Valdemar RPG
Autres RPs => Archives => Sujets libres => Discussion démarrée par: Eilane le 17 janvier 2011, 23:04:32
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Eilane avait été de service toute la journée. L'hiver était plutôt calme et ils n'avaient pas souffert de grosse épidémie depuis les premières gelées. Il y avait eu quelques bobos et un malaise chez un barde très âgé, rien de bien palpitant. Elle avait ensuite été rendre visite aux Compagnons malades afin de suivre l'évolution des cas les plus graves puis s'était éclipsée et avait décidé de ne pas manger dans la salle commune pour profiter du crépuscule.
L'air était plus frais que froid et le vent jouait dans les branchages dépourvus de feuilles. La journée avait été exceptionnellement claire et le soleil avait à présent disparu derrière le champ des Compagnons. Les derniers rayons embrasaient de rouge l'horizon alors que dans le ciel les teintes de bleu tiraient de plus en plus vers le nuit profond. Elle resterait sans doute jusqu'à ce que les mots de son parchemin ne fussent plus déchiffrables. Car Eilane profitait surtout du silence et du calme des jardins pour s'imprégner d'un rapport de guérisseur transmis le matin même par un Héraut venu de l'ouest. Emmitouflée dans sa cape, la tête rentrée entre les épaules, elle repoussait ponctuellement une mèche rebelle qui venait lui chatouiller le nez.
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Tout en sifflotant gaiement, Eoghan commençait à se sentir de plus en plus en confiance dans le Collegium. De plus, ses cours l'aidaient et le passionnaient, il acceptait petit à petit le fait d'être ici même si la compagnie restait vague, peu définie, en dehors de Manuchan. Puis alors qu'il se rendait vers les écuries pour s'occuper de son cheval tant adoré,il la vit. Il se stoppa net, ne l'ayant pas reconnue tout de suite. Il cessa son sifflement et manqua d'écarquiller les yeux. Il pencha la tête pour s'assurer que c'était bien elle et sourit franchement avant de quitter les pavés du chemin. Il ne l'avait vue que rapidement lors de son séjour à l'infirmerie, depuis il ne l'avait même pas aperçue.
Il sauta le petit muret et regarda autour de lui, à présent confiant dans son uniforme. Il se pencha afin de ramasser une petite fleur jaune à la senteur ensoleillée et s'approcha d'elle dans son dos à pas feutrés. D'une main dans son dos, il se pencha en avant et passa son bras autour de sa tête pour présenter la fleur devant le livre qu'elle lisait avec tant d'attention.
_ Une fleur pour la plus belle des plantes de Haven...
Il tendit l'autre main de l'autre côté de sa tête.
_ Et un sou pour ses pensées.
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Eilane était tant absorbée dans sa lecture qu'elle ne perçut pas sa présence et sursauta lorsqu'elle le sentit dans son dos. Le temps de réaliser et elle louchait sur la petite fleur avant d'éclater de rire et de tourner la tête vers lui avec le regard pétillant.
"Je crois que je vous ai trop bien guéri. Voilà que vous vous montrez galant !"
Elle réenroula le parchemin et le posa près d'elle avant d'hésiter de nouveau et d'attraper la fleur en la faisant tourner entre ses doigts avec un regard mi-méfiant mi-amusé.
"Bonsoir Eoghan, comment vous portez-vous ce soir ?"
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Il se laissa tomber sur le flanc à côté d'elle dans un grand sourire, un genou relevé, désinvolte, somme toute !
_ Fort bien. Grâce à vous. Je n'ai pas réussi à vous retrouver pour vous remercier. Je me sens malpoli. Sûrement que sans vous, je n'aurais pas été assommé et ne me serait pas plongé dans cette espèce de coma réparateur qui me rend aujourd'hui gaillard et vaillant comme si rien ne s'était passé. Même si tout a changé. Alors voilà.
Il hocha doucement la tête en souriant un peu plus.
_ Je vous remercie. La personne qui vous a remplacée quand je suis arrivée n'avait pas vos qualités ni votre conversation et je dois admettre que cela m'a manqué.
Qu'il était poli et poète !
_ Et vous même, chère Guérisseuse ? Comment vous portez-vous dans la douceur de cette soirée ?
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Eilane pouffa de rire et cacha sa bouche derrière sa main en tentant de rester sérieuse, trahie tout de même par son regard.
"C'est sûr qu'on fait difficilement plus taciturne que Davey mais il est plus que compétent dans son domaine"
Elle coinca la tige de la fleur derrière son oreille puis croisa les mains tranquillement en le regardant des pieds à la tête.
"Alors je vois que vous ne vous êtes pas sauvé finalement. Qu'est ce que ça fait d'être officiellement élève ici ?"
Elle avait éludé très peu finement sa question aussi simple fut-elle. Eilane détestait parler d'elle, déformation professionnelle sans doute.
"Pas trop difficile de ne pas retourner tourmenter votre famille à longueur de journée ?"
La pique était amical et le ton léger. Elle ne pouvait pas s'en empêcher.
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Il continua de sourire et tripota un brin d'herbe entre ses doigts. C'était rare qu'il sourit autant mais bon là... C'était une fille et pas n'importe laquelle !
