Valdemar RPG
Autres RPs => Archives => Sujets scénario => Discussion démarrée par: Héraut Arthon le 02 janvier 2012, 17:16:47
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Une semaine après le retour de la dernière mission
La Cour était en effervescence. Toutes les missions envoyées à l’étranger étaient revenues, presque complètes, et souvent même accompagnées de nouveaux (et étranges) ambassadeurs, mais jusque-là aucune communication officielle n’avait appuyé les rumeurs les plus folles qui circulaient dans les couloirs en ville. Ce matin-là, les Bardes et les serviteurs avaient prévenu que l’Héritier venait d’être nommé Régent de Valdemar et qu’il allait prononcer son premier discours en tant que Régent devant le peuple. Bon évidemment, il n’allait pas aller en extérieur et tout aurait lieu dans la grande salle de réception, mais tous ceux qui pouvaient entrer étaient invités. Personne ne savait quelles vérités allaient être énoncées ce jour-là, mais on murmurait qu’Arthon ne serait pas le seul à prendre la parole, et que les nouvelles n’allaient pas toutes plaire à la Cour.
Beltran mit la journée à vérifier que la sécurité serait à son maximum au Palais, et alla lui-même vérifier qu’Arthon et les Hérauts en tenue d’apparat étaient correctement armés. C’était en réalité de véritables arsenaux sur pattes, et l’Héritier doutait de tenir debout le temps consacré avec tout cet attirail. Il espérait qu’il n’aurait pas à s’en servir mais certaines rumeurs faisaient froid dans le dos ces temps-ci et avec l’annonce de traîtres plus habiles qu’on ne l’aurait cru, les précautions risquaient de ne pas être inutile.
Quand on le fit entrer dans la salle du Trône, et qu’il dut se mettre devant celui qu’occupait habituellement Uriens, Arthon eut un pincement au cœur. Aranel n’était pas là non plus pour le soutenir, trop affaiblie. Beltran avait pris sa place, et de l’autre côté se tenait Aaron, Héraut du Sénéchal. L’angoisse familière des discours monta dans la gorge du prince quand son regard embrassa la foule venue entendre ce qu’il avait à dire. Nobles, Hérauts, Guérisseurs, Bardes, bourgeois, gens du peuples, créatures… Il n’avait jamais vu autant de gens serrés les uns contre les autres pour l’écouter parler dans cette salle, et c’était impressionnant.
Il lui fut difficile de ne rien montrer mais il était rompu à ce genre d’exercice et il avala la panique qui le prenait grâce à l’aide de Ryis, et salua gracieusement avant de prendre la parole :
« Valdemar parle par ma bouche ce soir pour remercier tous ceux qui ont permis aux missions de partir, et surtout de revenir parmi nous, accompagnés de surcroit de nouveaux alliés, et de réponses à beaucoup de nos questions. Que ceci soit notifié comme ma première déclaration en tant que Régent de Valdemar. »
Il leur laissa le temps d’assimiler le fait qu’il règnait sur Valdemar tant que son père n’irait pas mieux – information importante qu’il avait lui-même encore du mal à digérer. Il était encore dans la partie du discours « simple » à faire.
« J’ai l’honneur de vous annoncer aussi que le Capitaine Beltran reprend sa place de chef des armées de Valdemar. A ses côtés, de nouveaux lieutenants, qui ont prouvé leur valeur au service de tous durant ces missions : le sieur Kalaïd et le sieur Fitz. Nous reviennent également le Héraut du Sénéchal Aaron, le Héraut du Roi Aranel, malheureusement affaiblie pour le moment. » Il cita les Hérauts et les gradés, puis mit un point d’honneur à citer les soldats pour leur courage, les serviteurs pour leur dévouement et leur propre courage, les Guérisseurs pour leur compétence, les Bardes pour leur vaillance et leur mémoire, etc, sans se soucier d’ennuyer son auditoire : ils devaient trop à ces gens. Puis il en vint à sa partie préférée : « J’ai de même l’honneur de vous annoncer que la Demoiselle Isabeau de Girier et le Seigneur Raimon d’Armentière ont été Elus par Béthaniel et Edriss et font désormais partie du Collegium en tant qu’élèves Hérauts. »
Puis il passa, après les applaudissements pour tout ce beau monde, à la présentation de leurs nouveaux ambassadeurs : les Ifteliens, les Hardorniens, les Sironiens, … Restèrent anonymes de la Cour les quelques curieux qui avaient rejoint les missions par hasard sur la route du retour, mais les collegia et les nobles concernés les avaient déjà rencontrés.
Il en vint enfin aux conclusions essentielles :
« De ces missions reviennent des informations importantes. La première est que nous avons une équipe complète pour aider les Dieux à rétablir l’équilibre sur l’Univers. La déesse Aanor a des fidèles dans le nord, très loin d’ici, et sa communauté a été massacrée et son Artefact majeur volé par un Mage de sang. Nous devons la récupérer et apprendre à mieux connaitre ses pouvoirs. Nos experts se penchent sur la question et nous agirons bientôt.
La deuxième chose est que ce Mage n’agit pas seul mais pour le compte d’une entité appelée « Le Sombre ». Ils ont des contacts dans tous les pays, et sèment le désordre. Les contacts sont rompus avec Iftel et Rethwellan et nous devons malheureusement nous préparer à la guerre. Tous les hommes et femmes valides doivent subir un entraînement minimum aux armes et être prêts à répondre à l’appel du pays si nos troupes ne suffisent pas – ce que nous n’envisageons pas encore, rassurez-vous. Au sujet d’Hardorn, des démonistes ont été signalés et nous avons l’appui du gouvernement pour réagir et s’entraider. Les clans shin’a’hin et Tayledras nous aideront de même pour tout ce qui est spirituel et magie, nous avons de nouveaux accords. Tout est mis en place pour réagir mais je décrète dès maintenant que nous sommes en situation d’urgence. Les contrôles devront être suivis à la lettre, le couvre-feu est maintenu, et chaque homme et femme de Valdemar doit être recensé. »
Il se tut et regarda tout le monde.
« Pour finir sur des nouvelles plus joyeuses (son ton se troubla parce que tous les Hérauts savaient que ce n’était pas forcément non plus un bon signe : ) dix-sept Compagnons femelles attendent des petits. La nouvelle génération de Hérauts ne devrait pas tarder.
De plus, la pierre-cœur et la Tour du Glas ont subi des attaques et ont été ébranlés, mais les équipes de Mages m’ont assuré que c’est réparable et que tout reviendra à la normale. Le Roi lui-même a été attaqué (il attendit que le brouhaha satisfait des rumeurs – et choqués des non-commères – s’apaise) et se remet bien de ses blessures. Je ne doute pas qu’il reprenne sa place très bientôt.
Et enfin, mon propre Héritier ne devrait pas tarder à naître, et mon mariage aura lieu prochainement ici-même. »
Il salua… et s’en fut sans attendre. L’excuse suprême était d’avoir un Conseil à gérer. Il n’aurait pas à répondre à toutes les questions de la salle… juste à celles des Conseillers qui ne s’attendaient pas plus que les autres à la dernière déclaration.
[Vous pouvez réagir et en discuter entre vous. Ceci lance le deuxième Chapitre : Artefacts.
Vous n’êtes pas obligés de jouer si vous n’en avez pas envie, vous devez juste en prendre compte pour vos rp suivants.]
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Ca faisait bien deux heures que Fleur attendait, sautillant d'un pied sur l'autre.
RIEN, mais alors rien, n'avait filtré des contenus des missions. Et pourtant, la jeune femme y avait mis tous ses talents et tout son coeur mais la conspiration du silence avait résisté à ses compétences, à son plus grand désarroi.
Elle devait donc attendre ici, en même temps que tous les autres, pour tout savoir.
Un héritier régent du royaume! Elle n'avait pas énormément de connaissance en Histoire, mais elle ne se souvenait pas d'une telle chose dans le royaume. En général, le roi, ou la reine, mourrait au combat, ou brusquement, et l'Héritier prenait sa place, tout simplement.
La c'était inédit!
Uriens était un bon roi, mais son fils avait sûrement des tas d'idées nouvelles à mettre en place, et là, ce serait interessant.
Parce qu'elle était polie et bien élevé, elle ne garda pas le bouche ouverte de surprise pendant le discours d'Arthon mais c'était tout juste.
Des ambassadeurs étrangers? Ouuuh, ça, il fallait qu'elle creuser et se débrouille pour les trouver et leur parler.
Puis blablabla, blablabla, elle retint les noms des héros, ça pouvait servir, et blablabla...
Les détails techniques l'ennuyaient un peu, mais la mention de magie lui fit penser à Eoghan. Il fallait qu'elle lui mette la main dessus à lui aussi tient!
Mais quand l'Héritier parla de guerre, elle eut des sueurs froides.
D'abord parce qu'elle n'ignorait pas qu'une guerre transformait profondément un pays, et que c'était grave. Elle avait parfaitement conscience de ça. Les dernières guerres, si elle se souvenait de ce qu'elle avait lu, étaient les Guerres Tédrelles, et le royaume avait perdu un Roi, et des milliers d'hommes et de femmes.
Quant au reste...
Elle? Prendre des cours d'armes?
Mais elle était une jeune demoiselle de la noblesse, on n'allait quand même pas l'envoyer à la guerre! Il fallait qu'elle en parle à son Père.
"Prendre des leçons de maniement des armes, on aura tout vu!" maugréa-t-elle en regardant d'autres nobles.
Mais comme Fleur Arkadia restait Fleur Arkadia, elle oublia bien vite - momentanément - ce détail, et son angoisse se transforma en grand sourire quand elle apprit que le royaume allait avoir un autre héritier. Elle en battit même des mains d’excitation en claironnant autour d'elle:
"Un bébé royal! Un mariage royal!!!"
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Depuis que Pluiechantante vivait au Palais, un peu malgré elle, elle avait eu le temps d'entendre parler de mystérieuses missions et d'entendre les rumeurs les plus folles. Elle avait aussi directement subi les conséquences des évènements mystérieux qui avaient eu lieu le jour de son arrivée. Témoin d'une agression violente, elle souhaitait plus que tout tirer tout cela au clair. Surtout qu'elle était persuadée d'en être capable.
Enfin, l'Héritier entra dans la salle. Enfin, elle imaginait que c'était lui, car, de fait elle ne l'avait jamais vu. Pas vraiment son type, mais pas trop moche non plus. Un peu jeune aussi...
Par contre, le Héraut blond était assez à son goût...
Elle se concentra sur le discours de l'Héritier. Une déesse? Un mage? Un "Sombre"? Tout cela lui paraissait très embrouillé.
Elle faillit s'étrangler quand il annonça que tous devaient s'initier au maniement des armes. Comment une empathe pouvait-elle apprendre à se battre? Elle ferait mieux de se faire recruter par les Guérisseurs. Elle serait bien plus efficace en accompagnant les troupes comme Guérisseuse, qu'en restant à Haven et en tentant vainement d'apprendre à tuer quelqu'un sans devenir folle.
