Un aniversaire en solitaire [Libre]

[Héraut Enora]

Cela allait bientôt faire un an que la jeune fille était à Haven.  Elle avait plus où moins vu le temps passer selon les périodes.  Ce matin elle avait reçu une lettre de ses parents.  C'était tout ce qu'elle recevrait en cette journée spéciale.  La jeune albinos la lisait et la relisait, assise dans les jardins, une chape de solitude et un profond mal du pays l'envahissant progressivement.  Toutes sa famille avait écrit un petit mots et il avait fait très attention pour que la lettre lui parviennent ce jour exactement.  Comme elle les aimait, tous !  

Ses parents lui disait combien il était fière d'elle, de ce qu'elle était devenue.  Il avait un héraut dans la famille et cela les réjouïssait, mais plus encore, elle sentait dans leur parole qu'il comprenait que c'était un rêve devenue réalisté pour elle.  Son frère se disait émerveiller qu'elle se soit lié d'amitié avec un Shin'a'in et même jaloux de l'entrainement qu'il lui faisait subir.  Il plaisantait à la blague qu'elle allait devenir meilleur que lui et qu'il faudrait absolument qu'il se mesure l'un à l'autre la prochaine fois qu'il se verrait.  Ses paroles en particulier avait été un crève cœur pour l'ancienne noble.  Ann'dra l'avait repousser, elle c'était sentie tellement seul et ridicule par la suite.  C'était absolument indigne de la diplomate qu'elle voulait devenir de ne pas se renseigner sur un peuple avec lequel on veut entretenir des relations.

Elle secoua la tête, elle ne voulait pas pensée à cela non plus, pas aujourd'hui.  C'était son premier anniversaire loin des siens, de sa famille et du lieu où elle avait grandit.  En partant, elle n'aurait pas cru qu'il pourrait autant lui manquer presque un an plus tard.  Et pourtant, c'était le cas.  Personne ici ne savait son anniversaire, a part les gratte papier qui s'occupait des bleus et peut-être quelque gris.  Seulement, les gens était sans doute bien trop occupé avec tous ce qui ce passait pour y faire attention.  Elle ne leur en voulait pas, bien au contraire, elle comprenait.  Seulement, aujourd'hui, elle se sentait bien seule et tellement loin de chez elle.  

Elle aurait put en parler à Caelan, à ses amis, mais quelque chose l'avait retint de le faire, elle ne savait trop pourquoi.  Elle avait presque eu l'impression que de leur dire serait présomptueux et mal élever.  Elle ne voulait pas qu'il se sente obliger de faire quelque chose pour son anniversaire, elle ne voulait pas non plus joueur les prétentieuse.  Si bien qu'elle se retrouvait toute seule, ou presque.  Heureusement, elle pouvait ressentir la présence de Jorel dans son esprit.  Si elle ne pouvait entendre ses paroles, elle ressentait le réconfort qu'il tentait de lui partager et sa présence dans un coin de son esprit.

Elle se remit donc à relire pour énième fois la lettre de sa famille.  Ressentant à la fois une grand bouffé d'amour et un poignard de solitude et de mal du pays la transpercer.

[Héraut Saskia]

[justify:26egtmlp]Saskia était de mauvaise humeur. Pas à cause du seau d'eau qu'elle s'était pris dans la figure "par accident", lui avait assuré Mana, ni à cause de la remarque de son professeur d'équitation sur la façon médiocre dont elle avait attaché sa selle. Non, la Noble Demoiselle était bel et bien de mauvaise humeur à cause du manque de sommeil. Ses nuits étaient courtes, peuplées de cauchemars qu'elle notait sur le carnet abîmé donné par Lachlan, à la lueur d'une bougie qu'elle laissait toujours allumée près de son lit. Elle essayait de tenir le coup, mais aujourd'hui, tout semblait aller contre elle. Et Saskia était fatiguée de paraître bien, fatiguée tout court, déçue par son maquillage qui avait coulé et qui, maintenant, montrait à quel point elle était dans un état misérable à cause de son absence.

Saskia avait donc décidé de sécher les cours. Une fois de plus, ça ne se verrait pas... Et au lieu de broyer du noir dans sa chambre, la jeune fille avait décidé de prendre son carnet de croquis, car cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas dessiné ni cousu - pire !! Elle ignorait tout de la dernière mode !  - aussi gagna-t-elle les jardins. A cette heure ci, elle ne serait dérangée que par les jardiniers, n'est-ce pas ? Et les jardiniers la fuyaient. Elle sourit : à elle, la tranquillité !! Le soleil tapait assez pour qu'elle se permette même une sieste en plein air.

