Valdemar RPG
Autres RPs => Archives => Sujets libres => Discussion démarrée par: Héraut Irmingarde le 23 janvier 2011, 19:13:10
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Irmingarde était rarement énervée, surtout depuis son élection, qui la plongeait dans un état dé félicité suprême dès qu'elle y pensait, mais ce soir...
Elle n'était bien sûr plus en charge des Pages, mais elle était allée les voir ce soir, et ils s'étaient plaint à elle de l'attitude d'un garde, un mercenaire visiblement, du nom de Fitz, qui s'amusait à les terroriser dans les couloirs et leur faisait faire tout ce qu'il voulait.
Alors, Mina partait à sa recherche pour lui tirer les oreilles. D'une parce que les pages l'avait imploré et regardé avec toute l'admiration que l'on voue à un Héraut ou un Apprenti Héraut, de deux parce qu'elle gardait beaucoup d'affection pour eux et détestait qu'on les ennuie de la sorte. Pour finir le fait que cela la prive de la présence de son Compagnon si capitale en ce moment l'ennuyait et donc la rendait encore plus ronchon.
Mais avant de trouver le fauteur de trouble, elle voulait que quelqu'un l'accompagne.
Elle prenait bien conscience que l'on ne s'attaquerait pas à elle puisqu'elle était habillée de Gris, et puis, elle avait Ezarell pour la protéger le cas échéant, mais quand même, cela la rassurerait. Et puis, Elryk était la seule personne qu'elle connaissait bien, à part un peu Saskia DeFeriel, et elle voulait lui montrer ce qu'elle était devenue.
"Je ne te savais pas si vaniteuse" railla Ezarell dans sa tête.
"Tu sais bien que c'est n'est pas de la vanité, c'est plutôt de l'orgueil." [/color]répondit mentalement Irmingarde.
"Je les sais Elue, et je suis fière de toi, il est donc normal que tu sois fière de toi et veuille le montrer aux personnes qui te tiennent à cœur"
"Je voudrais tant que Kun' soit là"
"Il reviendra bientôt, n'aie crainte..."
Elle s'arrêta alors devant une porte et tapa quelque coup en appelant à vois basse:
"Messire Elryk?"
[Elryk, c'est à toi, ensuite je te réponds, tu réponds, et enfin Fitz peut rentrer dans le rp]
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Du bruit retentit derrière la porte. Un gros bruit sourd comme si quelqu'un venait de tomber, suivi du fracas d'objet qui se répandaient au sol. Mina entendit un juron étouffé puis des bruits de pas qui se rapprochaient, puis la porte s'ouvrit sur Elryk qui la regardait vêtu... D'un simple caleçon long et de son collier. Il sembla étonné de voir la jeune femme mais accrocha bien vite sur son visage ce sourire si enfantin qui lui était propre, comme un petit garçon qui revoyait une amie chère après une longue absence.
- Mina! Quel plaisir de te voir!
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Irmingarde sourit d'anticipation en entendant le bruit derrière la porte.
Elle n'avait pas vu l'artiste depuis longtemps, mais il semblait toujours aussi ordonné.
Par contre, elle ne sut plus où se mettre quand il lui ouvra la porte simplement vêtu d'un caleçon.
Elle cacha ses yeux de ses deux mains et gémit:
"Oh pardon Elryk, je ne savais pas que vous étiez dans cette tenue, je vous dérange, je repasserai..."
"Ce n'est qu'un homme en petite tenue" la morigéna Ezarell.
"Justement..."
Et Mina fit mine de partir.
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Elryk éclata de rire et retint Mina par le bras.
- Dis pas de bêtise, entre donc, je vais passer quelque chose de plus décent. Je dois faire attention a mes manières maintenant que tu es élève Héraut.
Il entraina Mina dans sa chambre et ferma la porte derrière eux. A l'intérieur, l'état de rangement laissait grandement à désirer. Il pris un tas de bric a brac qui se trouvait sur un siège - principalement du matériel de représentation, un enchevêtrement de torches éteintes, de dagues émoussées, de câbles et de fils, et, caché sous tout ce fatras, quelque chose qui ressemblait à un objet en porcelaine - puis posa tout ça sur son lit et désigna le fauteuil à son amie.
- Dis moi, qu'est ce que je peux faire pour toi Mina?
Il fouilla dans une pile de linge et en sortit un pantalon de cuir lacé qu'il enfila à la hâte. L'atmosphère de la pièce était lourd. Le bordel ambiant y jouait pour quelque chose sans aucun doute. Les dizaines de bougies allumées rajoutaient à cette impression. Il se repencha sur le tas de linge pour essayer de trouver une chemise.
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Si Irmingarde n'avait pas connu Elryk, elle aurait tiqué quand il l'avait touché.
Mais il était comme ça et elle avait pris le parti de s'y faire, elle le suivit donc à l'intérieur de sa chambre. Mentalement, elle tendit Ezarell tiquer, comme si quelque chose l'embêtait.
"Quoi?"
"Je n'aime pas beaucoup cet homme mon élue..."
"Pourquoi?" demanda Irmingarde, vexé au fond qu'on dénigre son seul ami "humain".
"Je ne sais pas encore, mais il y a quelque chose qui ne me plait pas... Il a des secrets..."
"Tout le monde a des secrets..." Mina roula des yeux.
"Tu as sans doutes raison, je dois me faire trop de soucis pour toi. Et puis tu as l'air de beaucoup l'aimer. Mais j'ouvre l'oeil..."
Le capharnaüm de la pièce était impressionnant!
"Ha oui, et c'est décent de recevoir une apprentie Héraut dans une chambre dans un tel état?"
Elle lui sourit et rougit:
"Tu sais que j'ai été élue? Je ne savais, je pensais égoïstement te l'apprendre... Enfin bon, je dois aller remonter mes bretelles d'un mercenaire qui s'amuse à faire peur aux pages, et je me disais qu'une présence masculine ne serait pas de trop, même si dans son intérêt je crois qu'il ne faut pas trop qu'il m'ennuie, mais bon..."
Et puis l'autre raison c'est qu'elle avait envie de prendre de ses nouvelles, mais ça, elle le garda pour elle.
"Normalement, il doit faire sa ronde dans les couloirs à l'heure qu'il est, je vais donc aller à sa rencontre..."
Elle se posta dans l'encadrement de la porte, prête à partir dès qu'il serait habillé.
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Il dénicha enfin ce qu'il cherchait et enfila une sorte de tunique blanche en lin.
- Tu sais ce qu'on dit, les artistes savent toujours tout avant tout le monde. Comment pourraient on se moquer des nobles sans ça? Mais je suis honoré que tu te souvienne d'un pauvre bougre que moi. Je suis content de compter quelqu'un d'aussi important que toi parmi mes amis.
Il esquissa une fois encore son sourire de grand gamin en écoutant Mina.
- Châtier un garde qui malmène tes anciens protégés? Je risque d'avoir des ennuis pour ça. Mais tant mieux. Et puis, on a des ennuis que si on se fait prendre.
Il éclata de rire, totalement insouciant à toutes les conséquences que pourraient avoir ses actes. Il ramassa une besace à la hâte et la passa en bandoulière, et rejoint Irmingarde.
- Je te suis. Faudra il juste lui parler? Ou devrais je le rosser pour tes beaux yeux?
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Irmingarde sourit de nouveau quand il la qualifia "d'amie".
Elle avait pour Elryk la force de l'affection d'une toute première amitié, une affection qui aurait pu ressembler à celle qu'elle aurait du avoir pour ses frères et soeurs mais qu'elle n'avait pas eu.
Elle secoua la tête:
"Tu n'auras pas d'ennuis si tu te tiens bien, je vais juste lui dire d'arrêter, pas de bagarre ni quoi que ce soit d'autre, de quoi j'aurai l'air, l'apprentie Héraut la plus vielle du Collegium qui vient de sa campagne et qui provoque des bagarres dans les couloirs? Nous allons juste lui parler, et ensuite j'irai passer la nuit avec mon Compagnon!"