_ Ca me fait bizarre mais j'adore ce qu'on m'enseigne ici, c'est passionnant. En plus j'ai un lit pour moi tout seul dans une chambre chaude, je suis comme un pape ! Mes journées sont remplies du début à la fin sans que je puisse me reposer un instant ! Mon seul temps libre si précieux, c'est après le souper bien que parfois, je retrouve Manuchan et il m'explique un peu autre chose que je ne vois pas en cours. Il m'apprend des choses parfois fascinantes ! Vous saviez qu'il était beaucoup plus vieux qu'il n'y paraissait ?
Oui 35 ans, ce n'était pas non plus 25 ! Pas encore 45 mais il espérait bien ressemblait à ça pour ses 35 ans ! Il regarda autour d'eux et inspira profondément avant de reporter son attention sur elle.
_ J'admets que ma famille me manque. Ma petite soeur, surtout. Même si je commence à m'habituer au fait d'être ici, je ne me sens pas aussi libre que chez moi alors je reconnais que ça me fait d'abord bizarre mais j'imagine que ça n'ira qu'en s'arrangeant, ce n'est qu'un pli à prendre ! Et vous savez quoi, je suis certain presque q'ils s'ennuient de moi ! Je faisais bien trop d'animation à leurs côtés. Je reverrai sûrement mon père à la prochaine foire ou marché !
Mais comme Manuchan l'avait fait remarquer, une relation allait à deux sens. Donc selon lui, s'enquérir de son amie était parfaitement naturelle - bien qu'il soit parfois un peu égocentrique et égoïste.
_ Vos débuts ici ont été comme ça, pour vous aussi ? Ou bien vous vous êtes adaptée si vite que cet endroit est devenu une maison, comme la plupart de ceux que j'ai entendus dire.
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Eilane avait l'habitude d'écouter, bien moins de s'exprimer. Elle était en général concise et précise et elle aussi affichait fièrement un égo d'une importance non négligeable. Elle détestait être contredite et avait le goût du risque, surtout lorsqu'il s'agissait de médecine expérimentale.
Elle l'écouta donc avec un léger sourire et l'air attentif sans donner l'impression de s'ennuyer une seule seconde. Elle ne s'ennuyait jamais d'ailleurs. En général elle profitait de son temps libre pour accroitre ses connaissances.
"Oh... Hé bien c'était bien différent de vous en fait. Lorsque je suis arrivée j'avais 14 ans et j'étais en âge de suivre un enseignement intense. Et puis le Collegium ne m'a jamais semblé étranger. J'ai grandi à Haven, j'ai joué contre les grilles du Palais étant enfant et j'ai toujours désiré passer les portes pour l'explorer de l'intérieur. En fait, je n'ai pas ressenti de séparation d'avec ma famille car je continuais à les voir très régulièrement en soirée ou durant mes temps libres"
Elle rit doucement à sa remarque sur sa famille et secoua la tête.
"Je suis sure que vous allez voir débarquer toute votre famille dès la première occasion !"
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Il rit à nouveau en secouant la tête.
_ Pitié, non, pas ça ! Un par un oui mais tous ensemble, je ne pourrai survivre. Imaginez donc que j'ai déjà reçu deux lettres de ma chère mère qui me demande comment ça se passe ! Ce que je me demande, moi, c'est quel fier futur elle voit pour moi qui pourrait dorer le blason de notre village tout entier à y avoir vu naître un mage ! Elle m'a demandé si j'avais besoin de quoi que ce soit alors j'ai répondu non ! Mais j'ai peur que ma réponse n'arrive trop tard et qu'un paquet plein de choses inutiles ne soit déjà en chemin. Je n'ai rien reçu de mon père mais je pense qu'il estime que les courriers de ma mère sont amplement suffisant.
Il regarda Eilane en souriant légèrement. Avec cette lumière, c'était comme si elle brillait. Il aurait tellement voulu connaître son âge mais il sembla qu'il ne puisse pas lui en donner un ! Eoghan adorait scruter les visages mais il savait que cela gênait pas mal de personnes. Il se contenta au bout d'un moment de lui envoyer une brindille d'herbe au visage qui ricocha sur sa joue avant de retomber. Il sourit un peu, totalement espiègle et content de lui.
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Elle acquiesça de la tête avec un sourire bienveillant, ses doigts se liant et se déliant sur le parchemin roulé.
"Ce sont les mères... Elles ne supportent pas de ne rien avoir à nous donner quand nous ne vivons plus sous leur toit. La mienne est pareille, elle me gave toujours de tout un tas de gourmandises bourratives et ce même si je passe la voir tous les soirs de la semaine ! Heureusement depuis qu'elle a des petits enfants elle a l'esprit plus occupé et je profite enfin de ma vie d'adulte consommée"
La cloche du temple sonna et lui fit instinctivement tourner la tête vers le Collegium. A présent que le soleil jetait ses dernières rayons et que le crépuscule s'installait pour de bon, les bougies s'allumaient une à une, éclairant le bâtiment majestueux d'un aura rassurant.
"Et si on rentrait se mettre au chaud ? Je ne sais pas vous mais moi je commencer à geler sur pied"
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[Zut, je pensais tu réagirais à mon balancement d'herbe au visage lol]
Il acquiesça vivement en se redressant le premier et tendit la main vers elle.
_ Je vous raccompagne, je crains qu'il ne soit bientôt l'heure de souper. Alors comme ça votre mère a des petits enfants, ce qui signifie que vous avez des petits neveux !
A nouveau il sourit en l'aidant à se relever et même, il garda quelques secondes de plus sa main dans la sienne avant de lui rendre dans une légère révérence de la tête.