Elle ignorait bien entendu qu'elle allait tomber sur quelqu'un, dans les jardins, qui ne chercherait probablement pas à la fuir ou à l'éviter. Marchant silencieusement, Saskia finit par arriver à l'endroit qu'elle préférait : un carré de verdure, entouré de haies fleurie de roses blanches quand la saison était idéale, avec un banc et un muret de pierres qui faisait un peu tâche... Mais c'était un coin tranquille, qui lui permettait de se mettre à l'aise pour dessiner. Sauf que l'endroit était déjà occupé, par une Grise absorbée par sa lecture. Saskia l'observa un temps en silence.

En temps normal, elle lui aurait servi une grimace, sorti quelconque vacherie avant de s'en aller. Parce que Enora avait tout ce qui manquait à la Noble DeFeriel : des amis de confiance, une uniforme gris, et un Compagnon. Oui, certes, la demoiselle de Lolryn n'avait pas une Prince charmant auquel elle était liée pour la vie, et peut-être Saskia s'en serait-elle enorgueillie si elle avait été au courant de ce lien avec Arthon. Mais ça ne l'aurait même pas amusée. Elle l'observa quelques secondes avant de se racler la gorge pour manifester sa présence et demanda :

- Je peux m'installer ici ? J'ai l'habitude de dessiner dans ce coin de jardin. Mais je peux partir, si tu préfères rester seule.

Elle avait beau essayer, Saskia n'arrivait même pas à la fusiller de son regard cerné.[/justify:26egtmlp]

[Héraut Enora]

Enora était tellement plongé dans ses pensée qu'elle ne vit pas du tout la noble peste arrivé.  C'est en entendant sa voix qu'elle releva la tête surprise.  Ann'dra n'aurait pas été fière d'elle, et cette pensée lui fit mal.  Ses yeux reflétèrent sa solitude et sa douleur, mais elle s'efforça de se reprendre.  Elle ne pouvait pas laissé son ennemie utiliser sa peine et sa douleur.  

C'est à ce moment-là qu'elle réalisa que Saskia ne l'avait pas rabroué, au contraire.  Elle semblait presque gentille.  Enora ne sut trop comment prendre cette attitude.  Un certain malaise s'installa en elle.

"Eu... non, si ma présence ne te dérange pas, tu peux t'installer."

Elle se maudit alors au moment où les mots franchissait ses lèvres.  Depuis son arrivé elle tentait de devenir amie avec la jeune noble, et voilà que c'était elle qui ramenait dans la conversation leur inimitié.  Cela ne lui ressemblait pas, et en même temps, elle devait bien avoué qu'elle avait peur de la jeune fille.  Elle que tous le monde croyait courageuse et noble, elle avait peur de faire un faux pas ou de se faire humilié à nouveau.  Elle ne l'avait jamais avoué à ses amis.  Elle savait que si elle l'avait fait il aurait tenter de la venger ou quelque action idiote de se genre. Et au final, cela n'aurait fait qu'envenimé la situation.

Elle retint un soupir.  Ce qui était dit, était dit.  Elle se tassa un peu sur le banc pour faire de la place à Saskia, comme en guise d'excuse ou en signe de paix.  Elle replia en même temps la lettre de sa famille.  C'était pour elle seule et elle ne voulait aucunement que Saskia put l'utiliser pour la railler à nouveau.

[Héraut Arthon]

Jorel dressa une oreille, là où il était. Il connaissait Saskia. Oui, et il envoya alors une image très claire dans l'esprit d'Enora: Saskia, en uniforme gris, près d'un Compagnon légèrement transparent. Enora, tu ne peux analyser l'image. Est-ce que Jorel divague? Est-ce une prémonition? Se moque-t-il d'elle? Tu ne sais pas.

Saskia, tu ne peux que remarquer l'uniforme gris d'Enora... Comme il semble attirant...

[Héraut Saskia]

[justify:2bc99xaq]La jeune fille avait craint, un instant, de se faire rabrouer par Enora. Ce qui n'aurait été qu'un juste retour des choses, après le nombre de vacheries que Saskia avait pu lui faire. Pourtant, ce foutu bon coeur sur lequel elle avait craché nombre de fois toléra la présence de la Peste. Les jardins du Palais étaient immenses, et il fallait qu'elle se batte pour son petit coin de verdure. C'était ridicule ! Saskia aurait du partir. Elle ne se sentait pas assez en forme pour se défendre - en fait, elle en avait marre de se défendre. La peste devenait petit à petit victime, à son tour, ces derniers jours. Et, comme d'habitude, la DeFeriel attendrait d'être au bord du craquage émotionnel pour en parler à qui que ce soit...