Quand au recensement et au couvre-feu, cela ne l'inquiéta guère. Après tout, coincé au Palais, elle ne pouvait guère sortir tard la nuit, à moins de faire le mur.
L'Héritier annonça la naissance imminente de plusieurs Compagnons. Au moins la relève semblait assurée... si trop de Hérauts venaient à mourir.
Puis il sortit, après avoir annoncé son mariage et la naissance de son enfant. Bien. La vie continuait après tout.
Pluiechantante observa la foule, notant mentalement les réactions de chacun.
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Ariana n'aurait manqué le discours pour rien au monde. Elle avait hâte de savoir tout ce qui s'était passé durant les autres missions, la sienne ayant tourné court. Alors elle n'avait pas tardé à se rendre dans la salle du trône pour entendre ce qui serait dit. Bon, elle savait déjà que l'héritier avait été nommé régent, cela peu l'ignoraient. Mais quelles autres surprises réservait ce discours? Et les missions, qu'avaient-elles trouvé?
Bref, elle se hâta de se rendre à la salle du trône. Il y avait déjà foule, mais elle aperçu Fleur et se rendit auprès d'elle.
Bonjour Fleur. Estes-vous aussi impatiente que moi de connaitre le contenu du discours?
Puis celui-ci commença. Elle écouta avec attention, notant mentalement les noms cités, elle en reconnu quelques uns. Puis vinrent les révélations, celles qu'attendait Ariana. Le résumé de ce qui s'était passé durant les missions, les découvertes et leurs implications. Des mages noirs, un nouvelles déesse qui s'était fait volé ses pouvoirs. Les liens rompus avec les royaumes autrefois alliés. Bon, pour Rethwellan , Ariana le savait malheureusement déjà... Mais pour le reste... Cela ne présageait rien de bon...
Elle entendit Fleur maugréer sur l’apprentissage des armes. Et cela la fit sourire. C'était bien son genre. Et il est vrai qu'Ariana ne pouvait pas imaginer Fleur avec une épée... Mais Ariana elle était tout à fait prête à apprendre et à se rendre utile au combat si besoin. Elle n'était pas de ces nobles qui avaient peur de se casser un ongle ou de salir. Ce n'était sans doute pas ce qu'on attendait d'une jeune noble, mais bon... Ariana n'était pas vraiment le modèle de jeune fille de bonne famille qui ne faisait que broder et penser au mariage. Elle préférait servir son royaume comme elle le pouvait, et c'était pour cela qu'elle s'était inscrite aux missions.
Puis virent de meilleures nouvelles, tous ne leur avaient pas tourné le dos, Hardon et les étranges shin’a’hin et Tayledras leur apportait leur aide dans ces temps troublés. Et l’annonce de naissance de nouveaux compagnon. Après l'épidémie qui avait sévi, cela était encourageant, et cela permettrai de grossir les rangs des défenseur du royaume. Par contre, l'attaque du roi lui fit naitre un frisson dans le dos. Comment pouvait-on s'en prendre au dirigent du royaume, et en plein cour du palais en plus. Car il ne semblait pas à Ariana que le roi avait quitté sa demeure pour se rendre en mission. Mais bon, elle n'était pas au courant de tout non plus. Mais c'était tout de même une nouvelle inquiétante... Même si les nouvelles de sa rémission étaient encourageantes.
Et ce qui suivit ensuite lui remit du baume au coeur. Un héritier pour l'héritier. C'était une bonne nouvelle en ces temps de crise, même si un bébé restait vulnérable et qu'il faudrait vraiment qu'il soit bien protégé. Et Fleur étant Fleur, elle réagit de la seule manière appropriée pour elle, en criant et gesticulant, montrant ainsi son enthousiasme.
C'est magnifique n'est-ce pas? Mais nous allons devoir nous trouver des toilettes appropriées!
Car oui, Ariana était tout de même jeune et coquette, et malgré les temps de crises, un mariage nécessitait des habits adaptés et cela faisait un peu oublier tout le reste.
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Des beaux habits bien serrés, tout ce que Fitz détesté par dessus tout...
En gentil camarade qu'il était Rohan lui avait dit "Et on va annoncer ta nomination en tant que Lieutenant, tu as intérêt à t'habiller propre sur toi, et tout et tout" ... Et pendant qu'il avait grommelait, le bougre avait décidé de l'annoncer à la grosse lingère qui s'était fait un pure plaisir de préparer, amidonner, parfumer, et retailler sur lui (il supposait que c'était pour avoir le plaisir de le tripatouiller) une sorte de costume d'apparait parfaitement ridicule sur le mercenaire.
Lieutenant... Difficile d'imaginer le gamin qui chassait le lapin à la hache dans les forêts devenir un jour lieutenant dans les armées de Valdemar. Mais c'était le cas, et finalement de tous les lieux qu'il avait visité c'était l'endroit qu'il préférait !
A l'annonce de son nom et de sa nomination le "Lieutenant" fit un signe de tête et un sourire à l'héritier.
Est-ce vraiment cet homme avec qui il avait parlé d'amour dans les couloirs sombres du palais qui était devant lui en train d'assumer ses responsabilités. Ils en avaient fait du chemin l'un et l'autre.
Il plaqua un sourire de circonstance sur ses lèvres, et resta planté là, comme une plante verte qu’on n’aurait pas arrosée, bien trop sèche et pas à sa place... Mais là.
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Pluie fut ravie de voir que Fitz était présent. Il était même magnifique dans ses beaux vêtements.
Elle ne put s'empêcher de venir le saluer, et le féliciter. Après tout, ils étaient amis, et c'était normal qu'elle vienne lui parler. En fait, c'était pour le moment son seul ami au Palais, à part la jeune Liane et Lisser le hertasi.
" Fitz! Je suis très joyeuse... non, heureuse pour toi! Tu es devenu un lieu...lieutenant. Tu dois être heureux! Et tu es très joli dans ce vêtement! Presque autant que sans! "
Elle avait lancé la dernière phrase un peu moins fort. Après tout, elle ne voulait pas nuire à la réputation du soldat en ébruitant partout leurs affaires.
" Maintenant, je comprends mieux pourquoi tu pouvais pas dire où tu étais... Mais lui, l'Héritier, a pas dit beaucoup quand même. Je suis un peu... déçue? Je comprends toujours pas très bien. "
Elle lui sourit, malgré la solennité du moment et le sujet sérieux qu'elle voulait aborder.
" Tu peux voir pour moi si je peux pas soigner? Je peux pas apprendre les armes, moi! Avec l'Empathie, je peux pas! Et je sais pas si eux le savent. Comme je suis pas une Guérisseuse, j'utilise pas beaucoup l'Empathie."
Elle avait prit un ton très sérieux, ce qui était plutôt rare dans son cas. Mais elle était venue lui parler pour une affaire sérieuse, après tout. Et bien que son caractère ne se prête guère aux discussions graves, elle était quand même capable d'être sérieuse quand il le fallait.
" Je peux accompagner les soldats à la bataille? J'ai pas peur de mourir, tu te souviens? Je préfère partir et aider que rester et rien faire. Tu comprends?"
Après leur discussion dans les jardins, elle avait beaucoup réfléchi. Certes, elle aimait beaucoup vivre au Palais, et elle aimait passer du temps avec Liane. Mais, en cas de guerre, elle préférerait être au front que coincée ici. Elle préférerait se rendre utile que d'angoisser. Et elle préférerait la compagnie des soldats à celle des femmes.
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Un grand sourire accueillit Pluie lorsqu'elle vint lui adresser la parole.
"Merci. Je sais pas si ces vêtements me vont bien, mais si tu veux mon avis je suis bien mieux sans ! Je me sens tout serré et pas à mon aise là dedans! Mais à occasion exceptionnelle tenue exceptionnelle non ? "
Le merce.... Lieutenant, il allait falloir qu'il s'habitue à ce titre, se mit à réfléchir à la suite de sa demande.
"Peut être que je pourrai en discuter. Je sais que les guérisseurs et affiliés seront des plus utiles en ces temps troubles, et je pense que tu seras plus que bénéfique à nos hommes et femmes en utilisant tes dons, plutôt qu'en maniant un bout d'acier que tu ne saurais pas utilisé. J'en parlerai à qui de droit pour voir si tu ne peux pas être notée en tant que telle sur les registres."
Puis son regard se ferma un peu
"Mais j'ai bien peur qu'on ne parte pas bien loin pour trouver un champ de bataille. Ce n'est pas nous qui allons à la guerre, mais la guerre qui vient à nous. Le champ de bataille ça va être Valdemar et son centre. L'ennemi peut être partout."
Il enchaina sur un ton beaucoup plus joyeux.
"Pour te faire un résumé que tu pourras comprendre facilement:
Un grand méchant, qui se fait appeler Le sombre ou le noir, a réuni des adeptes pour en finir avec pas mal de nos dieux, il a volé une arme puissante à une déesse, déesse oubliée du nom d'Aanor qui s'est rappelée à nous, et au passage a fait de moi son Glaive, son élu si tu préfères, et maintenant que nous les humains sommes dans ce beau bordel par leur faute, et bien... C'est à nous de nettoyer ! "
Réfléchissant un instant, il semblait satisfait de son explication, il n'avait rien oublié et avait fait simple.
"Sinon, sache que j'ai l'impression d'avoir encore un peu de tension à quelques endroits de mon corps ! "
Il accompagna cette réflexion qu'un clin d'oeil malicieux vers la jeune femme.
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Pluiechantante avait parfaitement compris le discours d'Arthon, et donc l'explication de Fitz était superflue. Non, ce qui lui manquaient, c'était les tenants et abouttisants, ainsi que les protagonistes. Bref, ce qu'elle voulait, c'était des détails. Elle avait cependant compris que ce n'était pas auprès du Lieutenant Fitz qu'elle en obtiendrait. Ni d'ailleurs auprès de quiconque ayant participé à ces fameuses missions.
" Je comprends..."
Puis elle sourit à la réflexion du guerrier.
" Pas de problème. Tu peux venir quand tu veux. Je crois que je sais pas encore bien toutes les parties du corps... besoin d'une répétion...non, répétition. "
Elle regarda un peu autour d'elle, guettant surtout la réaction des nobles. Il lui semblait qu'on murmurait beaucoup... Par contre elle était incapable de comprendre la teneur de ces murmures, ne parlant pas assez bien la langue.
Deux jeunes nobles semblaient se réjouir de quelque chose. Pluie imagina que c'était du mariage, ou de la naissance du futur Héritier, difficile de dire sans se rapprocher davantage.
" Dis, ici, le mariage n'est pas avant les enfants? Je pensais... Enfin, pour vos nobles. Parce que sinon y a des soucis pour la père...père... euh, pour être sûr si le père est bien le père, si? Ça va être compliqué, je pense, si?"