_ Ah ! L'évolution à l'âge adulte. Certains n'en sont pas dotés. D'autres l'en sont trop. Pour ma part, j'aime garder un certain équilibre en fonction des situations et en fonction des personnes.
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[Ben je voulais et pis quand j'ai posté c'est passé à l'as... *blaf*]
Eilane ne put s'empêcher de sourire avec malice et croisa les bras sur sa poitrine après un petit regard en biais.
"Qui vous dit que les petits-enfants de ma mère sont mes neveux ?"
Elle haussa très haut un sourcil comme pour lui suggérer l'impensable avant de sourire plus largement.
"C'est vrai que j'avais noté votre grand sens de l'équilibre. Je ne sais pas quel moment a été le plus parlant : quand vous avez boudé à cause de la potion ou quand vous avez manqué de vous étaler sur mon plancher tout propre"
Elle poussa un soupir abyssal en se penchant pour cueillir un brin d'herbe qu'elle fit tourner entre ses doigts.
"Haaaa... Effectivement, certains n'en sont pas doté."
Et elle lui jeta la brin d'herbe en levant haut le menton de fierté.
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Il rit légèrement en secouant la tête.
_ Je vous interdis de vous moquer de moi. J'ai été élevé à base de potions et à chaque fois que j'ai été malade, on m'a forcé à rester dans un lit froid et sentant la sueur démesurée, me faisant boire des décoctions plus amères les unes des autres à tel point que je supporte plus ce genre de traitements même administré par une intelligente et belle jeune femme.
Grand, le sourire qu'il lui offrit. Alors quand il reçu à son tour le brin d'herbe, il sursauta et la regarda. Ses yeux s'écarquillèrent et sa bouche forma un O avant de rire, comme si elle venait d'accomplir quelque chose d'interdit. Il se pencha à son tour pour attraper quelques brins d'herbe qu'il lui renvoya en se reculant des fois qu'elle essaye de lui sauter à la gorge !
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Eilane écarquilla les yeux d'un air faussement offusqué et plongea sur un buisson pour arracher quelques feuilles persistantes et gelées et les lui renvoya à son tour. Puis elle partit en courant et en riant pour tenter de lui échapper.
"Suivez moi si vous le pouvez jeune mage !"
C'est qu'elle était véloce la petite guérisseuse. Elle fila promptement entre les allées des jardins qu'elle connaissait à merveille et disparut derrière une haie sans un bruit.
Un groupe d'élèves passa non loin d'eux, parlant avec beaucoup d'animation et disparurent à leur tour sans même les remarquer.
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Il ne s'y attendait pas. Jusque là, les femmes qu'il avait rencontrées s'étaient avérées plutôt calme et posée mais Eilane, elle, elle était pétillante. Il rit, la bouche en O d'étonnement et se protégea machinalement avant de la voir déguerpir. La sale gosse ! Il couru à sa suite sans faire une course, ne cherchant pas à vraiment à la rattraper mais tout comme elle, il se mit à rire. Il avait oublié combien rire était si bénéfique pour délier ses jambes ! Et elle courait bien plus vite qu'il ne l'eut cru.
Curieusement, la seule personne qu'il vouvoyait ici était Eilane. Et Aranel s'il la recroisait. Quant à Manuchan, c'était une toute autre histoire ! Il ne fit même pas attention au groupe d'élèves mais si celui-ci venait à l'interrompre dans sa course qui lui faisait tant de bien, il les enverrait paitre ! Mais Eoghan avait l'habitude de courir, oui, et vite... Mais pas en tenue de mage. Et très vite, il marcha sur le pan de sa robe et trébucha, cherchant son équilibre pendant de longues secondes avant de voler en avant et de glisser dans l'herbe, tous bras dehors.
Son nez heurta la terre et il s'étouffa dans un cri sourd pour ne plus bouger. Heureusement qu'il était face contre terre, d'ailleurs, sinon il n'aurait pu cacher combien il était sur le point d'éclater de rire.
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Eilane de sa cachette le vit chuter et pouffa de rire en enfouissan sa bouche dans sa main avant de s'inquiéter de ne pas le voir se relever. Etre guérisseuse ça ne s'invente pas ! Elle se précipita donc vers lui sans plus rire.
"Eoghan ça va ? "
Et elle s'accroupit près de lui en passant sa main sur son épaule, se penchant vers sa tête pour tenter de distinguer son visage.
"Vous avez mal quelque part ?"
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Il attendit qu'elle soit à son niveau et se retourna d'un coup en levant les bras dans un "AAAAHHH !" faussement paniqué avant de lui prendre la taille dans les bras pour la faire renverser en arrière. Il la regarda dans un immense sourire espiègle. Casse-cou comme il était, il en fallait beaucoup pour qu'il se fasse mal. Il fit danser ses sourcils en la regardant d'en haut et lui attrapa la fleur qu'elle avait calé derrière son oreille avant de se relever aussi vite qu'il l'avait faite chavirer.
_ Je récupère mon dû !
Il se leva et la regarda de là-haut en commençant à reculer, agitant la fleur au bout de ses doigts comme pour la narguer.
_ Jamais vous ne pourrez me faire mal, ma Dame ! Car voyez-vous, je suis indestructible.