Ezarell eut un sourire mental, heureuse de passer la nuit avec sa lié. C'était important pour elle deux.
Mina ouvrit la marche dans les couloirs en cherchant du regard en garde en ronde qui pourrait être Fitz.
A vrai dire, elle ne savait même pas à quoi il pourrait ressembler!
[Fitz à toi, ensuite je réponds, puis Elryk, ce qui donnera un tour de jeu final: Mina/Elryk/Fitz]
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Les rondes se ressemblaient toutes. Fitz s'était trouvé un petit coin tranquille quand il avait celle là. Assis en tailleur sur une petite surface de pierre, face à une voûte dans le couloir, il avait vu sur l'intégralité de son chemin de ronde. Et cela lui permettait de passer une partie de sa ronde assis à cet endroit à se concentrer sur les moindres bruits qui pouvaient arrivé.
Il était posé là, tranquillement, yeux fermés, écoutant. Sa hache énorme sur ses épaules qui traversaient tout du long, et un brin d'herbe qu'il avait ramassé dans le petit jardin intérieur, entre les lèvres. Il attendait que quelque chose se passe, il attendait qu'enfin un truc arrive.
Alors quand il entendit une marche rapide arrivé vers lui, il se dit qu'enfin un truc aller se passer.
Deux personnes si il en croyait ses oreilles, une d'elle marchait avec énormément de délicatesse, un pas très maitrisé, Fitz n'aurait pas été dans son état de concentration d'entrainement, il ne l'aurait jamais remarqué. L'autre était beaucoup plus.... Bruyante.
Il garda les yeux fermés, ces personnes passeraient devant lui il le savait, et il devrait leur demander leur papier et leur raison d'être là. C'était son rôle.
Mon dieu que parfois ca pouvait être barbant. Finalement il regrettait certains jours que Haven ne soit pas en guerre. Se foutre sur la gueule avec d'autre mercenaires c'était quand même bien plus drôle !
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"Ha, voilà quelqu'un, peut-être pourra-t-il nous renseigner, il ressemble à un garde!"
Irmingarde vint à l'homme qui se tenait assis comme si tout le malheur du monde lui pesait sur les épaules.
"Bonsoir, nous cherchons un mercenaire du nom de Fitz, peut-être pourriez-vous nous aider?"
Elle se posta à côté de lui en attendant qu'il daigne ouvrir les yeux.
[C'est court mais sur le coup j'ai rien de plus à dire]
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Elryk se tenait juste derrière Irmingarde. Il s'arrêta en même temps qu'elle et observa l'homme qu'elle avait accosté. Au cours de ses nombreuses balades nocturnes, il avait déjà croisé ce visage, mais il ne lui avait jamais adressé la parole. D'ailleurs, il ne comptait pas plus le faire aujourd'hui. Malgré le plaisir qu'il prenait à violer le règlement, cette fois, il ne voulait attirer aucun ennuis à Mina grâce à qui il était là. Il se contenta alors de scotcher son sourire de gamin sur son visage et d'observer l'étranger, son regard s'attardant sur la lourde hache qu'il portait dans le dos. Une arme impressionnante, mais qui ne devait pas être des plus maniables...
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Ha ben on lui adressait la parole. Il ouvrit un oeil, regarda les deux personnes. Ce n'étaient pas des inconnus, il les avait déjà croisé durant ses patrouilles, mais aucun des deux ne devait se souvenir d'un simple mercenaire. Certainement pas la nouvelle Grise.
Qui se souvenait d'un simple mercenaire.
Il sauta alors de son promontoire lestement, sa hache sur ses épaules, passant durant le saut par dessus sa tête, pour finir en équilibre dans la paume de sa main ganté, elle effectua un tour complet en équilibre autour, puis serrant d'un seul coup ses doigts sur le manche il stoppa son mouvement la lame en l'air, il aimait en faire trop surtout quand on ne savait pas qui il était, il décocha un sourire énorme aux deux arrivants, son sourire habituel, espiègle et joueur. Il ne changeait finalement pas.
Et dans une révérence toujours aussi ridicule (et oui on ne se refait pas) entama la conversation.
"Bien sur que je le connais. Très bien même ! Je le côtoie tous les jours ! Un drôle de personnage plutôt inquiétant si vous voulez mon avis.... Il est...."
Il pointa du doigt derrière eux, tourna sur lui même pointant du doigt toutes le directions, le manège durant bien 1 bonne minute, puis braquant son doigt sur son torse:
"Ici même pour vous servir. Que puis-je donc pour vous ? "
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Mina le regarda faire joujou avec sa hâche en haussant un sourcil, septique.
Et oui, elle fréquentait Elryk qui faisait voler des torches de flammes dans les airs, alors faire juste tourner une arme entre ses doigts...
Il y a quelques mois, elle aurait été impressionné, mais maintenant qu'elle vivait à Haven c'était autre chose.
Elle eut un rictus peu amène quand il fit le bouffon dans les présentations, il faut dire qu'elle n'était pas très bien disposé à son égard, elle se contenta donc de croiser les bras:
"Vous ne m'avez pas l'air bien inquiétant, même avec votre hache Mercenaire Fitz... Je suis Irmingarde, ancienne chef des Pages et maintenant apprenti Héraut, vous avez une idée de la raison pour laquelle je vous chercher?"
Pour la première fois de sa vie, Mina regarda quelqu'un de haut, enfin de haut, elle était plus petite que lui, mais de façon hautaine dirons-nous, et elle lança un regard en biais à son ami. Elle était curieuse de voir comment il allait réagir à cette petite démonstration de force...
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Elryk regarda Fitz sauter en jonglant avec sa lourde hache. Il était adroit le bougre. Manier une arme si lourde demandait beaucoup de dextérité et une masse musculaire importante. Il ouvrit de grands yeux tel un petit garçon admiratif et applaudit des deux mains avant de remarquer le regard de Mina qu'il prit pour une remontrance et stoppa son petit jeu en mettant ses mains dans les poches, mais sans décrocher son regard ahuri et son sourire enfantin. Il baissa un peu la tête et s'adressa à Mina.
- D'mande pardon.
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Fitz haussa un sourcil, l'air de rien comprendre à ce qu'on lui disait.
"Mais je ne désire pas être inquiétant ma dame. Il est juste rare que les gens s'arrêtent me parler dans les couloirs, encore plus quand il s'agit des gris. "
Il passa sous silence le fait qu'il avait déjà eu des discutions avec la chef des bardes ou l'héritier du trône. Ce n'était pas vraiment à propos.
"Enchanté Dame Irmingarde, ancienne chef des pages, et héraut apprenti. Je me représente donc, Fitz, mercenaire actuellement employé au collégium pour assurer la sécurité de ses habitants, au commande d'une troupe d'homme, sous la direction du capitaine Beltran. "
La présentation de Mina était complète, celle de Fitz devait l'être tout autant. Il hésita à rajouter élu par une déesse inconnue, histoire d'en jeter encore plus, mais finalement ça personne ne le savait, alors.
"Votre ami semble fort agréable comme compagnie, puis-je vous demander de me le présenter ? Comprenez faut que je fasse mon travail. "
Puis laissant un instant il reprit.
"Ha et non je n'ai aucune idée de pourquoi vous me cherchez ? Peut être qu'on vous a parlé d'un magnifique homme se promenant dans les couloirs, et que vous avez voulu le voir de vous même"
Il lui adressa un sourire espiègle, complètement dénué de mauvaises intentions.
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Irmingarde fut abasourdi par l'absence de réaction d'Elryk, plus encore par le fait qu'il semblait admirer le garde.
Elle haussa les épaules quand il lui demanda pardon. Après tout, ce n'était pas son serviteur ni rien de ce genre, c'était un ami, il avait le droit de penser ce qu'il voulait des autres, mais s'il pouvait éviter de le montrer!
"Je sais qui vous êtes..."
Par la Déesse, elle n'avait jamais employé de ton aussi froid de sa vie.
Elle se tourna vers Elryk et le présenta:
"Voici Elryk, il loge au Collegium des Barde et est artiste de rue."
