Valdemar RPG
Autres RPs => Archives => Sujets d'intro => Discussion démarrée par: Héraut Arthon le 13 novembre 2010, 19:36:52
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Irmingarde commandait les pages pour le Collegium. Enfin, les Collegia. Mais depuis peu, elle avait aussi la responsabilité de certains serviteurs.
Elle avait beau être encore un peu patraque et souffrir de fièvres quelques fois le soir, elle avait encore des devoirs même si elle avait pu déléguer. Ce matin-là, elle recevait normalement l'aide d'un serviteur pour l'inspection des pages et serviteurs dans les cuisines. Mais son adjoint habituel ne vint pas au rendez-vous, et elle dut faire sa tournée seule.
Une servante supplémentaire n'échappa pas à son inspection.
[ Irmingarde, tu es donc toujours un peu malade mais bien à ton poste.
Kheryne, tu étais avant affectée au service d'un Guérisseur depuis ton entrée au Palais il y a quelques temps. Mais ce dernier est parti en mission à la Frontière et tu te retrouve affectée aux cuisines. Tu ne connais Irmingarde que de nom et de vue, et tu n'es pas dans ton élément.]
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Mina s'était rendu dans les cuisines à pas lents, mesurés, à cause de sa maladie. Cela rendait ses membres lourds et la fatigue la rendait un peu irritable.
Quand elle se rendit compte que le serviteur qui devait l'aider lui avait fait faux bond, elle faillit en grogner de frustration et elle avait rarement été dans un état de mauvaise humeur pareille.
C'était vraiment pas le moment de l'énerver.
Avec la dextérité de l'habitude, elle se mit à vérifier si tout le monde était à son poste et en tenue réglementaire en comptant mentalement.
Elle fronça les sourcils. Avait-elle mal compté?
Elle soupira et comptabilisa de nouveau et sursauta. Non, il y avait quelqu'un de plus ici, et elle n'avait pas été prévenue...
Elle posa ses mains sur les hanches en se redressant autant qu'elle put pour se donner un air autoritaire, elle devrait compter sur son regard, parce que physiquement les épaules ployant sous une couverture lourde pour lui tenir chaud, elle n'était pas très impressionnante!
Elle avise une toute jeune femme pas bien grosse aux longs cheveux bouclé et la hella:
"Demoiselle?! Je ne crois pas vous connaître... Vous êtes?"
Elle avait un ton irrité et septique.
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Stressée... C'était l'état d'esprit du moment de Keryne. Son premier jour aux cuisines... En effet, jusqu'à la veille et depuis son arrivée au Palais, la jeune fille avait travaillé pour un Guérisseur, fort sympathique ma foi, et tout se déroulait à merveille pour elle. Elle avait aimé son poste, ses collègues et son supérieur, mais malheureusement le Vert avait été appelé en mission à la Frontière, et avait du partir précipitamment. C'est ainsi que la servante s'était retrouvée affectée aux cuisines. Sous la directions D'Irmingarde... Qu'elle connaissait simplement de vue. Et sa première impression fut mitigée. En effet, la pauvre femme avait l'air harassée et malade, de mauvaise humeur... Le tout devait être lié. Cependant, la Dame était très belle. En forme, elle devait être sublime. Keryne la vit compter. Hésiter. Compter à nouveau. Chercher du regard. Le sien, inquisiteur et autoritaire la fit rougir jusqu'au oreilles, et c'est d'une petite voix qu'elle répondit :
-Je suis Keryne, Dame. On m'a affectée ici, je travaillais avec un Guérisseur jusqu'alors, comme servante. C'est mon premier jours aux cuisines.
Elle espérait ne pas avoir fait de bêtise en l'appelant Dame, mais elle ne savait pas trop comment dire. Après tout, elle était sa supérieure ici. La jeune fille baissa donc humblement la tête, attendant la réaction d'Irmingarde.
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Irmingarde jaugea Keryne. Elle lui faisait un peu penser à elle. Bâtie pour les travaux pénibles, elle ne venait clairement pas d'ici. Elle lui fit le sourire le plus doux qu'elle put. Elle ne voulait pas l'effrayer, ce n'était pas son genre.
"Par la déesse, ne m'appelez pas Dame, les pages m'appellent M'am Mina, mais vous pouvez m'appeler Mina, je ne suis qu'une domestique comme vous, au grade au dessus, simplement"
Elle se renfrogna. Dieux qu'elle détestait être mis devant le fait accompli!
"Ils font partir des Guerrisseurs à la frontière alors que nous sommes malade ici, hurmph... Ne vous formalisez pas du ton que j'emploie en ce moment, je suis malade et j'ai beaucoup de travail, que j'accomplis avec plaisir mais cela me fatigue énormément alors je ne suis pas la gentillesse incarnée ces jours-ci, je m'en excuse".
Elle porta sa main sur son ventre qui gargouillait, elle avait pourtant tout sauf faim.
"Bien... On vous a affecté aux cuisines, dans quel poste? Vous cuisinez, vous faites le service? Vous savez faire quoi en fait? Que je sache ce que je peux vous demander."
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Sentant sur elle le regard évaluateur de sa supérieure, Keryne ne s'attendait pas au sourire qui s'ensuivit, et eut un moment de surprise avant de lui redonner son sourire et de lui répondre :
-Oui bien sûr, pardonnez-moi Dame Irmingar... Euh Mina.
