme, qui ne put dire que :
-Merci.
Sa réponse à sa proposition, avant même d'être orale, eut le mérite d'être assez claire. Serrée contre lui, Feuillemalice sentait chaque muscle de son corps contracté contre le sien. Elle ne savait plus si c'était son cœur ou celui de Fitz qu'elle sentait battre à toute allure, sans doute les deux. Lorsqu'il parla, son cœur à elle cette fois, fit un bond dans sa poitrine et elle sourit, infiniment heureuse, n'osant croire qu'ils partageaient tous les deux la même envie.
-Je... moi aussi... Mais j'avais peur que tu... ne veuilles pas de moi. Allons-y.
Oui. Vite. Avant qu'il ne change d'avis. Avant qu'il n'ait peur. Avant que... De toute façon, il l'avait déjà embrassée, s'était saisi de la bouteille et des verres et elle attrapa les assiettes encore pleines au passage, avant qu'il ne lui prenne la main. Le tutoiement était venu naturellement, elle n'avait même pas fait attention à la transition. Elle le suivit, totalement en confiance, complètement fébrile comme... Comme si elle redécouvrait ce que c'était d'être avec un homme. Quoiqu'elle doutât avoir déjà ressenti... ça un jour.
Elle ne vit pas passer l'escalier, ni le couloir, concentrée sur la nuque de l'homme qui la tirait par la main. Ils arrivèrent dans la chambre, qu'elle apprécia d'un coup d’œil. Fidèle au reste de l'auberge, elle était plaisante, comme un cocon, intime. Elle posa les parts de tarte aux pommes sur la petite table alors qu'elle sentait le contact de Fitz lui échapper. Celui-ci revint vite vers elle, un nouveau verre à la main. Elle prit le sien et trinqua avec lui, un nouveau sourire sur les lèvres.
-A nous. A ce moment magique. A toi aussi, qui m'a complètement ensorcelée. Toi qui me donne l'impression d'être dans un rêve. Toi qui es là ce soir, avec moi.
Elle but à peine une gorgée avant que son verre n'aille rejoindre celui de l'homme. Boire, manger, tout cela paraissait dérisoire là tout de suite. Elle se laissa embrasser dans le cou en frissonnant, de désir cette fois. Jamais, elle n'avait autant désiré un homme. Elle ne se voyait pas ailleurs qu'ici, ni avec personne d'autre que lui. C'était devenu... comme vital. Elle entremêla ses doigts avec les siens, les porta à sa bouche pour les embrasser le visage éclairé par un sourire heureux :
-Et je t'appartiens.
Ces mots étaient forts. Comme les siens. Comme ce qu'ils étaient en train de vivre. Peu à peu, toute timidité fut envolée, la menace de la guerre, d'un autre départ, des conséquences de tout cela loin derrière eux. Ils étaient dans leur bulle, protégé et de tout et de tout le monde. Alors les amants s'abandonnèrent l'un à l'autre, dans des étreintes passionnées, tendres, ardentes et douces à la fois. Ce qu'ils vécurent cette nuit là resterait à jamais gravé dans leur cœur et dans leur mémoire.
[center:20z1gu5x]***[/center:20z1gu5x]
Un rayon de soleil éclairait la pièce. Dehors on entendait déjà les bruits de la vie qui s'éveillait à Haven. Le marché était installé depuis quelques temps et entre deux cris, on pouvait entendre le pépiement de quelques oiseaux. Au pied du lit, une bouteille à moitié vidée, deux verres et deux assiettes où traînaient encore quelques miettes. Et dans le lit, un homme tenant entre ses bras une femme, tous deux encore endormis, un air de bien-être semblant s'échapper de leur visage serein.
Feuillemalice poussa un soupir d'aise alors qu'elle sortait des limbes du sommeil. En ouvrant les yeux, elle vit le mur de la chambre, sentit les bras de son compagnon autour d'elle et sourit. Elle était bien. Ne se posa pas de questions, tout étant encore bien présent dans sa mémoire. Elle resta quelques minutes comme ça, à écouter la paisible respiration de Fitz collé contre elle. Puis son ventre grogna. Et elle décida de lui faire une surprise.
Alors la Guérisseuse se sortit des bras de l'homme puis des draps sans bruit, s'habilla très rapidement et descendit dans la salle. Personnes aux tables, mais Mamie était présente derrière son comptoir, fidèle au poste. Un sourire en coin était apparu sur ses lèvres, alors que Feuille apparaissait. Elle la salua et lui demanda si c'était possible de préparer un plateau petit déjeuner. Celle-ci opina du chef et se mit à l'oeuvre aussitôt. Quand la jeune femme voulut poser de quoi payer sur le comptoir, Mamie posa sa main sur la sienne et fit non de la tête, un sourire de... gratitude ? sur le visage.
Quelques minutes plus tard, Feuillemalice, un peu stressée de savoir si le geste lui plairait, ouvrait la porte de la chambre avec son coude et entrait, un plateau dans les mains, où reposaient un café noir, un thé fumant, deux verres de jus d'orange, quelques tartines de confitures et deux croissants et une rose blanche dans un soliflore. Elle regarda si Fitz dormait encore...[/justify:20z1gu5x]
-
Le dos de Fitz se réchauffa sous un rayon de soleil, ce qui mit fin à son sommeil réparateur. La nuit qu'il venait de passer avait été un rêve, et il se demandait si d'ailleurs ce n'était pas le cas. Quand il ouvrit les yeux, et qu'il remarqua qu'il était seul, la réalité de la chambre vide lui sembla impitoyable. Il toucha a coté de lui dans le lit, la place était encore chaude, elle avait été là c'est sur, il ne l'avait pas rêvé, mais maintenant ? S'était-elle enfui ? Avait-elle eu peur de se réveiller à ses cotés ? Ne voulait-elle pas s'afficher avec lui ? Ou alors elle avait eu honte ? Toutes ces questions se percutaient dans son esprit, et il sentit comme un nœud se créer au creux de son estomac. Il y avait un peu de faim certes, mais beaucoup de peur. La peur de ne plus la revoir, de l'avoir perdu à jamais. La chambre semblait de plus en plus petite, les murs se rapprochaient, et la tête du lieutenant se vidait à chaque minute.
Lorsque la porte s'ouvrit, le cœur de Fitz rata un battement, et quand Feuillemalice apparut dans l'entrebâillement sa respiration reprit. Il ne s'était pas rendu compte qu'il avait arrêté, mais ce n'était qu'un détail. Il la fixait, un sourire naissant petit à petit sur ses lèvres.
Il remarqua le plateau qu'elle ramenait et cette fois son sourire fut franc.
"J'ai cru un instant que tu avais fui ma compagnie. Mais je remarque que tu as juste décidé de prendre soin de moi, alors que cela aurait du être l'inverse."
Fitz se redressa sur le lit, admirant la jeune femme, et écoutant son cœur reprendre un rythme normal, la pièce retrouvait sa chaleur et sa taille habituel, il se sentait moins seul, il n'y avait plus de vide. Les bruits de la vie de Haven traversaient la mince fenêtre de la chambre. La vie de Haven ? N'avait-il pas une réunion aujourd'hui ?
"Je crois que j'ai complètement oublié que je devais rejoindre le commandant et les officiels. Je sens qu'il y en a un qui va pas être content du tout."
Et alors que le lieutenant allait pour se relever, il se rendit compte de deux choses :
Premièrement il n'avait aucune idée de où ses vêtements s'étaient éparpillés, ce qui n'aidait pas vraiment son projet de rejoindre les officiels.
Deuxièmement, quand il avait faim son ventre s'exprimait de la façon la moins glamour qui soit.