Elle balaya sa tentative d'humour d'un geste de la main agacé.
"Non, la raison est beaucoup moins louable pour votre personne Mercenaire Fitz. Les pages sont venus se plaindre à moi de vos agissements envers eux, le fait que les effrayiez régulièrement, je me trompe?"
Elle croisa les bras en le toisant, jetant un œil à Elryk.
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Lorsqu'Irmingarde aborda le sujet délicat des pages maltraités, Elryk perdit toute notions d'infantilisme. Il avait beaucoup voyagé et avait fréquenté nombre de mercenaires. Il connaissait ce genre de personnes. C'étaient tous des chiens de guerre qui ne vivaient que pour se battre. Mettez les dans un royaume en paix pendant quelques semaines, et ils finissaient par s'ennuyer et à chercher querelle juste pour le plaisir de retrouver une bonne bagarre. Ce Fitz, malgré ses airs enjoués et rieurs ne devait pas déroger à la règle. L'artiste doutait qu'il ose s'attaquer à une Grise, mais on se pouvait pas savoir. Prenez un Lion, mettez lui un collier et une laisse, ça reste un lion.
Il hocha la tête légèrement pour saluer Fitz, mais il le gardait à l'oeil. S'il esquissait le moindre mouvement brusque à l'encontre de Mina, il le mettrait hors d'état de nuire. C'était dans sa nature, de toujours s'attendre au pire. Quand on vivait dans la rue, on devait souvent défendre son bout de pain, et il n'avait pas perdu de tels habitudes. Lorsque Mina le regarda, il acquiesça en regardant toujours le mercenaire dans les yeux.
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Fitz s'ennuyait de nouveau. Finalement le couple qui était venu ne l'amusait plus réellement. Il se rassit donc sur la petite margelle en pierre qu'il avait quitté auparavant, posant sa hache à ses cotés, il braqua de nouveau son regard vers la cours qui faisait face de façon à continuer sa garde, comme il lui avait été ordonné.
Après une bonne minute de silence, il décida qu'il devait reprendre la parole.
- Premièrement ma Dame, si vous pouviez éviter de dire "mercenaire" chaque fois que vous m'appelez. Votre Patronne, Dame Riannon, me donne déjà du Sire, et je trouve cela dérangeant. Alors si on pouvait éviter le coté glaçant des titres cela me ferait le plus grand bien.
Il s'étira, posa ses mains derrière son crâne, et continua.
- Ensuite pour ce qui est de vos pages. Sachez qu'il y a une règle dans cet endroit que je me dois d'appliquer: Veiller à son bon fonctionnement. Lorsque je croise un page dans la cuisine qui chaparde de la nourriture pendant que les gens qui travaillent ont le dos tourné, je me dois: soit d'en referait au capitaine Beltran, soit de les mettre en geôle, soit de leur raconter une histoire terrifiante qui leur éduquera les bonnes manières.
Il se pencha un peu en avant, rapprochant son visage du couple étrange.
- Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais si j'avais eu une mère et qu'elle m'eut donné le choix, j'aurai préféré l'histoire terrifiante à la geôle. De plus l'histoire au combien terrifiante des cuistots effrayant dont même mes hommes ont peur, veuillez m'excuser mais elle est loin d'être terrifiante. Et la seule autre fois où j'ai fait appel à un page, c'était uniquement pour contacter la chef des bardes pour un entretient privé que j'ai eu la chance d'obtenir avec elle. Votre lieu de vie ne faisant pas partie des me prérogatives, vous conviendrez qu'il est plus aisé d'utiliser un jeune garçon qui a la possibilité d'y aller, plutôt que de hurler comme un animal au pied d'une fenêtre ? Surtout si je me trompe de fenêtre, que je hurle à la votre ma dame.
Son regard lacha directement Mina, et se posa sur Elryk, son énorme sourire de gosse enjoué sur les lèvres.
- Un artiste de rue ? C'est magnifique, je ne savais pas que nous avions ce genre de personne par ici. Je suis ravi de vous rencontrer Elryk. Quel est donc votre spécialité ?
Puis regardant les deux tour à tour, il posa la question qui lui brulait les lèvres.
- Vous faites un drôle de couple, vous êtes ensemble depuis combien de temps ?
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Mina haussa les épaules, agacée par l'air formel que prenait le Mercenaire pour s'adresser à elle.
"Je nomme les gens par leur titre, personnellement, je ne trouve pas ça glaçant, je trouve ça normal, mais soit, Fitz, si vous le souhaitez..."
La jeune grise croisa les bras en lançant un regard goguenard à Elryk.
"Vraiment, je ne pensez pas que les Mercenaires étaient si désœuvrés qu'ils doivent courir après les pages. Les pages sont des enfants. Ils font le travail qu'on leur demande et des fois ont faim, et si quelqu'un doit leur taper sur les doigts, ce n'est ni vous, ni le Capitaine Beltran mais moi, ou au moins la personne qui me remplacera."
"Espèce de donneuse de leçon!" railla mentalement Ezarell.
"Je défends les pages sans défense..." répliqua Mina.
"C'est ce sens de la justice et du devoir qui m'a en partie amené vers toi."
Elle reprit à voix haute pour Fitz.
"Je n'en pense rien, je n'ai jamais eu de Mère."
Irmingarde ne se confiait que très rarement. Cet aveu n'était là que pour mettre le garde mal à l'aise.
"Les pages sont là pour faire passer des messages en effet, mais à l'avenir évitez de leur raconter ce genre d'histoire, ce ne sont que des enfants, ils n'ont pas la même sensibilité que nous. Contentez-vous de leur demander un service mais ne leur donner pas d'ordre, vous être là pour la sécurité de Haven, et jusqu'à présent, un page qui pique un morceau de pain en cuisine ne fera pas s'effondrer la royauté Valdemarienne."
Mina cola son bras droit contre un mur et écarquilla les yeux quand il les catégorisa de couple.
"Nous ne sommes pas un couple, vous tirez des jugements bien hâtif Fitz!"
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Elryk esquissa un petit sourire. Il lui arrivait à lui aussi de se faufiler dans les cuisines pour dérober quelques victuailles. Il avait un appétit titanesque et les rations des repas normaux faisaient office d'apéritif. Il lui fallait bien se sustenter une fois la nuit tombée. Il ne pouvait donc que prendre le parti des pages, et d'Irmingarde. Il aurait bien aimé voir quelqu'un essayer de l'empêcher ses escapades nocturnes. Lorsque Fitz s'intéressa à sa profession, c'est un large sourire cette fois qui vint fendre son visage en deux.
- Les spécialités sont ma spécialité. Je sais tout faire. Mais j'affectionne particulièrement la jonglerie.
Mais un instant après, lorsqu'il les qualifia de "couple", Elryk manqua de s'étouffer. Certes il aimait beaucoup Mina, mais il n'avait jamais envisagé quoi que ce soit d'autre qu'une franche amitié avec elle. La même confusion était arrivé de la part du Capitaine Beltran lorsqu'il était allé le voir en compagnie d'Enora. Décidément, il avait la cote avec les apprentis Hérauts.
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- Personnellement je nomme les gens par leur titre uniquement quand je les respecte. Par exemple je vous appelle Dame Mina. Vous me nommez par mon titre mais vous ne me respectez pas. Donc appelez moi juste Fitz cela suffira, cela signifie Bâtard et correspond plus à votre état d'esprit.
Tout cela commencé à l'agacer. Premièrement les rondes lui semblait de plus en plus longue, et fastidieuse. Deuxièmement il avait l'impression qu'on l'empêchait de sortir de peur qu'il rapport de nouveaux cadavres dans son sillage. Et Troisième une grise à peine élue commençait déjà à le prendre de haut.
- Et désolé pour les "conclusions hâtives" comme vous dites. Mais les coucheries diverses et variés, mais rondes de nuit m'ont appris à les connaitre, et cela semblant un sport national dans ce lieu....
Puis soupirant, il se redressa de toute sa stature, puis regardant la grise de haut.