Un petit air penaud se peignit sur son visage et elle rosit. Elle n'avait pas l'habitude de parler ainsi devant tant de monde, tous l'écoutaient... Quant à la remarque de la Dame sur les Guérisseurs, la jeune fille eut une moue intérieure... Certes il y avait du monde de malade au Palais, mais sur la frontière, des missions nécessitaient parfois des Guérisseurs de Haven, car selon les endroits, les guérisseurs sur place n'étaient pas assez qualifiés pour subvenir à la survie de personnes en situation délicate. Elle n'était que servante, mais savait écouter, et travailler auprès de l'homme avait été très enrichissant. Elle ne comprenait certes pas tout, mais on pouvait apprendre. Cependant, Keryne garda cela pour elle, il n'eût pas été convenable de le faire remarquer à sa supérieure. Enfin, elle réfléchit à la dernière question :
-Eh bien... Je sais cuisiner oui. Je sais aussi faire la vaisselle et le ménage... Par contre, je n'ai pas encore eu l'occasion de faire le service. Mais je peux apprendre !
La jeune fille avait rajouté cette dernière exclamation un peu vite, comme si c'était une lacune de ne pas savoir servir en salle.
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Irmingarde sourit.
"Vous voyez, je ne suis pas un monstre"
Mina coula son regard sur l'expression gênée de la jeune nouvelle servante. Elle semblait mal à l'aise de parler au milieu de la foule.
Comme elle la comprenait! Et comme elle se fustigeait elle-même de ne pas y avoir pensé. Elle même détestait être le centre de l'attention. Bien sûr, étant donné le poste qu'elle occupait à présent, il fallait qu'elle s'y fasse, ce n'était pas plus mal vu la timidité dont elle faisait preuve à son arrivée à Haven.
Irmingarde se dirigea vers le fond de la cuisine relativement isolé et se laisse tomber sans aucune grâce - maladie oblige - sur une chaise en paille et montra du doigt la chaise d'en face pour que Keryne s'y asseye.
Une fois fait, elle commença:
"Donc je ne suis pas un monstre. Je ne connais pas votre histoire personnelle, en revanche, je peux vous dire que je suis une Chef beaucoup plus gentille que ceux que vous avez peut-être pu rencontrer dans Haven, et à l'extérieur. Plus gentille que votre guérisseur, je ne sais pas. Je suis gentille, mais je n'aime pas que l'on se moque de moi. Tant que vous faites votre travail du mieux que vous pouvez, il n'y a aucune raison de me craindre. Par contre si je vois que vous ne faites rien, là, je risque de m'énerver, mais fort heureusement, cela arrive très rarement..."
Mina essaya tant bien que mal de se recoiffer afin de tirer ses cheveux derrière son crâne, mais elle abandonna assez vite, rien que ça lui fatiguait les muscles. Elle croisa les jambes et posa ses mains sur ses genoux, et avec un regard qu'elle voulait bienveillant (elle ne connaissais pas le résultat, mais vu ses cernes ça ne devait pas être fabuleux), elle questionna Keryne:
"Bien, Keryne, loin de moi l'envie de vous forcer aux confidences, mais j'aime avoir un minimum de renseignement sur les personnes travaillant sous mes ordres et pour les habitants des Collegia. Parlez-moi de vous. Vos origine, votre âge... "
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La jeune fille réfuta tout de suite cette affreuse thèse :
-Mais je n'ai jamais dit que vous étiez un monstre...
Un petit sourire pointa sur ses lèvres, et le soulagement se peignit sur son visage, lorsqu'elle vit que Mina l'inviter à discuter dans un coin un peu plus discret... Tandis que les autres vaquaient à leur occupations. Elle lui adressa un regard de reconnaissance et un merci muet sortit de ses lèvres. Cette femme lui inspirait la sympathie, et elle avait la sensation que le courant passerait sans problème. Un regard sur sa supérieure lui fit comprendre que la pauvre était vraiment assommée par la maladie, et son respect s'en trouva renforcé, car elle trouvait le courage de s'occuper personnellement d'elle à son arrivée. S'asseyant sur la chaise présentée, Keryne écouta la jeune femme qui avait repris. Elle hocha la tête en signe d'assentiment et répondit :
-Je ne suis pas fille à rester les bras ballants Mina, et j'aime le travail bien fait. Ne vous inquiétez pas pour cela, je ferai ce que vous me demanderai de faire.
Grimaçant très légèrement à la nouvelle question, la servante réfléchit quelques secondes. Elle n'aimait pas du tout parler d'elle, mais elle comprenait la demande de Mina, et décida de lui dire la vérité, sans entrer dans les détails cependant. Un nouveau sourire répondant au regard de la femme, Keryne se lança :
-Hé bien je suis née dans les bas-fonds de Haven, et je n'ai pas eu une enfance rose. A onze ans, j'ai quitté ce qui me servait de mère et j'ai fui dans la ville. J'ai été recueillie par un couple de fermier adorable, que je considère comme mes parents. Ce sont eux qui m'ont tout appris de ce que je sais sur la vie domestique. Et il y a un peu plus d'un an, ma mère adoptive est malheureusement décédée, la ferme a due être vendue, et j'ai donc décidé de revenir en ville, et de postuler pour travailler comme servante au Palais. J'ai seize ans à présent. J'ai eu la chance d'avoir pu apprendre à lire et écrire et même un peu compter, mon père adoptif gérant lui-même la comptabilité de sa ferme.
La jeune fille afficha un petit air nostalgique à ces souvenirs, mais se reprit rapidement, attendant de voir ce qu'allait dire sa supérieure.
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"Bien, si vous êtes travailleuse alors il ne devrait pas y avoir de problème..."
Mina écouta Keryne parler de sa jeunesse, et passer rapidement sur les 11 premières années de sa vie. Oui, elle voulait bien croire que cela n'avait pas été rose au point de ne pas en parler, mais elle ne la força pas aux confidence, elle savait très bien ce par quoi avait pu passer la jeune servante.
Les bas-fond d'Haven ne portait pas ce nom pour rien!
"Alors vous en savez plus que moi! Je ne sais que très peu lire et écrire, mais je sais compter."
Elle pencha la tête pour réfléchir, à quel poste pourrait-elle bien affecter Keryne? Où y'avait-il le plus besoin de main d'œuvre?