Grmblblblblblblblblblblblblblbllblblblblblblb
Fitz retrouva cette teinte rouge qui ne le quittait guère depuis qu'il avait rencontré la jeune femme.
"Humm.. Je pense que les officiels ne m'en voudront pas, si je leur explique que j'ai pris le temps de déjeuner avec la plus belle et désirable femme de Haven n'est-ce pas ?"
Après avoir quand même enfilé son pantalon (qui cette fois s'était réellement fait la malle), Fitz s'approcha de la jeune femme, la débarrassa de son plateau, avant de déposer sur ses lèvres un baiser passionné. Il mit le plateau sur la table, cherchant du regard sa chemise qui avait visiblement suivi le même chemin que son pantalon.
"As-tu bien dormi ? "
-
Ouf, il était encore là. Oui, bon, s'il était sorti, en même temps, elle l'aurait vu. Réveillé et assis au milieu du lit, il avait l'air un peu perdu alors qu'elle ouvrait la porte et apparaissait. Un instant, la panique la saisit. Avait-il oublié ? Regrettait-il ? Se souvenait-il ? C'était étrange, d'habitude, ces questions n'avaient aucune importance pour la jeune femme, qui ne se souciait que de savoir si ses performances avaient plu. Là c'était différent. Il y avait plus. Beaucoup plus. L'enjeu ne se résumait pas à la nuit, mais à tout ce qu'ils avaient partagé avant, pendant et après. Et ce qu'ils pourraient partager par la suite. Son sourire naissant la rassura un peu et en fit naître un sur ses lèvres.
-Bonjour...
Ce qu'il lui dit ensuite, finit de la rassurer et elle pouffa :
-Non, pourquoi aurais-je fui une si agréable et remarquable compagnie ? Et puis, oui, tu t'es tellement bien occupé de moi hier soir... j'ai eu envie de faire pareil ce matin. Une façon de te remercier. Et juste une envie de te faire plaisir.
La jeune femme posa le plateau sur la table, alors que le Lieutenant se relevait, elle entreprit d'enlever sa robe, dévoilant ainsi son corps nu... le temps de remettre des sous-vêtements, avant de repasser l'habit et de reprendre le plateau, réfléchissant à comment s'organiser. Elle se tourna vers lui, penaude :
-Oh je ne savais pas que tu étais attendu de bonne heure, je suis désolée... Mais tu crois que tout le monde va être à l'heure ? Après ces jours et ces semaines de voyages, une bonne nuit réparatrice était méritée pour vous tous non ?
Et puis comment dire... En fait, elle aurait bien passé la journée complète dans cette chambre, avec lui, oubliant tous ces officiels, les réunions, ses patients... Ses patients ! Oups... Bon, pour une fois qu'elle ne serait pas là à l'heure, ses collègues ne lui en tiendraient pas rigueur. Et puis, c'est pas comme si la moitié du Palais les avait vu partir ensemble hier soir, tout Haven devait être au courant ce matin... Un gargouillement interrompit ses pensées et elle se mit à rire en regardant un Lieutenant à nouveau rouge :
-Tu sais que tu es carrément craquant quand tu rougis comme ça ? Je crois que j'ai bien fait de monter de quoi manger... Oui, je pense que l'excuse passera très bien, vu qu'à mon avis, tu ne seras pas le seul à avoir pris ce temps... Mais la plus belle et désirable femme de Haven te remercie du compliment.
Un sourire radieux inondait son visage de bonheur et ses yeux pétillaient comme jamais. Elle le regarda mettre son pantalon, résistant à l'envie de lui enlever tout de suite, ce qui les aurait définitivement mis en retard. Il vint l'embrasser, elle répondit tendrement, ce qui fit battre son cœur un peu plus fort.
-Mieux que jamais. Et toi ?
Pour l'instant la question de la suite ne se posait pas encore. Feuille ne voulait pas y penser. Elle avait trop peur que ce qu'ils avaient vécu hier s'arrête aujourd'hui et... aussi bizarre que cela puisse paraître, elle ne voulait pas. Alors qu'il se mettait à la recherche de sa chemise, elle admira un instant son torse nu, avant de disposer les bols, les verres et la nourriture sur la table :
-On peut manger maintenant si tu veux.
Debout, près de la table, elle avait terriblement envie de le prendre dans ses bras et de l'embrasser encore. Ce qu'elle fit. Et puis elle se mit à rire :
-Je vais définitivement devenir la cause officielle de ton retard si je continue comme ça...
-
Fitz avait eu un moment d'absence lorsque la robe de Feuille avait finie à terre. Mais il réussit quand même à reprendre ses esprits. Cependant lorsqu'elle l'embrassa de nouveau, il savait déjà que le combat était peine perdue. Son esprit était perdu ad vitam aeternam, Fitz le soupçonnait même de s'être enfui par la fenêtre. Grand dieu que cette fille avait un pouvoir sur lui.
'Craquant quand je rougis ? Si tu continues d'être ainsi avec moi, je pense que tu n'as pas fini de me voir rouge crois-moi.'
Il lui rendit son baiser, et se demanda un instant si le repas ne pouvait pas attendre. Mais non il avait quand même des obligations, pourtant il n'arrivait pas à se décider à la lâcher. Il avait peur que si cela arrivait alors elle disparaîtrait.
'Feuille tu es la meilleure cause de retard dont je pouvais rêver. Et crois moi je suis prêt à être en retard chaque jour qui passe si cela signifie que j'ai passé la nuit à tes cotés'
Il arrivait à le verbaliser. Il ne voulait pas que ce soit le dernier jour, la seule nuit. Il voulait plus.
Le lieutenant semblait penaud, un peu perdu. Elle était là dans ses bras, et tout ce qu'il désirait c'est que cela recommence, encore et encore. Figer cet instant pour qu'il dure.
'Je... Feuille... Je sais bien qu'il n'y avait aucune promesse dans cette soirée avec toi, qu'il n'y a rien d'écrit.... Mais je ne veux pas que tu disparaisses. Je ne veux pas que cela s'arrête quand on aura passé cette porte. Et si ça devait être le cas, alors je commencerai à prier pour que nous ne la passions jamais.'
Il s'écarta d'elle, récupérant sa chemise qui gisait sous le lit. Elle s'était laissée emmenée par lui cette nuit, et le retour des « héros » au bercail avait sûrement participé à cette état, l'effervescence qui régnait dans Haven à cet instant précis était communicative. Mais pour le lieutenant c'était plus que cela. Peut être pas pour elle, mais lui... Quand il lui fit face à nouveau, son cœur s'emballa, ses mains tremblèrent un instant.
'Je.... Regarde moi je suis complètement perdu... Il suffit que je te vois, que je te regarde, et je ne sais plus où j'en suis. Je ne veux pas t'emprisonner, je te respecte trop pour ca, et si pour toi tout cela n'était qu'une histoire je l'accepterai volontiers mais Feuille ....'
Le lieutenant serra les poings un instant, il disait des choses qu'il n'avait pas pour habitude de dire.Lui le brave guerrier, l'homme de tous les combats, celui qu'on envoyait en première ligne sur les champ de bataille, avait peur.... Simplement peur....
'...Feuille, cette soirée avec toi, cet instant volé, ce petit moment de bien être que tu m'as offert, et je ne parle pas que de la nuit, mais aussi de l'ensemble de ce rendez-vous, je veux qu'il se reproduise. Quand j'ai cru que tu étais parti ce matin, j'ai suffoqué, j'avais perdu quelque chose, j'ai senti comme un vide, je... Je ne sais pas comment l'expliquer.'