- Et les gardes du collégium ne sont pas désoeuvré, mais au cas où vous l'ignoriez car la politique et les affaires de ce pays ne vous inquiète pas, sachez que des meurtres sanglants que vous ne pourriez imaginer se dérouler en ce lieu. J'ai ramené moi même des cadavres de personnes du collégium dans un état qui a réussi à me choquer. Et toute chose anormal ce doit d'être signalé, et toute sortie nocturne évité au maximum. Lorsque je croise un enfant sans défense dans les couloirs, j'ai pour principe de le faire rentrer vite fait, et leur faire peur est le meilleur moyen. Et vous préférez quoi, que je leur raconte ce que j'ai vu et qui m'empêche encore de dormir, ou que je leur raconte l'histoire du cuisinier grognon et dangereux? Peut être que finalement si vous faisiez votre boulot plutôt que de faire la chef vous vous rendriez compte que vos jeunes protégés court un danger réel dans nos couloirs. De plus si il y a des règles, notamment concernant les cuisines et la restauration, ce n'est pas uniquement pour faire bien, mais aussi parcque cela permet au garde de repérer toute activité suspecte, et ne pas perdre du temps à vérifier des pièces où des gamins font du grabuge.
Cette fois Fitz était excédé. Il y avait une chose qu'il détestait plus que tout, c'est être pris de haut et rabaissé.
- De plus si vous voulez faire un concours, je n'ai n'y père, ni mère pour ma part. A votre tour ?
Il tourna alors son regard vers Elryk.
- De la jonglerie ? C'est un art qui me passione. J'ai croisé plusieurs saltimbanques maniant des objets enflammé, et je reste ébahi comme un enfant devant à chaque fois.
Son sourire était sincère, et il semblait réellement passionné par les activités de l'artiste.
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"Touché!" ironisa Ezarell avec un rire qui donna l'impression à Mina qu'elle chatouillait son cerveau.
"Mais... mais il est dur avec moi!"
"Tu l'es aussi..."
"Il fait peur au Pages!"
"C'est un garde. Tu es remontée contre lui, d'ailleurs, cela m'étonne de toi, en plus c'est un homme, alors il est mal parti pour te plaire!"
"En effet..."
Durant ce petit dialogue mental, Irmingarde ignora superbement Fitz. Son élection était très récente et en général, elle essayait de ne pas paraître impolie quand elle discutait avec son compagnon, mais avec lui elle s'en fichait.
Elle leva le nez en l'air.
"Vous n'êtes pas dans ma tête Fitz, ça, c'est le privilège de mon Compagnon, aussi, vous n'avez aucune idée de mon état d'esprit! Et je vous prie de ne pas me prendre pour ces personnes qui s'envoie en l'air toutes les nuits, je ne suis pas de ce genre, mais, encore une fois, vous n'avez pas chercher plus loin que vos préjugés..."
Elle se tourna vers Elryk pour savoir ce qu'il en pensait. C'était son ami mais il était vraiment étrange tout de même. Pendant une minute il se tenait sur ses gardes et celle d'après il ressemblait à un gamin!
"Je suis une apprenti Héraut. J'admets que c'est tout récent et que je suis très loin de tout savoir, mais la sécurité de Haven et de Valdemar est la raison même de mon existence et celle de mon Compagnon Fitz, et moi je ne fais pas ça pour de simples gages. Je suis réellement navrée de la situation politique actuelle et des meurtres, mais vous ne me ferez pas admettre que c'est une raison pour effrayer des enfants. Si vous ne savez pas faire la différence entre un enfant chapardeur et un assassin, ce n'est pas mon problème..."
Elle passa une main dans ses cheveux.
"Je ne crois pas que ce soit le moment pour comparer nos histoires personnelles. Je suis sûre que nous trouverions tous deux, enfin tous trois même, des horreurs à raconter..."
Elle roula des yeux. En voilà un homme étrange. Il lui faisait la leçon et juste après discutait jonglerie avec un autre. Déroutant!
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Elryk ne savait plus quoi faire. D'un coté il était venu pour soutenir Mina. Mais d'un autre coté, ce Fitz semblait quelqu'un de jovial. Du genre de gaillard qu'il avait l'habitude de cotoyer en fait. Il ressemblait moins à la plupart des mercenaires qu'il avait connu auparavant.
- Vous n'aurez qu'a venir me voir quand je m'entraine dans les jardins.
Ceci étant, il était vrai que les pages n'étaient que des gamins, et bien que leur comportement laisse parfois à redire, il ne fallait pas non plus les considérer comme de futurs grands criminels. Sans montrer le moindre signe visible, il redoubla de vigilance quand Fitz aborda le sujet des meurtres qui avaient eu lieu dans le collegium. Comme tout le monde, il en avait entendu parler. Mais en tant qu'artiste de bas étages, il n'était pas tenu dans les confidences, et espérait en apprendre un peu plus.
- Ils ont une idée de l'identité de l'assassin?
Il était inutile de préciser plus avant sa question. Ils comprendraient qu'il parlait des meurtres récents. Sa question s'adressait à la fois au mercenaire et à la grise.
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- Ma dame loin de moi l'idée de vous juger hâtivement. J'ai supposé comme vous veniez à moi, belle comme vous êtes, avec ce jeune homme plutôt attirant, qu'il était possible que vous soyez un couple. Rien de plus rien de moins. Et si je ne suis pas dans votre tête, sachez que vous n'est pas plus dans la mienne.
Il soupira doucement, décidant que finalement cela risquait d'être long, il s'adossa alors au mur, et remis dans sa bouche la brin d'herbe qu'il avait ramassé plus tôt.
- Pour ce qui est de mes gages ma dame, je pense que vous n'avez aucune idée de combien mon destin peut être maintenant lié à celui de ce lieu et des personnes qui y vivent. Mais au vu de vos nouvelles fonctions, vous serez sans doute mises dans la confidence tôt ou tard, et ce n'est pas à moi de vous l'apprendre.
Il s'approcha un peu d'eux, et chuchota
- En plus si je prenais le risque de vous le dire Aranel, Beltran, et Riannon risqueraient de me tomber dessus pour me gronder ce qui ne me plairait pas réellement croyez moi.
Reprenant sa position, il lança un regard amusé à la jeune fille. Elle ne manquait finalement pas de cran, peu de personnes osaient s'approcher des mercenaires, et il trouvait cela dommage. Il se dit qu'il fallait saluer cela.
- En tout cas, même si vous vous êtes fait accompagné, vous avez un sacré courage pour aborder un mercenaire, peu de gens dans le coin oseraient le faire. Enfin déjà il faudrait qu'ils remarquent que nous ne sommes pas de simples plantes vertes plantés dans un coin d'une salle.
Puis regardant la jeune femme plus intensément son regard se faisant vif et froid, il enchaina.
- Pour ce qui est de vos "pages". Sachez ma dame, que ma méthode est simple. Lorsqu'on a peur de quelque chose, on se méfie, et quand on se méfie, on ne risque pas sa vie. Mon but est simple, faire que tout le monde ici reste en vie le plus longtemps possible, vous et votre jolie minois y compris. Alors si pour cela je dois raconter des histoires effrayantes à des pages........
il se pencha vers Elryk
- je raconte la même à certaines donzelles un peu huppées, et elles ont tout aussi peur que des enfants, c'est très drôle à voir si vous voulez vous amuser un soir à les regarder décamper leurs jupes sous leurs aisselles pour courir plus vite.
Il rebraqua son regard inquisiteur sur la jeune femme:
- Je disais donc, que si je dois faire cela pour sauver la vie des hommes et des femmes du collégium, alors sachez que je ne changerai pas.
Son regard était dure, froid, glaçant, presque inquiétant, il s'approcha alors un peu du couple et....... Tira la langue à Mina comme un enfant de 8 ans qui s'amuse.
- Pour ce qui est du reste, je ne pourrai vous en dire plus Sieur Elryk. Par contre je serai ravi d'assister à un de vos entrainements, il parait qu'ils se rapprochent finalement énormément de certaines entrainements au combat. Dans tous les cas ils demandent la même concentration.