[Arthon, est-ce à toi? Je ne sais plus quoi dire ^_^]
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[Je poste d'abord pour respecter les tours de jeu ;)]
La jeune fille masqua sa surprise. Il est vrai qu'elle avait eu de la chance au final... Tout le monde ne pouvait pas apprendre à lire et écrire, car si chacun pouvait le faire tout le monde n'avait pas les personnes nécessaires à l'instruction à portée de main ! Keryne regarda autour d'elle les gens s'affairer en cuisine. Il y avait l'air d'avoir une bonne entente globale, ainsi qu'une bonne cohésion de groupe. Elle espérait réussir à s'intégrer parmi eux sans trop de difficultés. Revenant à sa supérieure, la servante répondit :
-Déjà savoir compter n'est pas donné à n'importe qui, c'est un avantage. Et au final, si on a un bon instructeur, apprendre à lire et à écrire peut-être rapide. Même s'il faut beaucoup d'entraînement. Enfin, j'imagine que lorsqu'on travaille à votre poste, on a sûrement moins de temps libre que lorsque j'étais à la ferme.
Elle avait parlé sur le ton de la conversation, et réalisa après coup qu'elle pouvait avoir offensé Mina. Elle espéra que cela ne soit pas le cas, et attendit de voir quel poste elle allait occuper...
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Les autres serviteurs présents commençaient à bouger d'un pied sur l'autre, gênés de rester au "garde à vous" alors que la Dame n'avait plus besoin d'eux. Ils avaient leurs tâches et savaient où ils devaient aller, et l'inspection s'étalait en longueur, amenuisant une patience qui n'était pas tellement l'apanage de ces lieux.
Une petite page osa lever la main et demander:
"Dame Mina on peut y aller? Le chef m'a dit de revenir avec les herbes aromatiques et je vais me faire taper si je tarde..."
[Keryne il te semble avoir déjà vu la gamine chez ton ancien maître: une de celle qui traine des oreilles partout sans penser à mal: elle a la langue bien pendue mais est gentille. Elle passe plus de temps à traîner dans les couloirs des guérisseurs qu'à effectuer ses tâches.
Irmingarde: ton ventre gargouille et tu as des nausées. Il faut que tu t'asseyes. Tu commences aussi à avoir mal à la tête. Assez pour avoir l'impression de voir danser du feu devant tes yeux.]
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Mina jeta un œil aux serviteurs qui semblaient figés par sa présence, elle était pourtant loin d'être impressionnante dans cet accoutrement. Ma foi, elle devait avoir acquis une autorité naturelle auprès d'eux!
"Dame Mina on peut y aller? Le chef m'a dit de revenir avec les herbes aromatiques et je vais me faire taper si je tarde..."
Irmingarde sursauta:
"Bien entendu, bien entendu... - elle haussa le ton - continuez à travailler je vous pris, ce n'est vraiment pas la peine de vous mettre dans cet état parce que je suis là, je vais finir par croire que vous être très différents quand je ne suis pas dans les parages..."
Irmingarde se rassoit, brusquement plus malade qu'il y a quelques minutes. Son ventre fait un bruit terrible qui résonne dans le silence encore présent dans la cuisine et elle pose sa main tremblante sur son front où la martèle une céphalée soudaine.
Une quinte de toux lui déchire les poumons.
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Relevant la tête, la servante regarda la page qui les interrompait. Et la reconnut. En effet, la jeune fille travaillait pour le Guérisseur avant qu'elle parte. Bavarde et curieuse, elle était plus à l’affût du dernier potin que du travail à accomplir. Oh, pas méchante bien sûr, mais elle aimait ragoter avec ses collègues sur tout et n'importe quoi. Elle ne put s'empêcher de sourire légèrement à la remarque de Mina, et s'apprêtait à demander, si elle aussi pouvait aller travailler, et où... Lorsque sa supérieure s'effondra sur sa chaise. Keryne entendit le bruit de son ventre, la vit pâlir et tousser à s'en déchirer les poumons. Elle se précipita vers elle :
-Mina ! Vous n'êtes pas bien, vous feriez mieux d'aller vous reposer et prendre soin de vous ! Nous allons vous raccompagner chez les Guérisseurs. Ne vous inquiétez pas, ça va aller ici.
Se préparant à la soutenir, elle attendit tout de même que sa supérieure soit remise de sa quinte de toux.
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[ Irmingarde : il te semble entendre des voix et l'image de feu dans ta tête augmente. Il te brûle, et flamboie devant tes yeux. Tu es brûlante, et quand Kerinne te touche, elle le sent... Juste avant que sa manche ne prenne feu.
Kerine, tu sens la chaleur de Mina avant de te rendre compte que ta manche la plus proche de la jeune femme prend brusquement feu dans une espèce de plop. Tu ne comprends pas ce qui se passe mais il faut réagir. ]
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Même malade, Mina vit sur la visage de Keryne que celle-ci avait reconnu une autre servante. Etrange... Etant nouvelle, cela devait être pour un fait marquant qu'elle se souvenait d'elle... Surtout cette servante. Depuis un certain temps, Mina était persuadée que cette petite ne faisait pas son travail tout à fait correctement, mais elle était trop malade pour pousser l'enquête plus loin, et elle ne pouvait mettre Kun' à ses trousses car il était parti en voyage quelques semaines avec l'intention de quérir un Shaman d'un clan Kyree et lui demander s'il connaissait le mal dont elle souffrait.
Mal qui la déchirait de plus en plus mais elle sourit devant la solicitude de Keryne.
"Vous êtes gentille Keryne mais ne vous faites pas tant de soucis... "
Elle lui montra d'un signe discret la servante qui avait retenu son attention.
"Vous connaissez déjà Heylina?"