Un sourire triste apparut sur son visage. Il aurait voulu hurler qu'il ne voulait pas qu'elle le laisse, qu'il voulait rester avec elle, encore et encore, qu'il voulait la retrouver chaque soir... Qu'il.... Mais tout resté bloqué dans sa gorge, une boule informe de mots vide de sens. Il la voulait juste elle c'est tout.
'Je suis désolé Feuille, je suis navré si je te fais peur, je.... Je comprendrai parfaitement que tu veuilles partir, prendre de la distance. C'est juste que.... Avec toi j'ai été complet un instant. Je devrai te remercier pour cela.'
Il était planté là, sa chemise à moitié boutonnée, l'air perdu d'un enfant qui a fait une bêtise. Tout ce qu'il voulait c'est qu'elle fasse un geste, quitte à ce que ce geste soit celui de lui tourner le dos et de fermer la porte à jamais.
-
[justify:1hbq77t1]Cet homme avait le don de la faire fondre à chaque mot qui sortait de sa bouche. Il avait un petit quelque chose de fragile qui lui donnait envie de le prendre dans ses bras. Et une façon de parler, qui la faisait rire et sourire. Elle se sentait... bien. Complète. En sécurité aussi. Confiante. Bref, tout un lot d'émotions qu'elle n'avait jamais ressenti ainsi auparavant.
-Tant mieux, parce que j'adore ça... Plus tu rougis, plus tu me fais craquer...
Elle fut heureuse qu'il ne la repousse pas, au contraire. Elle sentait qu'il n'aurait pas fallu grand chose, pour que le petit-déjeuner suive le même chemin que la veille et que sa réunion passe à l'as. Mais elle ne voulait pas qu'il ait de problèmes à cause d'elle, ou qu'il lui en veuille plus tard, de l'empêcher de faire son travail, son devoir. Elle sourit à son compliment et s'écarta un peu à la fin de sa phrase. Voulait-il dire que ... ?
-Tu veux que l'on se revoit... ?
Il avait l'air d'avoir peur de quelque chose ? Mais de quoi ? Elle comprit lorsqu'il continua à parler. Il exprimait tout haut ce qu'elle n'osait espérer tout bas. Par tous les Dieux, ils étaient absolument sur la même longueur d'ondes et craignaient la même chose... Ah ben, si on les voyait... Il y en a qui se moqueraient bien. Parce que là, l'un comme l'autre, ils pataugeaient. Elle écouta ce qu'il disait, incapable de l'interrompre pour le rassurer, les mots étaient bloqués dans sa gorge, nouée par l'émotion.
Il lui disait des choses si belles. Des mots qu'aucun homme n'avait encore prononcé pour elle. Des mots qui la touchèrent au plus profond d'elle même. Incapable de sortir un son, elle sentit son cœur se gonfler de joie, de bonheur, d'amour... Et ses yeux se remplirent de larmes qui commencèrent à couler silencieusement, alors qu'elle le regarder s'habiller et qu'elle l'écoutait parler. Lorsqu'il eût fini, elle s'approcha de lui et propulsée par l'émotion, tomba à genoux devant l'homme, levant des yeux brillants vers lui :
-Oh Fitz... J'avais tellement peur que tu ne souhaites plus me revoir. Que pour toi ça ne soit qu'une soirée, qu'une nuit. Pour moi... pour moi aussi, je me rends compte que c'est beaucoup plus.
Sa voix était enrouée par l'émotion, entrecoupée de sanglots. Elle commençait à comprendre ce qu'il lui arrivait :
-Depuis hier, depuis que je t'ai retrouvé, je me sens étrange. J'ai eu des amants auparavant... Mais jamais je n'ai ressenti cela, jamais je n'ai eu peur de déplaire ou de faire quelque chose de travers, ou jamais je n'ai eu peur de perdre. Mais là, j'ai peur, j'ai eu peur de te perdre toi... Je comprends à présent que ça aurait été une épreuve terriblement douloureuse si mes sentiments n'avaient pas été partagés.
Elle secoua la tête :
-Non tu ne m'effraies pas. Je me sens entière quand je suis avec toi, je n'ai pas peur de ce que tu me fais être et des sentiments que tu me procures. Simplement, je n'avais jamais connu ça jusque là... Alors c'est nouveau pour moi, il faudra me pardonner moi si je fais des fais des faux-pas, si je ne sais pas te montrer correctement que je tiens à toi -parce que c'est le cas-, comme maintenant. C'est à moi de te remercier, de me faire découvrir ce sentiment nouveau qui me remplit de bonheur.
Feuille, les larmes coulant toujours sur ses joues, continua d'une voix plus basse :
-J'ai peur, mais de mal faire, de ne pas être à la hauteur de ce que tu mérites, parce que je ne e sais pas encore faire. Il faudra que tu me guide Fitz, que tu m'aides quand je serai perdue. Mais je veux être là pour toi. Je veux vivre d'autres instants aussi magnifiques ce hier soir, cette nuit ou ce matin, des moments de simplicité et de naturel, d'autre soirées, d'autres réveils à tes côtés.
Elle finit par cinq petits mots, entremêlés dans un nouveau sanglot :
-Je ne veux pas partir...
Dans un geste tendre, toujours à genoux, elle entoura ses jambes de ses bras et posa sa tête contre ses cuisses, des larmes traçant des sillons humides sur ses joues. Elle ne savait pas si elle pleurait de joie, de peur, de soulagement... Tout cela à la fois peut être.[/justify:1hbq77t1]
-
Fitz s'était attendu à toute sorte de réactions. Un départ précipité, des rires de moquerie, un sourire gêné, mais certainement pas à des pleurs.
La jeune femme, le surprenait à chaque fois un peu plus, et là sur le coup il était partagé. Entre la joie de sa révélation, il aurait pu sortir dans la rue en hurlant à tue tête le bonheur d'être lui, et la douleur de la voir ainsi souffrir.
D'une main il prit le menton de la jeune femme, et la releva jusqu'à sa hauteur.
Vraiment ? Tu me demandes à moi de t'apprendre ce genre de chose ? C'est comme demander à un cheval de t'apprendre à tricoter. J'ai autant d'expérience que toi, mais tu sais quoi ? Avec toi je suis prêt à commencer cette nouvelle aventure, à apprendre à tes cotés, et surtout à rester quoiqu'il arrive à toi.
Il serra la jeune femme contre lui et l'embrassa avec tendresse. Il y avait encore le goût saler de ses larmes, il en essuya d'ailleurs une qui s'écoulait lentement le long de sa joue.
Feuille, je ne te promettrai pas d'être parfait, je ne te promettrai pas de toujours être ce que tu attends de moi, et je ne te promettrai pas non plus d'être moins perdu que toi. Je peux uniquement te promettre de vouloir me lever à tes cotés chaque matin qu'il me restera encore sur cette terre. Par contre si jamais un jour où je suis mort je suis encore à tes cotés, je t'autorise à t'enfuir.
Oui il tentait un peut d'humour pour détendre l'atmosphère, c'était maladroit, de mauvais goût, mais c'était au moins un essai.
Je ne te laisserai pas partir. Mais en attendant, nous avons tout les deux des obligations, il serait peut être temps que l'on s'attaque à ce petit déjeuner
Il embrassa la jeune femme, puis déposa un baiser dans son cou
Avant que ne craque et que je ne m'attaque à toi
Susurra-t-il dans son oreille. Fitz était heureux. Simplement heureux. Et ca franchement... Il pouvait être réprimandé pour ses retards, ou son absence à la caserne il s'en moquait. Il était heureux voilà le seul fait important de cette journée.