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Belle comme vous êtes...
Mina avait envie de lui dire que les compliments ne marchaient pas avec elle mais se tut. Il avait de la répartie et elle n'avait aucunement envie de passer la soirée à se renvoyer des piques alors qu'elle préférait nettement la passer avec son Compagnon.
"Je veux bien admettre que l'idée d'être interrogé par Dame Riannon, le Héraut du Roi et le Capitaine de la garde ne soit pas réjouissant. Cela dit, vous, vous ne m'impressionnez pas, et ne prenez pas ça comme une insulte Fitz, je suis juste réaliste. Vous êtes là pour la sécurité, c'est également mon rôle, même si je ne suis qu'en apprentissage. Je suis accompagné par mon ami mais j'ai conscience que mon uniforme me protège, en tout cas de personnes qui sont payées par le Royaume pour sa protection."
Elle décroisa les bras et soupira:
"C'est bien beau tout ça Fitz, mais il y a une solution bien plus simple à vos problèmes. Contentez-vous de dire aux Pages qu'ils doivent rentrer car c'est dangereux de se promener la nuit, et ils rentreront. Maintenant, et ça cause de vous, ils n'osent plus aller en cuisine!"
Elle sursauta quand il lui tira la langue et gémit théâtralement:
"Ha je comprends, vous êtes donc vous même un enfant. Oui, vous devriez bien vous entendre avec Elryk alors je suppose."
Elle se tourna vers son ami.
"Sans vouloir t'offenser Elryk."
-
Elryk sourit de plus belle et esquissa un signe à Mina pour lui montrer qu'il n'était en rien offensé par sa remarque. Il était le premier conscient du fait qu'il était plus gamin qu'adulte. De toutes façons, pour préférer le métier d'artiste de rue à quelque chose d'autre de plus intelligent, il fallait être resté en enfance. Elle avait raison, il s'entendrait surement bien avec Fitz. Mais pour l'instant, il assistait silencieusement à leur joute verbale. Pour une fois que ce n'était pas à lui que l'on s'en prenait, il n'allait pas se mettre Mina à dos, alors il essayait de ne pas prendre parti ni pour l'un ni pour l'autre. Il regarda le garde et hocha la tête.
- C'est vrai. Il faut une concentration assez élevée. Surtout quand on jongle avec des dagues aussi tranchantes que des rasoirs trempées dans la poix et enflammée. On risque plus qu'une simple estafilade si on ne réceptionne pas comme il faut.
Il posa ses mains sur les épaules d'Irmingarde. Il savait qu'elle n'aimait pas trop les contacts physiques avec les hommes, mais c'est comme ça qu'il s'exprimait. Autant par la gestuelle que par la parole.
- Mais mon amie a raison quand même. Met leur une chasse à ces sales gosses, mais ne va pas nous les traumatiser quand même.
Il remit son sourire de petit garçon sur son visage pour montrer qu'il ne montrait aucune hostilité envers cet homme qu'il espérait faire son ami.
-
Il éclata de rire à la remarquer d'Elryk.
- Vous voulez savoir la vérité ? Je suis incapable de gronder un enfant. J'osais pas vous l'avouer, car pour un mercenaire avouez que ca se pose là non ? Mais je suis réellement dans l'incapacité de les gronder, ou même de lever la main sur eux. Et franchement croyez moi. Mieux vaut qu'ils tombent sur moi qui leur raconte des histoires, plutôt que sur certains de mes camarades nettement plus violents et virulents que moi.
Il s'étira lentement, avant de s'assoir en tailleur sur le sol.
- Sachez par contre ma dame, avec tout le respect que je vous dois, que le gris de votre uniforme ne vous protégera pas autant que vous le pensez. A mon avis, votre compagnon ici présent est nettement plus efficace que votre bout de tissu. Ho croyez moi, je ne mets pas en doute votre statut, ni même le lien qui vous unit à votre compagnon. Mais tout comme vous êtes réaliste quand au fait que je sois impressionnant ou pas, dites vous bien que je suis réaliste sur le fait que grise, blanche, verte ou ce que vous voulez, cela ne changera pas grand chose.
Il regarda Elryk
- Vraiment des poignards ? Cela doit être intense. Dites moi, avez vous déjà essayé de jongler avec une hache ? Franchement croyez moi, sur les champ de bataille ca en jette déjà un max, mais alors dans la rue, vous feriez fortune !
Puis se fixant de nouveau sur Mina.
- Croyez-moi, vos pages, je n'ai jamais cherché à leur faire de mal. Mais si il y a une chose que j'ai apprise. On apprend nettement mieux des histoires, que des punitions. L'autre solution est d'apprendre directement dans la vie. Mais franchement, je pense que vous ne me détromperez pas. Apprendre dans la vie d'accord, mais apprendre la mort dans la vie, cela n'a aucun intérêt vous ne croyez pas ?
-
Irmingarde envoya un coup de coude dans le ventre d'Elryk.
"Je n'ai jamais dit ça, ne déforme pas mes mots s'il te plait!"
Puis elle se tourna vers Fitz, assis, sur lequel elle braqua un regard implacable:
"Je crois que nous n'arriverons pas à nous mettre d'accord sur ce sujet. Il y a toujours eu des tensions et des guerres dans le Royaume et je crois profondément qu'il faut éviter d'y mêler les enfants, de quelques manières que ce soit. Mais après tout je ne suis peut-être pas assez sur la défensive, ce que j'apprendrai à mes dépens..."
"Je ne préfère pas!" râla Ezarell.
"Crois-moi, moi non plus..."
Mina s'appuya contre le mur, un peu fatiguée, et demanda:
"Et sinon vous croyez vraiment que mon uniforme ne me protège pas? Il est compliqué d'attaquer un Héraut ou un gris, parce que dès l'instant où c'est le cas, son Compagnon sonne l'alerte à ses congénères qui transmettent l'information à leur liés, et à ce moment là, tous les gris et Hérauts sont au courant. Voyons Fitz, je ne suis peut-être pas assez méfiante, mais vous, vous l'êtes trop. Déformation professionnelle sans doute."
Puis elle leva les yeux au plafond, perdant son regard dans la flamme d'une chandelle, écoutant d'une oreille distraite les élucubrations sur le jongleries des deux hommes.
Jongler avec un hache? Il fallait tenir peu à la vie pour prendre ce risque...
-
Elryk laissa échapper un rire quand Irmingarde lui envoya un coup de coude. Elle l'avait sans doutes mal compris. Il ne conseillait pas à Fitz de cogner les pages, mais un coup de pied dans le derrière n'a jamais tué personne. Il devait bien reconnaitre que depuis qu'elle portait un uniforme de Grise, Mina avait plus tendance qu'avant à prendre les gens de haut. Mais elle était son amie. Et il pouvait bien lui passer ce détail. Après tout, lui même avait fait preuve de fierté exacerbée lorsqu'il avait été admis au collegium des bardes.
- Voyons Mina, les pages ne sont pas en sucres. Une chasse de temps en temps ne les tuera pas. Mais comme je le disais, il ne faudrait pas non plus les effrayer. Du cran Fitz! Gueule leur dessus pour les faire rentrer, mais arrête toi la.
Il s'approcha du mercenaire et posa ses poings sur ses hanches dans une parodie de mentor faisant une réprimande.
- Que dirais tu si je venais t'effrayer chaque soir hein?
Il laissa à nouveau échapper un petit rire aiguë. Puis s'intéressa une fois de plus à la conversation parallèle.
- Si tu consent à me prêter ta hache, je peut m'y essayer sur le champ.
Il n'avait jamais tenté de manier quelque chose d'aussi lourd, mais cela ne devait pas être plus compliquer que de gérer huit lames d'acier volant entre ses mains. Après tout, il était lui même de constitution assez robuste pour manier ce genre d'armes.
-
Il éclata de rire à la réflexion de mina.
