[justify:1e3y01gg]~ Soyara / Cuisines
Le serviteur la regarda un instant, et ses lèvres remuèrent légèrement. Il cherchait son nom, comment était-ce, déjà ? C'était la nouvelle, il ne la connaissait que depuis le soir, et... Soyara ! Ses lèvres s'étirèrent en un sourire de bienvenue, alors qu'il était assez fier de s'être souvenu de ce nom qu'on ne lui avait dit qu'une seule fois, et il reprit sa tâche tout en parlant, reprenant un air grave.
- Bah, je pense que ce sont que des racontars, tu sais. On est proches de la frontière, et tous les paysans parlent comme s'ils avaient été à la capitale eux même pour raconter... Ben, ce qu'ils racontent. Ils exagèrent les propos qu'on leur à rapporté, pas de quoi s'inquiéter...
Vraiment ? Pourtant, il faisait partie des plus fervents à trouver un prétexte pour garder Dame Allan en sa demeure. Il rangea la vaisselle propre, ferma le placard, et fixa Soyara de ses yeux sombres de chien battu.
- Mais on n'est sûr de rien. Dame Allan a des... Soucis de santé. Même si c'est exagéré, ces histoires de Roi devenu Dictateur, ce voyage est trop éprouvant pour Dame Allan. Elle devrait rester ici, c'est tout. Tiens, prends ça et suis moi, s'il te plaît.
Il désigna une pile de plats de porcelaine ; il y avait une dizaine de piles, et il en prit une à deux bras, avant de s'avancer plus loin, dans un second cellier. Il rangea la vaisselle et continua à parler.
- Tu sais, je crois que tu vas te plaire, ici. Dame Allan est vraiment une chouette noble. Crois moi, j'ai bossé chez d'autres, et ici, c'est le paradis. Le pire que tu puisses risquer en faisant une bêtise, c'est...
Le jeune homme s'arrêta, fronça les sourcils et réfléchit un instant avant de hausser les épaules et de continuer à ranger :
- Etre viré, je crois. Dame Allan ne nous bat pas, ne nous affame pas, ne nous enferme pas. Pourquoi elle t'a embauchée, si c'est pas indiscret ?
~ Ariana / Salon des Dames.
(Note MJ : C'est Soyara, pas Soraya ;) )
Sierra s'inclina vers Ariana - elles devaient avoir sensiblement le même âge, peut-être la servante était un peu plus vieille. Elle lui sourit, et n'obtenant aucune autre remarque, Sierra regarda vers sa maîtresse pour dire ce qu'elle avait entendu :
- Ma Dame, on dit que le Roi de Rethwellan agit comme un tyran sur le pays. L'Epée n'a toujours pas chantée pour lui, mais elle ne l'a fait pour personne. Certaines personnes se posent des questions, et des têtes sont tombées...
Elle eut un frisson. Les Nobles Dames eurent toutes cette réaction typique d'inspirer un grand coup, de placer leurs mains devant leurs bouches, les yeux exorbités. Puis les piaillements commencèrent. Bronwyn fut peut-être celle qui garda le mieux son sang froid, alors que seuls ses sourcils se sont froncés. Elle semble perdue : comment est-ce possible ? La situation ne peut pas avoir dégénérer autant pendant leur absence... La Dame d'Honneur se tourne vers Mélarianne :
- Princesse, ne croyez pas ce genre de sottises. Votre oncle est peut-être un homme sévère, mais ces paysans doivent exagérer. Nous arrivons au moment des prélèvements d'impôts, sans doute est-ce pour cela que tout le monde râle. Faire tomber des têtes, vraiment ! C'est ridicule !
D'ailleurs, Dame Bronwyn se leva, et invita la Princesse à en faire de même. Bronwyn toisa la foule, qui se calma aussitôt.
- Vraiment, ce ne sont que des racontars de paysans. Dame Mélarianne et moi même allons nous coucher : demain va être une longue journée de voyage, à nouveau. Ne veillez pas trop tard, Mes Dames, sinon ce Héraut va encore râler sur notre retard. Bonne nuit.
[Note MJ : Mélarianne, tu as suivi ta Dame d'Honneur et tu t'es retirée pour dormir.]
Dans le salon privé, la conversation continue de bon train, mais les questions ne fusent pas vers la seule personne qui a entendu tout cela. Dame Allan fait approcher Sierra, et la servante confie à sa maîtresse :
- Ma Dame... Vous devriez rester ici. Même sans ces rumeurs idiotes selon la Dame de Rethwellan, nous souhaiterions que vous restiez à demeure. Ce voyage... N'est plus de votre âge, voilà.[/justify:1e3y01gg]