-
[justify:2p8vyuvv]Sentant la main de Fitz lui donner une impulsion douce, elle se remit debout, face à lui, tentant d'arrêter ses pleurs petit à petit. Hum. Elle ne s'était jamais laissée aller comme ça avant. JAMAIS. Bon, elle n'avait pas eu de raison de le faire en même temps... Mais pour le coup, elle rougissait un peu de s'être montrée si faible et si vulnérable. Bon en même temps, elle n'avait pas grand chose à craindre de son amant... C'était le simple fait que ça n'était pas une habitude chez elle. Et elle préférerait éviter de devenir une fontaine à l'avenir...
Finalement, l'image du cheval en train de tricoter lui arracha un sourire et même un rire ! VICTOIREUH POUR LE PEUPLEUH ! Ouf, on retrouvait une Feuillemalice à peu près normale. Il était temps.
-Merci... Je ne sais pas trop ce que donnerait un cheval et du tricot, mais on va apprendre ensemble alors. Moi aussi je te promets d'être là avec toi, là pour toi. J'espère qu'on fera un joli pull...
Hum très très fin... Heureusement, le Lieutenant l'embrassa, mettant fin à ses bêtises. Elle répondit au baiser, sentant les dernières larmes s'échapper de ses yeux. Que Fitz essuya avec tendresse. Elle posa alors son front contre le sien, dans un nouveau sourire :
-Je dois être magnifique, les yeux rouges et bouffi et le nez tout rouge aussi... Remarque ça ne doit pas trop changer d'hier en fait. C'est juste l'endroit du rouge qui change.
Mais la conversation redevint un peu plus sérieuse. Ou presque. Elle rentra donc dans son jeu :
-Si ton fantôme revient me hanter, je l'attraperai par l'oreille et le forcerai à réintégrer ton corps pour que je puisse encore vivre plein de journées avec toi !
Un peu plus grave, elle ajouta :
-Je ferai ce que je peux pour être à la hauteur de ce que tu es Fitz, pour te rendre heureux et prendre soin de toi. Je veux également qu'à chaque matin où j'ouvrirai les yeux, je puisse te trouver à mes côtés, pour pouvoir t'admirer encore et encore.
Et puis la réalité les rattrapa. Ils ne pouvaient malheureusement passer leur journée ici. Elle renifla gracieusement et essuya ses joues humides avec ses manches, avant de hocher la tête, un sourire accroché sur les lèvres :
-Oui et puis, le café et le thé vont refroidir, ça serait dommage... Il faudra remercier Mamie en partant...
Elle ferma les yeux un instant, alors qu'il l'embrassait dans le cou. Et frissonna de désir. Elle lui mordilla le lobe de l'oreille, avant de venir l'embrasser :
-Mais c'est toi qui me fait craquer... Comment je te résiste moi ?
Un sourire taquin et malicieux était revenu sur ses lèvres... Ah ça oui, ça allait jaser au Palais. Mais en fait... elle s'en fichait ![/justify:2p8vyuvv]
-
Le coup du lobe de l'oreille, le baiser qui s'en suivit, et le sourire de Feuille, eut raison du peu de conscience dont Fitz disposait encore. Il libéra une des épaules de la jeune femme encombrait dans des vêtements dont il ne jugeait pas la présence nécessaire, et y déposa un baiser. Sa peau contre ses lèvres était bien le seul déjeuner dont il avait besoin, et surtout envie.
"J'ai bien peur que tout cela ne refroidisse alors. Si tu n'arrives pas à me résister, et que je craque dès que je te regarde, on est parti pour ne pas passer cette porte avant un moment."
Les lèvres de Fitz remontaient dans son cou, effleurant chaque centimètre de sa peau, serrant la jeune femme contre lui.
"Mais je pourrai toujours dire que j'ai été obligé d'aller voir une guérisseuse ! Que le rendez-vous était urgent . Une consultation qui ne pouvait attendre."
Et alors qu'il finissait son trajet sur les lèvres de Feuillemalice, le peu de conscience professionnelle qu'il avait encore lui revint.
"Ha non je ne peux pas faire ca... Dieu seul sait que j'aimerai mais je ne peux pas. Tu as tes patients, tu as ton travail, et moi ma qualité de lieutenant fait que je dois être là pour soutenir mon capitaine en cette période troublée."
Il déposa un baiser de plus sur les lèvres de Feuille, recouvrant chastement l'épaule qu'il avait lui même dénudée, avant de se diriger vers la table. Tout en s'éloignant d'elle, il fut surpris à quel point il avait froid quand elle n'était pas serrée contre lui.
"Voyons un peu ce que nous avons là, cela fera du bien de se remplir l'estomac avant d'aller travailler. Et laisse moi te promettre Feuille que je serai entièrement à ta disposition ce soir, je t'appartiens dorénavant, et ce jusqu'à ce que tu me laisses au refuge le plus proche."
Et il espérait bien que cela n'arriverait pas de si tôt. Il pensa un instant au capitaine et à Kalaïd qui devaient sûrement se démener pour expliquer toute la situation de la frontière aux officiels. Il se rappela aussi qu'il faudrait à un instant donné qu'ils repartent tous en guerre. Alors c'était ça cette douleur qui étreignait ses compagnons lorsqu'ils laissaient une personne derrière eux ?
C'était dur de penser à des choses aussi sombres alors qu'il venait de passer un si bel instant. Mais la guerre était là, c'était une réalité.
"C'est fou, tu me manques déjà."
Cette affirmation valait pour maintenant et pour plus tard. Elle lui manquait à l'instant même, la douceur de ses bras, la chaleur de son corps. Elle lui manquerait lors de cette journée, et elle lui manquerait surement encore plus lorsqu'en bon soldat il devrait aller sur le champ de bataille.
-
[justify:2d1ya2rj]Feuillemalice crut bien qu'ils étaient partis pour passer la journée au lit... Et envoyer paître tous leurs devoirs du jour. Déjà son désir se faisait fort, presque violent. Si elle s'écoutait, elle lui aurait arraché tous ses vêtements, là, tout de suite. Mais bon... il aurait du rentrer nu au Palais, et ça aurait sans doute été compliqué !
-Non en effet, je crois que cette porte va rester verrouillée quelques temps... Et pour ce qui nous attends sur la table... Ben, t'aimes le café froid ?
Ohlalalala mais qu'avait-elle fait pour être aussi sous l'emprise des lèvres de cet homme ? Bon pas que ça soit désagréable hein. Mais elle perdait toute logique, toute pensée constructive et toute envie de faire autre chose que d'être avec lui...
-Oui tout à fait ! Et moi je dirai que j'avais un soins vital à procurer à un homme important... et que ça m'a pris la journée, c'était une question de vie ou de mort...
Très crédible la Guérisseuse... Heureusement, l'un des deux avait quand même un sens moral un tout petit peu plus élevé que l'autre, parce que sinon, il y en a certains qui auraient fait une drôle de tête ! D'ailleurs, elle secoua la sienne, de tête et embrassa le bout du nez de son Lieutenant.
-Tu as raison... ça serait vraiment pas très correct et très professionnel de notre part. Des gens ont besoin de nous. Et puis, maintenant, on aura plein de temps pour se voir, tous les jours même.
Puis enfin, ils se dirigèrent sérieusement vers le petit déjeuner qui les attendait sagement sur la table. Son ventre se mit à grogner à son tour, signe qu'ils avaient pris la bonne décision. Elle s'assit donc face à son thé et ses tartines, regardant l'homme faire de même, dans un sourire :
-C'est du made in "Mamie", alors que du bon non ?! Et je compte bien te retrouver ce soir ! Et demain soir... Et après-demain soir... Bref, même si je peux t'accompagner au delà d'un refuge, je le ferai !