Puis soudainement, le fait qu'elle la connaisse ou non lui parut bien dérisoire. Dans sa tête, tout devient flou et son crâne est comme une peau de tambour sur laquelle quelqu'un s'amuserait à taper. Les flammes qu'elle croit avoir rêvées quelques minutes plus tôt deviennent plus nettes, et plus douloureuses. Essayer de garder vos yeux fixés sur un feu ronflant! Et fermer les yeux n'y change rien! Elle voit toujours ses flammes qui s'accompagne maintenant de voix lointaines.
Mina panique et chercher à se lever mais n'y arrive pas. Ce n'est pas normal pour elle d'entendre des voix qui n'appartiennent à personne dans cette pièce!
Puis sa peau commence à crépiter et à chauffer, comme si son sang s'était enflammée dans ses veines. Elle commence à suer rapidement et ne peut se retenir de gémir.
Peur, angoisse, douleur, solitude, tout à coup elle n'en peut plus.
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Une moue sceptique s'afficha sur le visage de la jeune fille. Elle n'avait vraiment pas l'air bien, elle écouta la nouvelle question. Grimaçant intérieurement, elle réfléchit à ce qu'elle allait dire. Nouvelle aux cuisines, elle ne voulait pas se faire mal voir dès le début, mais en même temps, la petite n'était toujours très efficace. Enfin, peut-être qu'elle méritait sa chance ? Ce qu'il lui faudrait, c'est une bonne frousse pour son poste, afin qu'elle se reprenne. Hochant la tête, elle confirma :
-Oui, je la connais, mais pas très bien. Elle travaille pour le même maître que moi avant. J'ai eu l'occasion de la côtoyer quelques fois.... Mais Mina, qu'est-ce qui se passe ?! Mina ? MINA !!
Sa supérieure s'était effondrée, à moitié en crise de panique. Sa température corporelle avait augmenté subitement jusqu'à atteindre un point vraiment très inquiétant. Soudain, alors qu'elle s'approchait d'elle, Keryne sentit une brusque chaleur au niveau de son bras gauche, et vit avec horreur sa manche s'enflammer au contact de la femme. Elle recula d'un bond, et d'instinct, trempa sa manche dans une bassine d'eau fraîche. Bon elle était brûlée, mais la servante fit taire la douleur. Il y avait plus urgent. Voyant les autres serviteurs rester bouche bée, figés, elle les héla :
-Eh tout le monde ! Restez pas plantés là ! Allez hop ! Je vais chercher un Guérisseur, aspergez là d'eau fraîche, mais doucement quand même, et ne vous collez pas à elle ! Vite !
Ses collègues semblèrent sortir de leur torpeur et se mirent à agir. La jeune fille ne perdit pas une seconde et courut à travers les couloirs en direction du Collegium des Guérisseurs. Elle n'avait jamais courut aussi vite de sa vie. Slalomant entre les gens, en bousculant certains, s'excusant rapidement. Soudain, elle faillit rentrer dans quelqu'un. Marmonnant un vague "Pardon...", elle s'apprêtait à repartir lorsqu'elle reconnut une tunique verte -un Guérisseur !-, qui, les sourcils froncés, l'interrogea :
-Demoiselle ? Mais qu'est-ce que... ?
Complètement essoufflée par sa course effrénée, la servante l'interrompit par bribes de mots :
-Mina... Fièvre... Brûlante... Prend feu.
La prenant par les épaules, le Guérisseur la somma de se calmer :
-Jeune fille, faites-moi une phrase complète sujet verbe complément que diable ! Et respirez !
Inspirant un grand coup, elle reprit son souffle et débita très vite :
-C'est la Dame Mina qui est malade ! Elle s'est tenu le ventre qu'a fait un bruit bizarre, et elle a toussé très fort. Et ça semblait aller un peu mieux, et là elle s'est encore plus effondré, elle était bouillante, et en m'approchant d'elle, ma manche a touché son corps, et elle a pris feu ! Alors j'ai éteint, j'ai dit aux autres de l'asperger doucement d'eau fraîche et je suis venue vous chercher au plus vite.
Levant les yeux vers lui pour voir sa réaction, elle retrouva subitement sa timidité et son manque d'assurance habituel et glissa doucement :
-J'ai pas fait de bêtise j'espère... ?
Elle espérait que ça irait vite à présent.
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Les serviteurs s'éclipsèrent pour s'occuper de leurs tâches quotidiennes. Certains avaient l'air inquiet pour Mina, mais aucun n'osa s'approcher d'elle. De plus, puisqu'une des leurs, Keryne, s'occupait d'elle...
Ceux qui travaillaient en cuisine gardèrent un oeil sur le petit couple inhabituel. Quand Irmingarde commença à tousser et aller visiblement mal, et surtout quand la jeune nouvelle commença à l'appeler, un peu affolée, ils se tournèrent tous vers elles.
Mina paniquait, semblait au plus mal , … et d'un coup Keryne prenait feu. Aucun ne réussit à réagir. Heureusement la jeune femme fit preuve de bonne réflexion et alla immédiatement éteindre le feu dans une bassine d'eau. Ils mirent du temps à comprendre ses ordres. Personne ne pensa cependant à la contredire et une des jeunes cuisinières fut la première à bouger: elle prit une autre bassine, et après un signe supersticieux, elle prit les mains de Mina et les plongea dans l'eau.
« V'la, une chose de faite. Maintenant, on va vous rafraichir, Mina, hein! »
Les autres apportaient des torchons trempés, des brocs, et laissèrent la jeune volontaire, Azeli, s'occuper de leur chef, faisant eux-aussi le signe contre le mauvais oeil.