Enora se recroquevilla sur le banc, cachant au passage le bout de papier qu'elle lisait quand Saskia était arrivée - un détail qui ne lui avait pas échappé, mais pourquoi s'y intéresser ? Saskia ne pouvait imaginer à quel point un simple papier pouvait être aussi important, surtout à quelqu'un qui était loin de toute sa famille comme la Noble Lolryn... C'était étrange, non ? Les deux filles qui se faisaient face étaient toujours entourées mais se sentaient terriblement solitaires... Après un moment d'hésitation, regardant tour à tour le banc et le muret de pierres, Saskia opta pour le banc - et l'enterrement possible de la hache de guerre. Son regard bleu restait rivé sur le carnet de croquis qui était à plat sur ses genoux. Le silence devenait gênant, opressant : dans les jardins, même, aucun bruit ne résonnait ! Saskia n'aimait pas ça et demanda sur le ton de la conversation :

- Alors ? Ca va ?

Les yeux de Saskia glissèrent vers sa voisine, détaillant son uniforme à mesure qu'elle relevait le visage vers celui d'Enora. Ce n'était pas juste. Plus que jamais, Saskia voulait porter le même, le toucher. Pourrait-elle seulement le revêtir un jour ? Sa main se leva, lentement, pour lisser un pli sur la manche d'Enora. Nouveau soupir.

Tu me manques... ne put s'empêcher de penser Saskia.

Et c'était vrai : même quand elle passait du temps avec Lowi, le petit d'Antéa, ce n'était plus pareil. Comme si le vide laissé par son Compagnon se creusait un peu plus chaque fois qu'elle s'occupait du poulain. Enora ne pouvait imaginer sa chance. Mais bizarrement, les pensées de Saskia ne se concentraient plus sur ce point là. Aranel lui avait bien fait comprendre que son cas était exceptionnel, le premier et le seul, jusqu'à présent. Alors, au lieu de passer son temps à jalouser et détester tous les hérauts, même les malades, Saskia priait pour que personne ne connaisse la douleur d'avoir perdu sa moitié...[/justify:2bc99xaq]

[Héraut Enora]

Au moment où Enora, qui avait encore des traces de bleu dans le cheveux, fit de la place pour Saskia sur le bac, la jeune grise senti Jorel dresser une oreille. Elle qui habituellement de ressentait que des émotions de son compagnon reçu cette fois-ci une vision claire comme elle n'en avait jamais eu.  Et pas des moindre, Saskia en uniforme gris près d'un compagnon transparent.  Cette vision la laissa perplexe.  Son compagnon devenait-il fou ? Cette pensée, fut aussitôt rejeter, elle avait trop confiance en Jorel pour croire cela.  Non, il y avait plus à la DeFeriel qu'il n'y paraissait, la jeune fille en aurait mis sa main au feu.  Rien que pour la scène qui avait eu lieu quelque jours plus tôt.

Comment interprété cette scène alors ? Une vision ? L'avenir ? Non, cela ne correspondait pas.  Les paroles que la noble avait jeter au visage d'Enora ressemblait plutôt à celle qu'aurait dit un héraut ayant perdu son compagnon.  Étais-ce cela ? C'est ce qu'elle avait cru en tout les cas, et une grande compassion revint dans le coeur de la jeune grise.  Comme la jeune femme devait souffrir.  Et aussi, il y avait encore assez d'espoir en Enora pour espéré qu'elle puisse devenir amie malgré tout.  Elle se souvenait très bien de leur première rencontre.  Elle avait lu dans le regard de Saskia une âme semblable à la sienne.  Et si par la suite elle avait souvent cru s'être tromper, elle espérait encore avoir eu raison.

Le silence c'était installer alors que la jeune grise réfléchissait.  Le malaise perdurait et c'est Saskia qui brisa le silence.  Enora ne sut trop que dire.  Elle n'était pas une menteuse, mais elle n'avait nulle envie de Saskia se serve de sa faiblesse du moment.