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Eilane avait batifolé dans les champs parfois. Elle avait connu de mignons jeunes hommes, avait partagé un coin de feu avec certains de ses camarades masculins, aussi lorsqu'Eoghan la renversa pour jouer elle eut beaucoup de mal à s'empêcher de sourire largement. Soit le mage était d'une innocence attendrissante, soit... Soit il essayait de flirter avec elle.
Lorsqu'il reprit la fleur et l'agita sous son nez comme une provocation, elle bondit vers lui pour le retourner à moitié et prendre le dessus.
"Vous croyez ?"
Son sourire s'élargit et une main glissa de l'herbe gelée vers son bras. Ses doigts coururent jusqu'à son épaule puis effleurèrent sa poitrine comme si elle suivait une ligne imaginaire. Là seulement elle aposa sa main entière, son pouvoir se distillant en lui sans aucune douleur. Elle le paralysait simplement sur place, incapable de se débattre.
"Voyez vous mon cher...-elle récupéra la fleur pour la remettre derrière son oreille- j'ai moi-même des talents cachés"
Puis elle baissa son visage vers le sien pour lui effleurer le nez, ses yeux remontant vers les siens. Sans crier gare, elle relâcha son emprise et se leva dans un bond.
"Attrapez moi si vous le pouvez."
Et elle partit en courant et en riant comme une adolescente.
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Il fut à nouveau surpris d'être renversé si facilement. Comme il s'y attendait pas, il n'offrit aucune résistance. Il allait lui répondre à son immense sourire espiègle quand il sentit ses doigts. Puis leur parcours. Il baissa le menton pour voir sa main se balader jusqu'à ce qu'elle la pose pleinement. Il se sentit alors de plus en plus mou et pas certain d'apprécier ça. C'était comme si elle le dominait et ça... Il n'aimait pas DU TOUT !
Il la dévisagea lui reprendre la fleur, immobile mais quand elle reprit, avec la voix qu'elle employa, ses yeux s'arrondirent presque alors qu'elle se trouvait si proche de son visage qu'il aurait pu en rougir grandement si elle avait une femme qu'il convoitait avidement. Il se contenta de la regarder en se demandant qui elle était et si ce n'était pas une jumelle, au final, car il l'avait connue complètement différente et peu joviale à ce point.
Il s'étouffa presque à nouveau dans sa propre gorge quand elle le relâcha qu'elle bondit, sa main appuyée sur sa poitrine puis il la regarda d'en bas, totalement figé. Celle-ci avait du caractère ! Il resta là de longues secondes à essayer de comprendre ce qui venait de lui arriver mais une chose : elle lui avait repris la fleur qu'il lui avait offerte !
D'un bond, il se leva à sa suite et la poursuivit en se remettant à rire.
_ Vous trichez en usant de vos pouvoirs sur moi !
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Elle courait toujours et lui lança un regard par dessus l'épaule, toujours aussi espiègle. Il n'y avait personne à guérir, elle aussi avait le droit à un peu de bon temps de temps en temps.
"Qui a dit qu'il y avait des règles ?"
Et elle accéléra, tournant autour d'une haie tout en riant avant de se figer face à lui en levant l'index pour le faire freiner brusquement.
"tutut ! Le mot de passe"
Et elle cacha la fleur derrière son dos pour l'empêcher de l'atteindre. Il y avait longtemps qu'elle ne s'était pas amusée comme ça. Elle passait tant de temps auprès des Compagnons malades ou à se préoccuper du monde entier qu'elle avait presque oublié comment on riait.
"Si vous trouvez vous gagnez la fleur"
Elle tordit la bouche et regarda en l'air en attendant ses propositions.
"Surprenez moi Messire Mage"
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Il freina de toutes ses forces pour ne pas lui rentrer dedans et agita les bras pour retrouver son équilibre avant de se redresser. Courir sans vraiment regarder où il allait lui faisait un bien fou ! Courir parce qu'il le devait ne l'amusait pas. Courir en agitant les bras comme un gosse, ça, ça lui faisait du bien, ça le dépensait ! Il fronça les sourcils quand elle planqua la fleur dans son dos. En fait, il devina même que c'était elle qui voulait jouer. En tout cas, il préférait la fille à la guérisseuse, bien plus drôle et naturelle.
_ Le mot de passe ?
Ah d'accord, on jouait aux nobles alors qu'on l'était pas ! Ca y est, il comprit le jeu. Il se redressa de toute sa hauteur, droit comme un I et plaça ses mains dans son dos pour se tourner légèrement, la regardant d'un air presque suffisant, mais un sourire au coin des lèvres, le sourire "Je te regarde et je vais te manger." Il marcha devant elle, le menton haut en réfléchissant puis il prit une voix très grave et aussi sensuelle que possible avec des yeux enjôleurs exagérés. Il se posta alors face à elle en essayant de ne pas rire comme un abruti à ses propres blagues. Il dodelina de la tête en la dévisageant de haut en bas puis la désigna d'un hochement de menton, une jambe écartée et les mains toujours dans le dos.
_ Ma Dame...
Il ne pu s'empêcher de pouffer de rire discrètement avant de reprendre son sérieux. Ah les nobles. Ils le faisaient beaucoup trop rire. Il se laissa quelques secondes de blanc avant de la regarder à nouveau, reprenant son imitation.
_ Mon coeur brûle, puis-je vous prendre la main ?
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Eilane sourit et se mordit la lèvre en le regardant du coin de l'oeil puis secoua la tête en reculant d'un pas mesuré.
