[justify:1fnp7dk9]Le tremblement des mains de Saskia, si léger fut-il, cessa quand Aranel posa une main sur son épaule. La jeune fille ignorait si le héraut possédait un don d'empathie, mais ce simple geste l'apaisa, comme souvent. Pourtant, une certaine forme de déception l'envahit quand elle apprit que l'Orphelinat était maintenant sous la tutelle du Collegium... C'était très égoïste de sa part, elle le savait, mais cet orphelinat, c'était SA bonne action à elle, SON refuge... Mais même une DeFeriel ne pouvait lutter contre la Couronne. Il allait sans doute lui falloir quelques jours pour avaler la pilule, mais elle y parviendrait. Tant d'égoïsme n'avait pas de place dans un uniforme de Grise.
Et c'était bien mal placé pour elle qui n'était même pas au courant du déménagement des enfants et de Tiffany. Comme quoi, cela faisait bien longtemps qu'elle n'était pas allée les voir. Après l'égoïsme, la honte, qu'elle ravala tout aussi rapidement. Ne sachant pas où regarder, Saskia semblait avoir la bougeotte. Un fois fixant Arthon avec angoisse, la seconde d'après ele regardait l'herbe à ses pieds avec passion. Le lendemain lui faisait peur. Bien entendu, elle avait confiance en le jugement d'Aranel. Et en tant que (fausse) Elue de Guerren, elle devait aussi lui montrer ce genre de sentiment. Mais quand même... Le Compagnon arriverait-il à temps ? Le faux agresseur en serait-il vraiment un ? Le rire des Compagnons dans son esprit l'inquiéta plus qu'il ne la rassura.
La fuite d'Arthon l'anéantit. Elle aurait bien eu besoin de ses bras atour d'elle, d'un murmure rassurant au creux de son oreille. Saskia le regarda s'éloigner avant de soupirer et d'enfouir son visage dans la crinière du Compagnon, et elle passa ses bras autour de son cou. Elle resta ainsi quelques secondes, avant de se détacher de Guerren.
- On ferait mieux d'aller se reposer. Demain va être une dure journée, je crois. Aranel... Merci de vous décarcasser autant pour Antéa. Et pour moi.
En partant, la encore Bleue essaya de penser davantage à la joie que lui procurerait le port de l'uniforme Gris. Et pas à la fausse agression, ni à l'annonce de son Election à sa famille, ni aux conséquences de se retrouver face à un groupe de Bleus qui se sentiraient bafoués et trahis, ou à un groupe de Gris malgré tout rancuniers de voir leurs rangs grossis par celle qui leur avait si souvent joué de mauvais tours.
Saskia ne dormit pas de la nuit.
(HS : Je suppose que tu vas ouvrir un nouveau sujet en ville ?)[/justify:1fnp7dk9]