Fin de la 8ème décade d'été 1480 - Salon de réception
Nom du PNJ: Rafael (Rafalentha) Jadrevalyn
Âge: 19 ans
Le Prince Rafael n’était encore jamais venu à Valdemar. Enfant, il avait écouté avec émerveillement les histoires de Hérauts, avec leurs Compagnons immaculés. Il avait rêvé d’être un jour Élu, bien qu’il sache que sa place était à Rethwellan, auprès de son peuple. Un jour, l’Épée-qui-chante l’élirait. Ça ne valait pas un magnifique cheval blanc, mais c’était bien aussi.
Mais quand son père était mort, deux années auparavant, les choses avaient tournées différemment. Il avait 17 ans, et tout ce qui l’intéressait alors, c’était la chasse et la forêt. Il était d’ailleurs loin de la capitale lorsque son père mourut, occupé à débarrasser des paysans de quelques sangliers qui ravageaient leurs terres. Alors quand son oncle avait pris le pouvoir - provisoirement, d’après ses dires - il lui en avait été très reconnaissant. Mais rapidement, il déchanta. D’abord l’Épée refusa d’émettre de serait-ce qu’un seul son dans les mains de son oncle Thelarson. Puis celui-ci se mit à exécuter tous ceux qui élevaient la voix contre lui, ou contre ses décisions.
Rafael avait alors réalisé qu’il était de son devoir de reprendre le Trône. Il avait abandonné la chasse et troqué son épée contre des livres. Il s’était informé discrètement de l’état du monde, convoquant les émissaires et informateurs dans ses appartements afin d’écouter leurs rapports. Mais très vite son oncle remarqua le changement qui s’était opéré chez lui, et il se fit plus menaçant. Rafael organisa alors soigneusement sa fuite. Ses deux parents étant morts, ses deux jeunes frères l'ayant accompagnés, il ne laissait aucun otage à son oncle. Les Guérisseurs de Valdemar parviendraient-ils peut-être à soigner Jerem, qui était devenu fou. Trois mois plus tôt, alors que son oncle donnait une grande réception, Rafael avait tenté sa chance et s’était enfui, emportant avec lui l’Épée-qui-chante. Il avait ainsi donné raison aux rumeurs qui affirmaient qu’elle avait été volée. En réalité, son oncle l’avait cachée car elle refusait de chanter pour lui, et avait fait courir le bruit de sa disparition.
Se sachant en danger à Rethwellan, il avait traversé le pays, restant loin des chemins, avec une troupe d’hommes qui lui étaient fidèles. Il avait emprunté le Peigne, malgré la dangerosité de cette route. Une fois la frontière passée, il s’était directement rendu au Relais le plus proche pour demander l’asile politique. Il savait que sa cousine se trouvait actuellement à Haven. Il ne l’avait jamais particulièrement aimée, mais dans des situations de crises, il fallait se soutenir dans une famille.
Dans le Relais, qui était toujours occupée car proche d’une frontière, il fit la connaissance de deux Hérauts, Aénor et Elea. La première l’escorta jusqu’à la capitale, la seconde restant au Relais jusqu’à l’arrivée de la relève. Ils furent très vite rejoints par un second Héraut, le Héraut Tristan, responsable des régions de l’Ouest.
Aénor et Tristan le conduisirent lui et ses plus proches officiers jusqu’à un petit salon du Palais, tandis que le reste de ses hommes se voyaient attribués des quartiers à la caserne.
Rafael se sentit enfin en sécurité, après des semaines sur les routes à se cacher, puis des jours d’une course effrénée vers Haven. Il n’avait qu’une seule envie, dormir. Mais il savait que son devoir lui imposait de se présenter au Roi, aux Hérauts, et à toute personne qu’on lui enverrait. La nouvelle de son arrivée ne resterait pas longtemps secrète. D’ailleurs, deux Hérauts, non, une Héraut et une apprentie Héraut se firent introduire dans le salon.
Le Prince se leva et esquissa un salut un peu raide. Aenor fit les présentations
« Je vous présente le prince Rafael, l’Héritier du trône de Rethwellan. Et à sa droite Gabriel, son bras droit et ami d’enfance. »Gabriel était un beau brun au sourire facile. Ses vêtements, moins riches que ceux du Prince, étaient dans un état tout aussi lamentable.
« Je vous donne le bonjour, mes dames. Je suis honorée de rencontrer de si nobles dames. »Son Valdemaran était un peu désuet, il le savait, mais c’était ainsi qu’on le lui avait enseigné.
« Est-ce vous qui avez la tâche de me conduire auprès de votre Roi? Ou est-ce à vous de conduire mon interrogatoire? »Aénor lança un coup d’œil à Jalena. Sa présence l’arrangeait. En effet, elle ne pouvait soumettre le Prince à un enchantement de Vérité, au risque de le froisser. Elle comptait donc sur la jeune femme pour discuter avec lui avant qu’Arthon vienne le voir. Il n’était pas possible de mentir d’esprit à esprit, et s’il essayait, la jeune femme le saurait. Quant à la jeune Héraut qui l’accompagnait, elle pourrait être mise à la disposition du Prince pendant son séjour au Palais, et renseigner les Hérauts sur le comportement et les projets de l’homme. Aenor savait qu’elle parlait admirablement bien les langues, ce qui en faisait un intermédiaire idéal.
Jalena, pourriez-vous vous occuper de « prendre des nouvelles » du Prince? "Shandara, votre présence tombe à pic. Vous parlez très bien la langue de Rethwellan, il me semble, vous serez donc son Héraut particulier pendant son séjour…"
[Shandara, je te laisse commenter ton arrivée, le prince, et te présenter. Jalena, je te laisse commencer ton interrogatoire. Tu sais quelles questions poser, je pense.]