"Ce n'est pas le mot de passe ! Essayez encore"
Le faire languir et le voir jouer le gentleman était très divertissant. Il avait beaucoup de charme quand il le voulait. Elle aimait son regard bleu et sa grande stature.
"Attention vous n'avez plus que deux chances"
Son sourire s'élargit alors qu'elle redressait le cou fièrement. Elle ne savait pas elle-même quel était ce fameux mot de passe, elle voulait juste le provoquer pour s'amuser.
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_ D'accord, d'accord, je réfléchis.
Il porta son index sur ses lèvres, les yeux bas et se remit à faire les cent pas lentement devant elle. Il leva la main, pensant avoir trouvé puis il se retourna vers elle, le menton haut et le visage sérieux.
_ Ma Dame...
Il tomba sur ses genoux, les bras grands ouverts.
_ Achetez moi !
Il rouvrit un oeil sur elle après quelques secondes.
_ Je ne suis pas cher mais je promets d'en valoir le peine.
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Là elle ne put s'empêcher d'éclater de rire sans retenue et lui tendit la fleur toujours en riant.
"Tenez je vous la rend. Mais je ne vous achèterai pas, vous n'avez pas l'air d'avoir de bonnes dents"
Les dents étant une des premières choses que l'on regarde lors de l'achat d'un mulet ou d'un cheval, elle trouvait le parallèle délicieusement offensant.
"Et puis vous devez coûter très cher en nourriture, je n'ai pas les moyens vous savez"
Elle passa la main dans ses cheveux comme pour le flatter tout en lui souriant avec beaucoup de malice.
"J'aime obtenir mes esclaves gratuitement"
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Il se releva en prenant la fleur en une révérence.
_ J'en avais encore en réserve, vous auriez dû me laisser encore deviner, j'aurais ainsi pu vous amuser. Vous êtes bien plus jolie lorsque vous riez que lorsque vous tentez de paraître dominatrice comme une marâtre.
Il fit tourner la fleur entre ses doigts en relevant les yeux sur elle.
_ Je comprends votre réticence quant à mes dents, disons qu'il m'est arrivé de rencontrer certains poings un peu agressifs et lourds.
Il sourit en la regardant, c'est qu'elle avait de grands yeux captivants !
_ Les moyens ? J'en aurais pour deux, j'imagine.
Mais quand elle leva la main pour la porter à ses cheveux, il se raidit légèrement et se retint de lui attraper le poignet pour la repousser. Il lui sourit bien que plus faiblement puis il lui prit la main pour lui rendre avec nettement moins de ferveur qu'il n'aurait utilisée si elle avait été n'importe quelle gueuse du village.
_ Je ne suis et ne serai jamais l'esclave de quiconque. Pas même de vous.
Dans sa main, il lui reposa sa fleur dans un sourire plus franc.
_ Mais elle est à vous, je vous l'ai offerte avec bon coeur.
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Eilane s'amusa de son indomptabilité, le regard trop malicieux pour être sérieux.
"Les hommes ne sont-ils pas implicitement des esclaves tout au long de leur vie ? Des esclaves de leur condition, de leurs pulsions, de leurs besoins, de leurs désirs... Ne sont-ils pas les esclaves d'une éducation qu'ils n'abandonnent jamais totalement ?"
Elle reprit la fleur et la fit tourner entre ses doigts tout en se mettant à lui tourner autour d'un pas très tranquille.
"Je suis maîtresse de moi-même et esclave de moi-même"
Elle se retourna pour lui faire face en souriant plus largement.
"Et vous êtes maître et esclave de votre bon coeur, Eoghan"
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Il baissa la tête dans un sourire et se retourna vers elle en secouant la tête. Dans un sourire malicieux, il fronça les sourcils, la tête penchée.
_ Je vous trouve bien facile de ne considérer que les hommes dans votre équations. Je ne suis aucunement esclave de ma condition, je suis ici par choix, quant à mes pulsions, si j'en avais de si terribles qu'elles me rendent esclave, vous ne seriez pas ici encore moins vêtue.
Il parlait avec son index qui s'agitait, comme s'il énumérait puis il se mit à faire les cent pas à son tour.
_ Quant à mes besoins et désirs, je suis actuellement en pleine découverte, je n'en ai pas parce qu'on ne peut désirer quelque chose dont on n'a pas conscience, tout simplement. De plus, l'éducation rejoint la condition, vous ne croyez pas ?
Il se retourna vers elle, l'air un peu plus vague et le sourire moins présent.
_ Quant à mon coeur, jeune Eilane, il n'y a pas à en être esclave puisqu'il n'est nullement pris. J'ai toujours mes deux yeux, bien grands ouverts, loin d'être aveugles et également toute ma tête tellement elle est vidé d'amour !
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Eilane rit doucement en secouant la tête sans arrêter de lui tourner autour.
"Alors vous êtes également esclave de votre aveuglement. Qu'est ce qui vous dérange dans le fait de parler des hommes ? Auriez vous préféré que je dise "êtres humains" ? Je crois que chaque race a son lot d'ennuis et d'avantages"
Elle recala la fleur derrière son oreille puis croisa posément les mains.
"Certains désirs et certaines pulsions ne sont pas conscientes. N'êtes vous pas contraint de boire et de manger ? Contraint de voir la lumière du jour régulièrement ou de vous... décharger de vos déchets régulièrement ?"