- Veuillez m'excuser, je ne me moque pas de vous, mais me dire que je prêche par excès de méfiance, c'est bien mal me connaitre en vérité. Non croyez moi. Etre gris, noble, mage, assassin, ou même mercenaire ne fait aucune différence. Vous pourriez être possédé par des pouvoirs que cela ne dérangerait pas les forces dont je vous parle.
Reprenant son sérieux, son regard s'était attristé, plus rien de l'homme enjoué qui leur faisait face une minutes plus tôt.
- Je ne vous parle pas d'assassinat, je vous parle d'horreur. La véritable horreur. Et croyez moi, depuis que je suis en fonction ici, j'ai vu des choses que je n'avais jamais vu auparavant. Et je suis pourtant sur les routes depuis maintenant pas mal d'années.
Il pensait à Ysaline, il pensait aux cadavres qui les avaient attaqué Kalaïd et lui, il pensait aux morts qui revenaient lui parler, aux volatiles de malheur tournant autour de la viande fraiche, il pensait.... Il pensait trop.
Son sourire réapparut et c'est avec tendresse et amusement qu'il tourna son regard vers eux.
- Mais tu as surement raison Elryk. Je devrai juste gueuler un bon coup, et simplement être le méchant garde qui les gronde. Mais si tu veux quand même venir me raconter des histoires d'horreur la nuit quand je fais mes gardes tout seul et que je m'ennuie ferme sache que tu es le bienvenu ! Je ne crache jamais sur un peu de compagnie.
Il regarda son arme, cette vieille lame emoussée, abimée par le temps.
- Tu pourrais essayer, mais saches que j'y tiens énormément, c'est un souvenir du passé. Finalement je suis un grand sentimental.
-
Répondre ou se taire?
Fitz avait l'air de savoir de quoi il parlait, et elle ne voulait pas passer pour une ignorante de la situation politique de Valdemar. Certes, elle ne savait pas encore grand chose mais elle n'allait pas l'admettre!
Elle haussa les épaules, prenant un air indifférent aux horreurs qu'il décrivait.
"Enfin, nous ne sommes pas là pour parler politique non? J'ai dit ce que j'avais à dire, cela me suffit."
Non, ça ne suffisait pas. Elle avait du mal à ne pas être curieuse des choses qu'il racontait. Parce que cela concernait la sécurité du royaume, et donc la concernait au fond.
Elle tenta de glisser sa question comme on demanderait le temps qu'il fait:
"Mais, et sinon, tant de meurtres que ça?"
Ezarell se moqua d'elle. C'est vrai qu'elle aurait encore des progrès à faire pour paraître détachée.
Elle secoua la tête, faisant voler ses cheveux bruns, et regarda Elryk qui semblait très attiré par la proposition du mercenaire, à savoir faire joujou avec l'arme.
-
L'idée de manier une si belle arme, et surtout, avouons le, de frimer un peu dans un concours de testostérone avec un gars bien sympathique avait fait oublier à Elryk tout le reste. Il tendit la main pour prendre la hache de Fitz.
- J'en prendrais grand soin, je te la rends dans deux minutes.
Son regard pétillait d'impatience. Il ôta sa tunique, se trouvant de nouveau torse nu. C'était ainsi qu'il se sentait le plus à l'aise. Il recula un peu et se plaça dans un endroit bien dégagé où il ne risquait pas de cogner quoi que ce soit, et surtout de blesser Mina ou Fitz. Il soupesa un peu l'arme, évaluant son poids, vérifia le centre d'équilibre, puis commença à faire tourner la lourde hache entre ses mains. Il semblait évoluer avec une aisance redoutable. L'arme pris de la vitesse entre ses mains, et il commença à enchainer les figures. S'il à ce moment il s'était retrouvé entouré d'ennemis, il ne resterait surement autours de lui qu'une bouillie difforme de chaire en lambeaux et de sang. La hache semblait être le prolongement naturel de ses bras, et ne semblait pas plus peser qu'une plume entre ses mains. Il compliqua les figures en y ajoutant des contorsions improbables, pliant presque son corps en deux pour faire passer la lame à quelques centimètres au dessus de son visage.
Dans son numéro, il entendit la question de Mina, et décida que la démonstrations devait s'arrêter là. Il continua a faire tourner l'arme dans ses mains, mais de plus en plus lentement. S'il avait tenté de stopper net, il aurait été emporté par le poids de la hache et cela aurait aboutit à un accident. Lorsqu'il stoppa la lame, il esquissa un grand sourire satisfait et rendit l'arme à Fitz.
- Une bien belle oeuvre mon ami.
Puis, regardant alternativement Fitz et Irmingarde, il redevint sérieux, attendant la réponse du mercenaire à la question de la grise.
-
Fitz tel un gamin, éclata de rire, et se mit à applaudir à tout rompre le numéro de l'artiste de rue. Il maniait plutôt bien l'ustensile, et cela lui donnait une idée. Peut être que si il montrait Elryk maniant son engin à certaines personnes, on arrêterait de croire qu'il est juste une grosse brute avec une grosse hache.... Enfin ce serait pour plus tard, il reprit son bien quand Elryk le lui tendit, et la caressa presque amoureusement.
- Oui du bel ouvrage. Usé par le temps, et qui ne m'a jamais lâché depuis que j'ai pris la route comme mercenaire. Il faut savoir qu'à la base elle n'était pas destinée à combattre, uniquement à couper des arbres pour l'homme qui m'avait récupéré. Mais les choses changent.
Une once de nostalgie passa dans le regard du mercenaire. Il prenait son temps avant de répondre à la question de Mina. Il ne savait trop quoi dire.
- J'avoue ne pas savoir quoi vous répondre Ma dame. Vous n'êtes qu'une apprentie sans vouloir vous offenser, et je ne sais ce qui peut vous être révélé ou pas. Mais je vous parle de meurtre qui ne sont pas perpétrés par un assassin, et si vous écoutez les rumeurs en ville, et avec un ami saltimbanque vous devez en connaitre quelques unes, alors vous devez être au courant des horreurs que certains ont vu. Les assassinats sont monnaie courante dans les grandes villes. Certaines gagnent leur vie comme guérisseurs, joailler, ou tanneur. D'autre en assassinant. Ce n'est pas cela qui me dérange. Mais ce qui se passe est bien plus sombre et bien plus violent que tout ce que vous pouvez imaginer, et même un assassin professionnel pourrait se retrouver dégouté face à tout cela. Et c'est un mercenaire habitué aux combats en premier ligne, et au découpage de membres qui vous le dit.
Il prit une profonde inspiration.
- Enfin. De toute façon vous êtes concerné par tout cela. Vous êtes maintenant une apprentie Hérault, et on vous parlera bien assez tôt de la maladie des compagnons je suppose, et alors à ce moment là, pensez à poser les bonnes questions. La maladie de vos liés fait partie d'un tout, bien plus grand et monstrueux.
-
Mina s'amusa à regarder Elryk faire le clown devant les autres.
Peut-être une des raisons pour laquelle elle l'aimait beaucoup était qu'il n'était qu'un enfant au fond?
Elle avait quand peur qu'il se coupe quelque chose qui ne repousse pas, mais bon,ce serait son problème, et puis c'était son métier!
Une fois le spectacle terminé, la toute jeune apprentie Héraut mis un certain temps à analyser les informations diverses que lui donnait Fitz. Elle n'avait pas l'habitude de parler Politique encore, ce genre de conversation lui était donc difficile à suivre.
Cependant, elle ne voulait pas passer pour une idiote - quelle image des Hérauts cela donnerait-il! - alors elle avoua à demi-mot:
"Mon élection est très récente et je ne suis pas accoutumée à ce genre d'information, alors en faire une analyse... Mais je sais que les Compagnons sont malades, et cela me fend le cœur... Que quelque chose de plus horrible encore se trame a de quoi donner des frissons dans le dos..."
Ca n'arrivait qu'à elle ça. Être une domestique tranquille et se faire élire par un Compagnon juste au moment où la situation se dégradait dans le royaume!
"Tu regrettes donc que je soit venu te chercher?" demanda Ezarell avec une pointe de tristesse dans la voix.