Elle avait toujours entendu dire que les pays de la région étaient bien moins libéraux que son peuple, et elle s'étonnait que la fiancé ait pu tomber enceinte avant le mariage. Surtout dans une période si troublée...
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Fleur eut un grand sourire quand Arianna vint la rejoindre.
"Impatiente n'est même pas le mot approprié, c'est plus que ça!"
La proposition de la jeune bleue d'aller faire les boutiques lui arracha un cri de ravissement que durent entendre les personnes présentes à 10 mètres à la ronde.
"Oh oui, il faut ab-so-lu-ment être à notre avantage, acheter de nouvelles chaussures, de nouveaux bijoux. Un mariage royal, on ne voit ça qu'une fois dans une vie, quand on a de la chance!"
Ses yeux se firent vague tandis qu'elle imaginait déjà ce qu'elle porterai. De la dentelle, des rubans, le diadème qu'elle avait acheté dans la bijouterie du Père d'Isabeau,il faudrait aussi qu'elle aille acheter de quoi se maquiller,elle n'avait plus aucun produit pour ça.
"On doit passer chez les couturières! Quand es-tu disponible pour ça? Il faut s'y prendre à l'avance, tout le monde va sa bousculer pour être le mieux possible, ça va être la folie!"
Puis Fleur regarda autour d'elle, à la recherche du Sénéchal, ou d'un Héraut.
"Mais j'aimerai avoir une date, histoire d'être certaine d'être prête à temps, qui pourrait donc me renseigner..."
Elle regarda Arianna.
"Tu n'as pas une idée?"
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Retrouver sa ville était quelque chose de merveilleux et d'émouvant. Mais bon, si c'est pour etre mis sous clé deux jours entiers chez les guérisseurs, ca casse un peu l'ambiance; sous le prétexte fallacieux qu'elle était trop maigre et faible, il avait été décidé qu'elle devait etre mise en observation. Ce n’était pas juste! Elbereth, elle on l'avait laissée tranquille! Bon, ok, Elbereth n'avait pas l'air d'un chaton sortit de la rivière en hiver. N'empêche. Satané bouffe étrangère. Sans ca, elle n’aurait pas perdu autant de poids. Parce qu'un voyage en hiver aux rations militaires chiches, c'était déjà assez pénible, mais quand on vient justement de bruler ses réserves par une semaine de maladie... digestive...
Une fois enfin libérée, elle avait foncé comme un boulet de canon vers sa chambre pour prendre de quoi se changer et était descendue aux bains. Apres une heure de merveilleuse détente, elle était allée se changer et la... Drame. Perdre une dizaine de kilos, c'est embêtant. Surtout quand on porte du sur mesure. Elle avait perdu du tour de poitrine, donc le corsage tombait n'importe comment. Elle avait perdu la légère bouée qui ornait ses hanches, donc la ceinture était tirée au maximum afin de faire tenir la jupe, froissant du même coup et la jupe et le corsage. Elle avait aussi perdu des cuisses, mais dieux merci, ses collants de laines y tenaient encore.
Elle était... Grotesque! On aurait dit une gamine ayant volé les vêtements de maman! Maintenant qu'elle y pensait, elle avait reprisé au fur et à mesure ses fringues pendant le voyage de retour, sans vraiment mesurer de combien. Du coup, là, ça faisait un choc. Elle avait presque l'impression que ce n'était plus son corps.
Mais d'un autre coté, elle rechignait à commander d'autres tenues. Elle allait se remplumer, reprendre ces kilos de perdus! C’était temporel. Et puis commander une garde robe c'était cher. Oui, bon, ok, elle avait en réserve 8 mois de rente non utilisé (Son père était un grand malade!). Mais... commander, ça voulais dire aussi... Accepter le changement... Et ça non! Elle remplierait à nouveau ses robes!
Certes. Très bonne décision, mais en attendant, elle faisait quoi?
Finalement, elle décida de se faire envoyer de chez elle ses anciennes robes d'adolescente. Avec un peu de chance, elles lui iraient à peu prés... donc, quelques jours plus tard, un peu avant l'annonce, dans la chambre de bleue d'Isabeau:
"Oulaaaa.... t'as vraiment une sale tète, frangine!"
"Micha... T'es venu avec mes vielles robes? Mais pourquoi t'as pas envoyé Sally?" (la femme de hambre de leur mere)
"Je m'inquiétait! T'es la depuis une semaine et on t’a pas vu. Le Collégium aurait put cacher ton cadaaaavre!"
"Tsss... T'es con!"
L'affection était clairement visible dans la voix de la jeune fille et pendant qu'elle savourait le fait de revoir son ainé, lui l'observait:
"Tu portes le gris?"
"Euh...." (Panique!)
"Ah! Tu l’as emprunté à une amie, je suppose? Y parait que tu traine avec pas mal de grises. Bon, habille toi, tiens, maman a fait rallonger... celle la, pour l'annonce d'aujourd'hui."
Et l'orfèvre sortit de la pièce pour la laisser se changer. Une belle occasion de manquée de tout lui avouer. En plus avec un peu de chance, lui le prendrais bien et...
Habille-toi.
Oui, Ô mon compagnon adoré.
La robe que lui avait fait préparer sa mère avait déjà trois ans. A l'époque, elle faisant globalement la même taille mais elle n'avait encore aucune courbes. Oui, Isa avait été une asperge. Mère avait simplement fait défaire l'ourlet pour gagner les 7/8 cm qui manquaient. C’était démodé, le tombé était pas parfait mais globalement, ça irait. Bon plus qu'a appeler une femme de chambre. (Oui, Micha était juste derrière la porte mais plutôt mourir que de se faire habiller par MICHA)
C'est ainsi dans une robe bleu pastel qu'Isabeau se présenta aux annonces (Oui, lecteur, je sais, enfin le vif du sujet. Moi aussi je perdais espoir), au bras de son frère. La salle était complètement bondée tant de gens avaient voulu connaitre le fin mot de cette histoire de missions. Isabeau était venue dans le but fallacieux d'archiver. Pas du tout pour les cancans et la curiosité. Pas du tout. (D'autant qu'il n'y avait pas du tout d'archiviste officiel. Du tout.)
"Le roi est malade?"
"Oui, il a été attaqué il y a quelques mois, je suppose qu'il s'est pas tout a fait remis."
"Toi qui vis à la cour, tu penses quoi d'Arthon?"
"Les hérauts auraient pas laissé sortir de classe un incompétent. Et j'ai une amie qui le connais très bien et a toute confiance en lui. Maintenant rappelle toi que j'ai 8 mois de retard."
"Vous avez ramené des ambassadeurs, vous?"
"Oui. Ah! Et j'ai acheté es échantillons de bijoux locaux, tu me feras penser a te les passer."
"Tres bonne idée."
"Je sais!"
Puis Arthon passa aux honneurs de l'armée. Une fois de plus Micha lui demanda des détails sur les trois nommés, malheureusement la jeune femme n'avait pas grand chose à lui dire de nouveau. Et ainsi de suite pour chaque classe de participant. Isabeau ne remarqua pas le froncement de sourcil de son frère quand elle ne fut pas nommée parmi les nobles... Et Arthon arriva a sa "partie préférée". Une seconde trop tard, Isabeau réalisa le danger et pâlit mais c'était trop tard. Elle eut juste le temps d'attraper le col de son frère avant qu'il ne pousse une exclamation outrée. La lueur meurtrière dans les yeux de la grise voulait tout dire: "Hurle quoi que ce soit, et je te bouffe. Sur place et sans sel."
"Toi?"
"Oui, moi, et alors?"
"Mais... Mais tu ne peux pas etre héraut! Tu es une dame!.. "
"Demoiselle!"
"Demoiselle, et... Et...!"
"Et je le suis! Et je te jure que si tu dis quoi que ce soit aux parents avant moi, tu le regretteras, je te le jure!"
Micha et Isabeau se connaissaient bien et s'estimaient. Après un petit combat de regards, Micha décida de laisser à sa sœur le bénéfice du doute:
"Je te laisse deux semaines et après..."
"C'est équitable."
Punaaaaaise, elle avait eu du pot! Il n’avait pas repéré le second nom. Parce que ça allait encore plus faire jaser, ca... Voila qui lui rappelait pourquoi elle différait cette annonce depuis une semaine. En suppliant Raimon de venir avec elle, peut etre? Oui... enfin la réciproque serait de lui proposer de l'accompagner chez ses parents aussi. Ok, elle n’était pas précisément sure de vouloir rencontrer ses possibles beaux-parents comme ca, pas tout de suite en tous cas.
Ensuite, Arthon embraya sur le problème Aanor vs Sombre. Micha l'interrogea, un peu moins cordialement. Il était manifestement fâché...
"Tu en sais plus?"
"Pas vraiment. Il a bien résumé le problème. Et crois moi, c'est Flippant, cette histoire!"
"Tu crois qu'on pourrait..."
"Etre recruté? Il vient de le dire. Mais t'en fait pas. C’est pas nous qu'ils prendrons en priorité..."
"Enfin... toi si"
"Hein?"
"Ben, t'est un peu Héraut, Non?"
"Micha, il prendrons en priorité les gens qui SAVENT se battre. Et crois moi, le canasson blanc te donne pas de compétences d'escrime... On est encore à égalité dans ce domaine..."
Ah parce que tu en as conscience?
Betha...
Puis le prince aborda le sujet des attentats subits et Isa confirma à son frère que c'était ce dont elle lui avait parlé en début de discours. Le dernier sujet fut les divers bouleversements démographiques, dont celui du prince. Isa eu un sourire attendrit quoi qu'un peu inquiet. Ce serait pas mal qu’ils se dépêchent pour le mariage. Saskia était capable d'accoucher d'une seconde a l'autre, là. Elle en était à plus de 8 mois et trois semaines, vu que ça correspondait a la date de départ de la mission. A une erreur prés, elle était à terme, quoi. Ce serait cool que les Hautes Instances bougent avant de laisser naitre un bâtard qui ficherait le chamboin dans les héritages royaux. Et d’humilier durablement une honorable Demoiselle de la noblesse.
Arthon était sortit de la salle désormais. Les annonces étaient finies. Les enfants de Sertan sortirent doucement de la salle en continuant de commenter les nouvelles entre eux.
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Irmingarde était encore relativement fatiguée, mais il lui était impossible de rater cette espèce de cérémonie.
Elle était donc présente, cependant, à l'écart de la foule, énorme, pressant, bruyante.
La jeune femme était parfaitement consciente d'avoir l'air d'un épouvantail. Ses cernes avaient quasiment disparues, mais ses cheveux n'avaient pas retrouvés leurs brillances d'antan, et elle avait maigrit, elle flottait donc dans l'espèce d'uniforme de gris d'apparat deux fois trop grand. Raison de plus pour ne pas se pavaner devant tout ce beau monde.