Elle écarta une mèche de cheveu qui lui barrait le front d'un mouvement de tête ample.
"Nous sommes esclaves d'être vivants mais c'est une bonne chose. Quant à mes vêtements..."
Elle n'ajouta rien d'autre et se contenta de pouffer de rire.
"J'ai froid, nous y allons ?"
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_ Je voulais bien sûr dire que chaque femme était aussi esclave que les hommes, si toutefois les hommes l'étaient déjà. Cependant, oui je reconnais que certains le sont. Pour ma part, j'aime à être totalement libre de moi-même. Pour moi, être esclave c'est être l'obligé de personnes ou de choses qui ne nous plaisent pas. Or, j'aime la lumière du jour, j'aime boire et manger.
Il prenait tellement de plaisir à démonter chacune des choses qu'elle disait ! Alors quand elle pouffa de rire face à sa propre remarque sur les vêtements, il sourit un peu plus.
_ Vous avez froid ? Je n'y suis pourtant pour rien, pour une fois.
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"L'hiver est une raison suffisante. Je reste rarement oisive à parler loin de l'âtre d'une cheminée ronflante"
Et elle reprit sa marche en direction du Collegium en comptant sur le fait qu'il la suive pour poursuivre leur discussion.
"L'hiver est rude par chez vous ?"
Le temps qu'il fait c'est toujours LA conversation passe partout.
"Assez pour finir tout nu dans le foin avant la fonte des neiges ?"
Grand sourire malicieux.
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Il pouffa de rire en la suivant, les mains dans le dos après une légère réflexion... Ah, les femmes.
_ Là d'où je viens ? Oui, l'hiver est assez rude.
Puis il éclata de rire à sa dernière réplique.
_ C'est sûrement pas habillés qu'on se tient le plus chaud, vous n'êtes pas sans le savoir en tant que guérisseuse. Le foin est également un très bon isolant. D'ailleurs, si vous étiez malade et que nous étions seuls dans la neige, sachez que vous n'auriez pas votre mot à dire et que très vite vous seriez nue car vous auriez bien plus chaud de cette manière !
Il la regarda en cherchant des rougeurs sur ses joues.
_ Après je reconnais que je n'utilise pas forcément cette méthode uniquement pour les malades.
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Elle roula des yeux avec un air fort indulgent et un léger sourire aux lèvres.
"Même si je reconnais les vertus de la chaleur corporelle, nous utilisons des méthodes plus efficaces encore."
Par nous il fallait évidemment comprendre "nous les guérisseurs". Un autre avantage de leur pouvoir.
"Je vous montrerai un jour peut-être si on vous amène à moi avec les extrémités gelées d'avoir batifolé par temps de blizzard"
Elle le contourna pour se mettre à sa droite et marcher à son rythme.
"Et méfiez vous des cuisinières, il y a une épidémie de petits désagréments fort désagréables et très contagieux qui trainent ces temps-ci"
Elle lui lança un clin d'oeil complice.
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Il éclata de rire avant de secouer la tête.
_ Ah non non non non, ne me prenez pas pour ce que je ne suis pas ! Et puis d'abord, ce n'est pas demain que vous me revoyez dans un si petit lit et encore moins à vos ordres. Non ! Sûrement pas ! Je déteste être malade, j'ai horreur de ça. Alors ne comptez pas sur moi pour aller batifoler dans la neige. En plus c'est très désagréable, je suis plutôt du genre comme vous, un bon feu dans l'âtre.
Il haussa une épaule.
_ Y en a qui me disent romantique, y en a qui me disent le contraire. Je crois que ça dépend de la personne ! Si elle le mérite ou pas.
Il fronça les sourcils comme s'il réfléchissait, et le silence qu'il laissait planer, comme s'il réfléchissait à son cas à ELLE.
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Elle haussa un sourcil de surprise et tourna la tête dans sa direction.
"Si elle le mérite ? Je trouve cela étrange comme remarque. Si une personne ne le mérite pas, alors pourquoi la côtoyer, pourquoi choisir d'entretenir une quelconque relation ?"
Bienvenue dans le monde manichéen d'Eilane.
"J'ai du mal à voir les gens comme de simples corps. Peut-être parce que je suis empathe, j'ai du mal à ne pas ressentir l'âme et la sensibilité. -elle pouffa de rire- On dirait que je me vante, c'est pathétique"
Elle passa brièvement son bras autour de ses épaules (à lui) avec un petit sourire complice.
"Je suis sure que vous devez être un homme très passionné et entier"
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_ Je fais partie de ces gens qui laissent une chance à tout le monde. Si de prime abord je pense que quelqu'un ne mérite pas mon intérêt, j'y réfléchis à deux fois. Si au bout d'un temps, je pense la même chose alors je m'écarte et m'éloigne pour ne pas revenir à moins d'un événement vraiment particulier qui me fera revenir sur ma décision.
Il la regarda avec un demi sourire en marchant à ses côtés. Elle avait un ressenti assez intéressant, somme toute.
_ Je ne trouve pas que tu te vantes, tu donnes un aperçu de ce que tu ressens, je trouve ça plutôt...
Il haussa les épaules.
_ Intéressant ! Si tu perçois mon âme, elle ressemble à quoi ?