Elle grimaça intérieurement. Certes, l'armée était revenue hier soir et n'allait pas repartir demain... Mais les nouvelles n'avaient pas l'air très bonnes. La guerre semblait imminente. Feuille n'avait jamais ressenti le manque d'une personne auparavant, mais vu l'état de Thalyana (oui bon, la situation était différente, mais quand même !), ça lui faisait un peu peur... Sa remarque la fit sourire et elle prit sa main pour la porter jusqu'à ses lèvres et y déposer un baiser :
-Ne t'inquiètes pas, je suis là. Je serai là.
Oui la guerre allait inévitablement les séparer. A moins que...
-Tu sais qu'ils ont besoin de Guérisseurs sur le front. Et je n'ai pas grand chose qui me retienne ici... A part toi maintenant. Je pourrais peut être m'arranger pour partir avec vous...
Plus elle y pensait, plus elle se disait que oui, ça serait sûrement le cas. De toute façon, elle serait sûrement partie, vu que les services de Guérisseurs en temps de guerre étaient plus utile sur le front qu'au Palais. Il y avait bien assez de monde ici. Son petit déjeuner était presque terminé, ils allaient devoir partir d'ici peu... Le temps semblait passer tellement vite avec lui...[/justify:2d1ya2rj]
-
Le déjeuner avançait trop vite au goût du lieutenant, il savait qu'une fois le repas fini ils devraient se séparer. Pour une journée certes, mais se séparer quand même, et il ne voulait pas que cela arrive.
Par contre il faillit s'étouffer lors de sa proposition.
Que ferait-il ?
"Que dire à cela ? Tu.... Je...."
Il ne savait plus quoi penser. Les images du front se percutaient dans son esprit, la douleur, le sang, la violence. Les hommes amputés par l'ennemi, et ceux qu'il avait lui même démembré. Il voulait qu'elle soit à ses cotés quoiqu'il arrive, il ne voulait pas la laisser derrière, mais il ne pouvait pas l'emmener là bas. C'était impossible.
"Feuille... Tu n'es déjà pas en sécurité dans Haven, comment pourrai-je ne serait-ce que penser à t'emmener avec moi sur le front ? Je ne pourrais jamais me pardonner si il venait à t'arriver quelque chose."
Se relevant il s'approcha de la jeune femme, et s'agenouilla à ses cotés.
"Et puis.... Et il y a des choses que je ne veux pas que tu vois. Pas les horreurs de la guerre, malheureusement tu les verras que tu sois ici ou là-bas. Des choses sur moi que tu dois savoir, des choses que j'aurai du te dire pour que tu prennes ta décision en ton âme et conscience."
Il poussa un profond soupir. Il fallait qu'il lui explique. Qu'il lui explique, sa hache rougit par ce liquide chaud et visqueux, son visage taché, et la rage... La rage d'un Fitz dans le combat. La rage d'un Fitz lâché sur un ennemi, cette violence dont il était capable.
"Je ne suis pas devenu lieutenant car tel était mon destin de fils de noble, et encore moins pour ma finesse dans les affaires délicates, et encore moins diplomatiques comme tu as déjà pu le constater. Je ne suis pas devenu lieutenant car j'excelle au commandement des hommes comme Beltran, ou que je dispose d'une efficacité et d'une précision redoutable comme Kalaïd, je ne manie pas les armes légères comme eux, je suis un bretteur au dessus de la moyenne, mais loin d'être exceptionnel, je ne dépasserai sûrement jamais le rôle de lieutenant, et ce n'est finalement même pas mon but."
Il prit une gorgée avant de continuer son discours.
"Non je suis devenu lieutenant car on a vu en moi le chien déchaîné que je peux être. Je suis capable de mener un petit groupe d'homme aussi sauvages que moi en première ligne d'un combat et retourner une bataille pourtant perdue d'avance. Je suis capable de massacrer, de torturer. Je suis une force brute, une avancée implacable, c'est pour cela que je suis un bon lieutenant, ces hommes là me suivent et m'écoutent car ils me craignent, et m'ont vu au cœur du combat, ils savent que je tuerai tout homme qui les aura blessé, et que même à 10 contre 1, je continuerai d'avancer, non pas pour la gloire de Haven, mais pour mes hommes, pour qu'ils survivent, et car dans le combat je vis. Tu as pu remarquer l'état de mon corps, tu as vu mes cicatrices, tu connais ma tolérance à la douleur. Elle me permet d'être ce qu'on me demande d'être : le fer de lance. L'homme de devant, le monstre dont l'ennemi cite le nom à leurs enfants pour qu'ils mangent leur soupe. Tu auras dans ton travail à soigner des soldats blessés, amputés, meurtris à jamais, portant des stigmates de cette guerre qu'ils n'auront pas voulu, et tu auras à les soigner ici même à Haven. Moi mon travail est de créer ces blessures chez l'ennemi. Et je suis doué à ça. Mais je ne veux pas que tu me vois rentrer, le visage couvert du sang d'un autre, le corps blessé, mais le sourire au lèvre, ma rage enfin assouvie."
Il tenait ses mains, en tremblant légèrement. Il savait très bien que tout cela pouvait faire peur, mais il était aussi cela. Il était cette violence, ce déchaînement, depuis....
"Je t'ai parlé d'Aed, l'homme qui m'a recueilli, c'est de lui que je tiens cette boucle d'oreille. Aed, été un homme bon, il a été tué et torturé par des bandits alors que j'étais en forêt. Je les ai massacré, et je ne parle pas ici d'une belle mort, rapide et efficace à la point d'une épée fine dans un combat honorable. Non j'étais couvert de sang, le leur et le mien, presque autant que ma hache, j'étais dans un état second. J'ai découvert ce jour là mon don à moi. Et je ne veux pas que tu assistes à cela. Car ça c'est aussi moi. Depuis ce jour là, rien n'a changé. Je reste ce chien de guerre, cet animal lâché par l'armée quand elle a besoin de faire passer un message : La force pure, la violence, l'horreur. La mort. Je suis loin du soldat romantique, du lieutenant propre sur lui."
Il avait quasiment parlé d'une traite, de peur qu'elle ne s'enfuit avant la fin de son monologue, et maintenant il attendait là, à genoux, plantait et perdu. Il ne leur restait que peu de temps ensemble dans cette chambre, il espérait qu'elle ne partirait pas en courant et en le traitant de fou avant la fin. Mais là tout de suite il en était nettement moins sûr.
-
[justify:fiul6o02]Hum. L’effet que l’idée de Feuillemalice eut sur le lieutenant la laissa un peu dubitative… Elle ne savait pas trop si c’était négatif ou positif en fait. L’homme semblait hésiter sur quoi répondre. Elle-même avait lancé cette suggestion sans trop réfléchir aux conséquences, à ce que cela changerait dans sa vie, à ce qu’elle pourrait vivre là-bas. Elle attendit donc patiemment qu’il trouve ses mots. Et elle s’attendait un peu à sa première réponse, répliquant à son tour :
-Je comprends, mais tu sais, je ne serais pas sur le front. Et moi je m’en voudrais toute ma vie si tu étais blessé gravement et que je n’avais pas tout fait pour te sauver. Si jamais il t’arrivait quelque chose et que je ne pouvais rien faire à cause de la distance. Et justement, si je ne suis pas en sécurité à Haven, quelle différence cela ferait que je vienne ? Au moins on pourra un minimum veiller l’un sur l’autre.