Elle avait appris pour la dure convalescence du Roi, le fait qu'Arthon soit nommé régent ne l'étonna donc pas. Quelques années auparavant, elle n'aurait pas saisi l'importance d'une telle information, mais les quelques cours de science politique pris depuis son élection lui avait donné quelques notions qui la rendait capable de saisir la situation.
A l'annonce de son nom, elle chercha Beltran des yeux, il devait forcément être là, sans pourtant l'apercevoir. La foule était décidément trop compacte.
Elle se promit d'aller voir le Héraut du Roi. Elles se connaissaient bien mal mais Aranel était malade, elle ne devait pas rester toute seule.
Le reste des nouvelles, elle les connaissait par coeur, et l'annonce qu'une formation aux armes devait être nécessaire pour tout le monde lui rappela qu'elle avait promit à Beltran de prendre des leçons. Elle devrait lui envoyer un page afin de savoir quand il serait disponible.
Le futur mariage royal lui arracha un sourire.
Saskia méritait mieux que quiconque de goûter à ce bonheur, même si la fonction de Reine qui l'attendrait ne serait pas de tout repos.
Postée près de la porte, elle vit Isabeau et son frère s'en aller et héla son amie en tendant le bras vers elle.
"Isabeau?"
Elle avait des excuses à faire à toutes les personnes avec qui elle avait été si désagréable ces dernières semaines.
"Pas la peine non plus de te flageller, mon élue"
"Je n'irai pas jusque là..."
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Ils étaient sortis quand Isabeau s'entendit appeler. Elle se retourna pour voir de qui ca venait et un grand sourire éclaira son visage:
"Mina!"
Et elle traina son frère vers la grise, afin de libérer le passage.
"Je ne sais pas si vous vous souvenez de votre rencontre alors permettez moi de refaire les présentations: Micha, voici mon amie Mina, élue d'Ezarell, Mina, Micha mon grand frère adoré."
"Apprentie... dites moi, toutes les deux, vous êtes nourries au Collégium des Hérauts?"
Il recula prestement pour se mettre hors de portée de sa sœur mais ne fut pas assez rapide pour échapper à la tape que la nouvelle grise lui asséna sur le bras.
"Idiot! On a évidemment fait partit le la même mission, j'aurais aimé t'y voir!"
Isabeau chahutait avec son frère, mais elle était d'abord extrêmement émue de voir son ami faire enfin un geste vers elle. Ca voulait sans aucun doute dire qu'elle allait mieux. Durant tout le voyage elle s'était isolée, en parole et en actes. Et si au début, Isa avait tenté de forcer ses défenses, elle avait peu à peu laissé tomber. Elle ne pouvait l'aider sans son consentement...
Isabeau regarda Mina quelques secondes.
Puis elle l'attrapa et la serra dans ses bras, les yeux légèrement humides.
"Deux sacs d'os qui se font un câlin; ca fait pas trop mal, les filles?"
"MICHA!"
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Irmingarde fut heureuse qu'Isabeau accepte de venir vers elle, elle aurait pu l'ignorer, c’eut été légitime. Mais après tout, même si la jeune femme n'avait pas dit grand chose sur le retour, elles avaient quand même partagé une sacré aventure, humaine et magique, et Isabeau était maintenant une Grise, tout comme elle, elle aurait donc encore plus de chose à partager.
Mina eut un sourire poli pour Micha et précisa:
"Je me souviens, ravie de vous rencontrer de nouveau Micha De Girier."
Elle fit une grimace à la remarque sur le régime alimentaire des jeunes filles. Mina avait boudé toute nourriture, quant à Isabeau, elle n'avait pas réussi à la garder dans son estomac, résultat, toutes les deux avaient l'air de fantômes d'apprenties Hérauts.
"C'est vrai que nous ne sommes pas belles à voir toutes les deux, mais nous savions à quoi nous nous engagions n'est-ce pas?"
Ca, c'était une phrase bateau et passe-partout. Irmingarde regarda son amie dans les yeux pour lui faire comprendre qu'elle, non, n'était certainement pas prête à tout ce qu'elle avait rencontré sur sa route. Mais que ce serait nuire au prestige des défenseurs de Valdemar de dire qu'elle avait eu peur, froid, faim, que ce fut parfois horrible. Surtout devant son frère aîné, mieux valait qu'il en sache le moins possible, pour sa tranquillité psychique.
Mina n'eut pas le temps d'éviter l'espèce de câlin d'Isabeau, très étonnée de cette marque d'amitié. Aanor avait-elle lancée une malédiction sur les participants de la mission pour qu'ils fassent des baisers et des câlins à tout un chacun?!
Elle répondit avec maladresse au geste d'affection de son amie en tapotant dans son dos, et rit un peu à la blague de Micha.
Elle se sépara d'elle en disant à son frère:
"Votre soeur est beaucoup plus solide qu'elle n'en a l'air, et son Compagnon ne s'est pas trompé en l'élisant."
Irmingarde regarda Isabeau avec gravité et lui dit:
"Je suis désolée d'avoir été une si mauvaise amie sur le chemin de retour, je voulais m'excuser pour ça."
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Le voyage avait été éprouvant. Et franchement, l'homme qui conduisait était aussi doué qu'un manche à balais, il faudrait qu'il lui fasse donner le fouet en rentrant, voir le faire enfermer carrément cela serait surement plus efficace.
Sa première activité en tant que nouvel arrivant dans Haven, était de participer à cette fameuse réunion soit disant importante. Ces hommes l'avaient prévenu :
Le vieux roi était à l'article de la mort selon les autres nobles, et son fils reprenait le pouvoir, cela ne changeait pas grand chose finalement, l'homme était aussi détestable et inutile que l'était son père. Bref, c'est donc en silence, adossé à une des colonnes qu'Arsène attendait la fameuse annonce du héraut, observant les gens présents.
Cela commençait, d'abord il se présenta comme nouveau régent. Arsène accueilli cette nouvelle d'un rire sarcastique, avant de se tourner vers sa mère. Elle portait pour lui un verre de vin, qu'il prit avec désinvolture.
« Ce breuvage est infect ! Va me chercher quelque chose qui vaille le coup, à moins que Haven ne soit rempli que de choses sans aucune valeur ? »
Le noble avait parlé assez fort, il ne voulait qu'une chose : qu'on le remarque, qu'on le voit, et qu'on sache qu'il était là.
Le reste du blabla était pour lui sans intérêt. Cette histoire de guerre, de violence, et autre, les nominations des nouvelles petites mains guerrières de Valdemar, et toute ces choses... Le noble ne put s'empêcher de bailler bruyamment. Il ne daigna lever un sourcil qu'à l'annonce des nouveaux nominés en tant que Héraut.
Voilà donc les nouveaux amoureux des canassons, et leur monture si capitale ? Un sourire de dédain plus tard, il prenait à parti les nobles proches de lui, se moquant ouvertement de l'importance que l'on pouvait apporter à une telle nouvelle.
« Les chevaux ont encore fait les beaux, et certains continuent de les applaudir. »
Une simple phrase pour le situer, voilà ce qui caractérisait le plus le noble. Sa langue acérée ne connaissait aucune limite.
Il fut par contre surpris de l'annonce de l'arrivée prochaine de l'héritier au trône, ça on ne l'avait pas prévenu et cela lui déplaisait énormément. Ses hommes devaient être recadrés, si une information aussi capitale que celle là leur passait sous le nez, alors à quoi est-ce-qu'ils peuvent bien servir ? Il passa d'ailleurs sa colère sur un serviteur qui était passé trop près de lui à son goût. L'arrivé d'un enfant dans la famille du roi, ne ferait que conforter leur pouvoir pour les années à venir. A moins que cet enfant ne soit... Utilisable.
Le noble avait besoin de réfléchir. Et surtout de trouver des alliés. Les troubles aideraient son entreprise, et le pouvoir n'avait surement jamais été aussi fragile. Si les nobles anti-héraut devaient agir, c'était dans les mois à venir, et Arsène refusait que cette opportunité ne lui passe sous le nez.
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Depuis qu'elle était revenue de mission, Enora s'était beaucoup isolé, enfin au début. Puis, même si elle semblait plus ouverte et participait plus au cours, elle avait rempli ses journées à la limite de ce qu'elle pouvait prendre. Elle avait le plus de cours qu'elle pouvait, était toujours dans les premières lever pour s'entrainer et passait plus de temps que tous les autres à la bibliothèque et dans la salle d'étude pour faire ses travaux et surtout aidé Ann'dra à trouver le mage qu'il devait tuer.
Elle essayait surtout de faire la paix avec ce qui était arrivé à la fin de sa mission. Elle savait que ses gens avaient choisi leur destin, mais elle n'arrivait toujours pas complètement à se pardonner d'avoir failli à la diplomatie et d'avoir laissé ses gens se faire littéralement massacré.
Ainsi, elle s'était discrètement glissée à l'arrière pour l'annonce de Arthon. Elle sourit à l'annonce d'Arthon, Sakia était tellement heureuse, alors Enora se contenta d'être heureuse pour son amie. Elle semblait avoir réussi à vraiment se faire accepter par les autres grises, dont certains étaient nouveaux.
Une fois les annonces terminées, Enora se retourna. Elle avait d'autres choses à faire malheureusement. Elle était de garde pour les Compagnons qui allait pouliner et devait y être très bientôt. Elle sourit et salua de la tête les autres gris et les bleus qu'elle connaissait puis sortit.
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Les yeux au ciel, un peu perdu, le lieutenant semblait chercher ses mots.
"Comment t'expliquer ca Pluie. Dans des circonstances normales, je dirai que Oui, le mariage se fait avant le Bébé, surtout dans les hautes sphères. Mais il faut dire que rien n'est plus tout à faire normal par les temps qui courent. Pour l'autre question et bien..."
Un eclat de rire plus tard, Fitz reprit son discours.
"Pour ce qui est de savoir qui est le père, crois moi pour moi en tout cas il n'y a aucun doute. Ces deux là.... C'est... Plus fort que tout ce que l'on ne pourra jamais connaitre toi et moi. Cet enfant est le fruit du destin, et peut être qu'il permettra de consolider le royaume dans ses bases. C'est une chose merveilleuse. Et entre nous un mariage aussi non ? "
Ho oui, il le savait, ils s'aimaient. Le guerrier se souvenait de sa rencontre avec Arthon comme si c'était le soir même, il se souvenait de leur discussion de l'amour dans ses yeux, de ses doutes et de ses peurs. Et il était heureux pour le héraut, très heureux pour eux. Il avait enfin décidé, accepter ses responsabilités, sans laisser pour autant celle qu'il aime.
"Oui ils seront heureux, a n'en pas douter"
Il parlait pour lui plus que pour son interlocutrice à cet instant là.