[Attention, Keryne, en tant que Mj c'est moi qui gère les acteurs extérieurs pour le moment, d'accord ? ^^ ]
Pendant ce temps, Keryne mettait son idée à exécution et sortait en trombe des cuisines. Le bonheur, le hasard, le Destin, fit qu'elle tomba immédiatement sur quelqu'un. Elle lui rentra dedans pour être précis. L'explication, d'abord hâchée, puis tout aussi incompréhensible bien que mieux articulée, fit froncer les sourcils à l'homme. Mina … C'était Irmingarde, qu'il avait eu à l'infirmerie récemment. Rechute? Mais prendre feu?? Aucun de ses patients ne prenaient habituellement feu, même si la fièvre leur en faisait souvent voir.
« L'eau contre le feu, c'est logique. Je viens voir ça. »
Et il prit le chemin des cuisines non plus pour un casse-croute improvisé, mais pour exercer son métier.
[Mina, l'eau te calme et effectivement le feu « disparaît ». Le mal de tête s'apaise, et tu te sens faible mais plus aussi mal qu'avant. Cependant les voix ne disparaissent pas et continuent à t'affoler. Une semble plus forte que les autres. Elle paraît jeune mais sage, et elle est indéniablement féminine. Elle te rappelle celle de Kun. Tu as l'impression qu'elle s'adresse spécifiquement à toi mais tu t'évanouis avant de comprendre. Tu as une sensation de manque immense avant de tomber dans le trou noir.
Keryne, quand tu rentre, tu vois Mina s'effondrer en entrainant bassines, broc... et même la jeune cuisinière. Tu sais que le Guérisseur va l'aider mais tu te sens impuissante. Tu dois trouver quelque chose à faire.... mais quoi? ]
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Irmingarde ne prit pas tellement conscience de l'agitation qu'elle provoquait dans les cuisines. Elle était dans un état second et les paroles des serviteurs l'atteignaient comme un écho.
Elle sentit qu'on lui plongeait les mains dans de l'eau glacée mais cela ne lui apportait aucune réconfort au début, tout juste la gêne de sentir ses doigts s'engourdir.
Puis cela la calme quand même, en tout cas cela calme cette image de flammes qui lui perçait les yeux.
Le mal de tête diminue petit à petit et Mina se redresse un peu. Elle balbutie d'une vois très fiable:
"Ne vous paniquez pas pour moi, retournez au travail, il va y avoir du retard sinon... Oh non..."
La jeune chef des serviteurs pris sa tête entre ses mains humides. Les voix ne sont pas parties. Il y en a une, un peu plus forte que les autres.
Malgré sa panique, Irmingarde se rend bien compte que cette voix n'est pas menaçante. Elle lui fait penser à celle de son ami Kun, mais son penchant féminin.
Mina fronça les sourcils et essaya de comprendre le sens de ses paroles.
Mais étrangement, tout à coup, ses forces l'abandonnent.
Elle essaye de lutter et de rester consciente et se lève maladroitement, mais c'est comme si son corps s'enfonçait petit à petit dans les ténèbres.
Puis elle abandonne et tombe.
Elle a juste le temps de sentir qu'elle a agrippé quelqu'un et un bruit assourdissant lui déchire les tympans.
Tout est noir.
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Soulagée, la jeune fille suivit le Guérisseur en direction des cuisines. Lorsqu'elle arriva, les autres s'étaient activés et rafraîchissaient leur supérieure. Soudain, alors qu'ils entraient, la servante vit Mina perdre conscience et tomber, entraînant tout autour d'elle, même la pauvre fille qui s'était approchée pour l'aider. Alors que tout le monde reculait pour laisser la place au Vert. Elle-même le laissa avancer, mais le suivit, ramassant brocs et bassines, épongeant rapidement l'eau étendue par terre, pour éviter une chute, et proposa son aide à sa collègue pour se relever. Que faire de plus ? Le Guérrisseur prenant sa supérieure en charge, les tâches devaient continuer à présent, mais c'était son premier jour ici et elle ne connaissait pas le fonctionnement. Se sentant un peu impuissante, elle décida de voir si l'homme avait besoin d'aide, et sinon de voir avec ses collègues quoi faire... S'avançant donc de nouveau près du Vert, Keryne se racla la gorge :
-Excusez-moi Sieur, puis-je vous être utile ?
Elle attendit sa réponse, espérant qu'elle pourrait faire quelque chose d'aidant.
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Le malaise de Mina ne dura que quelques minutes. Déjà ses yeux papillonnaient et s'ouvraient, bien qu'ils aient un regard très vague et qu'elle n'arrive à fixer personne et rien. [ Tu te sens faible, très faible, comme si on t'avait volé tes forces, mais tu ne brûle plus... Cependant une voix inquiète raisonne dans ta tête, inquiète. Tu ne comprends pas ce qu'elle dit.]
Le Guérisseur avait à peine entamé son examen de la jeune femme. Il avait les sourcils froncés, plongé dans son travail. La question de Keryne sembla flotter dans l'air sans réponse, mais il finit par répondre.
"Pour éviter un nouveau feu, assurez vous que nous ayons de l'eau en quantité suffisante près de nous... Autre que ces flaques par terre."
[Keryne, tu obéis mais en ramassant une des bassines par terre, tu frôle Irmingarde, et ton poignet, là où la manche a crâmé, te brûle. Tu te rends compte que tu as des cloques et mal. Tu n'as pas envie de quitter Mina - ton instinct de protection s'est réveillé en voyant son regard perdu. ]
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Combien de temps était passé depuis qu'elle avait perdu pied? Combien de marque de bougie graduée? Combien de jours?
Mina était totalement désorientée quand elle récupéra ses sens et un maigre usage de son corps.
Papillonnant des paupières, le monde qui l'entourait n'était que simples ombres et silhouettes floues, des couleurs...
Du vert... Un guérisseur!
Elle transmit ses faibles forces à ses bras pour attraper ceux du Guérisseur et le secouer en suppliant, les mots à moitié mangés par sa fatigue:
"I' y'a que'qu'un, que'qu'un qui n'va pa' bien... Qui appelle, faut aller l'aider, i' faut!"