Par contre, à la suite, elle ne s’y attendait pas trop. Elle fut surprise de le voir se lever et s’agenouiller auprès d’elle. Euuuuuuuuuuuuh il allait pas la demander en mariage là quand même ? Nan parce que ça aurait été un chouilla prématuré un peu. Mais non. Ouf. Ou pas… Qu’est-ce qu’il allait lui dire ? Qu’avait-il donc à « cacher » de si terrible ? Son air était grave et sérieux et elle lui répondit sur le même ton :
-Je t’écoute.
Il avait réussi à l’inquiéter un peu. Même si les sentiments naissants qu’elle avait pour lui étaient toujours aussi forts, si elle se sentait toujours en sécurité près de lui et si elle n’avait pas peur de l’avenir avec lui. En réalité, elle craignait plus le jugement de l’homme sur-lui-même, un jugement dépréciatif, qui le ferait s’en aller. Et ça elle ne voulait pas. C’était hors de question. Mais le Lieutenant avait recommencé à parler.
Feuille l’écouta jusqu’au bout, sans rien dire, attendant patiemment qu’il ait fini. Bien sûr, cela ne la laissait pas indifférente. Mais est-ce qu’elle était effrayée ? Non. Dégoûtée ? Non plus. Elle n’allait pas fuir. Pas après ce qu’ils venaient de vivre, pas avec ce qu’elle ressentait encore entre à ce moment présent. Il venait de se livrer entièrement à elle, lui révélant son côté le plus noir. Il tremblait, à genoux à côté d’elle. C’était paradoxale, cette image de lui féroce, presque haineuse, et la réalité là, un Fitz fragile, à la merci de la Guérisseuse. Elle posa donc une main sur sa joue, en le regardant droit dans les yeux.
-J’ai entendu ce que tu m’as dit. Fitz, on a tous des périodes sombres dans sa vie. Des choses que l’on a faites, dont on n’est pas fier. Plus ou moins graves. Avec plus ou moins de conséquences sur la personne que l’on devient par la suite. La guerre, ce n’est pas rose, c’est moche, c’est terrible, ça ne devrait même pas exister. Mais je ne sais pas si tu t’es entendu. Tu te bats pour sauver tes hommes. Pour les protéger, pour leur rendre hommage. Pas pour le plaisir de tuer. Pas pour jouer avec la vie des gens comme un Dieu. Non, tu es près à risquer ta vie pour l’autre. Même si c’est d’une façon violente, où tu laisses libre cours à ta haine… Ce pourquoi tu te bats, c’est honorable.
Elle fit une pause, avant de reprendre :
-En guerre, les hommes sont violents, personne ne fait de cadeau à l’ennemi. Dis-toi que tu peux mener un groupe d’hommes sanguinaires en première ligne et bien, c’est pareil de l’autre côté. La mort est partout, et la mort, ce n’est pas les petites fleurs bleues dans un champ avec des oiseaux qui gazouillent. La mort c’est le sang, la douleur, la tristesse, la peur. Mais Fitz, ça vaut pour tout le monde ça. Simplement, tout le monde n’est pas égal devant le carnage de la guerre. Certains ont les nerfs plus solides que d’autres, ou un seuil de tolérance à la douleur plus grand, d’autres seront hantés jusqu’à la fin de leur vie par les regards des hommes qu’ils auront tué. Certains rentreront retrouver femmes et enfants, laissant loin derrière eux ce qu’ils auront vécu. Chacun gère cette situation comme il peut. Et si pour toi, cela passe par la violence pendant la bataille, je l’accepte.
Enfin, elle sut le fin mot de l’histoire sur le « vieux fou ». L’évènement déclencheur. Rien d’étonnant alors, à ce qu’il soit devenu cet homme-là aujourd’hui. Elle conclut :
-Je n’ai pas peur d’aller au front. De toute façon, comme tu as dit, les horreurs de la guerre, je les aurais eues aussi ici. J’ai entendu ce que tu deviens en de telles circonstances. Mais si on doit construire quelque chose ensemble, je t’accepte entier Lieutenant Fitz. L’homme merveilleux avec qui j’ai passé une soirée romantique et une nuit extraordinaire, et l’homme torturé que tu seras sur le champ de bataille. Si tout ça fait partie de toi, alors je l’accepte. Comme je t’ai dit, je ne veux pas que tout ça s’arrête, je veux être avec toi chaque jour, pouvoir devenir ton soutien et ton pilier dans les moments de doutes et de douleurs. Et dis-toi que si un soir, tu reviens le sourire aux lèvres « de la rage assouvie », ce sourire se transformera en sourire de joie de me retrouver vivante et en bonne santé… et de me retrouver tout simplement. Tu ne seras plus seul. Plus jamais.
Sur ces mots, elle l’embrassa longuement.
-Alors, je partirai. Je veux venir avec toi. Et je ferai tout pour. Quitte à m’engager si on refuse de m’envoyer là-bas, ou d’y aller par mes propres moyens. Mais ni toi, ni personne ne me fera changer d’avis.
Oui, la jeune femme était têtue, quand elle voulait. Et là, elle avait décidé que. Donc… Elle espéra tout de même avoir trouvé les mots justes pour rassurer son amant, l’avoir convaincu de la nécessité de l’emmener avec elle. Elle l’embrassa encore une fois, avant de l’aider à se relever.[/justify:fiul6o02]
-
Elle était étonnante, épatante. Fitz lui parlait des hommes qu'il s'amusait à découper avec sa hache sur un champ de bataille, et elle lui disait qu'elle voulait être avec lui chaque jour. Mais serait-elle pour autant prête à affronter cette image ? Finalement seul l'avenir le lui dirait. Et alors qu'il se relevait, il reprit la parole.
'Il y a juste deux points sur lesquelles tu te trompes : c'est justement car l'ennemi n'a pas d'homme comme moi que je suis une force pour Haven. Et je me bats surtout car jusqu'à présent je n'ai jamais su faire que ça.'
Déposant un baiser sur le front de Feuillemalice, il reprit la parole.
'Mais j'ai l'impression que tu me fais découvrir que je peux être autre chose. Et puis je pense aussi que tu es plus têtue que moi, il me sera donc difficile de te faire changer d'avis. Pourtant je ne peux m'empêcher d'avoir peur, de te savoir à risquer ta vie qui m'est maintenant plus précieuse que la mienne.... Je t'imagine toi, si parfaite, si belle, au centre de ce maelström de douleur et de cris, et je frissonne. '
Le lieutenant se mit à rire un instant, un rire un peu triste, un sourire un peu amère.
'Pourquoi moi Feuille ? Je veux dire... Tu... Tu mériterais tant une vie paisible, avec une personne de ton peuple, ou un noble de la cours. Une vie où tu aurais tout... Où la personne pourrait répondre à tous tes désirs, toutes tes envies, te combler de bonheur et de cadeaux.'
Il montra ses cicatrices, ses blessures, ses vêtements certes propres, mais datés.
'Tu mériterais tellement mieux. Je crois que je n'arrive pas à envisager la chance que j'ai'
Finissant son café, il reprit la parole. Abordant un sujet un peu plus.... Trivial ? Avec sa maladresse habituelle, sans tout à fait savoir comment arriver sur le sujet.
'Je... Feuille... Je.... Comment expliquer cela... Je connais légèrement les coutumes de ton peuple, vos habitudes, je sais qu'il vous arrive de vous attacher, de former des couples mais... Ne te sens pas obligé de m'appartenir, car je suis moi. Je suis à toi, et rien qu'à toi, car tel est ma personnalité, car je ne m'imagine plus avec personne d'autre, mais je ne te demanderai jamais l'inverse, je respecte ce que tu es, tel que tu l'es. Ne changes pas pour moi, sois toi-même, sois ce que tu veux être.'