"Bref, je pense en effet que je vais devoir continuer à te donner des cours ! La langue est quelque chose qui se travaille"
Vraiment, une chose était sure il n'était pas doué pour faire des allusions.
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Pluie acquiesça. Elle voyait ce qu'il voulait dire, mais elle n'était pas sûre de connaître le terme exacte.
" On dit comment ici... une âme dans deux corps... Liaison? non... C'est ça que tu dis? Alors oui, pas de doute. Il est le papa. Et ils seront heureux. C'est une bien... bénédiction, les gens comme ça. Chez Haighlei, les couples ainsi sont adorés... vénérés?"
Ce qui était certain, c'est que Pluiechantante ne rêvait absolument pas d'une telle relation. Elle trouvait ça merveilleux pour les couples, mais très peu pour elle. Elle connaissait bien les tourments que provoquaient un tel Lien, et elle n'avait pas du tout envie de l'expérimenter elle-même, entendre des patients lui en parler suffisait. Elle n'était déjà pas douée pour tomber amoureuse, alors le Grand Amour, elle n'y croyait pas... pour elle en tout cas.
Par contre, elle trouvait le lieutenant Fitz absolument craquant. Sa maladresse dans le jeu de la séduction la faisait bien rire, et elle appréciait de parler avec un homme qui ne soit pas un tombeur.
Elle accepta sa proposition en riant. Elle l'invita à passer quand bon lui semblerait. Il était son unique patient "spécial". Elle ne cumulait jamais. Elle n'en voyait pas l'intérêt.
En général, autour d'eux, l'humeur était plutôt joyeuse. Mais certains nobles lançaient des regards noirs, comme si l'annonce du mariage et de la naissance d'un Héritier leur causait personnellement du tort. Pluie se demanda pourquoi ils réagissaient ainsi. Elle n'était pas du tout au fait de la politique locale. Aussi, elle demanda à Fitz.
" Dis... pourquoi certains nobles sont pas contents? Ils aiment pas le Roi? Pas le futur bébé? Ils veulent devenir roi? Explique-moi, j'en ai marre de pas comprendre. "
Elle avait une idée qui lui trottait derrière la tête. Peut-être était-elle bonne... mais par contre, Pluie n'était pas certaine de vouloir s'impliquer à ce point pour ce pays... en tout cas, pas encore.
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"C'est un lien en effet. Mon travail maintenant sera de protéger ce lien et le fruit de leur amour"
Quand à expliquer la politique de Valdemar c'était une autre paire de manche. D'abord parc qu’il savait pertinemment qu'il n'était pas l'homme le plus doué qui soit dans ce domaine, mais aussi car les tenants et les aboutissants de tout cela restent particulièrement obscures pour la plupart des habitants du palais.
"Disons, que chez les nobles il y a pas mal de personne qui pensent que l'on accorde beaucoup trop d'importance aux hérauts et à leurs compagnons. Beaucoup voient d'un très mauvais oeil la présence des ces entités. Ils trouvent bien pratique par exemple que seul les hérauts puissent parler avec eux. Pourquoi ne parleraient-ils pas à tout le monde plutôt qu'à des élus ? Bref, les gens ont toujours peur quand il s'agit de choses qu'ils ne peuvent pas comprendre et dont ils sont exclus. Bien sur il n'y a pas que ca"
Ho non c'était bien plus compliqué... Et pourtant tellement simple.
"Tu sais dans la plupart des peuples, il y a une seule chose que les gens ont en commun. Une majorité de personnes désirent plus de pouvoir que ce qu'ils ont déjà. Leur but est donc de faire en sorte d'en obtenir plus. Par exemple: si tu es employé sur un chantier, ton rêve sera de devenir contremaître. Et bien quand tu es noble à la tête d'un domaine, ton but est forcément d'obtenir un domaine plus grand. Et qui y'a-t-il de plus grand qu'un royaume ? Etre son propre maître est un luxe, et les nobles aiment le luxe. "
C'était peut être la phrase la plus philosophique qu'il avait sorti de la journée, et cela le faisait bien rire tiens !
"Mais tu sais même pour moi tout cela est obscure. J'ai beau être lieutenant à l'heure qu'il est, je n'ai jamais désiré plus de pouvoir que ce que j'avais lorsque j'étais un gamin. Courir dans la forêt, partir à la chasse, vivre sa vie sans penser au lendemain. Alors oui j’avoue ne pas complétement comprendre tout cela. Peut être qu’en faite ils aiment juste le fait de comploter."
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Pluie hocha la tête. Même chez les K'Leshya de Griffon Blanc, les luttes de pouvoir existaient. Elles n'avaient juste pas la même apparence qu'ici. D'abord, la noblesse en tant que telle n'existait pas. Il n'y avait pas de roi, ni d'héritier, et surtout pas de Hérauts.
Mais elle pouvait deviner sans peine ce que ressentaient les nobles. Privés de Don, ils n'avaient aucun moyen de comprendre ce que vivaient les Hérauts. Ils n'avaient pas de Compagnon, et surtout ne possédaient aucune preuve que tout ceci était bien réel.
Elle baissa la voix.
" C'est dangereux, non? Pour Valdemar? Ils veulent une... euh... une guerre à l'intérieur? On dit pas comme ça, je sais. On fait rien pour savoir ce qu'ils font? Peut-être un complot, non? Pas de... comment on dit...( elle réfléchit quelques instants) de taupes chez eux?"
Elle était venu ici pour travailler dans un pays paisible et surtout dans une région où la concurrence serait quasi inexistante. Elle n'avait pas prévu de se retrouver au milieu d'une guerre, et encore moins d'une possible guerre civile.
Pluie, très sûre d'elle-même, se sentait tout à fait capable d'aider à résoudre les problèmes. Après tout, elle était jolie, charmante, et ses lacunes en valdemaran la faisait passer pour plus stupide qu'elle n'était. N'était-elle pas une parfaite espionne?
Elle baissa encore la voix.
" Tu crois que moi je peux... euh... écouter les nobles? Te dire si j'entends des choses mauvaises?"
Elle était assez surexcitée par la perspective de jouer les taupes. Elle se voyait assez, subtile, laissant traîner ses oreilles tout en se faisant un réputation auprès des nobles. Elle ferait ainsi d'une pierre deux coups. Elle aiderait Valdemar, et pourrait monter son cabinet!
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Kalaïd avait passé une tunique de circonstance, noir et brodée d'argent. Sobre, mais suffisamment élégante. Il ne voulait pas être remarqué, tant dans le bon que dans la discrétion que dans l'excès. Aussi haussa-t-il un sourcil quand il vint prendre place au côté du sieur Fitz en... Costume d'apparat ?
Le jeune homme lui adressa un léger sourire en lui serrant la main. Il était heureux de le voir sauf et de retour à Haven. D'autres avaient eu moins de chance... Il était donc satisfait de le voir en vie, malgré son accoutrement qui ne lui allait pas du tout. Ce n'était pas le guerrier qu'il avait connu qui avait choisi cette tenue, il en aurait mis sa main au feu... Sa main... Un coup d'oeil à celle de son compagnon d'arme lui indiqua qu'elle était toujours gantée, comme à son habitude. Kalaïd se remémora cette impression étrange qu'il avait eu à la première heure de leur rencontre, et cette phrase de Fitz quelques heures plus tard dans le bureau du Capitaine Beltran... Que lui était-il arrivé au juste ? Et que leur était-il arrivé à eux en mission ?
Visiblement le Héraut Arthon était là pour offrir une réponse à cette dernière question...
Mais avant, Kalaïd apprit officiellement qu'il était promu Lieutenant de Beltran. Il avait entendu des bruits de couloirs qui en parlaient bien sûr, mais il n'avait pas à l'esprit que cela arriverait si vite, et aucun espoir particulier par rapport à cela. Néanmoins la nouvelle le rassura un peu. Son avenir en ces murs n'était pas réellement défini jusqu'alors, mais cette nomination lui donnait une place, une mission spécifique. Il espérait pouvoir toujours se montrer à la hauteur de ce qu'on attendait de lui...
Ensuite, après les félicitations d'usage pour toutes les personnes qui s'étaient distinguées au cour des missions, vinrent les compte rendus de ces dernières. C'était de loin la partie que Kalaïd attendait le plus. Les nouvelles n'étaient pas très bonnes du reste... Après ce qu'il avait affronté pour sa part, il se doutait que les autres missions ne se seraient pas correctement déroulées, mais il apprenait dans un premier temps que le Héraut du roi, Aranel, était apparemment blessée. Il ne l'avait qu'entre-aperçue, mais le peu qu'il en ait vu ne lui laissait pas à penser que l'atteindre était chose aisée...
Il était également question d'objets de puissance, et de mages noirs... Rien de bon pour Kalaïd...
L'oreille du tout jeune Lieutenant retint également que la mobilisation générale semblait sur le point d'être décrétée par le Régent de Valdemar, et que tout du moins chacun devait s'y préparer. La main du jeune homme se resserra machinalement sur la poignée de son épée... Voilà qui allait leur donner du travail, ils venaient de gagner des séances d'instruction en perspectives...
La déclaration du Héraut sur la venue de son héritier ne troubla pas Kalaïd. Ce genre de détails ne le concernait pas. Il avait une allégeance envers le Roi, faisant partie de son armée, peu lui importait de connaître les péripéties de la cour tant que cela ne mettait pas en péril la sécurité en Valdemar...
En revanche, ce qu'il retint était qu'il y aurait un mariage royal... Un moment de joie et de fête pour beaucoup de gens. Beaucoup de gens au même endroit. Un casse-tête pour la sécurité... Mais un point positif dans l'esprit du peuple. Ce genre d'évènement heureux était de nature à détendre les esprits en ces temps sombres de doutes et de combats annoncés...
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Sa proposition concernant les boutiques fut accueillie avec un grand cri de joie que tout purent entendre, peut-être même l'héritier lui-même. Enfin, l'intendant. Ou le gestionnaire. D'ailleurs, comment devait-on l'appeler désormais? Enfin, peu importait en réalité.
C'est certain. Cela me fera l'occasion de découvrir les boutiques en ville, avant j'étais trop jeune pour m'occuper seule de mes toilettes, mais maintenant... Et bien nous allons passer un bonne journée en perspective! Mais au fait, tu sais qui sera l'heureuse élue? Je n'ai entendu que des rumeurs, rien d'officiel...
Vinrent ensuite les couturières. C'était un passage obligé pour les tenues, c'était certains. Mais il faudrait d'abord qu'Ariana passe chez ses parents pour voir ce qu'elle pouvait s'offrir et dans quel budget...
Je dois d'abord passer chez moi, en parler à mon père. Mais demain si tu le veux. Je suis à ton entière disposition, et si je peux abuser un peu, j'aurais besoin de tes conseils avisés... Je n'ai pas l'habitude des grandes réceptions et des choix d'étoffes, couleurs et autre...