"Tu sais bien que non..."
-
Elryk croisa les bras. Il avait l'air sceptique. Il savait qu'en tant que simple employé comme artiste au collegium, il n'avait pas à se mêler de la politique du pays, mais les évènements récents le menaçaient comme tout le monde, alors il se sentait plus que concerné.
- Vous savez ce qu'est le gros problème? C'est que cet endroit est un gruyère. Les gardes ne sont que des brutes décérébrées. Sauf ton respect, Fitz, mon vieux. Mais ils pensent qu'il suffit de se montrer vêtu d'une boite de conserve en brandissant une hallebarde pour faire fuir les importuns. Depuis que je suis ici, il y a eu deux meurtres au sein même du palais. Comme dit Fitz, c'est lié à la maladie des compagnons.
Il s'appuya contre le mur, les bras croisés.
- Franchement? Je ne suis qu'un humble artiste, je m'exerce tous les jours. Je ne suis pas un professionnel. Mais je pourrais entrer et sortir du palais dix fois en une nuit sans que la garde ne me remarque. Dans ces conditions, comment voulez vous que la situation s'améliore? Ce sont des gens comme moi que l'on devrait engager dans la garde. Des gens qui savent comment s'infiltrer dans les demeures sécurisés. Qui savent échapper à la garde.
Avant que Fitz et Irmingarde ne lui pose la question, il prit les devants.
- Quand on vis dans la rue, souvent on souffre de la faim. Cela fait parti de mon passé, mais j'ai souvent cambriolé des villas de nobles pour avoir de quoi survivre.
C'était la première fois qu'il parlait de son passé devant Mina, et il était visible que certains mots restaient coincés dans sa gorge. Il était improbable de penser qu'un homme tel qu'Elryk, si souvent a faire l'enfant et s'amuser, soit capable de parler comme un adulte responsable, et soucieux de ce qui se passe dans la ville qui l'abrite.
-
- En effet je suis bien d'accord avec toi Elryk. Si je passais moins de temps à courir après les pages, je serai peut être plus souvent disponible....
Il adressa un clin d'oeil taquin à Mina, avant de reprendre.
- Non mais je connais ce soucis. Je ne suis de garde que dans cette partie du collégium, beaucoup d'endroit me sont encore "interdit". Je tente de placer des hommes en qui j'ai confiance, certains de ma troupe, mais ils sont trop peu. Et c'est avec tristesse que je fais régulièrement des rapports négatifs sur des gardes de longue date.
Il laissa sortir un énorme soupir.
- Pour vous dire, il y a quelque temps, un garde de la porte refusait de faire rentrer une mage ici depuis un moment, alors qu'elle avait son uniforme, et au même moment je trouvais un intrus qui se promenait dans les écuries. Mais que voulez-vous. Il y a des incompétents dans tous les domaines.
Se retournant il contempla le ciel par l'arche situé non loin.
- Mais personnellement je ne m'occupe pas de ces assassinats là. Je suis en charge de patrouille extérieur à la ville surtout, et en proie à des meurtres qui n'ont, croyez moi, rien de professionnel. J'ai eu par le passé quelques assassins parmi mes contacts, et je sais que leur méthodes sont souvent plus.... Expéditives, que la mise en pièce d'un corps, ou l'utilisation de magie noire.
Regardant Elryk, il lui adressa un sourire.
- Pour ce qui est de ton embauche, ce n'est pas avec moi qu'il faut voir. Le capitaine Beltran s'occupe de ce genre de chose. Et crois moi, faut montrer patte blanche et même plus.
-
Irmingarde fronça le nez avec dédain en lâchant un:
"Mphm..."
Si il ne la laissait même pas relever ses défauts, ce n'était pas drôle!
Elle écouta avec attention son discours sur la sécurité et s'empêcha de triompher. Ha bien bravo, quelle sécurité renforcée.
Elle se dit mentalement qu'il allait falloir qu'elle travaille très dur pour être vite opérationnelle dans son rôle de Héraut.
En revanche, elle fit la grimace en entendant parler de meurtres. Elle n'était pas préparer à voir ça de ses propres yeux si à l'avenir cela arrivait. Ezarell lui transmit un peu de réconfort mais se retint bien de lui dire que ça n'arriverait jamais.
Ca arriverait bien assez tôt.
Elle fit mine de prendre un air choqué devant les révélations sur le passé de Elryk. Mais au fond, elle le savait. Il n'y avait pas 36 façons de survivre dans la rue, et quand on avait autant de dextérité que lui, ce n'était guère étonnant qu'il se soit spécialisé dans les cambriolages. Elle le taquina:
"C'est mal, ne recommence plus jamais ça où je devrais moi même venir t'arrêter! Enfin, quand je serai une Héraut à part entière!"
Mais Elryk avait l'air de prendre au sérieux ces histoires de meurtre au point de se proposer comme garde.
Elle regarda avec soin la réaction du mercenaire qui ne l'étonne pas et attendit celle de son ami.
-
Elryk esquissa un sourire goguenard et tira la langue à la manière d'un petit garçon. Puis il se redressa et mis les mains dans ses poches en revenant se mettre à coté d'Irmingarde.
- Alors autant ne pas perdre mon temps à aller le voir. Je pourrait peut être lui montrer patte grise. Et encore. Il y a quelques semaines de ça, j'étais dans son bureau. Témoins d'une affaire étrange sur le marché. Maintenant que tu en parles, il y avait des brins de magie noire là dedans à n'en pas douter. Et de la très puissante.
Il évita soigneusement de parler de la présence d'Enora, voulant lui éviter quelconque ennuis ou questions embarrassantes. Puis il se tourna vers Mina et esquissa un sourire moqueur.
- Il faudrait pour ça que tu arrive à m'attraper.
Il sourit de plus belle et ondula son corps tel un anguille pour illustrer le fait qu'il était insaisissable.
-
Elryk amusait beaucoup le mercenaire. Il était frais et changé pas mal des gens qu'il avait l'habitude de voir par ici. Mina quand à elle.... Sous ses airs de façades dures, Fitz avait bien compris que son élection toute neuve ne lui facilitait pas la tâche.
- J'ai oublié d'ailleurs, mais félicitations Dame Irmingarde pour votre nouveau statut. Voilà quelque chose qui doit beaucoup vous changer la vie je suppose. Tout du moins votre façon de voir la vie. Quand à toi Elryk. Ta présence est une vraie bouffée d'air, fait attention à cette jeune femme, elle va avoir besoin d'amis véritables, elle vient de rentrer dans la cours des grands, et c'est un endroit rempli de requin à mon avis.
Le mercenaire souriait sincèrement aux deux personnes face à lui.
-
Ha mais non! Mina râla intérieurement. Elle était venue pour frotter les oreilles d'une mercenaire faisant trop se zèle et elle se retrouvé à devoir écouter des compliments sur son nouveau statut, ce n'était pas sensé se passer comme ça!
"Rappelle moi de dire à Gaetan, le Compagnon d'Aranel, que tu va avoir besoin d'une bonne leçon de diplomatie" lui dit Ezarell avec une pointe d'ironie dans la voix.
Le visage d'Irmingarde se ferma comme celui d'un enfant vexé.
Finalement elle sourit à Elryk.
"On voit que tu ne sais pas de quoi est capable un compagnon, je suis sûre qu'Ezarell t'attraperai par la peau des fesses avant que tu ne puisses t'en rendre compte!"
"Tout à fait!" confirma celle-ci.
"D'ailleurs, elle me le dit elle-même."
Puis elle se tourna vers Fitz, il fallait quand même qu'elle le remercie pour sa phrase.
"Merci. Effectivement ça change la vie. Enfin, ça vous le bouleverse totalement et vous la remplit d'une force qu'une autre personne qu'un Héraut ne peut pas comprendre, sans vouloir vous offenser bien sûr. Quant aux requins dont vous parlez, ce seront des choses que j'apprendrais, mais j'admet qu'autant de cachoteries et de sournoiserie est déroutant."
-
Elryk se plaça derrière Mina et posa encore ses mains sur les épaules de la jeune femme dans une attitude de protection.