En effet, même si elle ne saisissait pas le sens des paroles qu'elle entendait, nuls doutes que la voix était remplie d'inquiétude. Il fallait l'aider, elle devait souffrir!
Puis la jeune Keryne l'effleura encore et Mina voit bien qu'elle la blesse.
Avec son propre corps, elle qui ne ferait pas de mal à une mouche, elle ne savait manier aucunes armes, elle détestait la violence, rien qu'avec sa peau elle faisait souffrir autrui.
C'était intolérable, mais que se passait-il au nom de la Déesse!
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Keryne vit Mina revenir doucement à elle. Son regard se retourna vers le Guérisseur lorsque celui-ci lui demanda de l'eau. Elle avait déjà nettoyé... Mais se rendit compte qu'une bassine avait échappé à ses yeux observateurs ! Oh la vilaine... Tandis que la servante se penchait pour la ramasser, et aller chercher à nouveau de l'eau, son poignet légèrement endommagé par les flammes précédentes se mit à la brûler plus fort lorsqu'elle frôla de nouveau sa supérieure. Elle ne peut s'empêcher de s'exclamer de surprise :
-Aïe !
Se relevant vivement, la jeune fille s'aperçut qu'elle était cloqué, et sa brûlure la lançait. Comment un tel phénomène était-il possible ?! Elle entendit Mina marmonner quelques mots, à moitié hébétée, sur une personne en danger apparemment. Enfin pour l'instant, la seule personne qu'elle voyait potentiellement en danger était la pauvre femme qui avait l'air complètement perdue. Elle-même était partagée. D'un côté, elle voulait rester près de sa supérieure qui souffrait, et la protéger, mais de l'autre, le guérisseur lui avait demandé quelque chose. Indécise, elle dansa quelques secondes d'un pied sur l'autre, avant d'héler la servante qu'elle avait relevé quelques instants plus tôt :
-Hé, s'il te plaît, tu veux bien remplir les quelques brocs d'eau ?
Puis se retourna vers Mina.
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Le Guérisseur, une fois sûr que Keryne s'occupait de sécuriser les environs, entreprit de rassurer une Irmingarde un peu dans les vapes.
" Tout va bien. Personne n'a besoin d'aide ici à par vous. Je suis là. Restez éveillée, parlez moi. Je vais essayer de voir ce qui ne va pas. Vous travaillez trop, après vos accès de maladie... Vous devriez vous reposer plus, demoiselle...Tout va bien."
Non, tout n'allait pas bien. Le Guérisseur pâlit. Il venait d'entrer dans le corps de la jeune femme pour soigner et soulager ce qui pouvait l'être et venait de découvrir quelque chose qui ne lui plaisait pas tellement. Il fallait qu'il sache...
" Quand la fièvre a-t-elle recommencé? Vous brûlez de l'intérieur? La voix qui vous parle elle est inquiète? Elle a peur ou mal?"
[ C'est trop flou pour que tu saches ce que pense la voix, mais pour le reste tu réponds oui et la fièvre, comme tu veux ^^ ]
La servante avait obéi à Keryne et ramenait les brocs. Quand elle effleura la nouvelle, elle lui proposa de l'aider à apaiser la cloque. [Mais Keryne tu sens que quelque chose se passe chez Mina qui t'attire irrésistiblement: il faut que tu saches ce qui va se passer.]
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Irmingarde essaya d'écouter les paroles rassurantes du Guérisseur, mais il ne comprenait pas!
"Je ne travaille pas trop dur, il y a vraiment quelqu'un qui s'inquiète! Non ça ne va pas"
Elle aperçut Keryne et la prit à partie.
"Vous avez entendu vous, n'est-ce pas? N'est-ce pas?"
Il y avait dans sa voix des accents de désespoir, il fallait qu'on la croit, sinon on allait la prendre pour une folle, comme la vielle Meredythe de son village d'enfance qui était morte pendue.
Irmingarde se tendit sous l'intrusion dans son esprit. Quelle sensation troublante de ne pas être seule dans sa tête. C'était différent de ses conversations mentales avec Kun'.
Et elle sentit qu'il la croyait.
Enfin, elle n'était pas complètement siphonnée!
"Je ne sais pas exactement, comme j'ai été malade, je suis faible depuis que je suis sortie de la maison de la Guérison, et oui, elle est inquiète, mais je ne comprend pas ce qu'elle me dit, mais il faut l'aider! Et il faut m'aider!"
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La jeune fille avait vu le guérisseur pâlir, et se demanda ce que cela signifiait. Un peu prise de court par la question de sa supérieure, et déstabilisée par sa voix presque désespéré, elle murmura doucement :
-Non Mina, je n'ai rien entendu, mais je vous crois.
Elle s'inquiéta du ton employé ensuite par le guérisseur. Que se passait-il donc ? Keryne vit sa collègue revenir avec les brocs, elle les lui prit en la remerciant, et les posa non loin de la femme, au cas où il y en aurait besoin. Puis elle secoua la tête à la proposition de la servante et souffla doucement, pour ne pas déranger le Guérisseur :
-Non merci, c'est très gentil, mais plus tard... Je... Il faut que je reste.
Un sourire vint se poser sur ses lèvres, histoire de rassurer la jeune femme, et elle reporta son attention sur Mina. Pourquoi donc se sentait-elle autant concernée par son sort ? Dans un temps normal, elle se serait effacé, et oui, aurait été soigner cette vilaine cloque, mais elle était complètement happée par la situation, incapable de s'en détacher. Un puissant pressentiment la poussait à rester pour voir la suite des évènements...