Car oui, Ariana était encore assez jeune, et jusque là c'était sa mère et sa camériste qui s'occupaient de tout. Et elle n'avait pas eu besoin de paraitre trop à son avantage. Mais là elle était une jeune fille, et le beaux partis seraient sans doute légion ce jour là... Non qu'elle soit pressée de se marier, mais elle devait faire honneur à sa famille...
Un jeune noble, pompeux et imbu de lui-même au vu de sa posture et de sa façon de parler fit des commentaires. Ariana ne l'aima pas d'emblée.
Tu connais ce rustre? Il ne m'inspire pas du tout...
Puis Fleur chercha quelqu'un dans l'assemblée. Ariana la laissa faire, pensant qu'elle en avait déjà assez de sa compagnie et se cherchait une amie. Mais il n'en était rien. Une fois encore, la jeune bleue avait montré son manque de confiance en elle. Elle fut prise de court par la question.
Euh, non... J'ai bien rencontré un ou deux héraut durant ma mission, mais je ne sais pas s'ils se souviendraient de moi et s'ils voudraient me répondre... Ou alors l'ancienne princesse de Rethwellan peut-être. Enfin, si elle a des informations à ce sujet... Elle était avec moi en mission aussi, nous pourrions peut-être aller la voir?
-
"Une guerre civile, c'est le terme que tu cherchais. Non ils savent que pour l'instant ils n'ont pas les forces militaires nécessaires à ce genre de guerre. L'armée, et la plupart des bras armés de Valdemar sont acquis à la cause des Héraut et les nobles n'ont pas la puissance nécessaire pour faire face. Mais qui sait un jour peut être... "
Cette idée ne lui plaisait pas... Ho non pas du tout. Les heures à venir semblaient déjà bien sombres, pour ne pas y rajouter une insurrection de la noblesse. Par contre le reste de la proposition de Pluie le fit bondir.
"Pluie… Si au cours de tes consultations tu arrivais à apprendre quelque chose, alors oui je serai ravi que tu m’en parles, mais promets moi de ne pas prendre de risques inutiles ?"
Le jeune homme posa sa main sur le visage de Pluie, et plongea son regard dans le sien.
"L’avenir pour nous tous est déjà la guerre, alors pas la peine que tu risques ta vie inutilement. Si ils apprenaient ton double jeu tu risquerais gros ! Ce que nous avons besoin de savoir, on le sait très vite, et crois moi, ils sont tellement imbu de leur personne, et sur d’eux, qu’ils ne peuvent s’empêcher de se vanter. Alors je veux juste que tu me promettes de ne pas forcer les choses ? Rien ne t’empêche bien sur d’augmenter ta clientèle, mais ne force pas les choses s’il te plait."
Il déposa un baiser sur le front de la jeune femme, avant de lui adresser un sourire.
"Ne t’inquiètes pas pour eux, il y a fort à parier, que tant que l’ennemi ne sera pas sur le point de gagner, ils ne tenteront rien."
-
Pluiechantante eut une moue boudeuse. Elle aurait bien apprécier de jouer les espionnes. Mais visiblement, Fitz ne semblait pas penser que l'idée était bonne.
" D'accord... "
Le sourire revint assez vite sur son visage. Après tout, il l'avait quand même autorisé à laisser traîner ses oreilles. Et puis finalement, elle n'avait de compte à rendre à personne, pas même à son patient "spécial".
" Tu crois vraiment qu'ils ne vont rien faire? Rien essayer? Ils ont pas de courage, vos nobles? Ils sont comme des enfants qui crient pour rien?"
Elle doutait qu'ils fussent si inoffensifs. Après tout, la garde était souvent la dernière informée, en cas de guerre civile. Les nobles avaient le pouvoir d'engager des mercenaires, et de retourner leurs serfs contre leurs ennemis. En même temps, les Hérauts bénéficiaient de Dons qui leur donnaient un avantage certain. Et les Guérisseurs étaient de leur côté. Ainsi que les mages. Visiblement, les nobles étaient bien isolés, face aux Hérauts.
Pluie se sentit rassurée. Oui, ils ne feraient rien à moins d'être sûrs de gagner.
Sentant sa bonne humeur revenir, elle eut un sourire coquin.
" Tu avais pas encore mal toi? Et tu dois encore me donner des cours, si?"
Elle sourit au lieutenant. Se dressant sur la pointe des pieds, elle déposa un baiser dans le cou de son "patient", avant de s'éloigner vers la sortie, d'un pas léger.
-
Fleur sourit à sa jeune amie avec espièglerie.
"Oh, ce sont des rumeurs oui, mais pour moi il est certain qu'il s'agit de Saskia DeFeriel!"
Et quand quelque chose était certain pour Fleur, en général cela se révélait vrai.
"Demain? Ce sera PAR-FAIT! Et bien sûr que je te donnerai des conseils, j'ai un goût sûr pour ce genre de choses si tu veux être à ton avantage et attirer des prétendants, bien entendu!"
A la question d'Arianna sur le nouvel arrivé qui parlait haut et fort, Fleur se tourna vers Arséne, et comme elle était bien élevée et polie, elle ne fit rien devant lui, mais, se retournant dans un froufoutement de tissus, elle posa sa main pour cacher sa bouche qui se tordit dans une grimace de dégoût vers Arianna.
Baissant d'un ton, elle lui dit:
"Je ne l'ai jamais vu, mais sa réputation scandaleuse l'a précédée ça c'est sûr. Je suis certaine que c'est Arène Krohp, un personnage qu'on dit dégoutant! Pire, malsain..."
Elle jeta un coup d'oeil qu'elle voulut discret dans la direction de l'homme.
"La description convient bien je trouve, on a envie de fuir devant lui!"
Fleur ponctua sa remarque d'une petit rire aigu mais stressé. Cet homme là donnait froid dans le dos!
Mais elle changea vite de sujet quand Arianna parla de mission.
"Tu es allé en mission? Il s'est passé quoi. Je ne sais riiiien - elle fit durer le i de rien pour appuyer sa frustration - de ce qu'il a pu se passer, ça me rend folle! Alors, dit moi tout!"
Ce n'était presque pas une question dans la bouche de Fleur.
Mais enfin quelqu'un qui allait lui répondre!
-
Haven ressemblait vraiment à ce qu’on lui en avait dit. Empli de personnes sans fortune, et sans aucune once d’ambition. Arsène s’ennuyait ferme. Il avait du temps à tuer, beaucoup de temps. Et ce n’est pas cette déclaration sans saveur qui allait pimenter un peu sa vie. Sa mère porta sa bouche à son oreille, se mettant sur la pointe des pieds, et directement son regard se porta sur des jeunes filles. D’un geste de la main il congédia la vieille femme, rajusta sa tenue impeccable, et se mit à fendre la foule, accompagné de gestes sur joués.
« Dame Arkadia, je suppose ? Je me présente Krohp, Arsène Krohp, à votre service. J’ai eu ces derniers temps l’occasion de m’entretenir d’affaires avec votre père et il n’a pas menti, vous êtes le seul astre radieux au centre de cette boue emplie de personnages fades qu’est la cours d’Haven »
Une révérence plus tard, l’homme présentait son sourire carnassier à la jeune femme.
« Mais je n’ai pas le plaisir de connaître votre amie. »
Et cela ne l’intéressait pas, il passa immédiatement sur le sujet et revint à ce qui l’intéressait
« J’espère que les rustres présents ici n’importunent pas une dame de votre rang, vous valez tellement mieux que tout ces êtres sans valeur ! »
Il s’approchait, doucement, de plus en plus proche de la jeune femme, comme murmurant pour qu’elle seul l’entende, mais bien assez fort pour être remarqué par tous.
« Vraiment, votre beauté est au delà de ce à quoi je m’attendais. J’ai entendu chanter les louanges de votre teint, et de votre chevelure, mais je pense que toutes étaient bien en dessous de la vérité. »
Des compliments, beaucoup de compliments, un peu trop même…
« Il faudra un soir que vous et moi dissertions sur la beauté de la lune. »
Un clin d’œil.
« Et peut être aussi me permettrai-je alors de disserter sur la votre... De lune. »
Voilà, l’homme était redevenu ce qu’il était. Un goujat. Les choses revenaient donc dans l’ordre.
-
Fleur blanchit quand elle vit s'approcher l'homme dont elle parlait avec tant d'irrévérence, avec aussi peu de discrétion qu'il avait congédié brutalement sa pauvre mère.
Elle lança un regard totalement paniqué à Arianna, oubliant les détails croustillants sur les mission, et murmura plaintivement:
"parlesdieuxparlesdieuxparlesdieux... Ariana..."
Il s'était entretenu avec son Père? Ha bon? Voilà qui la mettait dans une situation plus que délicate. En aucun cas, elle ne pouvait nuire à la réputation de sa famille. Le compliment glissa sur elle comme de l'eau sur le dos d'un canard. La jeune femme était frivole et sensible au charme, mais quand cela venait de personnages respectable. Et Arsène Krohp n'était pas un personnage respectable.
Cependant, elle se tourna vers lui, un sourire faux mais convaincant plaqué sur ses lèvres.
"Vous êtes bien aimable, Sire Krohp, mais je ne mérite pas un tel éloge, la cour est remplie de personnes intéressantes et méritantes, il suffit de creuser un peu dans la... boue, comme vous l'appelez."
Voilà, poli mais pas trop, ça semblait parfait comme réponse. Son sourire donnait réellement envie de fuir à toutes jambes. D'ailleurs, ses jambes la démangeaient furieusement et elle se surprit à regarder vers la sortie en présentant du bout des lèvres son amie, déjà désolé pour elle:
"Ariana Sephorina, étudiante non-affiliée au Collegium."
Concis, voilà, peut-être allait-il les laisser tranquille maintenant? Visiblement non.
"Personne ne m'importune mon seigneur, je fais en sorte de choisir avec attention la société dont je m'entoure..."
Allait-il comprendre qu'il ne faisait pas partie de ce genre de personne? Encore non. Et en plus il s'approchait au delà des convenances, enfin, presque.
Fleur, si enjouée et naturelle d'habitude, était obligé de prendre une attitude guindée qu'elle n'employait guère. Elle qui aimait tant les potins et échanger des messes basses et secrets inavouable sur les autres se retrouvait muette devant cette méchanceté gratuite.
Arsène représentait tout ce qu'elle détestait. La cruauté.
Elle se contenta d'un faux sourire flatté à ses autres compliments lourds et sans finesse, se balançant d'un pied sur l'autre, pressée de partir.
Quand il lui parla de la lune, elle fronça les sourcils, ne comprenant pas l'humour caché dans la réflexion. Elle fit donc marcher ses méninges, remettant les choses en ordres, cherchant ce que cette expression lui rappelait et tout à coup, la lumière se fit.