"Je... ça ira"

Ce n'était pas un mensonge, et c'était mieux que rien.  Que dire d'autre ?  Les yeux semblèrent alors la détailler, s'arrêtant longuement sur son uniforme.  Dans les yeux de l'autre jeune fille, l'albinos lit une grande douleur.  La main de la DeFeriel se leva lentement et Enora ne put s'empêcher d'avoir peur, un peu, cependant, elle s'efforça de ne pas bouger.  À sa grande surprise, Saskia lissa un plit dans sa manche, comme dans un état second, et soupira.

Enora ressentit alors une peine encore plus grande pour son ennemie.  Elle semblait avoir si mal.  SI elle-même perdait Jorel, elle ne survivrait sans doute pas.  Elle avait de la chance, malgré toute sa solitude, Jorel était là pour elle, toujours.  Jamais elle n'était vraiment seule.

"Je suis sincèrement désolé Saskia.  Si nous pouvions faire quoi que ce soit pour t'aider, je jure que nous le ferons."

Enora n'avait pas vraiment eu conscience de parler, mais elle savait qu'elle avait dit des mots sincère, et qu'il reflétait exactement ses pensée et celle de son compagnon.  Elle espérait simplement ne pas avoir ravivé la douleur de la jeune fille.

[Héraut Saskia]

[justify:3lhj3h94]Saskia resta un instant interdite face à la réponse d'Enora. "Ca ira" ? C'est tout ? Pour celle qui avait si vaillament tenu tête à la Peste DeFeriel, elle s'attendait davantage à un "Ca va très bien". Et même si ce n'était pas dans la nature d'Enora, Saskia avait craint une réponse du style "Je vais très bien, grâce à mon Compagnon." Aussi la Noble DeFeriel releva les yeux vers la Grise, même si elle du faire un effort incroyable pour détacher son regard de l'uniforme gris. C'était tout à fait compréhensible que la Noble Lolryn ne se confie pas à Saskia sur ses états d'âme. Elle en ressentit pourtant un drôle de pincement au coeur. Ce que dit Enora, ensuite, lui fit détourner la tête. Elle voulait lui dire, lui répéter comme la dernière fois, qu'elle ne comprenait pas, qu'elle ne pouvait pas comprendre. A son tour de répondre de manière évasive.

- C'est gentil.

Et ce fut tout. Saskia se prit d'une passion soudaine pour l'un des buissons où pointaient quelques bourgeons qui allaient éclore dans les prochaines décades. Elle aurait du partir, se reprocha-t-elle intérieurement. La situation était trop gênante, trop embarassante. Prenant un semblant de courage à deux mains, la DeFeriel se tourna à nouveau vers Enora, le regard coulant encore sur son uniforme gris.

- Tu sais, si quelque chose ne va pas, tu peux m'en parler.

C'était assez gênant comme début... Pourtant, elle avait juré de changer - elle l'avait promis à Aranel, à Lachlan, et à Antéa et Lowi. Elle n'avait encore rien dit à Arthon, mais par tous les Dieux ! Elle s'était fait le serment d'être la meilleure des Hérauts, pour lui. Aussi, Saskia ne baissa pas les yeux, et continua sur sa lancée, même si elle hésitait parfois sur quelques mots, et que l'envie de partir - ou de faire remonter le caractère de la Peste - était très tentante.

- Je n'ai pas l'intention d'aller répéter tes... Petits secrets. Ni de m'en servir contre toi. Je sais que ça peut te paraître bizarre, et que ça pue le piège. ... Je n'aime pas... Faire confiance aux gens. Parce que je ne sais pas comment ça marche. Je suis encore maladroite et j'ai plein de... Choses à apprendre. Pour être comme toi. Pour... ... Pour être un bon héraut. Un jour. Peut-être. Peut-être.

C'était dit. Saskia serra les dents, et son regard pouvait paraître froid - glacial. Elle ne s'en était qu'à peine rendue compte, mais elle venait de faire confiance à Enora, de lui confier quelque chose qui pourrait faire de la Peste de Haven la risée de la Capitale, et bannir de la Baronnie DeFeriel.

Mais c'était dit. Saskia ne pouvait plus revenir en arrière. Ses mains se serrèrent douloureusement le carnet de croquis, mais la fierté de la noble demoiselle l'empêche de faire un geste qu'elle pourrait regretter.
Frapper Enora.
La faire tuer.
Pleurer dans ses bras.[/justify:3lhj3h94]

[Héraut Enora]

Enora fut surprise par la réponse de Saskia, elle avait cru que la jeune noble le prendrait comme un défi, ou une insulte.  Elle ne l'avait pas dit pour cela, mais avait réalisé après coup que ce pouvait être interprété comme tel.  Si bien qu'elle ne s'attendait plus vraiment à une réponse gentille.  Pas après tous ses mois à se faire rabaisser, mais d'un autre côté, Enora réalisa qu'elle avait sans doute vu juste sur la jeune noble.  Les paroles que son interlocutrice prononça ensuite le lui confirma.  La première intuition qu'elle avait eu en rencontrant Saskia était la bonne.  

