[justify:3u2g6wyj]Le compagnon d‘Aranel s’était éloigné sans que le Mage ne sache pourquoi, peut-être avait-il d’autres choses à faire, après tout, en tant que créature pensante et intelligente, il avait probablement des occupations. Cela ne semblait pas important sur l’instant mais lorsque Manuchan eut suivit le héraut dans l’écurie et froncé le nez à l’odeur agressive qui le prit aux narines, il ne lui fallut pas longtemps pour comprendre la raison de cet éloignement, a plus forte raison une fois le message de « bienvenue » de la dame annoncé.
Manuchan n’osa pas y répondre, simplement car il ne savait trop que dire. Déjà, bien qu’il sache que des évènements liés aux Compagnons se produisaient actuellement, il ignorait quelle était leur portée.
Un jeune apprenti héraut avait fait son apparition portant semblait-il toute la tristesse du monde. Si Manuchan avait été seul et non en « mission » - c’est ainsi qu’il le voyait pour le moment – il aurait sûrement fait tout son possible pour aider ce jeune garçon. La souffrance de l’enfance, il savait ce que c’était, mais plus encore, le Mage avait une tendance naturelle à venir en aide aux enfants. Son propre passé ne devait pas y être étranger.
Le jeune garçon - Donny apparemment – avait fait demi-tour et le rethwellan eut le temps de voir son Compagnon qui semblait très affaiblit. Le regard d’Aranel ne pouvait que vouloir marquer l’importance de cette maladie et la souffrance qui en découlait. C’est du moins ce que ressentit Manuchan à cet instant.
Partout, des Compagnons plus ou moins atteints semblait-il, partout de la souffrance sur les visages des hérauts et des gris et - chose à laquelle il s’attendait – une guérisseuse en plein travail. Ce qui surprit plus Manuchan était justement de n’en voir qu’une….
Le héraut du Roi s’était arrêté devant une stalle bien particulière puisqu’elle était la plus éloignée de l’entrée et lui tenait maintenant un discours des plus clairs. Quoi qu’il y ait derrière cette porte, Manuchan devrait le garder pour lui au péril de sa vie s’il le fallait. Et cela ne lui posait pas réellement de problème. Comme il l'avait déjà expliqué au Capitaine Beltran lors de la campagne, il n’était pas suicidaire mais disons fataliste, s’il devait mourir, ce n’était pas un souci. Et justement, en acceptant d’apporter son aide à Valdemar, il avait aussi accepté d’y prêter allégeance, du moins tant que les actes de cette contrée n’iraient pas à l’encontre de ses propres principes de moralité. La réponse fut donc aisée.
« Je vous en fait le serment, sur mon honneur et sur ma Déesse. Vous pouvez pratiquer un enchantement de vérité si vous le souhaitez. »
Il n’avait pas dit cela pour montrer son désaccord, mais bien au contraire pour confirmer qu’il comprenait le sérieux de cette affaire, bien qu’il ignorât de quoi il s’agissait encore, mais un héraut était digne de confiance et Aranel n’était de plus pas n’importe quel héraut.[/justify:3u2g6wyj]