- Même si Mina n'as surement pas besoin d'aide pour se défendre, je fait le serment que le premier qui s'en prendra à elle aura à répondre de ses actes devant moi. Sans elle je ne serait pas ici.
En effet, il n'oubliait pas que c'était Irmingarde qui l'avait fait entrer au collegium en s'arrangeant pour lui obtenir un entretient avec Dame Riannon. Sans cette rencontre fortuite au pied d'un arbre, il serait encore dans les rues de la vieille ville en essayant de gagner sa vie tout en échappant à la garde et à la guilde des voleurs.
-
- Ce qui prouve qu'elle fait déjà preuve de bonté et de compassion, deux qualités que l'on retrouve chez beaucoup de Hérault Elryk. Je pense que dame Aranel sera fière de sa nouvelle apprentie, et vu la raison de notre rencontre, je pense que ces deux qualités ne sont pas usurpés.
Il adressa un clin d'oeil au jongleur de rue.
- Mais dis moi, tu te produis toujours en spectacle ? Ou tu as pris un rôle au sein du collégium ? J'avoue ne pas avoir accès aux domiciles des bardes donc je n'ai aucune idée de comment ca se passe par là-bas.
Puis semblant réfléchir un instant.
- Attendez Dame Irmingarde, vous etes en train de me dire que votre compagnon a suivi tout notre entretient ? J'avoue ne pas y connaitre grand chose, je pensais que les pensées étaient dissociés parfois, et pas en constante ... comment dire... Discussion
-
Irmingarde devint rouge tomate. Déjà, à la base, elle n'aimait pas les hommes, et elle n'aimait pas les compliments, alors un homme qui lui faisait des compliment, tous dénués de séduction soit-il, et bien, ça la rendait plus que mal à l'aise.
Elle ne répondit rien, que répondre à ce genre de chose?
En revanche, elle sourit à Elryk quand il lui dit qu'il la protégerai au péril de sa vie.
Quand elle y pensait, la vie lui avait réservé de sacrés surprises. Seule et sans affection à part celle de Kun', au fin fond de sa campagne holderkin, elle finissait à Haven, apprentie Héraut et avec trois protecteurs, le Kyree, Ezarell et Elryk.
Pour la première fois de la soirée, elle sourit à Fitz.
"Je ne suis pas encore très à l'aise avec le lien mental que je partage avec mon Compagnon. Je sais que l'on peut décider de lui faire entendre certaines choses ou non, mais pour le moment, elle est quasiment continuellement avec moi, elle me surveille, j'en ai besoin"
Elle ne rajouta pas, bien entendu, qu'elle était surveillée de près pour ne pas mettre le feu à tout ce qu'elle touchait. Elle n'allait pas dire ça à un homme qui supervisait la sécurité des habitants du Palais et des Collegia, il la considérait comme un danger mobile, à juste titre tant qu'elle ne saurait pas gérer son don à part entière.
-
Elryk enfonça ses mains dans ses poches et regarda Fitz avec un sourire goguenard, puis il laissa échapper un petit rire.
- J'ai surtout pris une chambre au collegium. Je n'ai pas de fonction bien définie. Je suis artiste c'est tout. J'ai déjà donné quelques représentations privées pour de riches bobonnes au palais, mais rien de bien régulier. Fut un temps je donnais des représentations publiques sur le marché, mais le capitaine Beltran a jugé dangereux en ce moment de se donner en spectacle en publique. Alors je suis enfermé dans ma prison dorée sans avoir le droit de quitter le palais. C'est dur la vie d'artiste.
Il fit un clin d'oeil à Irmingarde.
- Mais heureusement la vie au palais à ses avantages. La bonne bouffe. La bonne compagnie. De grands espaces pour se détendre et s'entrainer. Et surtout les bruits de couloirs. J'en ai appris plus sur la politique du royaume depuis que je suis ici que durant le reste de ma vie.
-
Fitz écoutait attentivement Mina. Si seulement il avait pu avoir un lien assez puissant avec quelqu'un pour que cette personne veille sur lui. Peut être que son pouvoir pourrait être controlé.
Puis il éclata de rire au paroles d'Elryk.
- Oui j'avoue. Je me demande si la spécialité du collégium c'est réellement les Héraults et les compagnons, ou si ce n'est les rumeurs. On entend de tout et de n'importe quoi quand on laisse trainer ses oreilles.
Puis fixant de nouveau Mina.
- Dites moi, c'est indiscret de vous demander le nom de vos compagnons ? Il me semble qu'ils ont un nom n'est-ce pas ?
-
[putain, j'ai envie de sortir Fleur juste pour emmerder le monde en terme de rumeur et potins^^]
Irmingarde leva les bras au ciel dans une tentative de jouer la comédie et railla:
"Pauvre, pauvre Elryk que j'ai fait rentrer au péril de mon emploi d'alos, qui se retrouve nourrit et logé... Je suis bien triste pour toi, je suis une tortionnaire."
Elle prit un air plus sérieux en rajoutant, les bras à présent croisés.
"Par contre je serai toi, je ferai attention à mes sources, les seules informations fiables te viendront des personnes haut placées dans le royaume. Ou de Demoiselle Fleur Arkadia. Je dois dire que cette noble a une capacité à avoir des renseignement, par la déesse, on pourrait presque croire que c'est un don!"
Non, vous ne rêvez pas. Mina tentait de faire de l'humour. Avec plus ou moins de succès.
Elle avisa Fitz et répondit à sa question:
"Ce n'est pas indiscret, elle se nomme Ezarell, et elle est magnifique."
"Tu me flattes mon élue..."
"Non, je suis honnête"
Ezarell lui envoya une onde de contentement qui lui vibra dans la tête et elle ria tout bas.
"J'arrive, nous allons passer la nuit ensemble"
"Mais je t'attends mon élue, je t'attends..."
Irmingarde se tourna de façon à pouvoir voir ses deux interlocuteurs en même temps et annonça:
"Bien, il est pour moi de rejoindre mon Compagnon. Je vous quitte donc. Fitz, j'espère que vous vous souviendrez de ne plus traumatiser les pages, malgré votre sérieux dans votre tâche qui est tout à votre honneur, et toi Elryk, et bien, que dirais-tu de m'accompagner rencontrer Ezarell, cela te plairait?"
Et elle se dirigea vers la sortie des Collegia.
[Elryk, à toi de répondre, puis Fitz tu clôtures?]
-
Dans le dos d'Irmingarde, Elryk mima une corde autours de son cou en regardant Fitz en souriant. C'est vrai qu'il n'avait vraiment pas à se plaindre de sa situation quand il la comparait a celle dans laquelle il était il y a quelques semaines encore. Puis, en entendant la proposition de Mina, il acquiesça.
- Oui, avec plaisir. Je te suis, douce Mina.
Il s'approcha de Fitz et lui serra une poignée de main franche et vigoureuse.
- Mon ami, ce fut un plaisir. J'enverrais un de ces sales gosses te porter un message pour t'indiquer le jour et l'heure de mon prochain entrainement si tu veut voir.
Il tira la langue a Mina avant qu'elle ne lui fasse une remarque sur la manière dont il avait parlé des pages, puis s'inclina et suivit la jeune grise dans le couloir.
-
Cette rencontre avait été rafraichissante. Il se mit à rire doucement à la blague d'Elryk, et accepta avec plaisir sa poignée de main.
- Bonne journée à vous deux. Et passer le bonjour à votre compagnon ma dame. Moi je retourne à ce que je fais le plus souvent en ce moment... Faire des rondes.
Il adressa un salut aux deux, et se détourna. Finalement la journée n'avait pas été aussi longue qu'il le pensait, au moins Mina et Elryk lui avait permis de faire passer un peu de temps, et l'avait occupé assez longtemps pour qu'il ne se sente pas seul.
Le mercenaire repartit au boulot en chantonnant. L'heure avancait, et il allait bientôt retrouver Kayann. Et rien que cela ca valait toutes les rondes du monde.
[RP Clos ]