Il était debout à coté d'elle, et la regardait, sa main caressa la joue de Feuille. Ce qu'il ressentait le comblait, et l'effrayait en même temps. C'était si fort.
'J'ai souvent l'impression de tout faire de travers avec toi, non ? Je me pose tellement de question. Je te veux toi, rien que toi, encore toi, toujours toi, tu envahis chacune de mes idées, je ne veux pas te brider, t'enfermer, je ne veux pas te priver, je veux que tu te sentes libre, et pourtant je veux que chaque instant qui passe tu sois avec moi.
Le déjeuner se finissait, et il savait qu'il devrait bientôt rejoindre la caserne, les ordres du commandant, la discussion avec Kalaïd qu'il ne pourrait éviter, et peut être même donner quelques cours de combat à la population du collégium. Et il se disait déjà que toute la journée, alors que les gens lui parleraient, il penserait à elle....
'Je suis désolé, je suis maladroit... Mais ce que je ressens pour toi est si.... Fort. Cela n'a rien à voir avec cette nuit, non... C'est juste fort. '
Vachement doué pour verbaliser ses pensées le Fitz, bravo garçon.
-
[justify:9677pq1t]Ouf, ça y est, il se relevait. Elle craignait de ne pas avoir visé juste dans ses propos, de ne pas avoir su trouver les bons mots pour le rassurer, pour lui montrer qu'elle serait là, quoiqu'il arrive, qu'il n'avait pas à avoir peur. Mais apparemment, elle avait réussi à le convaincre un peu. Elle haussa les épaules en souriant :
-Alors tu es une force pour l'armée et une possibilité d'assurer la victoire, tu es précieux. Et pour ce qui est de ce que tu sais faire... il n'est jamais trop tard pour apprendre tu sais. La question, c'est est-ce que tu en as envie ? Car après tout, soldat, c'est un métier, Lieutenant aussi et tout le monde n'est pas capable d'y arriver.
Elle ferma les yeux alors qu'il l'embrassait sur le front et secoua la tête à la suite de ses paroles :
-Je serai heureuse de t'emmener sur un chemin moins sombre, si tu le désires... Quant au reste... Effectivement je suis têtue ! Et crois-moi, je suis loin, très loin d'être parfaite. Je ne dis pas que j'aime la violence, ni le contexte de la guerre, mais je suis capable de faire face à tout ça, je suis assez forte. Ne t'inquiètes pas pour moi.
La suite... la surprit. Elle ne s'y attendait pas en fait. Elle avait pris une gorgée de thé et faillit tout recracher. Heureusement, elle réussit à garder contenance et prit la main de l'homme, la serrant très fort, le regardant droit dans les yeux.
-Pourquoi toi ? Je n'en sais rien, c'est comme ça. C'est... venu tout seul, naturellement. Je n'y peux rien, mon cœur a enfin décidé de se laisser apprivoiser par un homme, et cet homme c'est toi. Est-ce que c'est ton naturel maladroit très touchant ? Ta simplicité ? Ta tendresse, ta douceur ? Ta franchise ? Le fait que tu sois entier ? Tout ça à la fois, je ne sais pas. Mais c'est toi. Voilà.
L'évocation des nobles la fit pouffer et elle eut une moue amusée :
-D'abord je ne suis qu'une simple Guérisseuse, loin d'être une Dame ou une princesse. Et puis cette vie-là, pourrie gâtée, ça ne m'intéresse pas, mais pas du tout. Je ne dis pas que je n'aime pas les belles choses, mais le luxe... c'est pas mon truc. Je ne suis pas de ces filles qui se baladent en ville en s'extasiant sur les derniers corsets à la mode, ou le super parfum de chez machinchouette. Loin de là. Ce que tu me proposes... me convient beaucoup, beaucoup plus et saura, j'en suis sûre, me rendre heureuse.
A nouveau, reprenant un air sérieux, elle secoua la tête :
-Non je ne mérite pas mieux, arrête de te dévaloriser Fitz, tu es quelqu'un de bien. Et j'ai de la chance t'avoir rencontré ! Chacun a le droit au bonheur ! Et si ça passe par toi et moi ensemble, alors tant mieux !
De son côté, la jeune femme avait aussi terminé -hélas !- son petit-déjeuner. La tournure que prit la conversation ensuite fit réfléchir Feuillemalice, qui prit son temps pour répondre, ne voulant pas se précipiter dans ses paroles. Elle posa sa main sur celle de Fitz la faisant glisser sur ses lèvres pour l'embrasser, avant de répondre :
-Je ne vais pas te cacher qu'avant toi, j'ai eu des amants. Pour un soir, ou deux, sans attaches... Bref, comme le veut la tradition chez nous. Il est vrai que l'exclusivité est quelque chose de rare chez les Tayledras. Cependant, je t'ai dit que je souhaitais construire une relation avec toi et ce n'était pas des paroles en l'air. D'abord parce que tu me fais découvrir des sentiments que je ne connaissais pas jusqu'à présent. Ensuite parce que... et bien justement tu es toi et c'est avec toi que j'ai envie d'être. Je ne veux pas que cette relation soit à sens unique. Je ne change pas, je ne me force pas en m'engageant ainsi. J'en ai envie. Vraiment.
Elle marqua une pause. Et continua :
-Par contre, Fitz... C'est réciproque. Enfin, je n'ai aucun droit sur toi... Et si un jour ça ne va plus, toi comme moi, plutôt que de rester prisonnier de sentiments qui ne nous vont plus... Il faudra en parler. Discuter, ensemble. C'est important. Même si pour l'instant, j'ai envie d'être avec toi à chaque seconde qui passe.
Les bols étaient vide. Feuillemalice se leva à son tour, serrant contre elle l'homme qui avait réussi à s'emparer de son cœur. Elle l'embrassa, avant de lui sourire :
-C'est beau ce que tu me dis. Je ne suis pas aussi poétique, mais tu ne fais rien de travers avec moi. Ou alors c'est du travers bien, parce que regarde où ton travers nous a mené depuis hier soir ? Je trouve qu'il se débrouille bien moi ton travers.
Elle enfouit sa tête dans son cou en soupirant :
-Moi non plus je n'ai pas envie d'être séparée de toi. Et je pense que je ne vais pas être très concentrée sur mes patients aujourd'hui. Mais ne t'inquiète pas, je ne me sens ni bridée, ni privée, ni enfermée... Je me sens bien. Vraiment bien. Et complète aussi. Je ne savais pas qu'une telle intensité de bonheur était atteignable en fait.
L'heure tournait et chaque minute passée les mettait un peu plus retard. A son nouveau "désolé", elle mit les poings sur les hanche et fit semblant de se fâcher :
-Arrête de t'excuser tout le temps roh. J'aime ce petit côté maladroit chez toi, pour de vrai.
Puis elle se radoucit, sourit encore et se rapprocha de lui.
-Pour moi aussi, ça va bien au-delà d'une simple nuit. C'est encore nouveau et déstabilisant, mais c'est... fort, tu as raison.
Pas très créative, mais elle ne voyait pas quel autre mot employé. Le Lieutenant avait trouvé le terme juste. Il y avait d'autres mots bien sûr, mais elle n'était pas encore prête à les dire, c'était un peu tôt. Soupirant, elle prit un air de chien battu :
-Il va falloir y alleeer j'ai pas enviiiiie...
Effectivement, sa motivation atteignait son paroxysme là...[/justify:9677pq1t]
-
Fitz sembla vexé un instant, une vexation forcée, la mine boudeuse d’un enfant qui veut obtenir quelque chose, il regarda la jeune femme dans les yeux.