Bien sur, des mois de méfiance et de mesquinerie ne peuvent s'effacer en quelque mots.  Enora ne pouvait pas tout simplement oublier.  Cependant, pardonner était dans ses cordes, surtout qu'elle avait l'impression que Jorel aussi le voulait et l'y encourageait.  Enora releva la tête et plongea son regard dans celui de Saskia, sans animosité, mais avec inquisition.  Elle ne pouvait pas lui faire confiance sur ses seules paroles.  

Le regard de Saskia semblais être sincère.  Enora voulait le croire aussi.  Leur calvaire à toute deux était-il entrain de se terminer ? Enora n'avait jamais voulus de cette animosité, mais elle l'avait vécu lourdement.  Elle avait bon coeur, mais elle était encore blessé et craintive.  Heureusement que Jorel était aussi présent en elle.  Sa présence donnait du courage et de la force à la jeune grise.

"Je suis sur que tu fera une bonne Héraut dans quelque années.  Avec de la pratique, on arrive à tous à ce que certain disent"

Quoi dire d'autre ?  Enora ne savait pas trop comment être amical avec Saskia.  Elle n'avait aucune envie de dire un mauvais mot, de faire un faux pas. Elle retint un soupir.  S'ouvrir serais sans doute le premier pas à faire.  Elle sourit, timidement, à Saskia.  Et puis, le pire qui pouvait arrivé serait de se faire rabaissé à nouveau.  Elle connaissait bien cela maintenant.  Elle n'aurait qu'à fermer son esprit.

"C'est que je n'avais jamais été loin de ma famille avant de venir à Haven.  C'était ce que je désirais, mais il me manque.  Je viens d'une famille nombreuse et soudé, leur absence me ronge plus que je n'aurais pus l'imaginé... surtout maintenant.  Je viens d'avoir 15 ans, et je n'ai pas eu le courage d'en parler avec personne."

Voilà, c'était dit.  Enora ne put s'empêcher de ressentir de la peur et de l'appréhension.  Jorel lui envoya un sentiment d'amour et d'apaisement qui la supportait, mais l'appréhension demeurais.  Elle avait réellement le goût d'enterrer la hache de guerre, de connaitre la vrai Saskia derrière la Noble Peste.  Rêve réaliste ou chimère ?

[Héraut Arthon]

Oh les filles vous me laissez en placer une s'il vous plait! Surtout que vous partez dans votre délire qu'Enora a tout compris d'un coup alors que voir Saskia en Héraut n'est pas une chose facile à croire alors sauter directement à la conclusion qu'elle est une Héraut refoulée/en danger faut pas exagerer !!

Enora: Jorel te renvoie l'image très claire et semble satisfait que vous tentiez de parler ensemble sans vous taper dessus. Puis tu sens qu'il s'adresse à quelqu'un d'autre sans que tu saches qui, ni ce qu'il transmet.

Saskia: l'image apparait dans ton esprit, avec une sorte de caresse mentale rassurante. Jorel a fait une exception pour te contacter, mais bientôt c'est la voix de Ryis qui résonne faiblement dans ton esprit: Jorel est le deuxième fils de la mère d'Antéa, il la connaissait mieux que beaucoup d'entre nous. Petite Héraut, ne désespère pas nous trouverons un moyen.
Puis il quitte ton esprit ainsi que Jorel.

J'arrête d'intervenir à partir de maintenant, mais ne tirez pas de conclusions trop hâtives chacune de votre côté. Saskia il y a des choses que tu ne peux pas avouer (tes rêves, tes cours, et Arthon, mais aussi Antéa: interdiction de dire que tu as été Choisie). Enora tu ne peux pas deviner plus que ce qu'elle a déjà dit et c que Jorel t'a montré.