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Le Guérisseur commença à agir par son don pour calmer Irmingarde. Cela commença à fonctionner: le mal de tête de Mina commença à s'apaiser, ses nerfs à se relâcher, et elle commençait à sentir la fatigue, plus saine que son précédent épuisement. La présence de Keryne la rassurait: elle ne devait pas rester seule, sinon la voix reviendrait? D'ailleurs l'inquiètude de la voix que tu n'entends plus te prend au creux du ventre, comme si tu étais vide, malheureuse.
Le Guérisseur avait bien vu que la chef s'occupait de l'avis de Keryne, et lui proposa alors:
"Venez avec nous, il ne faut pas la laisser trop seule. Savez-vous rester discrète? Son cas est assez grave. Ah et gardez de l'eau à proximité."
Se tourna vers Irmingarde, il ajouta:
"Nous allons à l'infirmerie, et là bas on s'occupera de vous comme il faut, et de celle qui vous parle. Vous êtes prête? vous pouvez marcher ou on vous porte?" demanda-t-il gentiment.
Keryne, tu remarque alors que les yeux de Mina sont écarquillés, vagues, comme si elle était partie dans son monde.
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Cela recommençait à redevenir clair dans son esprit. Enfin clair, l'étau se desserrait sensiblement, et cela faisait du bien tout de même. Moins qu'épuisée, elle était juste morte de fatigue et l'idée d'un bon sommeil la séduisait au possible.
Plus aucune voix, rien qui ne l'appelle, juste une sensation étrange.
Il lui manque quelque chose, mais quoi?
Comme quelque chose d'essentiel qui ne l'était pas avant mais aucun mots n'est capable de décrire cela.
Mina articule difficilement:
"La Maison de Guérison? Encore? Mais que va dire Dame Riannon si je suis tout le temps malade?"
Cela dit, la jeune femme se lève, attrapa sa canne mais se retient sur Keryne pour ne pas tomber en lui lançant un regard d'excuse.
Elle déteste être dépendante des autres mais est obligé de dire:
"Je vais avoir besoin d'un peu d'aider pour marcher jusque là"
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Mina se calmait, revenait parmi eux. Keryne sentit la tension baisser, et soupira intérieurement. Regardant le guérisseur alors qu'il lui adressait la parole, la jeune fille hocha la tête :
-Je viens avec vous, évidemment. Et n'ayez crainte pour la discrétion, je serai muette.
Et sur son dernier conseil, elle se saisit d'une carafe d'eau, qu'elle versa dans une outre. Au début, la servante crut que sa supérieure allait protester et refuser, mais finalement, elle sembla se rendre compte de la situation, et se leva. Sentant son bras peser sur ses épaules, elle tourna la tête et sourit malicieusement :
-Ne vous inquiétez pas Mina, je vais être votre deuxième canne !
Mais lorsque Keryne croisa le regard de la jeune femme, elle eut un sursaut. Ses pupilles s'étaient dilatées, et son regard absent. Comme si son esprit était ailleurs. Elle tourna les yeux vert l'homme en vert, se demandant s'il avait vu ce brusque changement...
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Le Guérisseur fut rassuré de voir que malgré ce qu'il savait de ce qui se passait chez Irmingarde, son aide avait été acceptée par le corps et qu'elle se sentait capable de se lever. Il se doutait que c'était aussi parce qu'une femme telle qu'elle n'aimait pas être dépendante de quoi que ce soit. Quand elle se leva, il fit un geste pour l'aider mais l'autre jeune femme, après avoir obéi à sa demande, venait proposer son épaule.
L'homme promit une chose:
"Dame Riannon voudra vous voir guérie plutôt que de faire mal votre travail parce que vous avez des vertiges et la fièvre. Je vous assure que ça vaut mieux pour vous."
Keryne soutenait la jeune femme et il lui adressa un signe de tête amical pour la remercier d'aider ainsi. Il croisa alors son regard et leva un sourcil. Il regarda alors Keryne et remarqua ses yeux. Il secoua la tête:
" Et bien, nous allons plutôt aller dehors je crois. Ma dame, avez-vous une sensation de vide intense? Le besoin de remplir votre vous? La fièvre revient?" [ oui et oui ]
Regardant Keryne, il précisa:
"Gardez bien votre eau, elle peut exploser à tout moment." [ D'ailleurs Mina, tu te sens de nouveau commencer à brûler ]
[ Keryne, quelque chose frémit en toi. Tu sens que Mina "rechauffe". c'est un sentiment vague, diffus, mais tu le sens, tu en es sûre. Cela te fait peur. Mais tu es là pour aider...]
Le Guérisseur vint aider Mina de l'autre côté. "Allons y".
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C'était comme si la jeune femme flottait dans un état second. Mais même si elle était fatigué et un peu ailleurs, elle entendait les paroles qu'on lui disait et arrivait à comprendre ce qu'il se passait autour d'elle.
Elle essaya d'hausser les épaules mais cela la vit vaciller puisqu'elle perdit le soutient de la jeune servante Keryne. Elle se rattrapa à elle un peu brusquement en s'excusant:
"Pardon Keryne, une supérieure n'est pas censé être un poids pour son employé. Je ne voudrai pas vous faire mal. Et j'espère que vous avez raison Guérisseur, et que Dame Riannon comprendra. C'est une femme à la bonté infinie, aussi, je vais vous croire, comme ça, je pourrais plutôt me concentrer sur mes pas."
Et rien que marcher n'était pas très facile. Une panique l'envahit quand elle vit le regard de connivence entre Keryne et le Vert et ses questions la déroutèrent.
"Pourquoi dehors? Je n'ai besoin que d'un peu d'air. Oui, c'est bien ainsi, je vais reprendre mes esprits, oublier tout ça et reprendre mon travail..."
Comment cet homme savait-il ce qu'elle ressentait? Il n'était plus en elle pourtant.