Elle ouvrit les yeux grand comme des soucoupes, la bouche aussi, et recula de plusieurs pas, ne cherchant même plus à être discrète - il ne l'était pas le moins du monde - pour lui jeter à la figure:
"Mon seigneur, vous vous oubliez! Vous êtes un grossier personnage, et je ne veux plus avoir commerce avec vous! Viens Ariana, allons parler du sujet qui m’intéressais avant d'être interrompu par ce genre de fadaises vulgaires!"
Sur ce, Fleur attrapa le bras de la jeune bleue pour l'emmener loin d'Arsène Krohp.
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Lamétoile était aussi présente, bien que discrète. Elle n'avait aucun fait d'arme à son actif depuis la guerre du Col, où elle avait été confrontée à beaucoup de problèmes, et notamment la mort de la Capitaine Ellia, qui était en partie de sa faute. Elle ne cessait de s'entrainer et de lire pour s'améliorer, mais chaque fois que quelque chose arrivait, elle se sentait de plus en plus dépassée. Elle n'avait personne à qui parler; elle avait entendu parler de la promotion qu'aurais Kalaid et ne voulais pas le déranger dans ses nouvelles responsabilité, elle n'avait alors pas osé aller lui parler. Elle n'avait plus qu'Etyan et ce dernier commençait à lui reprocher de s'isoler autant. Mais à qui d'autre aurait-elle pu parler? Elle était encore moins Valdemaranne que Kalaïd ou Fitz, elle n'en avait même pas l'apparence.
Elle n'avait pas mis son uniforme, elle n'était pas en service. Elle portait une tunique noire toute simple, avec des pantalons de suèdes noirs eux aussi, de facture éclectique, qu'elle avait l'habitude de porter lorsqu'elle n'était pas en armure avec sa mère. Ce qui lui donnait un air encore plus étranger. Elle avait laissé ses cheveux libres, une fois n'était pas coutume, autant parce qu'elle pouvait ainsi cacher son visage que pour éviter d'être reconnue, et esquiver les discutions et questions inutiles. Elle se tenait dans un angle de la pièce, en silence et faisant de son mieux pour rester discrète.
Elle avait besoin de trouver un but, quelque chose à faire pour se sentir utile, mais se refusait à déranger quiconque avec ses états d'âme, et de ce fait, se jetait chaque jour un peu plus dans l'entraînement, pour au moins avoir le sentiment d'accomplir quelque chose. Quand Fitz et Kalaïd furent nominés, elle sentit un pincement au cœur encore plus grand. Elle était vraiment contente que Kalaïd reste, mais, en même temps, elle aurait aimé pouvoir être aussi utile que lui. Elle voulait tellement pouvoir faire quelque chose pour aider au lieu d'être un poids mort qu'on gardait par pitié.
Elle était contente qu'Arthon soit nommé régent: moins les gens seraient laissés dans le brouillard, moins il y aurait de panique. Redonner de l'espoir pour que ses sujets aient une raison de se battre, pour qu'ils aient la force de croire en l'avenir. Elle ne pouvait nier que ce pays avait fait naître quelque chose qu'elle n'avait jamais ressenti avant, un désir franc et sincère de faire le bien, de faire quelque chose pour les autres. Un désir qui maintenant la rongeait, parce qu'elle n'avait jamais appris comment le faire, elle ignorait totalement quoi faire, comment se comporter. Et plus le temps passait, plus des gens réellement compétents se présentaient, alors qu'elle ne savait pas par où commencer, ni comment faire.
Elle regarda ses mains pendant un temps, ses mains qui savaient manier plus d'armes que la plupart des gens de son âge, mais qui ne savaient rien construire et si peu comment aider.Elle n'avait pas su que faire durant la campagne, su quoi dire et quand. Tout ce qu'elle savait faire passait par les armes. Elle s'attendait presque à voir le sang sur ses mains, elle n'avait pas participé à beaucoup de campagnes, mais suffisamment pour avoir du sang sur son âme, sang dont elle prenait de plus en plus conscience au fil du temps.
Un instant elle chercha son parrain David dans la salle, mais y renonça aussitôt. S'il avait eu du temps à lui consacrer, il lui aurait fait parvenir un mot ou serait venu la trouver durant les courts moments qu'elle passait avec les dyhelis dans le champ des Compagnons. Avec tout ce qui se passait, il devait être plus que débordé, s'il n'était pas en patrouille quelque part dans le royaume. Inutile de le chercher, cela ne ferait que lui faire plus de mal.
Elle amorça sa retraite vers la sortie dès la fin des nouvelles et autres annonces. Elle n'avait pas du tout le cœur à être entourée et elle avait son entraînement à continuer.
//Si quelqu'un veut interagir, n'hésitez pas, elle n'est pas encore sortie, elle se dirige simplement vers la sortie.//
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Alors que tout le monde commençait à quitter les lieux, la fin du discours étant arrivée, Kalaïd repéra quelqu'un qui semblait plus pressé que les autres de partir...
- Dis donc jeune fille, tu me fuis depuis notre retour ou je me trompe ? , dit-il doucement en arrivant à la hauteur de Lamétoile. Si tu veux me semer, autant te prévenir, j'ai vieilli certes, mais ce ne sera guère aisé...
Il lui adressa un très léger sourire, fugace, comme à son habitude. Il ne voulait pas la brusquer. La jeune femme ne laissait que rarement entrevoir ce qu'elle éprouvait, mais lui sentait que quelque chose n'allait pas. Elle avait été très absente pendant le discours de l'Héritier, semblant perdue dans la contemplation de ses propres mains. Kalaïd ne savait que trop bien ce que cela signifiait lorsque des guerriers avaient ce genre de gestes, et connaissait les pensées qui les accompagnaient en général...
- Alors ? Demanda-t-il d'un ton plein d'innocence. Des choses à raconter ?
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La presque Tayledra ne s'attendait pas à ce que quelqu'un l'ait remarquée et encore moins lui. Elle resta donc figée quelques secondes, précieusee secondee qui permirent à son ami de la coincer, elle ne pourrait plus partir sans lui montrer et prouver qu'elle le fuyait véritablement. Elle ferma donc les yeux quelques secondes pour se composer un masque d'impassibilité, un masque de neutralité totale. C'était l'une des choses qu'elle avait apprise à faire depuis son retour de mission, puis elle se permit un sourire vide.
"J'ai été très occupée par mon entrainement. Je suis loin de la perfection"
Elle espérait avoir gardé sa voix dans le neutre, mais un brin de dérision avait percé. Le voir lui aussi en uniforme, de si près, renforçait son sentiment d'inutilité et lui donnait envie de simplement tout laisser tomber, mais pour sa mère, pour la promesse qu'elle avait fait à la Déesse, elle ne pouvait pas. Elle n'en avait pas le droit. Elle devait s'entraîner et s'améliorer pour être en mesure de chasser les mages de sangs qui se servaient des autres de si abjecte façon. Le peu qu'elle savait du peuple de sa mère, c'était qu'il détestait ce genre de choses et que sa mission était de purifier les terres où ce genre de magie avait eu des conséquences désastreuses à la suite d'une guerre de mages terrible. Il était donc tout à fait logique qu'elle fasse un jour sa part. Même si dernièrement elle doutait de plus en plus d'y être d'une quelconque utilité .
"Je pense que tu aurais plus à me raconter que je n'en aurais. Il ne s'est pas passé beaucoup de choses à la Capitale jusqu'à votre retour. Et ce qui est arrivé depuis, tu devrais en savoir autant sinon plus que moi."
Elle tentait de rester neutre, mais elle ne pouvait croiser son regard et cela, était un grand indice de son trouble, autant que le brin d'amertume qu'elle n'avait pu endiguer, elle qui regardait toujours ses interlocuteurs dans les yeux, bien qu'elle n'ait jamais non plus forcé ce genre de contact, cela avait toujours été naturel pour une jeune fille qui n'avait jamais eu de malice ni de réel secret. Aujourd'hui, sauf si elle se forçait, elle fuyait les gens et les regards. Elle refusait de voir dans leurs yeux ce qu'elle savait d'elle-même. Elle était bien incapable d'accomplir sa promesse ou même de faire quelque chose de véritablement bien. Elle ne connaissait pas ce royaume et elle savait que plus le temps passerait, moins on aurait besoin d'elle..
"Il y a certainement des gens à qui tu dois parler, je ne suis pas de service et je dois retourner m'entraîner."
Elle ne pouvait pas rester, il avait des choses autrement plus importante à faire qu'écouter les états d'âme d'une enfant arriviste et opportuniste qui n'avait jamais eu d'autres soucis qu'elle.
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La jeune femme s'éloignait, et Arsène explosait de rire. Il l'aurait de toute façon, de grès ou de force, il avait toujours ce qu'il voulait avoir. Et à partir d'aujourd'hui une de ses proies était et resterait Fleur Arkadia. Toujours dans son fou rire, le noble restait là, les yeux braqués sur le postérieur de la jeune femme qui s'éloignait de lui. Il fallait qu'il voit ses hommes, il voulait savoir ce qu'elle faisait, et ce... Tout le temps ! Il voulait savoir: qui elle voyait, à qui elle parlait, qu'elle était ses goûts, et ce qu'elle désirait le plus. Tout ses secrets seraient sien désormais, il l'avait décidé.
Sa mère qui avait disparu depuis un moment, revint vers le noble, lui chuchotant de nouveau quelque chose à son oreille. Bien, les affaires avancaient donc, il devait aller s'en occuper.
Il salua d'un geste de la main les quelques nobles qu'il connaissait et qui lui léchait les bottes. Avoir de l'argent aidait à se faire des amis, mais Arsène ne voulait pas d'ami... Il voulait des servants, des hommes loyaux, capables de mourir pour lui si il le demandait... Et l'argent aidait aussi pour obtenir cela. L'homme sortait, son sourire carnassier toujours fixé sur ses lèvres. Passant à coté d'un paysan il chuchota doucement quelques mots.
A partir de maintenant la jeune noble serait suivie. En attendant Arsène devait se renseigner sur le conseil, et vite.
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Le truc qu'Isa regrettait le plus dans la déprime de sa camarade, en cet instant, c'était le manque de communication qu'il y avait eu entre elles. Saskia, et même Elbereth savait qu'Isa faisait de l'huile à l'idée de la réaction de ses parents. Mais pas Mina. Parce qu'elle déprimait dans son coin. Du coup... ben... Elle enfonçait le clou. Devant son frère. Qui venait d'apprendre la nouvelle. Et qui ne sautait pas vraiment de joie.
Isa allait craquer quand heureusement, Mina passa à autre chose. De moins joyeux, certes, mais de moins polémique au sein de la famille de Girier
Elle rendit son regard a Mina quelques instants, le temps de décider de comment répondre à ces excuses débiles...
"Micha? Tu peux m'attendre dehors?"