[Héraut Saskia]

[justify:m0vc53b8]Saskia haussa les épaules : Enora n'était pas douée de prémonition, n'est-ce pas ? Le Héraut Lachlan, son professeur personnel, lui en aurait parlé, si ça avait été le cas. Comment la Grise pouvait-elle savoir que la DeFeriel ferait un bon Héraut à l'avenir ? A moins qu'elle ne dise cela que pour lui faire plaisir... Saskia se mit un baffe mentale : depuis quand ne voyait-elle plus du premier coup les flatteries ? C'était ridicule... Et puis, elle sent son esprit être allègrement "squatté" par deux Compagnons. Ryis ! Depuis combien de temps ne l'avait-elle pas vu ? La jeune fille ne voyait plus le temps passer... C'était il y a trois jours, peut-être ? En tout cas, ses paroles, et la présence de Jorel - le frère d'Antéa ! - la revigorèrent.

Peut-être aurait-elle continué à parlé, et avoué plus explicitement certaines choses avec le temps, si Enora n'avait pas embrayé sur un autre sujet de conversation... Le mal du pays et la solitude, deux choses que la DeFeriel n'avait jamais expérimenté jusqu'à présent ! Un malaise qu'elle ne pouvait qu'imaginer, à la hauteur du vide qui hanait son esprit. Elle n'avait pas pitié d'Enora - la Grise n'en avait jamais eue pour elle, et il n'était pas question que Saskia la blesse davantage en lui jetant de la pitié au visage. La suite était d'autant plus intéressante : son anniversaire ? Et elle n'en avait parlé à personne ? Saskia bondit du banc pour faire face à Enora, le visage délié en une expression de... Joie. Son carner de croquis tomba au sol et s'ouvrit sur un dessin assez élaboré d'une robe de bal - qu'elle n'avait jamais cousue, d'ailleurs, par manque de bals et d'envie de la porter.

- C'est ton anniversaire ? Mais pourquoi tu n'en as parlé à aucun de tes copains hérauts ? Vous auriez sans doute fait une grande fête, et tu te serai sans doute sentie moins malheureuse d'être loin de chez toi... C'est chouette, les anniversaires ! Bon anniversaire !

C'était étonnant de voir avec quelle facilité, rien qu'en se focalisant sur autre chose, Saskia réussissait à changer d'humeur. Presque à en oublier certaines choses, même. Elle en aurait presque pris Enora dans ses bras, alors qu'elle était enthousiaste.

- Tu ne devrais pas rester à ruminer ici. C'est ta journée ! Tu devrais en profiter pour manger tes plats préférés, mettre ta plus jolie robe... Pourquoi tu restes dans ton coin ? Ta... famille ne voudrait sans doute pas te savoir toute seule.[/justify:m0vc53b8]

[Héraut Enora]

Enora fut extrêmement surprise de la joie si sincère de la jeune noble.  Elle qui l'avait détester et même attaquer à quelque reprise semblait aussi heureuse, ou presque, que si cela avait été son propre anniversaire.  Ses questions cependant, mire mal à l'aise la jeune grise, de même que les marques d'affections.  Elle avait d'ailleurs retint un mouvement de recule involontaire.  Elle espérait que c'était passé inaperçu au travers de la motivation de Saskia.

"Je... je ne sais trop pourquoi à vrai dire.  Je ne savait comment en parler, leur dire.  Je ne veux pas que les gens se sente obliger de faire quelque chose pour cela.  Ma famille y a pensée, c'est bien suffisant, ou cela aurait du l'être."

Comment avoué que c'était par modestie et timidité ?  Saskia ne connaissait probablement même pas la signification de ses mots avec l'éducation qu'elle avait reçu.  Enora n'avait aucune envie de briser le semblant d'amitié qui semblait s'installer en elle.

"Et puis, si il sont de vrais amis, et je n'en doute pas une seconde, je ne sais comment discuter de ce genre de chose.  Nous parlons de nos cours, nous nous entraidons des choses de la vie quotidienne, mais je dois avoué que le sujet des anniversaire n'a jamais vraiment été aborder.  J'ai appris les leurs par un certain hasard, mais aborder la conversation pour parler de moi... cela me semblait inconvenant, mal élever... enfin il en est ainsi chez moi je crois."

Sur le domaine tous le monde l'avait vu grandir, les anniversaires n'avait pas besoin d'être discuter, tous le mondes était au courant de tous un chacun.  Quand une des dates approchait, on s'amusait à planifier la journées, mais personne n'avait jamais ressentit le besoin de faire valoir son anniversaire, tout simplement.