"Oui, je me sens vide. Ce n'est pas de la soif, ni de la faim. C'est autre chose mais je ne comprends pas, quelque chose qui m'attire sans quoi je serai inutile. Et, oh oui, je crois que la fièvre reprend"
Elle lâche sa canne pour se reposer que le Guérisseur. Elle sent de nouveau sa peau crépiter, comme une chaleur diffuse circulant dans ses veines.
Mina a peur. Va-t-elle mettre le feu aux gens comme tout à l'heure?
"Keryne, éloignez-vous, je ne veux pas vous brûler..."
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Tentant, comme elle pouvait, de garder son équilibre tout en soutenant à nouveau Irmingarde, et Keryne lui répondit :
-Non non ne vous inquiétez pas pour moi Mina, et faites surtout attention à vous !
Wouahou, tout ça en même temps ! Puis elle se concentra pour aider sa supérieur à ne pas tomber. Elle fut soulagée de voir que le Guérisseur avait compris son signe d'alarme et que la femme acceptait de se rendre dehors. Les questions de l'homme ne la rassurèrent pas trop, et elle se demanda encore plus ce qui se passait exactement. De quoi pouvait bien souffrir sa supérieure ? La pauvre n'avait vraiment pas l'air bien. La servante hocha la tête à la recommandation de l'homme en Vert, et entendit la mise en garde de Mina sans l'entendre. Quelque chose venait de s'ouvrir en elle. Rien d'extraordinaire, un frisson, un simple frisson intérieur. Qui lui faisait sentir que oui, sa supérieure remontait sa température corporelle en flèche ! Elle en était certaine. La peur la saisit, mais la jeune fille se fit violence et se contrôla, elle était là pour aider après tout, et en présence d'un Guérisseur expérimenté qui plus est, donc pas -trop- d'inquiétudes que Diable ! Voyant qu'il se postait de l'autre côté de la malade, Keryne lui lança :
-Je vous suis, on peut continuer.
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Irmingarde se montrait raisonnable, plus rationnelle, acceptant l'idée que Riannon n'allait pas lui en vouloir, mais refusant une première fois l'aide de Keryne. Le Guérisseur fit comme s'il n'avait rien entendu, et d'un signe fit comprendre à Keryne de continuer à la soutenir. Mais elle s'inquiétait encore de trop de choses, quoi qu'on puisse bien comprendre ses craintes.
" Nous allons trouver un remède dehors. Si je ne me trompe pas, l'air frais vous fera plus de bien qu'autre chose pour le moment. Je vous promets que tout ira bien, je reste avec vous, je suis là." la rassura le Vert.
Son diagnostic avait été confirmé par la jeune femme et si tout danger n'était pas écarté, au moins il savait comment l'aider au mieux pour le moment.
Mais de nouveau son front se plissa, inquiet.
"Keryne, ne la lâchez pas. Mina, contrôlez vous le plus possible. Ne blessez pas votre amie. Il faut tenir, je vais vous aider."
[ Mina: Il te semble que quelque chose intervient en toi pour te soutenir, de donner la force de combattre la fièvre. Tu reste brûlante mais tu sens que tu ne vas pas brûler tout sur ton passage.
Keryne: tu sens que sa fièvre ne monte plus, mais il te semble que c'est temporaire. Ta peur te dicte qu'il faut sortir au plus vite.]
Le petit groupe se dépêcha - tenta- de rejoindre les jardins. L'air frais fit du bien à tout le monde (les voir partir soulagea aussi tous les serviteurs à proximité), et le Guérisseur commença à fouiller les environs du regard en marmonnant qu'il fallait qu'il se dépêche. Mais qui?
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Mina coula un regard circonspect sur le Guérisseur. Faire confiance à un homme?
Il le fallait bien pourtant, son état l'obligeait.
Elle acquiesça du bout des lèvres:
"Je vous fais confiance"
D'où lui venait cette certitude qu'il ne lui ferai pas de mal? Elle l'ignorait mais c'était mieux que le doute perpétuel dans lequel elle était habituellement.
Se contrôler? Comment faire? Comment pouvait-on contrôler les effets d'une maladie?
Et pourtant, il eut eu comme un sentiment de maîtrise de cette chaleur, comme quelque chose qui l'aidait à ne pas tout brûler sur son passage, et ce n'était pas le Guérisseur qui s'y employait, ce n'était pas non plus Keryne.
"Dame Riannon me tuera si je m'amuse à brûler les nouveaux serviteurs des Collegia..."
L'air froid était une bénédiction. Irmingarde respira un bon coup, et avança, tout en se tenant toujours sur les deux personnes qui l'entouraient.
Que cherchait le Vert? La voix inquiète résonnant dans son esprit dans les cuisines? Autre chose?
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La jeune fille observa l'échange entre le Guérisseur et sa supérieure, soulagée que Mina se laisse entraîner vers l'air frais. Elle ne savait pas comment il s'y prenait pour la rassurer, si il y avait un "plus" qu'il ajoutait à ses paroles... En tous cas, elle lui tirait son chapeau ! Il avait l'air d'avoir repris la situation à peu près en main. Elle acquiesça à l'ordre du Vert, et fit attention à ne pas lâcher la femme. Elle ne put s'empêcher de sourire à la tentative d'humour de sa supérieure et de lui répondre :
-Ne vous inquiétez pas, je ne me laisserai pas transformer en torche vivante, je m'en voudrai que Dame Riannon vous taille les oreilles en pointes pour cela !
Bon, elle avait essayé de détendre l'atmosphère. Elle sentit d'un coup la température du corps de Mina arrêter de monter, et se stabiliser. Mais cela était pour peu de temps. Sa peur revint, et la pressa à les faire sortir. Vite. Heureusement, ils atteignirent bientôt le dehors. La tension baissa. Keryne fronça les sourcils en entendant les mots marmonnés de l'homme. Qui donc attendait-il ainsi ?
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