Il loucha sur son bras qui entourait ses épaules d'un air curieux. Qu'est-ce qui la poussait à faire ça ? Elle était tactile aussi, comme lui ? C'était la première personne du Collegium qu'il rencontrait comme ça et ce n'était pas déplaisant, cependant, la façon dont elle le tenait le dérangeait, comme si elle prenait un ton......... supérieur. Mais de peur de trop la repousser à la longue, il ne dit rien et sourit à la place.
_ Passionné et entier, hein ? Et bien pour ma part, je te trouve mystérieuse et peut-être même un peu malheureuse de ne pas autant rire que tu le voudrais.
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Eilane lui sourit doucement avec un éclat dans le regard qui tenait plus d'une malice teintée d'ironie que de sarcasme. Elle tourna alors le regard vers les jardins et s'immobilisa pour lui désigner un toit un peu plus loin.
"Tu vois là-bas ? C'est la Maison de la Guérison. Lorsque j'entre là-bas une partie de moi-même reste à la porte alors que l'autre partie s'éveille. Ce n'est pas que je ne ris pas autant que je le voudrais, c'est qu'il y a en moi deux, deux facettes de ma personnalité à la fois complémentaires et incompatibles. L'une est celle de la guérisseuse, précise, professionnelle, appliquée. Ce qu'on attend de moi c'est que je soigne les gens, que je sois capable de décrypter des symptômes. Lorsque je suis cette Eilane là il faut que je laisse de côté mes propres sentiments au profit de ceux de mes patients. Il est aisé de soigner mais bien moins facile de bien soigner. Je me suis spécialisée dans les soins aux races Non-humaines. Elles sont différentes de moi, s'expriment différemment et ont bien souvent un ressenti totalement différent de moi. Un Compagnon, un Griffon ou un Kyree n'ont absolument pas le même point de vue sur le monde qu'un humain."
Elle se glissa derrière lui.
"C'est comme... voir le monde sans ses yeux"
Et lui cacha délicatement les yeux sans arrêter de sourire.
"Tu perçois toujours le monde par tes autres sens et tu apprends à les aiguiser. Ma vue est ma subjectivité, ce qui fait de moi une jeune femme aimant les lys et rire aux blagues idiotes des bardes. Mon odorat c'est ma connaissance professionnelle et mon toucher mon Don."
Elle le lâcha toujours aussi délicatement pour tourner la tête sur le côté et tenter de distinguer son visage.
"Je ne suis pas moins moi quand je ferme les yeux."
Elle était naturellement tactile et ce depuis l'enfance. Elle se sentait bien avec Eoghan. C'était un homme naturel et amusant avec qui elle prenait plaisir à passer du temps.
"Je ne suis pas entièrement moi parce que je travaille, je suis avant tout un outil. Mais si vous préférez me voir rire, faites moi rire jeune élève mage !"
Elle croisa les bras et pencha la tête sur le côté.
"Et si vous voulez vraiment le savoir, vous avez une aura pourpre sombre. Elle est assez marquée, c'est une couleur chaude. Je vous mettrais dans la catégorie des gens qui ne manquent pas de confiance en eux."
Elle rit de nouveau et recala une mèche derrière son oreille avant de pincer les lèvres dans un sourire.
"La catégorie des durs à cuire qui supportent bien la migraine !"
Lorsqu'une bourrasque s'infitra entre les branches des arbres, elle frissonna et replia les bras contre elle.
"Si vous m'emmenez à côté d'un bon feu, je veux bien vous en dire plus"
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Eoghan eut un grand sourire quand elle posa ses mains sur ses yeux, la laissant faire en restant immobile. Elle avait les mains fraîche et il adorait ça, ce n'était pas un fanatique de la chaleur. Il l'écouta attentivement en imaginant chaque chose qu'elle disait, il l'imaginait en action en train de s'occuper des créatures et aussi des Hommes. Il la voyait attentive aux autres, généreuse et aimante avec la fermeté que cela demandait.
Quand elle retira ses mains, il garda ses yeux fermés en continuant de l'imaginer, un demi sourire sur les lèvres. Lentement, il se retourna vers elle pour la regarder avec des yeux doux.
_ Si je supporte bien la migraine c'est grâce à tes soins.
Lui en dire plus ? Oh oui, alors ! Il l'avait vue par hasard mais maintenant, il n'avait pas très envie de la quitter. Au diable son cheval, il irait lui rendre visite et s'en occuperait demain. Il avait plus intéressant face à lui. Il savait que son père ne lui pardonnerait pas s'il négligeait sa belle monture mais ce n'était pas comme s'il n'y avait personne pour s'occuper d'elle ! Lorsque la bourrasque fit échapper quelques mèches, il tendit la main pour lui écarter du front et pouvoir admirer ses yeux. Et ses lèvres. Elle avait des lèvres magiques et elle devait très certainement le savoir ! Mais si elle avait froid alors il avait un excellent remède contre ça.
Son sourire devint plus espiègle et malicieux alors qu'il commençait à reculer.
_ J'ai une bonne idée pour ça.
Puis d'un coup, il tourna les talons et détala comme un lapin avant de hurler.
_ Le premier devant l'âtre a gagné !
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Eilane sursauta en écarquillant les yeux avant de gonfler les joues et de se lancer à sa poursuite.
"Hey ! Hey c'est pas juste ! C'est pas du jeu !"
Elle tenta de le rattraper, sa robe et sa cape se prenant dans les branchages au passage. Elle leva ses jupes plus haut pour pouvoir courir plus librement.