« Aucun droit sur moi ? Voyons Feuille, tu es la seule à avoir des droits sur moi. Je te suivrai les yeux fermés, et cela même si ton sens de l’orientation était le plus mauvais d’Haven. Où tu m’emmèneras j’irai, et en souriant. Tu me demanderais là maintenant de retourner à la caserne à cloche pied en chantant une chanson paillarde et tout cela les yeux fermés et les mains dans le dos, je le ferai
Il sembla réfléchir un instant, avant de poser un regard suppliant et joueur sur Feuillemalice
« Mais par pitié ne me demande pas ça ! J’ai déjà le chic pour me faire remarquer, je n’imagine même pas si je devais accomplir ce que je viens de dire. »
La tête de la jeune femme posée sur son épaule, Fitz pouvait enfouir son visage dans ses cheveux, il avait atteint ce jour le paroxysme de la plénitude, et il ne voulait pas le perdre. Il ferait tout pour le garder. Lorsqu’elle mentionna le fait qu’ils devraient y aller, le lieutenant pris un air de… Bha de lieutenant. Droit comme un I, véritable chevalier en armure (enfin en chemise pour l’heure, et qu’il n’avait d’ailleurs toujours pas boutonnée), symbole même de la loyauté, du panache, du… Enfin en apparence.
« Malheureusement le devoir nous appelle, et nous devons y répondre. Pour Valdemar, pour la patrie, pour le peuple ! »
Cela aurait presque pu être un discours d’encouragement, s’il n’avait pas été déclamé par un homme en retard à son propre travail de lieutenant, à moitié nu, dans la chambre d’une auberge. Il changea de ton très rapidement, se rapprochant de Feuille, et la serrant contre lui, un bras autour de sa hanche, et l’autre posée sur son visage, il chuchota presque dans une tonalité bien plus basse que sa phrase précédente.
« Mais si tu penses qu’il ne pouvait pas y avoir de tel intensité dans le bonheur, demandes toi juste à quel point ce bonheur pourra augmenter lorsque nous nous retrouverons ce soir après notre journée éloignés l’un de l’autre ? »
Il savait qu’il devait rentrer à la caserne, assister à la paye des hommes, recevoir les nouveaux ordres et surtout les nouvelles de la bouche du capitaine, et d’autres détails impliquant des cours de maniement aux armes, une inspection des écuries, une vérification de l’état de l’armurerie, un état des troupes (et voir qui n’avait pas répondu à l’appel, comme… Lui-même par exemple), et enfin… Enfin retrouver les bras de Feuillemalice.
« Crois-moi Feuille, on m’a déjà enchainé par le passé, torturé, maltraité, blessé, frappé, transpercé aussi il me semble, et j’en passe bien d’autre…. Et rien de tout ça jamais ne m’empêchera de rentrer à tes cotés. Je t’en fais la promesse. Je reviendrai des pires enfers pour être avec toi et te serrer contre moi, n’en déplaise aux dieux, aux déesses, ou je ne sais quelle force qui penserait pouvoir me séparer de toi. »
A chaque départ en campagne, ou en mission, Fitz avait toujours un seul et unique serment : Ramener ses compagnons auprès de leurs proches quoiqu’il arrive. Il ne gérait pas toujours (voir rarement) ce qui arrivait mais, il avait porté le corps sans vie du Fils de Mamie depuis Hardorn pour qu’il soit enterré et pleuré une dernière fois. Il avait promis en partant qu’il ramènerait le Capitaine et Kalaïd à leurs proches. Il s’était toujours promis de ramener son Roi auprès de celle qui faisait qu’ils s’étaient croisés une nuit dans un couloir sombre. Et aujourd’hui il promettait à Feuille de se ramener lui-même auprès d’elle. Et Fitz n’avait jamais failli à sa promesse.
« Mais tu as raison, il va falloir que nous nous séparions pour l’instant. Je m’en voudrai de te mettre en retard une minute de plus. »
Il mentait bien sûr. Une minute de plus sur son retard, c’était une minute de plus à la regarder, et cette activité valait toutes les minutes de retard du monde. Il commença donc à boutonner sa chemise (il ne pouvait décemment pas sortir ainsi).
« Toi et moi… Je sens qu’on va m’en poser des questions aujourd’hui. J’aurai su que la nuit se finirait ainsi j’aurai peut-être été un peu plus discret lors de notre retour de campagne. Mais finalement... Au diable tout ça.
Il embrassa la jeune femme pour ce qui serait surement le dernier baiser avant que le soir ne soit revenu.
-
[justify:jn3hc7sg]Oh comment il était tout choupinet quand il boudait... Un vrai amour ! Elle l'aurait bien couvert de chatouilles tiens, histoire de se venger de cette mine boudeuse. Un sourire attendri apparut pourtant sur ses lèvres.
-Tiens tiens tiens, l'image est intéressante... Je me tâte. Oui, ça pourrait être drôle.
Mais aussitôt la supplication de son amant la fit éclater de rire et elle perdit toute crédibilité de tentative de torture... Elle leva les bras en signe de reddition.
-Bon, bon d'accord ! Je me rends, tu as gagné, je t'épargne... Mais juste pour cette fois hein ! Parce que moi, j'aimerai bien voir ce que ça donne... Alors attention à toi la prochaine fois qu'on se retrouve en privé.
La jeune femme lui fit un clin d’œil, alors qu'il se mettait au garde-à vous. Oui, l'allure dépenaillée, ça le rendait presque crédible lui aussi hein. Elle n'eut qu'un mot à dire à tout ça :
-Amen.
Le visage toujours éclairé d'un sourire, Feuille songea qu'ils devaient avoir l'air beau là, à s'encourager mutuellement à aller travailler.. Des vrais professionnels quoi. Alors qu'il la prenait à nouveau contre elle, la Guérisseuse sentit des frissons de désirs parcourir son corps. Décidément ! Elle hocha la tête en entendant les paroles douces de Fitz :
-Oui j'imagine tellement bien ce que sera ce soir... Et j'ai hâte ! La journée va paraître looongue !
Bon pas qu'elle ait tellement de travail aujourd'hui encore... Mais justement, JUSTEMENT ! Elle allait avoir trop de temps pour penser à cette nuit magique. Bon il faudrait qu'elle trouve de quoi s'occuper ! Parce que sinon, elle ne tiendrait jamais jusqu'à ce soir et elle savait l'homme bien trop occupé pour faire une pause pour elle dans la journée. Il faudrait qu'elle soit une fille sage. A sa déclaration de revenir en vie quoiqu'il arrive, elle le serra un peu plus fort et l'embrassa passionnément.
-T'as intérêt de revenir... Sinon c'est moi qui viendrai te chercher.
Non décidément, elle s'accrochait de plus en plus à cet homme. Mais ça ne lui faisait pas peur, bizarrement.
-Ne t'inquiètes pas, être en retard à cause de toi, c'est pour la bonne cause.
Ainsi, ils finirent de se préparer, et elle rit à la crainte pas crainte du Lieutenant :
-Oui on ne se doutait pas que ça ... donnerait tout ça. Mais bon, va falloir assumer maintenant ! Je crois que toi comme moi, on va avoir droit à un vrai interrogatoire ! Enfin, tu as raison, au Diable tout ça !
Elle sourit. Une fois prêts, ils sortirent donc de la chambre, puis de l'auberge, sans oublier de remercier Mamie qui les regarda d'un œil bienveillant, un sourire mystérieux sur les lèvres. Quant à eux, ils remontèrent, main dans la main -tant qu'à officialiser les choses...- jusqu'au Palais, traversant un Haven déjà bien éveillé et bien en route, en cette belle journée de printemps.
[RP CLOS][/justify:jn3hc7sg]