Enora n'avait pas voulu embarrassé ses amis en leur disant que c'était son anniversaire alors qu'il ne l'avait pas su, et qu'elle avait réussi à savoir les leurs.  Et puis, elle ne savait trop, elle avait ressenti le besoin de s'isoler, de rester seule.  Tant de chose était arrivé en quelque mois, qu'elle avait l'impression que son anniversaire était bien frivole face à une Déesse menaçante, à un sombre fantôme, et à tous ce qui ce passait de par le monde.

[Héraut Saskia]

[justify:25mmpvv5]Il fallait avouer que Saskia ne comprenait pas comment on pouvait ne pas crier sur tous les toits que c'était son anniversaire. C'était une telle occasion de voir tout le monde à ses pieds - encore plus que d'habitude - de se voir offrir une montagne de cadeaux et puis, surtout... De faire la fête ! Alors quoi, finalement, les Hérauts partousaient à tour de bras (selon les rumeurs) mais ne s'amusaient donc jamais ? C'était assez incroyable. D'ailleurs, Saskia regardait Enora avec de grands yeux surpris. Contrairement à Enora, elle connaissait des millions de façons d'amener les gens à ne parler que de vous. C'était incroyable que l'albinos n'en connaisse pas une seule, pour une noble demoiselle...

Oui enfin, tout ça, c'était avant de se souvenir qu'elle parlait à Enora, la Grise au grand coeur et qui ne jure que par l'honneur et la justice ! Saskia soupira, un brin dépitée, et secoua la tête. Elle reprit place à coté de sa future consoeur et posa une main maladroite sur son épaule, entre l'amitié et le dépit :

- Enora... Il faut envoyer des signes aux gens. En te coiffant autrement, en t'habillant différemment, les gens se demandent : "pourquoi ce changement ?" Alors tu peux parler, sans te sentir mal, sans avoir l'impression de pousser les gens à s'intéresser à toi. Allez, 'est pas grand chose, regarde !

Saskia reprit son carnet de croquis, et tourna les pages pour arriver sur une feuille vierge. Après quelques coups de crayons seulement, on pouvait deviner une silhouette menue, un peu comme Enora. Quelques coups de crayons plus tard, réféÈnant son envie d'en faire trop, Saskia esquissa une robe. Elle s'arrêtait à mi-mollets et était serrée à la taille d'une ceinture qui descendait sur le coté gauche. Pour le haut, point de décolleté, mais un col haut de dentelle, des manches bouffantes aux épaules et qui s'arrêtaient sur le dos de la main.

- Tu en penses quoi de ça ? Ca te plairait ? Je ne peux pas te promettre de la faire pour ce soir... Mais laisse moi une bonne décade. Ce sera ton cadeau d'anniversaire en retard. Et je te laisse choisir les couleurs, bien sur.

A croire que la Demoiselle DeFeriel promettait des robes à tout le monde, ces temps ci.[/justify:25mmpvv5]

[Héraut Enora]

Les yeux de la jeune albinos se mirent à briller, presque comme deux petite étoile, pleine de gratitude et de surprise.  Elle réfréna même l'envie de sauter au coup de Saskia pour l'embrasser sur les deux joues.  Bien sur qu'elle avait raison ! Elle aurait put le faire ainsi et ne pas se morfondre.  Seulement, elle était la plus jeune chez elle, elle n'avait jamais eu besoin de se genre d'artifice non plus, préférant la plupart du temps passé inaperçue à cause de sa différence déjà tellement évidente.

"Merci Saskia, du fond tu coeur.  Tu as un tel talent pour la mode, ce serait un véritable honneur pour moi de porter l'une de tes créations ! Pour une fois qu'on me regarderait parce que je porte quelque chose de bien que pour ma couleur."

C'était dit avec une immense gratitude, et aussi une once d'humour vers la fin.  Elle eu un sourire un peu coquin.

"Tu pourrais me la faire dans les ton de gris et qu'elle est de la classe ?  On m'a dit que je devait porter cette couleur, et j'en suis fière, mais la porter à ta manière, se serait vraiment quelque chose."

La jeune fille avait finalement décider d'enterrer complètement et définitivement ses réserves sur la noble peste.  Saskia faisait de tel effort pour tenter de se rattraper, à Enora maintenant de faire le reste du chemin et surtout d'accepter de repartir à neuf.  C'était un choix qu'elle avait le pouvoir de faire, oublier le passer et repartir comme si de rien n'était.  Et c'est ce qu'elle décida de faire.  A elle se savoir apprécier cette amitié naissante et d'y croire pour qu'elle se réalise vraiment.  Et tant pis si c'était une autre ruse.  La jeune femme en aurait au moins profiter au maximum, de son mieux et sans arrière penser.  Oui, c'était ce qu'elle devait faire, elle le sentait au fond de son coeur, elle allait enfin pouvoir nouer une véritable amitié avec cette jeune fille caché derrière la noble peste, la véritable Saskia, et Enora se sentait honnoré d'avoir la chance de voir cette véritable Saskia.