"Eoghan espèce de tricheur, reviens tout de suite ! J'exige un vrai départ "
Et elle entra en coup de vent dans les Collegium en prenant un raccourci pour rejoindre les salons communs avant lui. Car elle avait un avantage : elle connaissait les lieux bien mieux que lui !
Elle le vit de loin grimper les escaliers et tapa du pied puis elle prit un couloir adjacent et le retrouva devant la porte qu'elle poussa vivement.
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Il faillit bien se perdre dans les couloirs mais il commençait à avoir le plan dans sa tête. Quand il l'a vit à l'autre bout, il se rua d'autant plus, vu qu'elle avait de l'avance. Il ne s'arrêta même pas, ouvrant la porte et il dû freiner pour ne pas l'écraser lamentablement contre le mur, par conséquent... Elle arriva la première. Eoghan faisait partie de ces personnes qui rougissaient très vite et marquaient au moindre effort. Alors son visage était déjà rouge, ses joues notamment.
Il fit mine d'entrer de façon plus humble et se racla la gorge en lissant sa robe de mage, le menton haut, et arbora une expression cachant totalement son manque de souffle. Au moins, elle ne devait plus avoir froid ! Finalement ,il lui fit face et haussa un sourcil en se penchant en avant, vaincu.
_ Milady...
Il tendit la main vers elle, paume vers le ciel.
_ Je m'avoue vaincu.
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Elle pouffa de rire en ôtant sa cape qu'elle envoya sur un fauteuil non loin d'un revers de main négligeant.
"Et qu'est ce que j'ai gagné Messire ?"
L'âtre plein de bûches et de flammes ronflantes dégageait une douce et délicieuse chaleur. Si elle n'avait plus si froid que dans le parc, elle ne manqua pas de s'approcher pour se réchauffer le bout des doigts. Elle enleva également ses chausses puis tira sur ses bas pour les laisser choir au sol et venir s'asseoir sur le tapis face au feu pour se réchauffer les doigts de pieds.
"J'espère que c'est une belle récompense car vous avez triché en plus !"
Elle lui jeta un regard malicieux par dessus son épaule.
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Quant à lui, il vint se vautrer à ses côtés, comme sur l'herbe dans un soupir peu gracieux.
_ Triché ? Moi ? Pas du tout ! Qu'avez-vous fait quelques minutes plus tôt, détalant comme si j'étais là un monstre à fuir !
Il ne s'en rendait même pas compte mais il slalomait entre le tutoiement et le vouvoiement, dévoilant qu'il ne savait sur quel pied danser, au final. Puis il se gratta le menton en regardant le plafond, une mine profondément concentrée sur le visage.
_ Que pourrais-je vous offrir en récompenses, laissez-moi réfléchir. Quelque chose de digne... Mmmhh...
Il baissa les yeux sur elle, toujours dans la réflexion. Puis il se redressa, l'index en l'air.
_ Je sais !
Il montra sa fleur dans ses cheveux.
_ Je m'engage à vous offrir l'une de ces fleurs chaque jour et vous la remettre en mains propres accompagnée d'un sourire et d'un mot doux.
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Eilane haussa les sourcils de surprise, la tête tournée vers lui.
"M'offrir une fleu et un mot doux ? Comme un galant ?"
Sa bouche se tordit dans un sourire amusé alors qu'elle recommençait à se frotter les orteils pour se les réchauffer.
"Nan vous ne vous y tiendriez pas. Vous allez le faire 3 jours et oublier. Non non non voyons, quelque chose de concret et de sûr !"
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Il haussa les sourcils, interloqué.
_ De plus concret et de sûr ? Je vois que la confiance règne. Et puis qu'est-ce qui vous fait dire que je ne m'y tiendrai pas, c'est faux. Si je peux faire plaisir à une femme une fois par jour, je m'y tiens.
Il se redressa en tailleur et pencha la tête à la réflexion en la regardant, peu convaincu.
_ Très bien... Dans ce cas... Dites-moi ce que vous voulez !
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Elle haussa machinalement les épaules en enfouissant ses pieds sous ses jupes, les genoux repliés contre la poitrine.
"Je ne sais pas Messire, je suis femme et donc par définition indécise et frivole"
Elle tourna vivement la tête vers lui avec un sourire très amusé et les yeux plissés de malice.
"Ne faites donc pas cette tête ! Je l'accepte votre fleur. Juste pour vous embêter et voir votre agacement au bout d'une semaine de corvée"
Il était souvent difficile de savoir quand Eilane plaisantait et quand elle était sérieuse. Elle passait souvent d'une émotion à l'autre comme si elle jouait à saute-mouton. Une mauvaise habitude de taquinerie un peu tenace.
Elle tapota le tapis près d'elle.
"Ne restez donc pas planté comme un radis jeune mage -elle leva le nez presque fière de sa bêtise- j'aimerais bien que vous me frictionniez le dos"
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Il tomba des nues tout à coup.
_ Que je te frictionne le dos ?
Il se redressa sans trop comprendre et fit une moue.
_ Quoi, c'est tout ?
Il en sembla presque vexé, voire déçu.
_ En plus, je ne vois pas en quoi ce serait une corvée. Tu te considères comme une corvée ?
Il la détailla rapidement de haut en bas.
_ Tu n'en as pourtant pas l'air. Tu manques de pets dans les dents et de noeuds dans les cheveux, sans parler de trou dans tes toilettes et de rougeurs sur ta peau. Ce genre de choses...