L'orfèvre, qui se sentait tout aussi mal à l'aise qu'Isabeau ne se fit pas prier, rappelant simplement à sa petite sœur de ne pas l'oublier.
Quand les deux grise furent aussi seule que l'on peut l'etre dans la Salle du Trône dix minutes après une annonce d'importance.
"Excuses refusées. Parce que Tu n'as rien à te faire pardonner. Tu allais mal, tu t'es renfermée, c'est normal. Si quelqu'un doit s'excuser ici, c'est moi de pas avoir percé ta carapace."
Ouais, c'était pas mal dit, ca. Ca ferait l'affaire. Elle espérait. Et elle redoutait un chouia la réaction de la Hold, même si elle ne se savait pas précisément l'expliquer.
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Il y avait quelque chose, dans le regard d'Isabeau, qui lui fit comprendre qu'elle avait fait un impair. Mais quoi?
Ezarell lui donna la réponse:
"Betha vient de me dire qu'Isabeau n'a pas encore annoncé à ses parents qu'elle a été élue, je suppose que son frère vient de l'apprendre inopinément..."
Oups.
Ca ne devait pas être simple pour elle en effet. Si elle avait bien tout suivi et tout compris, ses parents tenaient à ce qu'Isabeau ait une situation à la cour, et par le mariage, la raison pour laquelle Raimon était rentré dans l'équation. Mais tout avait été chamboulé par deux Compagnons en missions. Un Héraut, dès son élection, n'appartenait plus à sa famille mais au royaume. Le Sire de Girier perdait beaucoup dans la réalisation du plus beau rêve de sa fille. Et Isabeau était très proche de sa famille. La situation était périlleuse. Peut-être voudrait-elle en parler? Elle lui demanderai plus tard.
Là, le mal était fait. Autant ne pas en rajouter.
De toute façon, la nouvelle grise congédia son frère afin de lui parler plus "intimement".
Irmingarde n'était pas d'accord avec l'argument avancé par la jeune femme mais n'insista pas non plus, elle préféra clore le sujet par un:
"N'en parlons plus, c'est du passé. Nous avons chacune notre caractère, il faut apprendre à composer."
Mina chercha un nouveau sujet de conversation et trouva, un sourire aux lèvres:
"Il parait que Raimon va te donner des cours de maniement des armes?"
Elle ponctua sa question d'un haussement de sourcil suggestif.
Elle avait envie d'être taquine maintenant que l'abcès était crevé.
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Kalaïd connaissait la jeune femme, il s'attendait à ce genre de comportement de sa part. Il savait qu'elle l'enverrait sur les roses au vu de l'attitude qu'elle arborait. Pas par arrogance, loin de là, mais c'était une manière de se défendre, d'éviter qu'il ne lui pose trop de questions... Autant la prendre à contre pied dans ce cas.
- Très bien jeune fille, je vois que tu as envie de discuter plus longuement que je ne l'avais prévu, faisons donc cela..., répondit-il avec un éclair de malice dans le regard. Allez viens avec moi, Lamétoile, nous allons dans un endroit calme, retrouver un peu de ceux que nous avons perdu tous les deux...
Il lui lança un léger clin d'oeil, et sans attendre vraiment de réponse de la jeune femme, il quitta la salle...
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Fleur lui confirma ce qu'elle avait entendu dire. C'était bien Saskia qui serait la future reine. Elle était très heureuse pour son amie. Elle qui avait été si longtemps décriée d'après ce qu'elle avait entendu. Et si la mariée n'était pas de sang royal, c'était que ce mariage était fait par amour et non pour raison politique... Donc elle devait être heureuse.
C'est bien ce que j'ai entendu aussi. Je suis contente pour elle. C'est elle qui m'a chaperonnée lorsque je suis arrivée chez les bleus. Elle a longtemps été la seule bleue que je connaissais d'ailleurs... Et elle le mérite tellement, d'être heureuse je veux dire.
Fleur accepta de suite la date, et tout fut convenu.
Bien entendu que je veux être à mon avantage! Je suis à un âge où il est nécessaire de l'être. Et en plus, je suppose que tout les beaux partis seront présents! Mais et toi, tu es déjà promise ou tu vas aussi profiter de l'occasion pour te trouver un prétendant beau et fortuné?
visiblement Fleur était au courant de beaucoup de choses, et elle connaissait, au moins de nom, cet homme grossier.
Hum. Malsain, oui. Je ne l'aime guère, même sans le connaitre. Fuir devant lui? Bonne idée, si nous nous décalions discrètement pour ne pas qu'il vienne nous importuner?
Mais avant de passer à l'acte, Fleur lui posa une autre question et Ariana se devait d'y répondre avant de se déplacer.
A vrai dire, il ne s'est pas passé grand chose dans la mienne. Et je ne sais hélas rien des autres non plus. Nous devions aller à Rethwellan en compagnie de la princesse. Mais nous n'avons jamais pu arriver au palais, et comme tu le sais, un usurpateur est au pouvoir. Et la princesse a dû rentrer ici mais a perdu son titre d'ambassadrice. Nous avons bien vu une apparition dans le feu, qui parlait il me semble de ce qu'a annoncé l'héritier aujourd'hui, mais nous n'avons pas eu affaire à l'ombre ou aux autres choses dont il a parlé. Bref, une mission très calme qui n'a servit à rien.
On sentait de la déception dans le ton de la voix d'Ariana car tout ne s'était pas passé comme elle l'avait imaginé, et elle avait du rentrer bien trop vite et de façon pas très confortable avec sa morsure de serpent...
Et en parlant de serpent, elles n'avaient pas bougé assez vite et le dénommé Arsène les aborda. Enfin, aborda Fleur car il était bien évident qu'il se contrefichait d'Ariana comme si elle avait été un chien de compagnie et non une noble elle aussi. Mais cela lui convenait parfaitement, et elle plaignant Fleur que la politesse obligeait à répondre. Lorsqu'on demanda son nom, Ariana aurait bien répondu qu'effectivement non ils ne se connaissaient pas et qu'il en était aussi bien ainsi, mais elle n'en eu pas le temps, Fleur lui donna son nom. S'en suivit une flopée de flatterie et autres compliments, puis une allusion qu'Ariana ne saisit pas. Mais visiblement Fleur oui après un temps de réflexion. Et elle en fut outrée, et le fit bien comprendre à l'homme.
Elles se retournèrent et partirent, Ariana n'ajouta rien, d'ailleurs qu'y avait-il à rajouter?, trop contente de s'éloigner de cet odieux personnage.
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Au discours d'Ariana sur Saskia, Fleur haussa les épaules.
"Je je la connais que par rumeurs et autres. Je n'ai pas eu le plaisir de la fréquenter plus que ça. Son ancien petit groupe d'amis n'était pas le genre de personnage avec qui j'aimais discuter."
Et c'était peu dire!
"Qu'elle le mérite ou non, elle deviendra notre souveraine très bientôt, il va donc falloir l'aimer."
Ariana ne semblait pas avoir de soucis à ce sujet, tant elle donnait l'impression d'admirer la jeune femme.
Elle, un prétendant?
"Non, personne pour le moment. Mes parents ont marié ma sœur jumelle récemment, je suppose que mon tour ne devrait pas trop tarder. En attendant, je m'amuse... Et tu t'amuseras avec moi! On va te faire faire une magnifique tenue de réception tu verras!"
Puis survint l'interruption grossière de Arsène Krohp qui les fit continuer leur conversation plus loin.
Fleur en profita pour rebondir avec délectation sur le potin croustillant que lui avait founit sa nouvelle amie.
"La Princesse n'est plus ambassadrice?! Ca alors, c'est une nouvelle! Cette perte de rang à la cour, plus tous ses espoirs de mariage royal envolé, elle doit être effondrée!"
L'expression amusé de la jeune femme prouvait à quel point elle n'était en aucun cas triste pour cette princesse. Tellement imbue, inaccessible, elle n'avait jamais pu l'approcher. Ce n'était que justice!
"Bien, pour ma part je vais retourner à mes appartements et retrouvons nous demain, disons, 1 marque après le petit déjeuner devant ma chambre et nous partirons en ville, ça te convient?"
Puis elle sortit de la salle pour se rendre dans ses quartiers. Tout le long de la route, elle eut l'étrange impression de se sentir suivie, même si à chaque fois qu'elle se retournait, elle était seule.
Elle s'endormit quelque peu angoissée, et avec en tête l'expression gourmande et malsaine d'Arsène Krohp.
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Ariana ne fut pas trop étonnée que Fleur ne connaisse pas Saskia, après ce qu'elle lui avait appris lors de leur première rencontre.
Oui, elle sera notre souveraine c'est vrai. Mais tu verras tu l'aimeras forcément.
Donc Fleur était encore libre, et elle aussi devait briller à cette soirée. Jumelle? Ah oui, Ariana se souvenait qu'il y avait les soeur Arkadia.
Tu as une jumelle? Ce doit être fantastique!!! Mais tu dois être triste d'avoir été séparée d'elle! Il faudra que tu me la présente, à moins qu'elle ne soit plus à Haven?
Et encore le sujet de la soirée de mariage.
Mais j'y compte bien ma chère! Ce sera NOTRE soirée! Belle tenue, belle jeune fille, beaux partis, amusement maximal! enfin, je suppose car ce sera ma première fois.
Elles s'éloignèrent et elles reprirent leur conversation.
Oui, enfin il me semble. Ce serait en fait logique vu que le trône a été usurpé, elle ne peut plus être ambassadrice d'un royaume avec lequel nous n'avons plus de contact. Mais ce n'est qu'une supposition.
Et elles prirent congé en se donnant rendez-vous pour le lendemain.
Cela me va parfaitement. D'autant que je n'ai aucune idée d'où aller en ville!
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Lamétoile en resta surprise quelques secondes, comme sonné. Elle cligna des yeux et le temps qu'elle tente de se reprendre et de donner une répartie pour se débarrasser de Kalaïd, il l'avait déjà entraînée. Mais de quel droit lui faisait-il cela? Elle n'avait pas le temps, ni le droit, de s’apitoyer sur elle-même et ni l'un ni l'autre ne pouvait se permettre la moindre faiblesse. Retrouvez ceux qu'elle avait perdus? Elle savait qu'il était impossible de retrouver sa mère ou Chandétoile. Autant vouloir faire se lever le soleil en pleine nuit!
Sauf qu'elle ne pouvait pas se permettre de faire une scène devant la cour et dans la salle du trône, pas plus que dans les couloirs avec les serviteurs qui allait et venait pour rapporter ladite scène à tous dans l'heure qui suivrait. Pas question qu'elle fasse cela au nouveau lieutenant, et elle ne pouvait se le permettre avec sa mauvaise réputation actuelle, autant tout abandonner si elle se laissait allez à cela. Elle suivit donc avec un masque de neutralité presque froide et trop professionnelle, se masque qu'elle mettait lorsqu'elle avait à faire avec quelqu'un de la garde.