[Héraut Saskia]

[justify:5lfv5y0m]Si ça avait dans sa nature, Saskia aurait rougit face à l'enthousiasme d'Enora. Mais Saskia ne rougissait jamais, ou du moins, pas pour si peu... Elle se contenta de hocher la tête et plaça son carnet de croquis sur la cuisse de la jambe qu'elle venait de replier, histoire que le dessin soit entre elles deux. Elle appuya sur son crayon pour parfaitement dessiner les contours de la robe, puis déchira la feuille pour la placer sous une page vierge : on voyait le dessin en transparence, et elle le décalqua d'un trait rapide. Elle hachura une partie du buste, traçant des coutures probables imaginaires ; d'autres traits virent donner une idée grossière des couleurs que Saskia avait en tête : jupe et une partie du bustier en blanc, les manches en gris anthracite, et des rubans bleus, parfaitement futiles et seulement là pour la décoration, se croisaient tout le long des manches. D'ailleurs, Saskia fit un gros plan de la manche, et tandis qu'elle prenait son temps, semblant s'appliquer, à dessiner des broderies sur le dos de la main, elle dut réfléchir à toute vitesse pour se souvenir des armoiries de la famille de Lolryn... Avant de secouer la tête et d'admettre la faiblesse de son esprit.

- Si tu veux, je pourrai broder sur la partie bouffantes des épaules les armoiries de ta famille. En espérant que ça reste dans le ton !

Sur le bustier, dont elle fit aussi un gros plan pour mieux travailler dessus, elle commença à dessiner quelques entrelacs, qui donneraient l'illusion qu'Enora avait des courbes à faire tomber n'importe quel homme de la Cour - elle n'insinuait pas que sa cadette était plate comme une planche à pain... Saskia elle-même avait finalement assez peu de courbes et usait régulièrement ce stratagème sur elle ! Et puis, après tout, le but de la robe était de rendre Enora plus jolie que d'habitude ! Un second croquis, rapidement décalqué sur une nouvelle feuille, proposait une autre version pour la robe. La ceinture était bleue, cette fois, et la robe était surtout grise ; pas de bustier, cette fois, mais des coutures qui feraient penser qu'elle portait un chemisier assez long par dessus une jupe aux nombreux jupons bouffants.

- Tu sais, maintenant qu'on a la forme, on peut imaginer des tas de choses. Un peu de broderie, ou un morceau de tissu en plus suffit à donner une robe complètement différente ! Si tu as la moindre idée à proposer, n'hésite pas. [/justify:5lfv5y0m]

[Héraut Enora]

Enora n'en revenait pas, Saskia avait un tel tallent !

"C'est superbe, je ne savait pas qu'on pouvait jouer ainsi avec les formes et les tissus."

Elle sourirait maintenant, admirant avec candeur et sans arrière pensée ni jalousie le talent de son ainé.

Elle ajouta avec une pointe d'humour, "Je pense que certain vont envié cette robes." Elle rougit ensuite un peu, elle ne cherchait pas l'envie ni le regard des autres, et parfois même elle cherchait plutôt la tranquillité et de passé inaperçu.

"Je crois que j'aimerais bien que tu brode mes armoiries, mais sans les couleurs.  Pas que j'ai honte de ma famille, mais je pense que ce serait un peu trop prétentieux, maintenant que je suis une apprenti-héraut, j'ai techniquement renoncé à mon héritage et à la noblesse qu'il me conférait.  Je suis fière de ma famille, mais je ne veux pas trop affiché ma différence devant les autres apprenti, ce serait... eu... inapproprié je pense."

Enora avait bon fond, et si elle avait quelque difficulté à tenter d'exprimer le fond de sa pensée, elle espérait que Saskia ne prennent pas mal le fait que sur ce point, elle était complètement différente d'elle.  Elle avait envie, bien sur, de continuer à porter fièrement le symbole de sa famille, mais en même temps, elle n'était plus une noble, ni une "De Lolryn" maintenant qu'elle avait revêtu le gris des Hérauts.  Serait-ce un compromis acceptable de faire néanmoins brodé les armoiries de sa famille en gris pâle sur sa robe ?  Elle espérait que oui.